Avant toi de Jojo Moyes

J'ai vu le film récemment en me disant qu'une petite bluette, ça me ferait du bien ce soir-là. Je pensais trouver ça larmoyant ou niais mais pas du tout, du coup, j'ai décidé de lire le roman. 
A noter, l'adaptation cinématographique est très fidèle. 
Lou mène une vie monotone dans un trou paumé de l'Angleterre dont elle n'est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l'accueil glacial qu'il lui réserve, Lou va découvrir en lui un homme exceptionnel. Mais depuis l'accident qui l'a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. 

Jojo Moyes (1969 - ), de son vrai nom Pauline Sara Jo Moyes, est une journaliste et romancière britannique. Elle a étudié au Royal Holloway (université de Londres). Elle a travaillé pour The Independent pendant dix ans, puis pour le Sunday Morning Post à Hong Kong. Elle est devenue romancière à temps plein en 2002, lorsque son premier livre Sous la pluie a été publié. Elle continue à écrire pour The Daily Telegraph. Elle est l'un des rares auteurs à avoir remporté le prix du livre romantique de l'année (Romantic Novelists' Association Awards) à deux reprises, en 2004 pour Arcadia Hotel et en 2011 pour La Dernière lettre de son amant. Elle vit dans une ferme à Saffron Walden (Essex) avec son mari, le journaliste Charles Arthur, et leurs trois enfants. 

De Moyes, j'ai lu Les fiancées du Pacifique il y a un moment, dont j'ai conservé un souvenir sympathique mais guère inoubliable. A relire peut-être. De ce roman, je craignais, comme pour le film, un côté larmoyant, pathos à mort. Et non, finalement, même si c'est un mélo, ce n'est pas si appuyé que ça. Alors non, bien sûr, l'auteur ne décrit pas en détail les moments pénibles de Will même si elle ne les élude pas. La plupart du temps, c'est entre lui et son infirmier et c'est très bien comme ça. Idem pour l'argent, oui, Will et ses parents sont blindés. C'est une romance, pas un documentaire sur les tétraplégiques. Est-ce qu'il y a des facilités scénaristiques ? Sans doute. 
Pourquoi ai-je aimé ? Parce que malgré ses défauts, ce roman nous emporte, notamment grâce à Lou, doucement excentrique, bienveillante, paumée, et Will, brillant mais frustré, paternaliste de temps à autre. Les personnages, premiers comme secondaires, sont très attachants. La psychologie est plutôt bien faite et les liens familiaux sont étudiés sans faux-semblant. Quoique politiquement correct, le questionnement sur l'euthanasie a déjà le mérite d'exister ; ensuite, il ne manque pas de pertinence. Comment vivre dans cette situation, entièrement dépendant, sans aucune liberté, sans mouvement, dans la douleur et souvent à l'hôpital ? Certains peuvent l'accepter et trouver un moyen de connaître un certain bonheur, d'autres ne peuvent ou ne veulent pas. Malgré le sujet grave, le roman s'avère souvent drôle et parfois émouvant. Les dialogues sont enlevés, piquants, ironiques. Il faut reconnaître à l'auteur le talent de donner envie de continuer même si on sait ce qu'il va se passer. C'est un joli moment.

7,5/10

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