Only lovers left alive
A Detroit,
Adam, un musicien underground, profondément déprimé par la
tournure qu’ont prise les activités humaines, retrouve Eve, son
amante vivant à Tanger, une femme endurante et énigmatique. Leur
histoire d’amour dure depuis plusieurs siècles, mais leur idylle
débauchée est bientôt perturbée par l’arrivée de la petite
sœur d’Eve, aussi extravagante qu’incontrôlable. Ces deux êtres
en marge, sages mais fragiles, peuvent-ils continuer à survivre dans
un monde moderne qui s’effondre autour d’eux ?
Jarmush
propose un film d'ambiance plus qu'un film fantastique, d'ailleurs,
le scénario est léger. Il peut falloir un peu de temps pour entrer
dans ce film très esthétique, beau, sensuel et lent. Quoique
légèrement assourdissante au début, la musique, hypnotique, y aide
et y tient une grande part. Si l'on ne s'ennuie pas vraiment,
notamment grâce à l'humour et au magnétisme des personnages, il ne
se passe pas grand chose non plus. Ces derniers, charismatiques,
parlent d'art et du monde décadent conduit par les zombies, c'est à
dire les êtres humains. Cependant, la critique du monde actuel et la
nostalgie des 70's sont nuancées par la peinture de l'utilité de
certaines nouvelles technologies, les balades en voiture et l'espoir
de voir Detroit renaître. Les acteurs, entre lesquels l'alchimie est
visible sont superbes. Tom Hiddleston, séduisant, est convaincant en
musicien pourvu d'un spleen magistral. Tilda Swinton est sublime,
mystérieuse à souhait. Mia Wasikowska remplit parfaitement son rôle
de petite peste. J'ai trouvé dommage le manque d'explication sur un
peu près tout (provenance de l'argent, passé des personnages...),
même si j'ai apprécié la présentation de ce monde à part avec
ses us et coutumes et ses éternels amants, unis par un amour fort,
sincère, charnel et tendre. En revanche, honnêtement, cette manie
de donner le nom des choses en latin est carrément étrange.
8,5/10
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