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Affichage des articles du octobre, 2020

Peninsula de Sang-Ho Yeon

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Quatre ans après Dernier train pour Busan , il ne reste que des zombies dans la péninsule coréenne. Un groupe forcé d’y retourner découvrent que des survivants non contaminés se sont regroupés dans une bande bien plus dangereuse que les zombies...  J'avais adoré Dernier train pour Busan. Et honnêtement, la suite n'est pas tout à fait aussi bonne ; plus traditionnelle, elle n'a pas l'originalité du premier opus, son côté coup de poing. Les références à d'autres classiques du genre sont nombreuses et on aime s'amuser à les repérer. La trame ressemble à celle d'autres films, bien qu'il en émane une sortie de folie, sans doute due au jeu parfois expressionniste de certains seconds rôles. Expressionnisme tournant parfois à l'hystérie. Un petit nombre d'effets spéciaux laisse à désirer, sinon ils sont plutôt bons, notamment une course-poursuite démente. Les personnages, incarnés par une distribution efficace, imparfaits, sont attachants. On retrouve

Miss de Ruben Alves

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Alex, petit garçon gracieux de 9 ans, a un rêve : être un jour élu Miss France. 15 ans plus tard, Alex a perdu ses parents et sa confiance en lui et stagne dans une vie monotone. Une rencontre imprévue va réveiller ce rêve oublié.  Même s'il n'évite pas certains clichés ni certaines trames scénaristiques éculées, Miss réussit à émouvoir et emporter l'adhésion, notamment grâce à Alexandre Wettel qui joue à merveille de son androgynie pour camper un homme en quête d'identité. Il vit au sein d'une famille dysfonctionnelle colorée, peuplée de cousettes indiennes, de dealers qui font pousser leur herbe dans un placard, d'un travesti quinqua pute au Bois et d'une logeuse matriarche courant derrière ses loyers. Souvent drôle, jamais goguenard, le film est traversé par une énergie folle marquée par une B.O enlevée. Il fait l'apologie de l'acceptation de la différence et d'un féminisme plein de camaraderie, en posant une question fondamentale : qu'e

Adieu les cons d'Albert Dupontel

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Lorsque Suze Trappet apprend qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l'enfant qu’elle a été forcée d'abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. Bercée par la douce folie de Dupontel, ce drame souriant offre à Virginie Effira un merveilleux rôle de mère désespérée mais combative, encadrée par un archiviste aveugle cintré et un génie de l'informatique suicidaire. Dit comme ça, ça donne envie de se flinguer. Pourtant on rit souvent, des situations improbables, des répliques toujours justes. Je regrette que les flics soient aussi caricaturaux : ils ressemblent plus à des hommes de main bêtes et méchants qu'à des policiers. La faute revient peut-être au scénario, très littéraire (et c'est un compliment), un rien trop léger. Les rebondissements s'enchaînent, donnant l'occasion au réalisate

30 jours max de Tarek Boudali

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Rayane, jeune flic trouillard et maladroit sans cesse moqué par les autres policiers, apprend qu’il n’a plus que trente jours à vivre. Il comprend que c’est sa dernière chance pour devenir un héros et impressionner sa collègue Stéphanie. Il se transforme alors en tête brûlée qui prend tous les risques.  Voilà une comédie déjantée, grand-guignolesque, qui assume son outrance, à prendre au troisième degré et si possible avec trois grammes. Tantôt drôle, tantôt navrante, elle manque d'un scénario solide, inventif ou même seulement étoffé, sans parler de substance. Les dialogues font le yoyo entre bêtise absolue et humour réussi, quoique de mauvais goût. Sitôt vue, sitôt oubliée, malgré son invitation à vivre chaque jour comme s'il était le dernier. Tarek Boudali se donne le beau rôle et prend un malin plaisir à humilier Philipe Lacheau et Julien Arruti. Le premier en prend littéralement plein la tête, le second n'a pas d'autre dialogue que l'écho de ceux du précéd

Drunk de Thomas Vinterberg

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Quatre amis décident de mettre en pratique la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Avec une rigueur scientifique, chacun relève le défi en espérant tous que leur vie n’en sera que meilleure !  Martin, Tommy, Peter et Nikolaj, amis et profs frustrés pour différentes raisons, se lancent dans une pseudo expérience qui a pour objet d'améliorer leurs relations professionnelles et personnelles. Sans surprise, ça va déraper. D'abord festives, leurs saouleries deviennent glauques. Et pourtant, il peut y avoir une vraie joie dans leur ivresse. Portrait sans concession mais bienveillant d'hommes que leur morne vie ennuie et que l'alcool libère, le film, plus que de l'alcool, fait l'éloge de l'amitié et de l'élan sur fond de mélancolie existentielle. Y serais-je allée sans la présence du divin Mads Mikkelsen ? Non, clairement pas. J'aurais peut-être eu tort parce que cette comédie

The good criminal de Mark Williams II

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Tom, cambrioleur de banque, décide de se ranger et de passer un deal avec le FBI. Il réalise vite que les Fédéraux ont un autre plan en tête : partager son butin et le faire accuser d’un meurtre.  Même si je me doutais que ce ne ser ait pas un chef d'œuvre, j'étais trop en manque de films américains – ceux qui font boum et permettent de poser son cerveau à l'entrée de salle de cinéma – pour rater celui-là. Je suis un peu déçue, ça manque d'action, c'est trop moralisateur. Papy Liam a pris de l'âge, il assure nettement moins les scènes d'action, écourtées, voire coupées, pour éviter de montrer les dégâts. Et puis comment croire à ce cambrioleur de banque benêt qui se fait avoir comme un bleu et manque franchement d'à-propos concernant l'utilisation qu'il fait de ce qu'il vole ? La direction d'acteurs laisse à désirer. Jai Courtney, en roue libre, surjoue le bad guy cupide. Heureusement, Kate Walsh, attachante, et Jeffrey Donovan, toujour

Parents d'élèves de Noémie Saglio

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Vincent, trentenaire sans enfant complètement irresponsable, s'improvise père de substitution d'un gamin qu'il baby-sitte et infiltre le milieu des parents d’élèves. Se retrouver aux réunions parents-prof, aux sorties d’école et à la kermesse de fin d’année relève d’un sacré exploit.  Je ne m'attendais pas à grand chose vu la qualité des films que je peux voir en ce moment. Le désespoir cinématographique me guette. Et ce n'est pas cette petite comédie sympa sur un adulescent qui se découvre la fibre paternelle pour séduire une jolie institutrice au milieu de parents d'élèves névrosés qui va me rassurer. Les acteurs jouent le jeu à fond, Oscar Pauleau est mignon comme tout. L'affiche promet "pire que les enfants : leurs parents", je confirme. Les adultes se comportent comme des sales gosses et laissent leurs enfants employer un langage et un ton inappropriés. Quant à l'instit, elle est très très détendue. Ça fait sourire, rire parfois, exaspèr

Mon cousin de Jan Kounen

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Pierre, PDG accompli d’un groupe prospère, doit régler une dernière formalité avant de signer l'affaire du siècle : la signature de son cousin Adrien qui détient 50% de sa société. Ce doux rêveur idéaliste qui enchaine gaffes est tellement heureux de retrouver Pierre, qu’il veut passer du temps avec lui... Et on continue la litanie des films français, je crois que je fais une overdose. Le casting, François Damiens, lunaire et touchant,, Vincent Lindon, Alix Poisson et Pascale Arbillot, promettait. Mais le scénario déçoit, surtout dans les deux premiers tiers. Les péripéties rocambolesques, pas crédibles, s'enchaînent mollement et les dialogues ne relèvent pas le niveau. Le dernier tiers, qui entre dans le cœur du sujet, s'avère plus intéressant. J'ai apprécié la grande qualité de la photographie et la beauté des paysages mais les scènes surréalistes ne convainquent pas. Peut-être parce qu'il manque un ton à cette comédie qui ne fait pas rire. La sauce ne prend pa

Boutchou d'Adrien Piquet-Gauthier

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Paul et Virginie viennent d’avoir un petit garçon. Heureux de découvrir leur nouvelle vie de jeunes parents, ils n’imaginaient pas que leur Boutchou allait devenir l’enjeu d’une lutte sans merci entre les grand-parents...  Je ne m'attendais pas un grand film, à peine à un petit film sympa, pour finir ma semaine. Certes. Mais un naufrage pareil ! Je ne vois pas quoi sauver. Les beaux décors peut-être. Ils ne sont pas plus réalistes que le reste mais ça fait rêver. Les acteurs sont tous en surjeu total, même Carole Bouquet surnage difficilement. Ça bêtifie lourdement devant un nourrisson qui grandit trop vite. Les personnages ont des réactions improbables. Le scénario, inexistant, ne fait rire personne, les dialogues sont d'une pauvreté navrante. Les pseudos rebondissements ne font naître que la consternation chez le spectateur médusé tant ils se révèlent invraisemblables et n'empêchent pas l'ennui malgré la brièveté du film (1h18). Quant au montage, il aligne les scèn