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Affichage des articles du février, 2023

À la belle étoile de Sébastien Tulard / Délicieux /

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Depuis son plus jeune âge, Yazid n’a qu’une passion, la pâtisserie. Elevé entre famille d’accueil et foyer, le jeune homme s’est forgé un caractère indomptable. D’Epernay à Paris en passant par Monaco il va tenter de réaliser son rêve : travailler chez les plus grands chefs pâtissiers et devenir le meilleur.  On suit le parcours d’un gamin malheureux, balloté entre sa mère instable, les foyers et une famille d’accueil aimante. Il rêve de devenir champion du monde de pâtisserie. Ça aurait pu être autre chose. Comme le lui dit l’éducateur, pour s’en sortir, l’important c’est d’avoir un talent. Le gamin, au départ, n’a pas les codes, mais fort de sa passion et d’un travail acharné, avec un peu d’aide et sans renier ses principes, il s’émancipe de sa condition. Riadh Belaïche campe avec un certain talent ce jeune paumé qui transcende son histoire personnelle à travers son art. C’est d’autant plus intéressant que le scénario est tiré d’une histoire vraie, et ce même si le réalisateur appuie

Les choses simples d'Éric Besnard / Joli /

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Vincent est un célèbre entrepreneur à qui tout réussit. Un jour, une panne de voiture sur une route de montagne interrompt provisoirement sa course effrénée. Pierre, qui vit à l’écart du monde moderne au milieu d’une nature sublime, lui vient en aide et lui offre l’hospitalité.  C’est un petit film presque au ssi simple que son titre, avec peu ou pas de promo, qui valorise une vie simple, entourée de vrais amis – de ceux qu’on appelle au milieu de la nuit pour planquer un cadavre – et de sa famille au sein d’une nature magnifique. Il parle aussi des limitations que l’on s’impose, de la vie dans laquelle on s’enferme jusqu’à étouffer. Lambert Wilson, impeccable, campe un homme pressé que son quotidien stressant et hyperactif déshumanise et qui s’accroche à un homme monolithique, avare de mots et de gestes inutiles – formidable Grégory Gadebois – comme à une bouée parce qu’il a l’intuition d’une force cachée, d’une sincérité. Marie Gillain   et Betty Pierucci Berthoud complètent ce duo m

Marlowe de Neil Jordan / Classique et efficace /

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En 1939, à Bay City, Clare Cavendish demande au détective Philip Marlowe de retrouver son amant, Nico Peterson, mystérieusement disparu. L’enquête de Marlowe va le mener au Club Corbata, repaire des habitants les plus influents et fortunés de Los Angeles. Un film noir mais pas trop, parfois assez mystérieux, voire cryptique, au rythme languissant, néanmoins plaisant grâce au casting cinq étoiles : Liam Neeson, élégant, désabusé et obstiné en détective solitaire, Diane Kruger en femme fatale plus froide que vénéneuse, Jessica Lange en femme fatale vieillissante, Adewale Akinnuoye-Agbaje en chauffeur philosophe, Alan Cumming en chef de la pègre menaçant. Le film reprend tous les codes du genre sans rien apporter de nouveau. C’est bien fait mais assez lisse. Comme il se doit, la B.O jazzy fait merveille. Pas inoubliable car pas assez sombre ou percutant.  7/10 

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania de Peyton Reed / Ennuyeux /

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Scott a écrit un livre à succès tandis que Hope défend des causes humanitaires.  Cassie partage la passion de sa nouvelle famille pour la science et la technologie, notamment en ce qui concerne le domaine quantique. Mais sa curiosité les entraîne tous dans une odyssée imprévue dans le vaste monde subatomique... Je savais que c’était risqué. Je n’étais même pas mal disposée malgré les déceptions liées à certains Marvel précédents. Je crois que c’est la première fois que je vois un Ant-Man, dont je ne suis pas fan, en V.O. Ce que la voix de Paul Rudd peut le rendre tarte ! C’est niais ! Mais niais ! L’humour bas du front ne fait pas rire, en tout cas pas moi. Les effets spéciaux – et donc l’univers visuel – sont en dents de scie. MODOK, par exemple, est atroce et d’une laideur inquiétante pour un film de ce calibre. Ce personnage est particulièrement ridicule et ce, de bout en bout. Quant au scénario, il n’est pas mauvais en soi, je ne vois pas trop ce qui bloque. Peut-être le montage qu

Un homme heureux de Tristan Séguéla /Embarrassant /

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Alors que Jean, maire très conservateur d'une petite ville du Nord, est en campagne pour sa réélection, Edith, sa femme depuis quarante ans, lui annonce qu'elle est - et a toujours été - un homme.  Déconcertant et même crispant. Je ne sais pas à quoi je m’attendais, pas à ça en tout cas. Le problème, c’est que Catherine Frot n’est jamais crédible en transgenre en pleine transition. Je n’ai pas réussi à y croire, d’autant que le scénario et les costumes alignent les clichés. Luchini, bon au demeurant, parfois même émouvant, ne peut faire croire au revirement de personnalité de son personnage au départ homophobe et très réactionnaire. Cette fin veut donner l’illusion que l’amour triomphe de tout. Ce serait chouette si c’était vrai. De là, naît le malaise malgré l’absence de vulgarité. Les seconds rôles sont amusants, notamment Philippe Katherine et Artus. Certaines blagues, notamment au sujet de la politique, fonctionnent mais la gêne l’emporte. 3/10

Alibi.com 2 de Philippe Lachau // Marrant //

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Lorsqu’il demande Flo en mariage, Greg doit se résoudre à présenter sa famille. Mais entre son père escroc et sa mère actrice de films de charme, ça risque fort de ruiner sa future union. Il n'a donc pas d'autre choix que de rouvrir son agence... Je ne m’attendais pas à trouver cet opus de la bande à Fifi aussi drôle. Je n’adhère pas à toutes les blagues mais après certaines débâcles de ce début d’année, l’humour neuneu décomplexé de Lachau amène une vraie fraîcheur. Élodie Fontan est top, très drôle. Le scénario tient la route malgré son caractère prévisible et Arielle Dombasle en actrice de films érotiques encore en pleine gloire, c’est fun. Zéro subtilité, un beau pourcentage d’efficacité. Si on dépose son cerveau à l’entrée de la salle – ce que j’ai fait – on se détend et on s’amuse des pitreries régressives sans conséquence de la bande malgré ses exagérations, et grâce à un rythme soutenu.  7/10 

Sacrées momies de Juan Jesús García Galocha // Sympa //

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Sous les pyramides d’Egypte se trouve un royaume fabuleux, où les momies vivent à l’écart de la civilisation humaine. Lorsqu’un archéologue sans scrupule pille un de leur trésors, Thut et la princesse Nefer, fiancés malgré eux, se voient contraints de se rendre dans le monde des vivants. Rien de mémorable dans ce dessin animé amusant et divertissant. Tout y est sympathique, des personnages attachants à l’animation fluide, en passant par a B.O et le scénario. Les chansons ne sont ni bonnes ni mauvaises, manquant un peu de saveur et de charme. Bon produit, formaté, qui plaît aux petits comme aux grands grâce à un rythme enlevé, un univers malin et un méchant à la maman envahissante.  6/10 

Mes 6 tops 2022

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C ette année encore, j'ai exclu les 8,5/10 en raison de leur nombre. Citons-les tout de même, parce qu'ils m'ont plu, parce qu'ils m'ont émue, parce qu'ils m'ontemmenée ailleurs : The Batman, Les animaux fantastiques : les secrets de Dumbledore, Don't worry darling, Mascarade, Black Panther 2 Wakanda forever, Trois nuits par semaine, Mes rendez-vous avec Leo, Le tourbillon de la vie, Corsage. Annie Colère de Blandine Lenoir // Généreux et juste // 9/10 12 décembre 2022 Février 1974. Annie rencontre le MLAC – Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous. Factuelle, sans pathos, immersive, cette comédie dramatique émeut sans trop en faire, mettant en lumière une réalité encore trop souvent méconnue et tue : quand l’avortement est interdit, les femmes avortent quand même, et parfois meurent. Nécessaire et d’actualité. Murder party de Nicolas Pleskof // Aussi farfel

Mes 7 tops 2021

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Il a fallu faire un choix : intégrer ou non les 8,5/10. Au vu du – relatif – faible nombre de films vus cette année, j’ai choisi de resserrer mon propos sur ces sept films (soit les 10% les meilleurs selon moi). Le discours de Laurent Tirard // Jubilatoire et inventif // 9 juin 2021 Adrien est coincé à un dîner de famille ennuyeux alors qu'il attend que Sonia réponde à son sms, et mette fin à la pause qu’elle lui fait subir depuis un mois. Et voilà que son futur beau-frère lui demande de faire un discours au mariage… L’angoisse d’Adrien vire à la panique. Adrien, grand garçon maladroit à l'humour corrosif et à la fantaisie débordante, passe la soirée à penser à ses relations avec Sonia et sa famille tout en imaginant les différents discours qu'il pourrait prononcer. Et c'est hilarant, tout en décortiquant intelligemment et finement les relations familiales et amoureuses. On attend avec impatience les saillies drolatiques de ce personnage saisissant d'imp

Mes 8 flops 2022

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Intégrer ou non les 4/10 ? Ça faisait 16 films. J'ai réduit et donc classé uniquement les notes inférieures à 4/10, par charité. Ou paresse. Ticket to paradise d'Ol Parker // Abyssalement creux // 3,5/10 7 octobre 2022 Un couple séparé est réuni pour tenter d’empêcher leur fille de commettre la même erreur qu’eux jadis : céder au coup de foudre. Un téléfilm de luxe, avec un gros budget casting et décor mais dépourvu d'intérêt. D'ailleurs aussitôt vu, aussitôt oublié. Frère et sœur d'Arnaud Desplechin // Absurde // 3/10 28 mai 2022 Alice est actrice, Louis fut professeur et poète. Alice hait son frère depuis plus de vingt ans. Ils ne se sont pas vus depuis tout ce temps… Le frère et la sœur vont être amenés à se revoir lors du décès de leurs parents. Un déluge franco-français un peu hystérique bâti sur du vide et des névroses incompréhensibles. La qualité du casting ne suffit pas à rattraper des personnages détestables. Nope de Jordan Peel

Mes 14 flops 2021

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 Avec retard. Oups!  L'étreinte de Ludovic Bergery // Gris et décevant // 22 mai 2021 Margaux a perdu son mari et commence une nouvelle vie. Elle s’installe chez sa sœur et s’inscrit à l’université pour reprendre des études de littérature. Mais rapidement, elle ressent le besoin d’autres émotions. Elle part en quête d’amour, au risque de s’y perdre... Le synopsis et l'affiche m'inspiraient moyennement mais c'était ça ou Tom et Jerry. Je ne sais pas si Margaux s'est perdue dans cette histoire mais moi, oui, clairement. Souvent filmé caméra à l'épaule, l'image tremble, les couleurs sont moches, la photographie est triste. Cela paraît être un parti pris du réalisateur qui cache Emmanuelle Béart sous de gros pulls trois fois trop grands pour elle et un manteau oversize. De plus, son maquillage l'enlaidit. Il n'y a rien à reprocher à son jeu mais comme il ne se passe pas grand-chose et que le pas grand-chose en question n'est jamais expliqué,

La famille Asada de Ryôta Nakano // Léger et poignant //

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Dans la famille Asada, chacun a un rêve secret. Masashi, lui, a réalisé le sien : devenir photographe. Grâce à son travail, il va permettre à chacun de réaliser que le bonheur est à portée de main.  On s'attache rapidement à cette famille atypique (excellent casting), un peu loufoque, qui partage beaucoup d'amour et de fantaisie, et ce malgré des débuts un peu maladroits. On suit le parcours un peu chaotique du cadet qui se rêve photographe malgré son  caractère dilettante. Simple, sans artifice, le scénario mène ce jeune homme vers la maturité à travers une réflexion sur le rôle des photographies. On sourit beaucoup, on pleure aussi, car nombre de scènes sont émouvantes, voire bouleversantes – cette petite fille qui sourit alors qu'elle pleurait une seconde plus tôt me brise le cœur. Les photos, géniales de simplicité, tantôt amusent, tantôt émeuvent. Un beau moment d'humanité et de cinéma. 9/10

La grande magie de Noémie Lvovsky // Déroutant //

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France, les années 20. Dans un hôtel au bord de la mer, un spectacle de magie distrait les clients désœuvrés. Marta, une jeune femme malheureuse avec son mari jaloux, accepte de participer à un numéro de disparition et en profite pour disparaître pour de bon.  Lvovsky offre, dans un décor superbe, une fable sur la jalousie, le besoin de posséder l'être aimé et la manipulation. Gentiment excentrique, cette comédie fait parfois sourire, mais pas rire. Peut-être parce qu'elle est habitée par une profonde mélancolie qui confine à la tristesse. Ça se veut baroque, sans réussir. D'autant que j'ai été décontenancée par les numéros chantés aux paroles niaises qui, s'ils sont présents dans la bande annonce, m'ont échappés. De plus, les voix ne sont pas toujours à la hauteur et les danses, bizarres, manquent de grâce. Certains personnages s'avèrent inutiles, quasi muets, d'autres, passagers, disparaissent au milieu du film sans qu'il y ait le moindre impact su

Knock at the cabin de M. Night Shyamalan // Décevant //

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Alors qu’ils passent leurs vacances dans un chalet isolé en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui exigent d’eux un choix impossible afin d’éviter l’imminence de l’apocalypse. Alors qu’ils n’ont pratiquement aucun moyen de communication avec le reste du monde, ils vont devoir seuls prendre et assumer leur décision. Après la débâcle Astérix etc…, j’espérais un bon film. J’en avais besoin. Dommage. Shyamalan sait créer des atmosphères fortes : on se sent tendu et oppressé. J’imagine que le choix de cadrage en très gros plan y participe mais ce parti pris est esthétiquement discutable. On ne voit pas grand-chose du coup. Ce ne serait peut-être pas un tel problème si le scénario menait quelque part. Or, il tourne en rond, se répète et finit par faire pschitt. Tout ça pour ça ? Le casting est bon – Dave Bautista impose sa présence physique mençante avec beaucoup de douceur, la petite famille attachante, les preneurs d’otages, presque