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Affichage des articles du décembre, 2023

Une affaire d'honneur de Vincent Perez / Classique /

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Paris 1887. Clément Lacaze, charismatique maître d’armes se retrouve happé dans une spirale de violence destructrice. Il rencontre Marie-Rose Astié, féministe en avance sur son époque, et décide de lui enseigner l’art complexe du duel.  Le film a de vraies qualités et de gros défauts. La reconstitution est soignée, la lumière réussie, les personnages bien campés. Dommage, le personnage principal ; un maître d’arme taiseux et austère, manque de panache et de charisme. Rochdy Zem ne joue rien, il est monolithique du début à la fin. Doria Tillier s’en sort mieux en féministe au verbe haut. Guillaume Gallienne est excellent, de même que Damien Bonnard et Vincent Perez dans un rôle antipathique au possible. Les scènes de duel, bien réalisées, lisibles, claires, bénéficient d’une mise en scène classique, réaliste et rigoureuse. En revanche, le scénario pêche par son enjeu : combats de coqs résolus à l’épée ou au pistolet, il s’agit ici plus d’orgueil que d’honneur et du coup l’émotion passe

Wish - Asha et la bonne étoile de Chris Buck et Fawn Veerasunthorn / Mignon /

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Asha vit à Rosas, un royaume fantastique où tous les souhaits peuvent littéralement s’exaucer. Dans un moment de désespoir, elle adresse un vœu sincère et puissant aux étoiles auquel va répondre une force cosmique : une petite boule d’énergie infinie prénommée Star. Ce film d’animation est sympathique mais n’a rien d’inoubliable. Les chansons, sans âme, n’impriment pas, tant mieux pour ceux qui souffrent encore du fameux « Libérée, délivrée… ». Les personnages secondaires sont de simples faire-valoir, même si Star est bien mignonne. Sans surprise, le scénario amène l’habituelle morale Disney, tout en dispensant un sous-texte politique qui évoque la montée de la dictature à l’heure où les extrêmes droites semblent émerger de plus en plus. Un peu mou, cet animé coloré n’est pas à la hauteur des plus grands Disney, il manque d’humour et d’émotion.  6,5/10

Aquaman et le Royaume perdu de James Wan / Divertissant /

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Black Manta, hanté par le désir de venger son père, est plus puissant que jamais avec le Trident Noir entre ses mains. Pour l’anéantir, Aquaman doit s’associer à son frère Orm, actuellement emprisonné.  J’avais moyennement apprécié le premier opus aussi n’étais-je pas convaincue d’avance au sujet de celui-ci. Moins criard, plus court, mieux construit, il s’avère nettement plus satisfaisant malgré ses défauts et son manque d’inventivité. Les acteurs, de Jason Momoa à Patrick Wilson en passant par Dolph Lundgren, sont sympathiques et font le job sur fond de bonne B.O bien punchy. Le méchant est très méchant et jusqu'au-boutiste, ça m’a plu. En revanche, le personnage de Mera semble disparaître et le milieu océanique n’apporte rien malgré le discours écolo. C’est très léger mais aussi réellement divertissant.  6,5/10

Les trois mousquetaires : Milady de Martin Bourboulon / Décevant /

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Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle… dans un Royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, une poignée d’hommes et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France.  J’avais trouvé le premier volet moyen, j’avais espoir que celui-ci soit meilleur. Or, non seulement il est pire, mais en plus, il augure un troisième. La réalisation, toujours aussi chaotique, déçoit car l’action se révèle illisible : tout est confus. Les acteurs, d’habitude excellents, s’avèrent au mieux décevants, voire mauvais. Le scénario ne respecte pas le roman, sans rien apporter par ses modifications sinon un long monologue de Milady en mode chouineuse. C’est d’autant moins féministe que, plus tôt, elle se jette au cou de D’Artagnan alors que normalement c’est l’inverse. Il ne se passe pas grand-chose, le siège de La Rochelle est mal rendu et ennuyeux. C’est déplaisant ; de beaux paysages servis par une bell

Soudain seuls de Thomas Bidegain / Tendu /

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En couple depuis 5 ans, Ben et Laura font faire le tour du monde en bateau. Ils font un détour vers une île sauvage, près des côtes antarctiques. Une tempête s'abat sur eux et leur bateau disparaît.  Il faut saluer la réalisation d’un « survival » français (qui devait être peuplé d’Anglo-saxons au départ, tant mieux pour nous). Ce huis clos tendu entre les membres d’un couple au bord de la rupture qui doit survivre sur une île hostile en la seule compagnie de l’autre a tous les atours du drame intimiste, mais on rajoute une difficulté supplémentaire : la nature. Les paysages sublimes avec une lumière incroyable et des couleurs froides donnent une atmosphère opportunément glacée à ce drame qui contient quelques engueulades dont une assez cinglante. Quand les personnages sont confrontés au pire, ils n’hésitent pas se balancer leurs quatre vérités sans enrober leur pensée. Gilles Lellouche et Mélanie Thierry sont excellents mais les personnages sont-ils assez attachants ? Parfois, j’a

Wonka de Paul King / Délicieux /

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Willy Wonka est un jeune magicien chocolatier tout juste arrivé en ville. Il tombe sur des individus mal intentionnés qui entravent son rêve d'ouvrir une chocolaterie dans une belle galerie commerciale.  J’adore Charlie et la chocolaterie version Tim Burton, quoique sans avoir lu le livre – du moins pour le moment. D’abord, j’ai été décontenancée par l’aspect comédie musicale, je ne l’avais pas déduit de la bande-annonce. Et honnêtement, en français, ce n’est pas idéal. Maudits choix commerciaux d’UGC ! J’ai eu un peu de mal à entrer dedans et ensuite, c’est parti pour la religion du Chocolat ! Ode au chocolat – le Saint Chocolat – consolateur, guérisseur, porteur d’espoir et parfois « envoleur », le film parvient à rendre visuellement le plaisir de déguster du bon chocolat. Il développe aussi le thème de l'entrepreneur, des rêves mis en pratiques.  Coloré, teinté de drame à la Dickens, plein de personnages pittoresques, le film emporte l’enthousiasme grâce à de superbes décors

Noël Joyeux de Clément Michel / Insignifiant /

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Noël chez les Barand, c'est sacré ! Quand ses enfants annulent leur venue au dernier moment, Vincent  décide donc de se rendre dans une maison de retraite afin de convier une pensionnaire esseulée à fêter Noël chez eux.  Je ne sais pas ce qui m’a pris d’aller voir ce film. C’est comme si j’étais prise d’un accès de boulimie cinématographique après la vache maigre de la semaine dernière. Mon dieu, ce film hésite tellement entre vacherie et tendresse qu’il en devient laborieux, en total décalage de ton. C’est dommage, certains dialogues, piquants, font rire, notamment grâce à Emmanuelle Devos, formidable y compris dans un registre qu’elle pratique moins. Il y avait mieux à faire sur le syndrome du nid vide et la solitude de nos anciens. Je n'ai pas grand chose à dire de cette comédie sans intérêt, sinon qu'elle est si insignifiante qu'elle n'est même pas particulièrement mauvaise.  4/10

Love Actually de Richard Curtis / Une merveille /

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L'amour est partout, imprévisible, inexplicable, insurmontable. Il frappe quand il veut et souvent, ça fait pas mal de dégâts... En cette veille de Noël à Londres, ces vies et ces amours vont se croiser, se frôler et se confronter, prouvant avec jubilation que la plus belle des choses peut engendrer les pires situations...  On m’a demandé pourquoi j’adore ce film, imparfait, il faut le reconnaître. Bah oui, pourquoi ? Il a vingt ans, c’est une romcom chorale classique… qui a un truc en plus. Assez indéfinissable. Certes, je n’aime pas tous les segments, mais la plupart valent le déplacement à eux seuls, véritables, bijoux d’humour ou d’émotion : le vieux rockeur sur le retour, le couple à la dérive, celui qui n’existera pas par amitié, celui qui n’existera pas par amour fraternel, celui qui se forme malgré l’adversité américaine et de cuisses comme des poteaux, le beau-père qui apprivoise son pré-ado. Le casting est absolument fantastique, d’Alan Rickman à Emma Thompson, en passant

La tresse de Laetitia Colombani / Sympathique /

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I nde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition.  Italie. Giulia travaille dans l'atelier de son père. Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu'elle est malade.  J’ai trouvé le roman sympathique, l’histoire plutôt prenante mais le style décevant. Je me suis donc rendu à la séance sans grandes attentes. Le film, plaisant, se divise en trois segments : l’Inde, l’Italie, le Canada. Le premier, social, conte la longue errance de deux Intouchables dans un pays où les traditions ancestrales écrasent une partie de la population et le confine dans un passé archaïque. Le deuxième, mon préféré, évoque les traditions, entre modernité et vieux réflexes, la filiation, l’amour. Le troisième, plus urbain, parle de la féminité dans le monde moderne. Le casting est sympathique, notamment Kim Raver, Fotini Peluso, Mia Maelzer, le très beau Avi Nash, l’histoire émouvante, quoique tire-larmes. C’est un peu ar

Rien à perdre de Delphine Deloget / Sensible /

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Une nuit, Sofiane se blesse alors qu’il est seul dans l’appartement. Les services sociaux sont alertés et placent l’enfant en foyer, le temps de mener une enquête. Persuadée d’être victime d’une erreur judiciaire, sa mère, Sylvie, se lance dans un combat pour récupérer son fils. Virginie Efira se voit offrir un rôle aussi attachant qu’agaçant. Sylvie ressent profondément l’injustice qu’elle vit et ça la remplit de colère jusqu’à la rendre malade. C’est une sacrée performance parce qu’on la comprend, et en même temps, on a envie de lui dire d’arrêter de se battre contre des moulins à vent. L’image de l’ASE, avec son personnel borné tellement il craint de passer à côté de quelque chose de grave, en prend un coup, alors qu’elle n’en avait pas besoin. Ce beau portait de femme et de mère, cassée par un système aveugle évite l’écueil du misérabilisme et du mélo. Félix Lefèbvre, Arieh Worthalter et Mathieu Demy offrent aussi de bonnes compositions pour compléter cette famille pas plus dysfonc