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Affichage des articles du janvier, 2019

Green book de Peter Farrelly

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En 1962, en pleine ségrégation, Tony la tchatche, un videur du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur.  Au vu des critiques ultra-positives, je craignais que le film n'ait été surestimé et d'être déçue. Même pas. Il est tout ce qu'il promet : drôle, subtile, beau, humaniste. La photographie, superbe, met en valeur ce road buddy movie à la fois classique et inattendu. On assiste à la naissance d'une amitié surprenante entre un Italo-américain peu éduqué, gouailleur, goinfre et bagarreur et un musicien noir, esthète, élégant, longiligne et distant. Ce n'était pas gagné d'avance, pourtant pas à pas, conversation après conversation, à coups d'éclats de rire, de poulet frit et de lettres à la Cyrano, la complicité ap

La mule de Clint Eastwood

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À près de 90 ans, Earl Stone, fauché et seul, est aux abois. Il accepte un boulot qui ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s'est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.  Ces dernières années, j'ai vu environ un Eastwood sur deux, le plus souvent avec plaisir. Après avoir lu une critique vraiment élogieuse du film que j'hésitais à voir, je me suis finalement décidée. Le réalisateur évoque la famille, les remords, le temps qui passe et une certaine vision des États-Unis, teintée de mélancolie. Toujours aussi bon acteur, il incarne un vieil homme plein de charme, facétieux, qui cache beaucoup de regrets. Il est notamment secondé par son protégé Bradley Cooper, efficace, et sa fille, Allison, comme une mise en abyme. Bien qu'efficace sur de nombreux plans, l'émotion passe au compte-goutte. Le film relève plus de la balade que du polar, même s'il est question de trafic de drogue. Crépusculaire, mélancolique,

Doubles vies d'Olivier Assayas

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Alain dirige une maison d’édition, où son ami Léonard, écrivain bohème, publie ses romans. La femme d’Alain, Séléna, est la star d’une série télé populaire et Valérie, compagne de Leonard, est assistante parlementaire. Bien qu’ils soient amis de longue date, Alain refuse le nouveau manuscrit de Léonard…  J'avais lu un mauvais papier à propos de ce film mais j'ai quand même tenté ma chance. Ce critique était encore trop gentil. Vraiment. Déjà, l'image est affreuse, avec beaucoup de grain. J'avais l'impression de regarder un reportage du 20h des années 90. J'ai sincèrement hésité à partir au bout de vingt minutes. Ensuite, les acteurs, mal dirigés, semblent presque toujours à côté de la plaque, à quelques rares exceptions de vérité près, notamment venant de Guillaume Canet et de Nora Hamzawi. Et Pascal Greggory, pourquoi cette unique scène qui sous-exploite complètement sa présence charismatique et sa voix. Les personnages parlent, parlent, parlent... sans

Glass de M. Night Shyamalan

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David Dunn - l’homme incassable - traque La Bête, surnom donné à Kevin Crumb depuis qu’on le sait capable d’endosser 23 personnalités différentes. Ils se retrouvent dans le même hôpital psychiatrique que l'homme souffrant du syndrome des os de verre, Elijah Price.  Je ne me souviens guère d'Incassable, je ne suis même pas sûre de l'avoir vu en entier. J'ai bien aimé Split malgré sa bizarrerie. J'attendais ce troisième volet avec une certaine impatience. Et je ne suis pas déçue. Si le film connaît les chutes de rythme habituelles chez Shyamalan, il fait naître une réelle tension qui va croissant jusqu'à un climax qui s'avère tout à fait différent de ce à quoi je m'attendais. L'impressionnant James McAvoy démontre sa grande maîtrise des alter-egos de Kevin, parvenant à le rendre attachant -et cela relève du miracle. Bruce Willis se glisse presque vingt ans après dans la peau très résistante de David Dunn, discret mais sympathique et Spencer

Colette de Wash Westmoreland

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 1893. Gabrielle Sidonie Colette, un esprit rebelle, épouse Willy, écrivain aussi égocentrique que séducteur. Grâce à ses relations, elle découvre le milieu artistique parisien qui stimule sa propre créativité. Willy autorise Colette à écrire – à condition qu’il signe ses romans à sa place...  Encore un destin de femme exceptionnelle, fin XIXème début XXème cette fois dans une jolie reconstituée d'une France idéalisée. A noter qu'il peut être déroutant d'entre les personnages en anglais, d'autant qu'ils écrivent en français. Le réalisateur au nom de lessive réalise un film élégant sur l'émancipation d'une femme et d'un écrivain, ainsi que sur l'exploration de sa sexualité dans un milieu littéraire et artistique partiellement libéré des contraintes de la société de la Belle Époque. Keira Knightley campe une Colette charmante, vive, ouvertement bisexuelle, pleine de doutes, souffrant pour écrire et cherchant tous les moyens d'expression

Une femme d'exception de Mimi Leder

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Jeune étudiante en droit idéaliste, Ruth Bader Ginsburg vient d'avoir un enfant et ne trouve aucun cabinet prêt à engager une femme… Lorsqu'elle accepte une affaire fiscale avec son mari Martin, elle comprend qu'il y a sans doute là l'occasion de faire évoluer sa carrière. Mais elle est surtout consciente de pouvoir changer le regard de la justice sur la discrimination fondée sur le sexe.  On the basis of sex, de son véritable titre qui correspond bien mieux au propos de ce film. J'ai aimé celui-ci mais pas sans réserve, bien qu'elles soient loin de gâcher le plaisir. D'abord, le synopsis en dit trop, si bien qu'on arrive au milieu du film sans que ce qu'on sait déjà se soit produit. Le début retrace en effet les études de Ruth, le début de son activité professionnelle et son combat avec son mari contre le cancer de celui-ci. C'est intéressant mais je ne cessais d'attendre enfin les fameux procès qui vont faire évoluer la condition

Avant toi de Jojo Moyes

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J'ai vu le film récemment en me disant qu'une petite bluette, ça me ferait du bien ce soir-là. Je pensais trouver ça larmoyant ou niais mais pas du tout, du coup, j'ai décidé de lire le roman.  A noter, l'adaptation cinématographique est très fidèle.  Lou mène une vie monotone dans un trou paumé de l'Angleterre dont elle n'est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l'accueil glacial qu'il lui réserve, Lou va découvrir en lui un homme exceptionnel. Mais depuis l'accident qui l'a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours.  Jojo Moyes (1969 - ), de son vrai nom Pauline Sara Jo Moyes, est une journaliste et romancière britannique. Elle a étudié au Royal Holloway (université de Londres). Elle a travaillé pour The Independent pendant dix ans, puis pour le Sunday Morning Post à Hong Kong. Elle est devenue romancière à temps plein

Edmond d'Alexis Michalik

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1897, Paris. Edmond Rostand, jeune auteur, n’a rien écrit depuis deux ans. En désespoir de cause, il propose au grand Constant Coquelin une pièce nouvelle, une comédie héroïque, en vers, pour les fêtes. Seul souci : elle n’est pas encore écrite.  Pour ne pas être écrite, cette pièce, elle ne l'est pas ! Le film raconte son écriture, entre deux répétitions, et surtout entre deux verveines. Edmond Rostand est un auteur attachant, à la recherche de l'inspiration, entouré de personnages loufoques qui l'inspirent, du patron de café à son meilleur ami grand séducteur devant l'éternel, en passant par le grand comédien ou l'habilleuse. Le casting, Solivérès, Gourmet, Seigner, Leeb, Boujenah, Gotesman, est dingue et brillant. Les dialogues, très écrits, piquants, drôles, enlevés, donnent corps à cette transposition au cinéma d'une pièce de théâtre à succès sur la création artistique. Si les reconstitutions en extérieur sont trop artificielles, celles en intérieur

Creed II de Steven Caple Jr.

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Adonis Creed, nouveau champion du monde et bientôt père, accepte de combattre le fils d'Ivan Drago, le boxeur qui a tué son père sur le ring. Et son adversaire n'est pas un adversaire à prendre à la légère. J'avais beaucoup aimé le premier sequel de la saga Rocky, son énergie surtout. Le deuxième opus se révèle d'un classicisme moins séduisant, d'autant qu'il est dopé par une B.O trop démonstrative. Moins convaincant par son schéma trop prévisible, il reste divertissant et prenant, notamment grâce des combats de boxe réussis, quoiqu'un peu extrêmes à mon goût. Michael B. Jordan, Sylvester Stallone et Tessa Thompson sont convaincants. Dolph Lundgren et Florian Munteanu forment un duo vraiment intéressant et bizarrement charismatique. La filiation et la transmission sont au cœur du film, mais un peu dissimulées derrière la rancœur, qui heureusement, fini par s'effacer derrière les valeurs positives chères à Stallone. 7/10

Les invisibles de Louis-Julien Petit

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Suite à une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont elles s’occupent : falsifications, pistons, mensonges… Désormais, tout est permis !  Je ne suis pas devenue fan des films sociaux. Mais les comédies sociales, ça passe bien normalement. Et là ça passe bien, même si je peux déjà prédire que ce ne sera pas mon film de l'année. Porté par un casting d'actrices pros et non-pros, le film permet à Audrey Lamy et Pablo Pauly de se détacher en tête, crédibles et attachants. Il essaie de ne pas être manichéen mais n'y parvient pas toujours. Le scénario, qui critique fermement le système social actuel, part dans tous les sens, ouvre des portes sans les refermer, laisse traîner des idées sans rien en faire. Il ne choisit jamais entre l'ancrage dans le réel et le loufoque. Visuellement, le réalisateur a semble-t-il une passion pour l

Palmarès des Golden Globes 2019

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Comme souvent, je n'ai pas vu la plupart des films ou des séries, je m'abstiens donc de donner mon avis. Cinéma   Meilleur film dramatique Bohemian Rhapsody Black Panther BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan (BlacKkKlansman) Si Beale Street pouvait parler (If Beale Street Could Talk) A Star is Born  J'en ai vu trois parmi les nommés, Bohemian Rhapsody était effectivement le meilleur.   Meilleur film musical ou comédie Green Book Crazy Rich Asians La Favorite (The Favourite) Le Retour de Mary Poppins (Mary Poppins Returns) Vice   Meilleur réalisateur Alfonso Cuarón pour Roma Bradley Cooper pour A Star is Born Peter Farrelly pour Green Book Spike Lee pour BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan (BlacKkKlansman) Adam McKay pour Vice Meilleur acteur dans un film dramatique Rami Malek pour le rôle de Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody

Agent double de Daniel O'Malley

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J'avais adoré Au service surnaturel de sa Majesté , je pouvais pas raté la suite. Quand, après des siècles de combats acharnés, deux organisations secrètes et rivales décident d'allier leurs forces, une seule personne semble en mesure de les aider à conclure cette paix nécessaire : Myfanwy Thomas. D'un côté, la Checquy, organisation secrète chargée de combattre les forces surnaturelles qui menacent la Couronne britannique. De l'autre, les Greffeurs, une société peu recommandable d'alchimistes belges adeptes de manipulations génétiques. Sans compter les mystérieux Antagonistes... Daniel O'Malley est diplômé de l'Université d'État du Michigan et est titulaire d'un Master d'histoire médiévale de l'Université de l'Ohio. Il travaille actuellement à l'Agence australienne de sécurité des transports. The Rook (2012) est son premier roman. Il vient de publier Stiletto , la suite.  Comme le premier opus, Stiletto -son vrai tit

Premières vacances de Patrick Cassir

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Marion et Ben, quasi quarantenaires, font connaissance sur Tinder. Ils décident au petit matin de leur rencontre de partir ensemble en vacances en Bulgarie, à mi-chemin de leurs destinations rêvées : Beyrouth pour Marion, Biarritz pour Ben.  Premier film de l'année. Petite comédie française sympa pour bien débuter. Ou pas. Ça commence bien, puis très vite, le scénario tourne en rond. Il ne suffit pas de s'appuyer sur les différences dans la façon de concevoir les vacances pour faire un film, ni même de tirer sur la corde du film générationnel. Même s'il est souvent drôle, ce dernier s'avère parfois gênant, un rien vulgaire. Camille Chamoux et Jonathan Cohen sont sympas mais ressemblent plus à des potes qu'à des amants. Leurs personnages, trop peu fouillés, relèvent de la caricature du bobo parisien, tandis que les seconds rôles sont inexistants. Certaines pistes lancées sont abandonnées en cours de route. Trop de clichés finissent par tuer les gags et les pu

Mes 13 flops 2018

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On ne m'a rien demandé, mais je donne mon avis quand même.  Ici, classement du moins pire au plus affreux par note et au sein des notes, et bien... par choix. Ce qui l'a guidé, ça... Brillantissime // Dispensable // 20 janvier 2018 Angela pense avoir une vie idéale : bel appartement niçois, beau mari, ado musicienne. Mais le soir de Noël, sa fille la laisse pour rejoindre son petit copain, son mari la quitte, sa mère part en vacances et sa meilleure amie préfère prendre des somnifères... Je m'attendais à une comédie pas vraiment subtile mais drôle. Pas hilarante, juste marrante. Finalement, j'ai vu une comédie qui peine à faire sourire, la faute à un scénario bâclé et à des dialogues et des situations manquant cruellement de mordant. La réalisation n'est pas vraiment en cause, elle s'avère seulement banale. Le casting, sympathique, ne convainc pas totalement malgré sa complicité. Seule Françoise Fabian, dans le rôle de