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Affichage des articles du décembre, 2021

Matrix resurrections de Lana Wachowski // Aussi ludique que brillant //

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Pour savoir avec certitude si sa réalité propre est une construction physique ou mentale, et pour véritablement se connaître lui-même, M. Anderson devra de nouveau suivre le lapin blanc. J'ai récemment revu le premier opus, ce qui m'a permis de me remettre dans le bain car si j'ai vu la trilogie au cinéma, je ne me souvenais plus de grande chose sinon de ce qui est resté dans la culture populaire.  Ce quatrième opus comprend de nombreuses auto-références bien pensées, bien pratiques quand on ne se souvient pas de tout, du coup, le spectateur n'est jamais perdu malgré les ajouts technologiques, les modifications et les nouveaux personnages. Je ne nie pas qu'un deuxième visionnage puisse avoir son utilité pour saisir toutes les subtilités, notamment les références à la pop culture (Dernier Train pour Busan par exemple). Toujours métaphysique dans  son propos, Matrix se double cette fois d'un questionnement sur lui-même et son propre impact. Et c'est brillant

Tous en scène 2 de Garth Jennings // Réjouissant //

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Si Buster et sa troupe ont fait du Nouveau Théâtre Moon la salle de concert à la mode, il est temps de voir les choses en plus grand : monter un nouveau spectacle dans la prestigieuse salle du théâtre de la Crystal Tower à Redshore City.  On prend les mêmes, et on recommence, la surprise en moins. J'ai retrouvé les mêmes qualités et défauts que dans le premier : des personnages attachants, un humour bon enfant qui fonctionne, une animation colorée, précise et inventive, une B.O au top, des personnages pas tout à fait assez développés, pas ou peu de sous-texte adulte (sauf une chanson de Billie Eilish heureusement non comprise par les plus jeunes). C'est drôle et plein d'énergie, on a envie de taper du pied pour marquer le rythme. On se laisse embarquer par ce spectacle qui se veut grandiose, à l'image de son personnage principal un peu mytho sur les bords.   7,5/10   

Mince alors 2 de Charlotte de Turkheim // Inégal //

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Isabelle et sa nièce Nina ouvrent une cure jeûne et détox en Provence, avec l’aide de Baptiste, yogi et homme à tout faire, et Maxime, séduisant équithérapeute et infirmier. Parmi les premiers curistes, quatre adolescents, Marion et Lio, deux sœurs, leur amie Émilie délestée de ses kilos... J'avais bien aimé le premier, notamment grâce aux personnages de Lola Dewaere et Victoria Abril. Or ici la seconde a disparu et si les anciens personnages ont gardé leur prénom et une partie de leur passé, ils connaissent aussi des changements inexpliqués qui m'ont déroutée. Les nouveaux personnages sont nombreux et d'épaisseur inégale. Tous ne m'ont pas plu. Quant au propos, si le film touche parfois juste, il tombe aussi parfois dans le cliché à pieds joints. Heureusement certains dialogues font mouche et on s'amuse bien, parfois malgré nous. Un scénario pataud plein de bonnes intentions ne suffit pas à apporter quoi que ce soit de plus par rapport au premier opus.   5/10 

Spider-man : No way home de Jon Watts // Assez ébouriffant //

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Spider-Man est démasqué et ne peut désormais plus séparer sa vie normale de ses lourdes responsabilités. Quand il demande de l'aide à Doctor Strange, les enjeux deviennent encore plus dangereux, le forçant à découvrir ce qu'être Spider-Man signifie véritablement.  Je ne m'attendais pas à grand chose, j'ai aimé les deux précédents mais aucun ne m'a laissé une impression mémorable depuis ceux de Raimi. Cet opus, un peu foutraque niveau personnages tant il en accumule – et pour certains les expédie, a le mérite de jouer avec une certaine roublardise avec le concept de multivers, ce qui s'avère réjouissant. C'est auto-référencé tout en faisant évoluer le personnage vers plus de maturité. Tom Holland s'affirme dans son rôle de super-héros qui se questionne tout essayant de sauver l'ennemi, face à une pléiade de seconds rôles inspirés. La première moitié s'étire un peu trop, comme si le réalisateur voulait appuyer son propos, ce qui est inutile. Si les

Mes très chers enfants d'Alexandra Leclère // Sans conséquence //

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Depuis que Sandrine et Stéphane ont quitté le nid, ils ne donnent plus beaucoup de nouvelles à leurs parents, Chantal et Christian. Quand les rejetons annoncent qu’ils ne viendront pas fêter Noël, ils décident de leur faire croire qu'ils ont touché le jackpot...  Voici l'histoire cruelle d'enfants indignes et de parents envahissants. J'ai trouvé les personnages des enfants abjects et leur rédemption finale, quoique prévisible ressemble à un deus ex machina. Seul le beau-fils paraît doué de raison et de sentiments. Josiane Balasko et Didier Bourdon s'en sortent bien mais Marilou Berry et Ben surjouent dangereusement, surjeu qui s'étend à Laurent Stocker, étrangement caricatural. Cependant, malgré ces défauts, cette comédie vise juste et en dit beaucoup sur notre affligeante société individualiste et cupide. J'ai souri parfois, mes voisins d'une tranche d'âge plus élevée ont souvent ri. Au final, c'est léger et un peu vain, comme le scénario. 4,5/1

West side story de Steven Spielberg // Superbe mais vieillot //

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À New-York dans les années 1950, les Jets et les Sharks se battent pour le monopole du territoire. Tony, ami du chef des Jets, Riff, rencontre Maria, la sœur de Bernardo, chef des Sharks. Ils tombent amoureux l'un de l'autre au premier regard lors d'une soirée dansante.  Je n'ai qu'un vague souvenir de la première version et il n'est pas très bon. J'avais pourtant fondé de grands espoirs sur ce remake qui a au moins de mérite de faire camper les Portoricains par des acteurs latinos. D'abord, j'ai été frappée par la lenteur de l'entrée en matière, dès le début on peut couper un quart d'heure, ainsi que d'autres liaisons (linge séchant, vues des rues...). Puis j'ai remarqué la beauté des images, c'est vraiment beau : la lumière, photographie, les costumes, les décors, les chorégraphies... Cependant, celles-ci ne sont pas adaptées aux personnages, il existe une dichotomie entre eux qui aurait mérité une modernisation, comme le scénar

Les Tuche 4 d'Olivier Baroux // Distrayant malgré sa totale absurdité //

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Après avoir démissionné de son poste de président, Jeff et sa famille sont heureux de retrouver leur village de Bouzolles. A l’approche des fêtes de fin d’année, Cathy demande un unique cadeau : renouer les liens avec sa sœur Maguy, et son mari Jean-Yves avec qui Jeff est fâché depuis 10 ans.  Les Tuche, c'est un mélange de balourdise totale et d'humour absurde complètement à l'Ouest.  On re-re-reprend les mêmes et on re-re-recommence. On est à peu près au niveau du précédent, c'est à dire mieux que le deuxième, sans la fraîcheur du premier avec la répétition en plus. Les Tuche, crétins à tendance abrutis mais attachants, balancent leurs vannes potaches en égratignant cette fois les films de Noël avec leur retrouvailles familiales et leurs belles histoires de petites entreprises face aux géants de l'économie. Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau, Sarah Stern, Pierre Lottin, Theo Fernandez, toujours complices, n'hésitent pas à plonger dans le ridicule d

De son vivant d'Emmanuelle Bercot // Émouvant //

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Benjamin découvre que son cancer est incurable. Il essaie de continuer à vivre, avec l'aide de sa mère. Une année, quatre saisons, pour danser avec la maladie, l’apprivoiser, et comprendre ce que ça signifie : mourir de son vivant.  Ma plus grande crainte en allant à cette séance : me retrouver devant un drame lacrymal sans finesse uniquement destiné à faire pleurer dans les chaumières. Heureusement il n'en est rien. Bercot laisse beaucoup de place aux silences, elle filme avec pudeur le chagrin forcément égoïste d'une mère, le profond désarroi d'un homme qui se sent mourir, l'incertitude d'un fils, l'empathie d'un médecin. Benoît Magimel, d'une grande intensité, montre toute l'étendue de son talent face à une Catherine Deneuve impeccable. Cécile de France se fait discrète tout en étant là. Quant au professeur Sara, il n'a pas de mal à jouer le médecin qu'il est, d'autant qu'une bonne part de sa propre philosophie, chaleureuse et

Madres paralelas de Pedro Almodovar // Sans plus //

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Janis et Ana, se rencontrent à l'hôpital sur le point d’accoucher. Janis, d'âge mûr, n'a aucun regret et est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée. Les quelques mots qu'elles échangent pendant ces heures vont créer un lien très étroit entre elles.  J'ai vu des morceaux de films d'Almodovar mais a priori aucun en entier, ou en tout cas ça ne m'a pas marquée. J'en ai l'image d'un cinéma tourné vers les femmes mais aussi assez hystérique avec force cris, larmes et claquages de porte. Ici, pas d'hystérie, au contraire, assez peu d'émotion, surtout au vu du caractère dramatique des événements. Le parallèle entre la maternité contrariée de ces dames et le travail de mémoire sur la guerre civile me paraît hasardeux. Le lien ne fonctionne pas, notamment parce que le montage ne fait pas l'économie de scènes esthétisantes inutiles. Comme souvent chez le réalisateur, le casting, excellent,

Encanto de Byron Howard, Jared Bush, Charise Castro Smith // Généreux //

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Au cœur des montagnes de Colombie, la famille Madrigal habite une maison enchantée dans une cité pleine de vie, Encanto. Chacun des enfants de la famille est doté d’une faculté magique, sauf Mirabel. Lorsque la magie de l’Encanto est menacée, elle pourrait être leur unique espoir… Le dernier né des Disney constitue une bonne surprise. Le design coloré et foisonnant m'a plu. Le scénario présente d'abord les personnages avant de débuter l'intrigue qui finalement s'avère assez courte avec une résolution brève. Les personnages sont attachants, surtout Mirabel, pleine d'enthousiasme et d'espoirs et l'adorable petit Antonio. Dommage que les dons soient sous-exploités dans l'avancement de l'intrigue. Les chansons sont entraînantes parce que la musique est vraiment chouette, en revanche, les paroles sont un peu faibles et pas toujours correctement articulées. La chanson de Bruno est vraiment marrante. Souvent drôle, le dessin animé explore les relations fami