Adieu les cons d'Albert Dupontel
Lorsque Suze Trappet apprend qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l'enfant qu’elle a été forcée d'abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant.
Bercée par la douce folie de Dupontel, ce drame souriant offre à Virginie Effira un merveilleux rôle de mère désespérée mais combative, encadrée par un archiviste aveugle cintré et un génie de l'informatique suicidaire. Dit comme ça, ça donne envie de se flinguer. Pourtant on rit souvent, des situations improbables, des répliques toujours justes. Je regrette que les flics soient aussi caricaturaux : ils ressemblent plus à des hommes de main bêtes et méchants qu'à des policiers. La faute revient peut-être au scénario, très littéraire (et c'est un compliment), un rien trop léger. Les rebondissements s'enchaînent, donnant l'occasion au réalisateur de donner son point de vue sur notre société déshumanisée. L'absence de crédibilité de ces coïncidences et autres petits miracles ne gêne pas parce qu'au final, ça a un sens. Mélancolique, plein de poésie, ce conte rageur n'en est pas moins porteur d'espoir, pour peu que l'on parvienne à lâcher nos écrans pour regarder les gens qui nous entourent. Albert Dupontel est égal à lui-même, quoique plus sobre que d'habitude et donc meilleur. Virginie Effira, lumineuse, impose son jeu délicat. Nicolas Marié, véritable atout comique, s'en donne à cœur joie sans jamais en faire trop. Et c'est équilibre trouvé entre ses différentes composantes qui confère à ce film son émotion.
8/10
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