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Affichage des articles du juin, 2023

Farang de Xavier Gens / Minimaliste /

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Sam, détenu exemplaire, prépare sa réinsertion. Lors d'une permission, son passé le rattrape et un accident le conduit à fuir. Cinq ans plus tard, il a refait sa vie en Thaïlande, où il a fondé une famille. Mais Narong, le parrain local, l'oblige à plonger à nouveau dans la délinquance.  Sur fonds de paysages thaïlandais, le scénario, basique, est prévisible. Il louche du côté de certains films d’action américains, ou de films asiatiques (The raid) sans avoir à rougir. Le personnage principal, monolithique, s’avère plutôt attachant avec son petit côté looser de la vie qui fait toujours les mauvais choix. Nassim Lyes s’avère tout à fait crédible en pratiquant de boxe thaï taiseux qui essaie de s’échapper de sa fatalité. Olivier Gourmet, inquiétant, campe un opposant particulièrement sombre et banal à la fois, c’est fort. La caméra à l’épaule agace car elle saccade l’image mais heureusement n’impacte pas trop les scènes d’action qui sont le principal atout du film : sèches, viole

38°5 Quai des orfèvres de Benjamin Lehrer / Marrant /

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Un tueur en série, surnommé le Ver(s) Solitaire, sème des alexandrins sur des scènes de crime, causant terreur et confusion. Clarisse Sterling, une jeune enquêtrice enthousiaste, se voit confier cette affaire sous la supervision du légendaire commissaire Keller. Une parodie de film policier blindée de références entre Le silence des agneaux, La famille Bélier, ou les séries policières américaines, qui assume un côté nanardesque et rigolard. Souvent drôle, elle sature le scénario d’humour absurde, parfois hilarant. Caroline Anglade et Pascal Demolon sont super, Didier Bourdon, nettement moins. Artus est marrant en médecin légiste un poil sociopathe sur les bords, limite plus inquiétant que celui qui est derrière les barreaux. L’enquête, quoique menée par des imbéciles profonds au mépris le plus total de toutes les règles de procédure et de conservation des preuves, est plutôt bien menée, bien que la bande-annonce en dévoile beaucoup trop. Ça ne casse pas trois pattes à un canard mis ça

Magnificat de Virginie Sauveur / Intéressant /

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À la mort d’un prêtre, la chancelière du diocèse découvre abasourdie qu’il s’agissait d’une femme. Contre l’avis de son évêque qui souhaite étouffer l’affaire, elle mène l’enquête pour comprendre comment et avec quelles complicités une telle imposture a été possible... Un film classique, presque austère, intéressant, dans lequel l’enquête sur les origines du père Foucher n’est qu’un prétexte pour évoquer la féminisation de la prêtrise, le mariage des prêtres, et plus largement la modernisation de l’Église catholique. Souvent drôle parce qu’impertinent, pertinent, le film amène un questionnement tout à fait intéressant sur la prêtrise tout en donnant une image contrastée de l’Église aujourd’hui, entre conservatisme du diocèse et proximité des prêtres avec leurs paroissiens, sédentaires ou gens du voyage. Karin Viard, pleine d’empathie, est impeccable face à François Berléand et Patrick Catalifo en tenants du conservatisme. La musique est parfois tonitruante et les plans inter-scènes, fo

Élémentaire de Peter Sohn / Sympa /

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Dans la ville d’Element City, le feu, l’eau, la terre et l’air vivent dans la plus parfaite harmonie. Flam, une jeune femme au caractère bien trempé, et Flack, un garçon sentimental et amusant, se rencontrent et deviennent amis.  Un dessin animé drôle, coloré, fun, divertissant et pas trop moralisateur sur la mixité sociale, les préjugés culturels, le poids des traditions familiales et des ambitions parentales. Tout y est sympathique – les personnages, les décors, l’histoire…- mais manque d’audace. Bien mené, rythmé, il est plaisant quoiqu’assez anodin malgré un joli design et une animation de qualité. Ça manque d’un truc en plus.  7/10

The Flash d'Andy Muschietti / Moche /

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Barry se sert de ses super-pouvoirs pour remonter le temps et modifier son passé. Ses efforts pour sauver sa famille ne sont pas sans conséquences sur l’avenir, et Barry se retrouve pris au piège d’une réalité où le général Zod est de retour, et où les super-héros ont disparu.  Je suis allée voir ce film sans a priori sans avoir vu la bande-annonce ni lu les critiques. J’ai à peine vu une affiche de Supergirl. C’est dire combien la promo est discrète. Dès les premières images, je constate avec accablement la laideur du film et la faiblesse aberrante des dialogues. C’est moche ! Les effets spéciaux sont hideux ou ratés, l’esthétique bâclée. Cela dit, la double présence à l’écran de l’acteur principal fonctionne bien. Certaines scènes relèvent un peu le niveau, dès qu’on arrête l’humour indigeste et inapproprié. Les acteurs sont bons, notamment Ezra Miller, dans un double rôle en nuances, et Michael Keaton. Certains caméos ne servent à rien, y compris la scène post-générique. Shasha Call

Love again de Jim Strouse / Sucré /

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Mira Ray essaie de surmonter le décès de son fiancé, et envoie une série de messages à son numéro de téléphone, sans réaliser que le numéro a été réattribué à Rob Burns, journaliste, captivé par la sincérité de écrits. Vous avez envie d’une romcom’ guimauve qui s’assume ? Moi, oui, ça faisait un moment que je n’en n’avais pas vu. Celle-ci est amusante, ne se prend pas vraiment au sérieux et joue à fond la carte du sirupeux à grand renfort de chansons de Céline Dion. Cette dernière joue d’ailleurs les marraines, c’est marrant et plutôt bien vu. Seul bémol : elle est couverte d’une épaisse touche de fond de teint qui floute ses traits au point qu’elle ait un visage un peu artificiel. Sam Heughan et Priyanka Chopra Jonas forment un couple complice qui fonctionne bien malgré les goûts vestimentaires douteux de la costumière. Leurs personnages sont attachants. Ça dégouline de mignonnerie et une fois de temps à temps ça fait du bien.  7,5/10

Des mains en or d'Isabelle Mergaux / Sympa /

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François, futur académicien, est un écrivain célèbre. Avec une épouse chirurgienne, un cercle d’amis de haut rang, sa vie serait un bonheur parfait s’il ne souffrait d’un terrible mal de dos qui empoisonne son existence. Lorsqu'il rencontre Martha aux mains guérisseuses, ses douleurs de dos s’atténuent. Il va devenir dépendant des mains de Martha.  Malgré deux ou trois scènes gênantes car vraiment too much, on passe un moment sympa. On ne va pas voir un film de Mergault pour sa subtilité, pour sa capacité à toucher juste peut-être, mais pas sa subtilité. Elle parle de la solitude de l’écrivain, plus encore quand il est coincé dans un mariage mondain sans fantaisie ni beaucoup d’affection. Les acteurs sont bien choisis : Lambert Wilson, élégant en snob qui cherche en réalité plus de simplicité, Josiane Balasko en guérisseuse généreuse et naïve, Sylvie Testud en professeur de médecine bourgeoise qui dort avec son Vidal sur sa table de chevet mais n’écoute jamais son mari. Es appariti

Wahou de Bruno Podalydès / Pas wahou /

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Catherine et Oracio sont conseillers immobiliers et enchaînent les visites de deux biens : une grande maison bourgeoise « piscinable, vue RER », et un petit appartement moderne situé en plein triangle d'or de Bougival. Malgré des visites agitées, ils ne perdent pas de vue leur objectif : provoquer le coup de cœur, le « Wahou ! ».  Je sais que le jeu de mot est facile et ne manquera pas de séduire d’autres spectateurs tant il colle bien au film. Et puis ce serait criminel de passer à côté. Je ne saurais qualifier celui-ci de comédie, de drame ou de chronique sociale, c’est plutôt une suite de sketches plus ou moins intéressants et/ou vaguement amusants. Le casting est inégal : autant Eddy Mitchell et Sabine Azéma sont plaisants en vieux couple encore amoureux, vendeurs attachés à leur demeure familiale pleine d’histoire, autant Karin Viard semble réciter son texte et Denis Podalydès à l’air aussi paumé que son personnage. Les scènes où le chanteur joue du piano sont très sympathique

Le croque-mitaine de Rob Savage / Pas mal /

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Sadie et sa petite sœur Sawyer sont encore sous le choc de la mort de leur mère, tandis que leur père, thérapeute, dévasté, ne parvient pas à remplir pleinement son rôle. Lorsqu'un patient se présente à l'improviste pour demander de l'aide, il fait entrer avec lui une terrifiante entité.  Très librement adapté d’une courte nouvelle de Stephen King, ce film d’horreur friand de jumpscares et d’ambiance glauque n’offre rien de nouveau dans la matière. Une créature mystérieuse et effrayante, des enfants dans le noir, des sons crispants et inquiétants (beau travail sur l’environnement sonore)… La métaphore du deuil qui dévore tout, matérialisée par la pourriture qui envahit la maison, manque de subtilité mais pas nécessairement de pertinence malgré les incohérences qui émaillent le scénario. Au fond, il y est plus question de deuil et de paternité que de peur du noir. Heureusement, le casting fait le job. En soi, c’est un produit calibré, relativement efficace mis dont la filiat