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Affichage des articles du 2018

Au bout des doigts de Ludovic Bernard

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La musique est le secret de Mathieu Malinski, un sujet dont il n’ose pas parler dans sa banlieue où il traîne avec ses potes. Alors qu’un des petits cambriolages qu’il fait avec ces derniers le mène aux portes de la prison, Pierre Geitner, directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique l’en sort en échange d’heures d’intérêt général.  J'y suis allée en craignant de me trouver face à un film socio-chiant. Heureusement, pas du tout. Pas de misérabilisme, pas de larmes forcée, juste la puissance de la musique et des liens qu'elle créée entre un directeur de conservatoire sur la sellette et dévasté par un drame personnel, un jeune banlieusard peu bavard passionné de musique et une professeur de musique aussi rigide que bienveillante. Le trio Lambert Wilson, Jules Benchetrit et Kristin Scott Thomas est formidable. Si le scénario, prévisible de bout en bout, n'apporte rien de neuf, il a le mérite de ne pas non plus sombrer dans le mélo total. D'autant que

Bumblebee de Travis Knight

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1987. Alors qu'il est en fuite, l'Autobot Bumblebee trouve refuge dans la décharge d'une petite ville balnéaire de Californie. Il est découvert, brisé et couvert de blessures, par Charlie, une ado qui approche de ses 18 ans et cherche sa place dans le monde. Et quand elle le met en marche, elle se rend vite compte qu'il ne s'agit pas d'une voiture ordinaire.  Lassée par la saga robotique, je n'avais pas vu le dernier opus mais la bande-annonce de celui-ci m'a attirée. J'ai tenté le coup... et j'ai eu de la chance. Le film, hommage à ses aînés des années 80, notamment à ceux de Spielberg, est plutôt réussi malgré ses défauts. A commencer par sa critique sans nuance des militaires : abrutis, toujours prêts à dégainer avant de discuter. John Cena n'a d'ailleurs que deux expressions dans sa palette : fâché et méga fâché ; pardon trois expressions, il y a ahuri aussi. Hailee Steinfeld et Jorge Lendeborg Jr. offrent un jeu plus larg

L'empereur de Paris de Jean-François Richet

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Laissé pour mort après sa dernière évasion, l'ex-bagnard François Vidocq essaye de se faire oublier sous les traits d'un simple commerçant. Son passé le rattrape pourtant, et, après avoir été accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il propose un marché au chef de la sûreté : il rejoint la police pour combattre la pègre, en échange de sa liberté.  Richet propose un film un peu foutraque, pas toujours exploité à fond, mais satisfaisant au plus haut point quand même.  Pourquoi ? C'est encore un peu mystérieux pour moi à cette heure. La galerie de personnages s'avère un peu trop large pour être approfondie, cependant, le casting ultra réussi fait vivre ceux-ci en quelques scènes avec talent. Vincent Cassel incarne un Vidocq secret, tenaillé entre son honneur et sa liberté, doté de son charisme. Il est secondé par Freya Mavor, mutine, Denis Ménochet, imposant, August Diehl, flippant, Fabrice Luchini, parfait en politicien, James Thiérrée, magnifiqu

Aquaman de James Wan

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Les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers.  Arthur Curry est Aquaman, un Atlante bien décidé à ne pas se mêler de la politique d'Atlantis jusqu'à ce qu'il soit question de détruire le monde (pour changer). Cette origin story ne propose rien et offre un scénario prévisible et un rien longuet sans exploiter ses possibilités. Les effets spéciaux sont inégaux, tantôt vraiment réussis, tantôt bien apparents et laids et les choix de couleur douteux (vomitifs ?). Jason Momoa est beau gosse mais pas vraiment intéressant. Amber Heard et Nicole Kidman, atouts charme et féminisme, sont très mal habillées et mal coiffées (alors non ce n'est pas un argument mais ça m'a perturbée pendant le film). J'ai eu plaisir à retrouver Willem Dafoe, Patrick Wilson et Dolph Lundgren. Message écolo sur bons gros combats sous-mari

Le retour de Mary Poppins de Rob Marshall

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Michael Banks travaille à la banque et vit toujours au 17 allée des Cerisiers avec ses trois enfants et leur gouvernante. Jane Banks se bat pour les droits des ouvriers et apporte son aide à la famille de Michael. Lorsque la famille subit une perte tragique, Mary Poppins réapparaît dans la vie de la famille, ainsi que Jack, l’allumeur de réverbères toujours optimiste. Je suis une fan tout à fait partiale de Mary Poppins. Il paraît que je regardais le film en boucle quand j'étais gamine. J'attendais beaucoup de cette suite cinquante ans plus tard. Et je ne suis pas déçue, malgré une V.F chantée un peu moyenne. Le retour de l'étrange nounou m'a ravie. Emily Blunt fait merveille dans le rôle, tour à tour mutine et sévère, danseuse et chanteuse. Accompagnée par les formidables, Emily Mortimer, Ben Wishaw, Lin-Manuel Miranda et Julie Walters, elle développe les aventures de son personnage son rien lui enlever de son mystère. Meryl Streep est rigolote mais son pers

Oscar et le monde des chats de Gary Wang

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Oscar, un chaton, vit paisiblement avec son père, Léon, un gros chat d’appartement. Rêveur, il croit en l’existence de Catstopia, un monde merveilleux où vivent les chats. Il décide un jour de partir à l’aventure.  Ce dessin animé est mignon, plutôt joli mais destiné aux plus jeunes. Rigolotes, les aventures de ces adorables chats sont plutôt enlevées et parfois peut-être un peu dures pour les petits. Ça manque d'un deuxième degré de lecture ou d'un grain de folie. J'ai beaucoup pensé au Monde de Nemo, sans la magie fun d'un Pixar, ni la poésie d'un Myiazaki. L'animation très manga est sympa mais les enchaînements de scènes brutaux décontenancent tellement ils peuvent durer ; le dernier doit bien faire 5 secondes, pour un écran noir pendant un film, c'est long. 5/10

Spider-Man : new generation de Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman

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Miles Morales, un adolescent afro-américain et portoricain de Brooklyn, s’efforce de s’intégrer dans son nouveau collège à Manhattan. Mais sa vie se complique quand il se fait mordre par une araignée radioactive et se découvre des super-pouvoirs.  Avec son image très BD, cartoon -et manga- et son animation moderne, ce nouvel opus des aventures de l'homme-araignée semble espérer donner un coup de jeune à la franchise. Malgré un ton sérieux dû au thème de la transmission et du choix, il conserve le ton humoristique de la franchise. J'aime bien le petit nouveau, Miles, attachant, de même que le Peter plus âgé et la Spider-woman. En revanche, le spider-cochon, probablement un clin d'œil aux Simpson, est de trop. La présence de deux méchants bien connus de la série constitue un plus, notamment la réinterprétation du Dr Octopus. L'intrigue, plutôt bien fichue, est moins originale que le design mais efficace pour une nouvelle origin story. Visuellement sympa mais pa

Pupille de Jeanne Herry

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Théo est remis à l'adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. La mère a deux mois pour revenir sur sa décision...ou pas. Les services de l'aide sociale à l'enfance et le service adoption se mettent en mouvement.  On suit le parcours du petit Théo, attendrissant au possible, de sa naissance à son arrivée au domicile de sa mère adoptive. Le film évoque avec pudeur, sensibilité et réalisme l'abandon, le parcours du combattant des adoptants, les difficultés du système de l'ASE, entre discussions houleuses et choix cornéliens, et celles des assistants maternels qui ont en charge des enfants en souffrance... On peut regretter un côté documentaire très marqué, à peine atténué par quelques touches d'humour. La réalisatrice s'attache surtout aux visages, aux expressions, pour être au plus prêt des émotions. Sandrine Kiberlain, Élodie Bouchez et Olivia Côte campent des rôles de femmes fortes et fragiles à la fois, face à un Gilles Lellouche to

Astérix - Le secret de la potion magique d'Alexandre Astier et Louis Clichy

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À la suite d’une chute lors de la cueillette du gui, le druide Panoramix décide qu’il est temps d’assurer l’avenir du village. Accompagné d’Astérix et Obélix, il entreprend de parcourir la Gaule à la recherche d’un jeune druide talentueux à qui transmettre le Secret de la Potion Magique…  J’adore Alexandre Astier, et surtout Kaamelot, un chef d’œuvre d’humour, selon mes critères en tout cas. Je trouve que l’étendue de sa drôlerie, qui passe somme toute par énormément de mauvais esprit particulièrement réjouissant, ne peut pas se déployer à plein dans Astérix qui reste très bon enfant. Cela dit, cet opus reste vraiment drôle, quoique volontiers à destination des plus jeunes, malgré les références à Kaamelot y compris via les voix de doublage, toutes excellentes. Le design est rigolo avec ces nez proéminents, mais aussi fluide et bien réalisé. Le scénario donne lieu à une succession de personnages tous plus ridicules les uns que les autres, affichant les travers de

Passé imparfait de Julian Fellowes

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De Fellowes, j'ai déjà lu Belgravia et Snobs . J'ai trouvé le premier plaisant mais sans plus, le deuxième réjouissant. Passé imparfait m'est apparu dans la librairie, j'ai donc décidé de tester.  Une invitation de Damian Baxter ? Voilà qui est inattendu ! Cela fait près de quarante qu’ils sont fâchés ! Rencontrés à Cambridge, leur amitié s'est muée en haine suite à de mystérieux événements survenus lors de vacances au Portugal en 1970. Riche, à l’article de la mort, Damian charge le narrateur, sur la foi d’une lettre anonyme, de retrouver parmi ses ex-conquêtes la mère de son enfant. Un voyage vers le passé plein de fantômes et de stupéfiantes révélations…  Julian Fellowes (1949 - ) est un romancier, acteur, scénariste, producteur et réalisateur britannique. Son intérêt pour la société anglaise de l'époque édouardienne est visible dès Gosford Park (2001), dont il est le scénariste. Ami de longue date des Carnarvon, il s'est inspiré de leur hi

Les veuves de Steve McQueen

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Chicago, quatre femmes qui ne se connaissent pas. Leurs maris viennent de mourir lors d’un braquage qui a mal tourné, les laissant avec une lourde dette à rembourser. Elles n'ont rien en commun mais décident d’unir leurs forces pour terminer ce que leurs époux avaient commencé. Les veuves mêle deux intrigues : les dessous d'une élection municipale et l'organisation d'un braquage par quatre femmes au caractère bien trempé. Parfois, je me suis demandé où McQueen voulait en venir et à la fin, je ne suis pas beaucoup plus avancée car il laisse un léger flou. Là où il se montre particulièrement précis en revanche, c'est dans ses plans : focalisés sur les visages, comme celui du pasteur en plein sermon, ou sur l'avant d'une voiture alors que l'on écoute la conversation qui se déroule à l'intérieur. Viola Davis, toute en détermination, domine l'ensemble, même si Elizabeth Debicki impose son élégance racée. Ces personnages féminins forts sont d

Le Grinch de Scott Mosier et Yarrow Cheney

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Chaque année à Noël, les Chous perturbent la tranquillité solitaire du Grinch avec des célébrations brillantes et bruyantes. Quand ils déclarent qu’ils vont célébrer Noël trois fois plus fort cette année, le Grinch réalise qu’il n’a plus qu’une solution pour retrouver la paix : il doit voler Noël. Le Grinch, c'est cette boule de poils verts toujours mécontente de tout, sauf de son chien, Max, un adorable toutou parfaitement heureux. Il déteste les habitants du village voisin, surtout à Noël. Dans ledit village, Cindy-Lou veut contacter le Père Noël pour lui confier un souhait de la plus haute importance. On suit leurs parcours parallèles. L'un des petits points agaçants de ce film à l'animation réussie et colorée, c'est le scénario qui se penche longuement sur l'exposition et presque moins sur l'action. Toutefois, il fait beaucoup sourire, notamment par la drôlerie des répliques et le burlesque des situations. Le doublage s'avère parfois

Casse-Noisette et les quatre royaumes de Lasse Hallström et Joe Johnston

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Clara est à la recherche de la clef qui ouvre la boîte que sa mère lui a offerte avant de mourir. À la fête organisée par son parrain, Drosselmeyer, elle découvre un fil doré qui la conduit jusqu’à cette précieuse clé … mais celle-ci disparaît aussitôt dans un monde étrange et mystérieux.  Je m'attendais à un monde féerique, coloré. Et sans les quatre royaumes le sont-ils mais c'est à peine si on les aperçoit plus que pendant la bande annonce, ce qui constitue une évidente déception. Dans le genre, Un raccourci dans le temps dévoilait bien mieux son univers. Quand à l'intrigue, elle s'avère simpliste et déjà-vue. Ces défauts sont d'autant plus regrettable que le film, à part quelques effets spéciaux ratés, s'avère plutôt esthétique. Mackenzie Foy a beaucoup de charme et ses grands yeux font merveille. Helen Mirren, figure de l'automne à la fois impérial et mélancolique et Keira Knightley, pimpante sucrerie sautillante, sont impeccables. Moitié M

Lola et ses frères de Jean-Paul Rouve

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Lola a deux frères : Benoit, qui se marie pour la 3ème fois, et Pierre, qui débarque en retard au mariage… Excuses, reproches, engueulades, brouilles, chacun essaye de vivre sa vie de son côté. Tout devrait les éloigner, mais ces trois-là sont inséparables.  Lola s'occupe de ses frères, fait le pont entre eux, s'oublie un peu jusqu'à ce que les cartes soient rebattues. Jean-Paul Rouve filme les liens familiaux avec délicatesse et tendresse. Avec lui, la banalité du quotidien prend une certaine poésie, de façon juste. Les acteurs, particulièrement complices, sont épatants, Ludivine Sagnier, lumineuse, Jean-Paul Rouve, amusant, José GArcia, impeccablement sobre, Ramzy Bedia, rassurant. Ils savourent les répliques, souvent drôles, sans négliger les silences. Parfois émouvant, un peu convenu, le film est toujours sensible et surtout, attachant malgré ses défauts, notamment quelques plans inutiles. Il multiplie les situations cocasses ou tristes, maniant efficacement l&#

Le bazar des mauvais rêves de Stephen King

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J'adore les nouvelles de Stephen King, j'ai attendu ce nouveau recueil avec impatience. J'ai aussi dû attendre de trouver un volume en bon état. Vingt-et-une nouvelles. « J'ai écrit ces nouvelles rien que pour vous. Mais attention ! Les meilleures ont des dents... » Stephen Edwin King (1947 - ) a publié son premier roman en 1974 et est rapidement devenu célèbre pour ses contributions dans le domaine de l'horreur mais a également écrit des livres relevant d'autres genres comme le fantastique, la fantasy, la science-fiction et le roman policier. Tout au long de sa carrière, il a écrit et publié plus de cinquante romans, dont sept sous le pseudonyme de Richard Bachman, et environ deux cents nouvelles, dont plus de la moitié sont réunies dans neuf recueils de nouvelles. Depuis son grave accident survenu en 1999, il a ralenti son rythme d'écriture. Ses livres ont été vendus à plus de 350 millions d'exemplaires à travers le monde et il a établi de

L'ambre du diable, une aventure de Lucifer Box de Mark Gatiss

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La couverture est toujours aussi belle et même si les premières aventures luciferiennes ne m'avaient pas totalement convaincue, j'avais envie de retenter le sort. Une vingtaine d’années se sont écoulées depuis les événements scandaleux relatés dans Le Club Vesuvius. Lucifer Box, le plus sulfureux des agents secrets de Sa Majesté, est en mission à New York, où sévit un messie fasciste aux desseins purement diaboliques. Que se cache derrière ce mystérieux « agneau » recherché par le despote Desmond Olympe, et quelles créatures infernales s’apprête-t-il à invoquer à l’aide d’une obscure incantation médiévale ? Mark Gatiss (1966 - ) a grandi face à l'hôpital psychiatrique Edwardian où ses deux parents travaillaient. Il a connu un premier succès comme acteur de la série comique Le Club des Gentlemen . Le film The League of Gentlemen's Apocalypse est sorti en 2005. Au début des années 2000, Mark Gatiss fait de nombreuses apparitions télévisées, par exemple da

Les animaux fantastiques : les crimes de Grindelwald de David Yates

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1927. Quelques mois après sa capture, Grindelwald s'évade. Réunissant de plus en plus de partisans, il est à l'origine d'attaque de moldus et seul Dumbledore semble capable de l'arrêter. Mais ce dernier fait appel au seul sorcier ayant déjoué les plans de Grindelwald auparavant : son ancien élève Norbert Dragonneau.  Le retour du lunaire et introverti Newt Scamander ! Cette fois entre un Londres pluvieux et un Paris art déco superbe. On explore avec délice l'univers magique, marqué par un foisonnement d'effets spéciaux réussis, ses ministères majestueux, ses animaux bizarres et sublimes (le Zouwu, Pickett le botruc, les adorables niffleurs, le majestueux kelpy mordeur...), ses seigneurs des ténèbres, ses sorciers et ses moldus, dont le très attachant Jacob (Dan Fogler). C'est le pied ! Oui l'intrigue s'avère un peu trop embrouillée, oui certains personnages -trop nombreux- ont des réactions qui semblent trop versatiles parce que l'aute

Confidences au bord de l'eau de Kristan Higgins

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Encore un petit Higgins pour me détendre. Jolie couverture en prime. Parker Welles apprend avec stupéfaction que son père a dilapidé la fortune familiale. Elle n'a d'autre choix que de quitter l'immense résidence qu'elle occupait seule avec son fils Nicky. Elle se réfugie dans la bicoque délabrée qu'elle possède encore dans le Maine et doit vite restaurer. James Cahill, le bras droit de son père, lui propose son aide. Elle n'a d'autre choix que d'accepter. Kristan Higgins est auteur pour le New York Times, USA Today, et le Wall Street Journal. Elle écrit des fictions de type romance. Elle a gagné 3 fois le RITA award et nommée 5 fois au prix Kirkus. Avant d'écrire, elle travaillait dans la pub et les relations publiques. Elle vit dans le Connecticut avec son mari et ses enfants.  J'ai apprécié que le personnage principal, Parker, ne soit pas une riche idiote incapable de quoi que ce soit. Elle sait se débrouiller, est généreus

Un homme pressé d'Hervé Mimran

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Alain, homme d’affaires respecté et orateur brillant, court après le temps. Un jour, il est victime d'un accident cérébral qui le stoppe dans sa course et entraîne chez lui de profonds troubles de la parole et de la mémoire. Sa rééducation est prise en charge par Jeanne, une jeune orthophoniste.  Ce film souffre de son profond classicisme : tout le déroulé est prévisible. Et si les problèmes de langage du personnages font rire, cela ne suffit pas à faire un film. J'ai eu des difficultés avec les scènes de la néanmoins attachante Leïla Bekhti dont on tente misérablement de dissimuler la grossesse évidente derrière des vêtements amples et un gros sac, on se croirait dans Une nounou d'enfer . Fabrice Luchini, contraint de ne pas en faire trop puisqu'il ne peut développer son éloquence habituelle, touche dans sa composition d'homme à reconstruire, sans perdre son côté truculent et son aplomb. Je regrette que certaines pistes soient abandonnées en chemin et que

Un amour impossible de Catherine Corsini

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À la fin des 50's à Châteauroux, Rachel, modeste employée de bureau, rencontre Philippe, brillant jeune homme issu de la bourgeoisie. De cette liaison passionnelle mais brève naîtra une petite fille, Chantal. Rachel élève sa fille seule ; elle se bat pour qu'à défaut de l'élever, Philippe lui donne son nom.  Je n'apprécie guère les interventions médiatiques de Christine Angot dont je n'ai jamais rien lu. Pourquoi aller voir ce film alors ? Parce que la bande-annonce m'a intéressée, pour les acteurs. Verdict ? Compliqué. Le film, un peu long, dépeint la vie des personnages pendant quarante ans, en se concentrant sur Rachel, puis Rachel et Chantal, Philippe intervenant de loin en loin. Virginie Effira -trop âgée pour le début de l'histoire- est épatante en femme amoureuse, puis combattante, pleine de résilience face à un Niels Schneider manipulateur et glacial qui m'a tout de suite effrayée plus que séduite. Les différentes incarnations de Chantal

Bohemian rhapsody

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Du succès fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu’à son retour triomphal sur scène lors du concert Live Aid, alors qu’il était frappé par la maladie, découvrez la vie exceptionnelle d’un homme qui continue d’inspirer ceux qui aiment la musique. Je dois avouer que je connais peu Queen. Je connais les grands succès, comme tout le monde et j'étais fan de la série Highlander il y a longtemps. Le film a, entre autres mérites, celui de donner envie de réécouter ces doux dingues, passionnés de musique, volontiers explorateurs, adeptes d'expériences. S'il évoque avec brio la musique et sa création, sans doute avec des raccourcis, il porte aussi sur l'amitié, celle qui unit les membres du groupe, mais aussi celle qui unit Mercury à Mary Austin (formidable Lucy Boynton). Malgré quelques creux dans le rythme, il tient joyeusement en haleine jusqu'au final sublime lors du concert LiveAid. Who wants to live forever me fa