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Affichage des articles du décembre, 2022

Chœur de rockers d'Ida Techer et Luc Bricault // Pas terrible //

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Alex, chanteuse dont la carrière n'a jamais décollé, accepte un drôle de job : faire chanter des comptines à une chorale de retraités. Elle découvre un groupe de séniors ingérables qui ne rêve que d’une chose, chanter du rock...  Certes, j'y allais à reculons mais pleine d'envie d'être détrompée. L'affiche, déjà... Fallait-il être deux pour réaliser cette comédie gentillette ? Je ne pense pas. Comme je m'y attendais, c'est plein de bon sentiments, de facilités et de clichés. La réalisatrice a dit vouloir s'inspirer des comédies sociales anglaises. Il faut un peu plus que de l'inspiration. Le plus gros problème est sans doute le résultat musical, pour le moins aléatoire en fonction des chansons. Dès qu'on passe à l'anglais, l'articulation n'y est plus et on ne comprend plus grand chose. Enfin, il faut admettre que ça a le mérite d'être énergique ou au moins de vouloir l'être. Le casting est mitigé, pas toujours juste. Allez,

Corsage de Marie Kreutzer // Inspiré //

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Noël 1877, Élisabeth d’Autriche fête son 40e anniversaire. Impératrice d’Autriche, elle n’a pas le droit de s’exprimer et doit rester à jamais la belle et jeune. À cette fin, elle se plie à un régime rigoureux de jeûne, d’exercices, de coiffure. Étouffée par ces conventions, Élisabeth se rebelle de plus en plus contre cette image.  Le principal atout du film réside dans sa capacité à faire ressentir le mal-être profond de Sissi, son inadaptation à ses fonctions, grâce à une mise en scène moderne loin des bluettes – charmantes – avec Romy Schneider. Je m'interroge néanmoins sur d'apparents anachronismes ou liberté prises avec l'Histoire (le dermographe électrique ? le téléphone ? le doigt d'honneur, le saut du bateau...). Il y a toutefois quelque chose de jouissif à voir l'impératrice traiter l'aide de camp de son époux de "connard" sur une B.O délicieusement contemporaine. Cela dit, elle fumait vraiment comme un pompier. Drôle, austère et dérangeant, l

Whitney Houston : I wanna dance with somebody d'Anthony McCarten // Dansant //

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Le portrait sans concession d’une femme complexe qu’on surnommait la Voix. De ses débuts comme choriste à son statut d’artiste parmi les plus récompensées de tous les temps, le film retrace le périple galvanisant, poignant et profondément émouvant de Whitney Houston.  Sans concession n'est peut-être pas le qualificatif que j'aurais retenu car ce biopic se montre un peu léger sur les nombreux problèmes de la chanteuse : alcool, violences conjugales et drogues sont évoqués mais avec trop de retenue et le fisc est pour ainsi dire ignoré. Le résultat s'avère donc assez lisse. C'est d'autant plus dommage qu'il est parfois un peu longuet. Cela dit, il reste tout à fait plaisant car il permet de redécouvrir la diva et ses chansons. Naomi Ackie, bluffante, incarne une Whitney tour à tour fragile ou arrogante, épaulée par Stanley Tucci, parfait, Tamara Tunie et Nafessa Williams, excellentes. Le scénario ne transcende rien, et la réalisation n'atteint pas le niveau ga

Le tourbillon de la vie d'Olivier Treiner // Émouvant //

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Les grands tournants de notre existence sont parfois dus à de petits hasards. Si Julia n’avait pas fait tomber son livre ce jour-là, aurait-elle croisé Paul ? Ou sa vie aurait-elle pris une toute autre direction ?  Pourquoi est-on bouleversé par un film plutôt qu'un autre ? Aucune idée. Parfois tout s'assemble. Je n'ai jamais trouvé Lou de Laâge aussi bonne, enfin débarrassée de son ironie un rien condescendante. Elle rayonne dans toutes les variations de son personnage, touche par sa simplicité et sa subtilité. Dommage que son vieillissement soit moyennement bien géré. En forme de jeu de pistes et de poupées gigognes, ce film, aussi drôle qu'émouvant, est multiple, avec, toujours au centre d'une manière ou d'une autre, la musique et donc une jolie B.O. Sans jamais perdre le spectateur dans ses méandres, il célèbre la femme, dans ce qu'elle a de complexe, de fort, de contradictoire et de douloureux, plus qu'une réflexion sur le hasard. Le casting, formid

Tempête de Lilou Fogli et Christophe Donner // Joli //

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Née dans le haras de ses parents, Zoé a grandi au milieu des chevaux et n’a qu’un rêve : devenir jockey ! Tempête, une pouliche qu’elle voit naître, va devenir son alter ego. Mais un soir d'orage, Tempête, affolée, renverse Zoé et vient briser son rêve. Un joli film sur la persévérance, ou comment on peut transcender les difficultés par la passion, en l’occurrence celle des chevaux et des courses de trot. Assez beau, simple, familial, il se concentre sur les vingt premières années de Zoé, avec ses joies, ses drames, mais surtout son amour profond des chevaux et son talent à les dresser. Le synopsis et la bande-annonce en révèlent trop, ils vont jusqu’à la moitié du film environ, ce qui donne l’impression que le film démarre lentement, alors que non, il raconte juste ce qui précède l’évènement central. Vers la fin du deuxième tiers, le rythme connaît un creux, avant de repartir vers un final haletant. Le scénario, sans prétention, n’invente rien et se montre plutôt prévisible, sans

Avatar 2 La voie de l'eau de James Cameron // Très beau mais trop long //

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Jake, Neytiri et leurs enfants sont confrontés à de nouveaux danger et doivent se protéger les uns les autres, les batailles qu’ils doivent mener pour rester en vie et les tragédies qu'ils endurent.  James Cameron offre un univers foisonnant, esthétique, coloré dans lequel il aime visiblement s’attarder, longtemps. Car sur une histoire de vengeance somme toute banale, il étire son scénario sur plus de trois heures. Et c’est long. Looooong… Ça n’en finit pas de commencer. D’ailleurs, Sully, pendant l’exposition, fait un laïus sur le bonheur, en omettant l’une de ses caractéristiques : à l’écran, il est ennuyeux. La famille Ingalls dans les arbres, on s’en fiche un peu. Heureusement, la dernière partie retrouve un peu de punch et d’action. Le scénario n’invente rien et n’apporte pas grand-chose sinon une dénonciation caricaturale de l’avidité des Hommes. Le casting est plutôt sympathique, certains personnages le sont plus que d’autres : Kiri (Sigourney Weaver), Spider (Jack Champion)

Mon héroïne de Noémie Lefort // Feel-good //

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Depuis son plus jeune âge, Alex ne rêve que d'une chose : réaliser des films. Surprotégée par sa mère Mathilde, elle espère intégrer une prestigieuse école de cinéma à New York. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu. Refusant d’accepter son sort, Alex décide de partir pour la grosse pomme avec l’aide de son excentrique tante Juliette pour un projet fou : donner son scénario à Julia Roberts.  Un petit film sympathique sur la puissance des rêves. Leçon n°1 : croire en ses rêves. Leçon n°2 : se donner les moyens de les réaliser. Chloé Jouannet, Pascale Arbillot et Louise Coldefy forment un trio plein de charme et de complicité. Julia Roberts a presque un rôle à part entière tant l’amour de la réalisatrice pour la star inonde le film, autant que son amour pour le cinéma. Le scénario en forme de comédie initiatique à l’américaine n’est pas bien solide mais reste plaisant. On a droit à la vision carte postale de New-York avec une incursion assez déplaisante dans le milieu de

Annie Colère de Blandine Lenoir // Généreux et juste //

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Février 1974. Parce qu’elle se retrouve enceinte accidentellement, Annie, ouvrière et mère de deux enfants, rencontre le MLAC – Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous. Accueillie par ce mouvement unique, fondé sur l’aide concrète aux femmes et le partage des savoirs, elle va trouver dans la bataille pour l’adoption de la loi sur l'avortement un nouveau sens à sa vie.  Grâce à des récits factuels, sans pathos, cette comédie dramatique parvient à émouvoir sans trop en faire. Elle met en lumière une réalité encore trop souvent méconnue et tue : quand l’avortement est interdit, les femmes avortent quand même, a fortiori quand la contraception est peu ou pas accessible. Elles le font alors dans des conditions dramatiques. Elle redonne aussi ses lettres de noblesse au MLAC et à son poids dans la légalisation de l’avortement. À l’heure ou plusieurs États reviennent sur ce droit, elle est d’autant plus nécessa

Maestro(s) de Bruno Chiche // Sympathique mais sans plus //

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Chez les Dumar, on est chefs d'orchestre de père en fils : François achève une longue et brillante carrière internationale tandis que Denis vient de remporter une Victoire de la Musique Classique. François apprend qu'il a été choisi pour diriger la Scala, son rêve ultime. D'abord heureux pour son père, Denis déchante lorsqu'il découvre qu'en réalité c'est lui qui a été choisi pour aller à Milan…  Le film a un petit côté psychothérapie familiale dans le milieu de la musique classique. Ce qui n'est pas nécessairement un reproche. Celui que je ferais serait peut-être le manque de scènes de musique ; il y en a, qui sont belles, j'en aurais aimé plus. Yvan Attal et Pierre Arditi forment un duo père-fils qui a du mal à communiquer, qui s'aime sans savoir le dire. On ne sait finalement pas grand chose de leur relation antérieure, sinon qu'elle est aujourd'hui très tendue, en partie à cause d'une guerre d'egos. Miou-Miou est épatante en

Le chat Potté 2 : la dernière quête de Januel P. Mercado et Joel Crawford // Plaisant //

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Le Chat Potté découvre que sa passion pour l'aventure et son mépris du danger ont fini par lui coûter huit de ses neuf vies. Il s'embarque dans une aventure épique aux confins de la Forêt Sombre afin de dénicher la mythique Étoile à vœu.  Le Chat Potté aborde un carrefour de sa vie et nous embarque dans une course aux trésors mêlée d'introspection. Si DreamWorks donne un côté western humoristique marqué à son film, il trait de sujets sombres, comme la peur et la mort. C'est gentiment drôle, plutôt enlevé, peuplé de personnages plus ou moins attachants. Le chien est craquant, le loup très flippant avec sa grosse voix rocailleuse. L'animation, réussie, a parfois un côté très manga. Le problème c'est que le film démarre lentement, très lentement, avec un Potté très suffisant et donc agaçant, avant d'adopter un rythme énergique et un Potté en pleine crise de la cinquantaine. C'est sympa mais pas mémorable. 6,5/10

Violent night de Tommmy Wirkola // Réjouissant //

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Le soir de Noël, quand un groupe de mercenaires entre par effraction sur la propriété d’une famille riche qu’ils prennent en otage, ils vont devoir affronter un adversaire auquel ils ne s’attendaient pas : Le Père Noël.  Wirkola propose une parodie de film de Noël déjantée, mâtinée d’humour noir parfois bien bas de plafond. On suit la tradition du film de Noël placé sous le signe de la réconciliation familiale avec des références aux Die Hard, à Maman j’ai raté l’avion, et d’autres films. Saignant et dégoulinant de mièvrerie, il mélange les genres avec un certain bonheur, en mode défouloir total, non sans rappeler les valeurs de Noël au passage, le tout sur bande-son de circonstance en délicieux décalage avec la violence à l’écran. David Harbour se fait plaisir en affrontant John Leguizamo et ses sbires, le jeu n’est pas mirobolant mais suffisant. Le scénario ne vole pas haut, mais ce n'est pas non plus le but recherché. Les scènes d’action sont bien fichues, surtout lorsque le Pèr

Mes rendez-vous ave Leo de Katy Brand // Audacieux et jouissif //

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Nancy Stokes, enseignante à la retraite, a vécu une vie sage et sans excès. Après la mort de son mari, elle est prise d'un inavouable désir d’aventure. Elle s’offre alors les services d’un jeune escort boy, Leo Grande. Mais cette rencontre improbable pourrait leur apporter bien plus que ce qu’ils recherchaient et bouleverser le cours de leur vie... C’est avant tout l’histoire d’une femme qui se libère de son carcan, de toutes les injonctions sociales et intimes qui ‘empêchent de vivre et de jouir, grâce à la bienveillance d’un jeune homme magnifique et secret. Sensuel, drôle, brillant, à la fois léger et profond, le film n’est jamais vulgaire. Il explore différents thèmes : le mariage, la maternité, le sexe bien sûr, la morale, l’ennui, les limites. Emma Thompson, généreuse, fait merveille dans un rôle pas facile qu’elle rend attachant et fait évoluer avec justesse. Daryl McCormack, superbe, donne une palette pleine de nuances à son escort boy touchant et gentleman. Ils ont créé un

Le torrent d'Anne Le Ny // Pas mal //

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Lorsqu’Alexandre découvre que sa jeune épouse, Juliette, le trompe, une violente dispute éclate. Juliette s’enfuit dans la nuit et fait une chute mortelle. Le lendemain, des pluies torrentielles ont emporté son corps. La gendarmerie entame une enquête et Patrick, le père de Juliette, débarque, prêt à tout pour découvrir ce qui est arrivé pendant cette nuit d’inondations. Il s’agit plus d’un drame familial situé dans les belles et sinueuses hauteurs vosgiennes que d’un thriller et c’est sans doute un bon choix d’angle de la part de la réalisatrice. En effet, elle nous plonge dans la relation entre le père et la fille. Lui un peu manipulateur, elle en quête d’attention. José Garcia excelle dans un rôle ambigu, sans manichéisme, face à Capucine Valmary, touchante. André Dussollier retrouve un rôle à sa hauteur, père accablé, grand-père attentif. J’ai toujours du mal à comprendre ces personnes qui s’empêtrent dans des mensonges compliqués plutôt que d’immédiatement dire une vérité simple,