Mes 14 tops 2018
Qu'ai-je vu de vraiment bien cette année, ou plutôt quels films ai-je vraiment aimés ? Pas de 10 ni de 9,5 mais beaucoup de 9.
Face à cet océan de 9 justement, j'ai hésité entre classement alphabétique, classement chronologique et classement arbitraire de préférence sans aucune justification. Je vous laisse deviner ce que j'ai choisi.
Face à cet océan de 9 justement, j'ai hésité entre classement alphabétique, classement chronologique et classement arbitraire de préférence sans aucune justification. Je vous laisse deviner ce que j'ai choisi.
Red
sparrow // Brillant //
7 avril 2018
Une
ballerine, dont la carrière est brisée nette après une chute, est
recrutée par les services secrets russes. Entraînée à utiliser
ses charmes et son corps comme des armes, elle découvre l’ampleur
de son nouveau pouvoir et devient rapidement l’un de leurs
meilleurs agents. Sa première cible est un agent infiltré de la CIA
en Russie.
Dans ce film
d'espionnage, les espions sont à découvert et tout ce petit monde
se manipule à tout va. Jennifer Lawrence campe une jeune femme
déterminée et brillante qui se plie aux règles de l'espionnage
avant de les plier à son intelligence. Elle est entourée par
Matthias Schoenaerts, vénéneux à souhait en oncle ambigu et
particulièrement manipulateur, et Joel Edgerton, impeccable en agent
de la CIA impliqué. Le casting secondaire -Ciaran Hinds, Charlotte
Rampling, Jeremy Irons, Mary-Louise Parker, Joely Richardson-, de
qualité, est bien choisi. Je regrette un peu l'étrange accent russe
pris par des personnages qui parlent anglais en permanence, ce parti
pris n'a guère d'intérêt. Le réseau d'intrigues se concentre sur
l'identité d'un traître russe et l'obtention d'informations de la
part d'une officielle américaine. La phase d'apprentissage s'avère
glauque et dérangeante, bien plus que les quelques scènes de
torture pourtant bien senties. Il aurait fallu se pencher mieux sur
le reste de la formation des moineaux et pas autant sur leur
éducation sexuelle. Il est question en filigrane de l'humanité des
espions, de leur façon d'exercer leur profession peu ordinaire. Pas
d'action ou d'explosion inutile mais une scènes d'ouverture
construite sur un parallélisme bien mené et un vrai suspense habile
qui nous laisse nous interroger sans rien dévoiler avant la fin. Le
film a une couleur old school et intemporelle à la fois. avant de
voir un téléphone portable, je me suis même demandée si l'action
ne se passait pas dans les 80's. Mais non, c'est aussi un hommage aux
films d'espionnage classiques.
9/10
The
greatest showman // Imparable //
24 janvier
2018
Dans les
années 1870, l'entrepreneur américain Phineas Taylor Barnum voit
ses affaires se développer, notamment grâce aux freak shows. Il
crée ensuite son propre cirque, le cirque Barnum.
Je
m'attendais à une vision romancée de la vie de Barnum. Il s'agit
d'une vision très romancée mais surtout chantée de la vie de
Barnum. Véritable comédie musicale prônant l'acceptation de la
différence, la liberté et la prise de risque, The greatest showman
est un tourbillon de musiques, de danses, de couleurs. Les
chorégraphies et les musiques sont incroyablement rythmées et si
homogènes qu'elles peuvent se ressembler. Le film aurait pu durer un
peu plus longtemps pour laisser plus de place aux membres de la
troupe. Hugh Jackman campe brillamment le Monsieur Loyal de cette
troupe de freaks et d'acrobates, chantant et dansant comme un pro
avec un plaisir visible. Michelle Williams est parfaite. J'avais un
peu peur pour Zac Efron mais finalement il s'en sort très bien, de
même que Rebecca Ferguson. Le scénario, bien que prévisible, donne
envie d'en savoir plus sur Barnum et son génial esprit d'entreprise.
Malgré un nombre certain de défauts (effets spéciaux parfois
visibles) et d'incohérences, le spectateur est emporté par
l'énergie, tant des acteurs que de l'ensemble, et par l'optimisme
formidable que ce dernier dégage. Oui, Gracey en fait des tonnes,
bien sûr. Cela se révèle-t-il être une supercherie ? Bien sûr,
et c'est peut-être là la meilleure biographie des années cirques
de Barnum.
9/10
Gaspard
va au mariage // Sensuel et poétique //
2 février
2018
Après des
années d'absence, Gaspard se rend au mariage de son père.
Accompagné de Laura, une fille fantasque qui accepte de jouer sa
petite amie, il se sent enfin prêt à remettre les pieds dans le zoo
familial... Mais entre un père trop cavaleur, un frère trop
raisonnable et une sœur bien trop belle, il n'a pas conscience qu'il
s'apprête à vivre les derniers jours de son enfance.
Je n'avais
pas vu la bande annonce, juste le synopsis, même pas les acteurs.
Une très belle surprise au final ! Une étrangère et un fils
prodigue se retrouvent au cœur d'une famille particulièrement
dysfonctionnelle qui tente de gérer un zoo. Elle vient par
curiosité, lui gâche ses talents dans des petits boulots
alimentaires. Le frère aîné tente de garder la tête de tout le
monde hors de l'eau, la sœur se noie dans le zoo, le père essaie de
se ranger, la belle-mère observe. Tous sont incroyablement
attachants, leurs fêlures apparaissant en creux -ou en pleins. Pour
être parfait, le film aurait dû les approfondir encore et mieux
lier les scènes entre elles. Félix Moati incarne parfaitement ce
jeune homme qui retrouve facilement le zoo mais moins sa famille un
peu timbrée. Christa Théret est impressionnante d'animalité en
femme-enfant, tandis que Guillaume Gouix s'illustre dans la sobriété
et la normalité rassurante. Marina Foïs s'offre quelques
apparitions marquantes, de même que le charmant Johan Heldenbergh.
Baigné d'une belle lumière et doté d'une photographie soignée, le
film dissèque la famille, le couple, la fin de l'enfance et d'un
rêve. Solaire, souvent drôle, volontiers naturaliste, il peut aussi
être mélancolique et émouvante. Joyeusement décalé,
délicieusement fantaisiste.
9/10
Les
frères Sisters // Impérial //
19 septembre
2018
Charlie et
Elie Sisters, tueurs à gages sans état d'âme, sont engagés par le
Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l'Oregon à la
Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique
qui va éprouver ce lien fou qui les unit.
Le parcours
de ces deux frères est particulièrement chaotique mais aussi beau,
brutal, puissant, tendre parfois. Audiard a un don pour filmer les
paysages crépusculaires, mais aussi les relations fraternelles,
intenses, destructrices autant que protectrices. Il interroge leur
évolution au fil des péripéties et des rencontres. Car les frères
Sisters sont surtout portés par les évènements et la voracité (de
tout : d'alcool, de sexe, d'argent, de bagarre) du cadet. Le casting,
Phoenix, Reilly, Gyllenhaal, Ahmed, est impérial, plein de justesse.
Il a particulièrement soigné la B.O, à la fois moderne et
classique, à l'image de son film, un récit fort teinté d'absurde
assez drôle et de philosophie et émaillé de sacrées fusillades.
Pour être parfait, il aurait dû distiller plus d'émotion.
9/10
Le
grand jeu // Avec panache //
6 janvier
2018
En 2004,
Molly Bloom débarque à Los Angeles. Simple assistante, elle épaule
son patron qui organise des parties de poker clandestines. Virée
sans ménagement, elle décide de monter son propre cercle. Très
vite, les stars hollywoodiennes, les millionnaires et les grands
sportifs accourent. Le succès est immédiat et vertigineux.
Premier film
de l'année ! Et il est de bon augure pour la suite. Une reine de
poker se raconte tandis que son avenir se joue à un procès. Le
procédé narratif est connu mais passe bien. Les dialogues, bien
construits, constituent un atout. Cela dit, le film repose
entièrement sur les sculpturales épaules de Jessica Chastain qui
s'impose en femme de pouvoir et de tête tout en décolleté
vertigineux, un rôle qui lui sied à merveille. Elle est joliment
secondée par Idris Elba et Kevin Costner en figures d'autorité.
Avec une telle ascension, la chute était inévitable et cependant
menée avec panache et même ce qu'il faut d'émotion. Bon, et une
pointe de psychologie en carton, ce qui n'a pas réussi à doucher
mon enthousiasme. Je ne suis pas certaine que la véritable Molly
Bloom avait une telle intégrité. La proposition s'avère cohérente
avec l'ensemble du personnage : une femme complexe à multiples
facettes. Rythmé malgré sa longueur, tendu sans être
ultra-violent, le film s'inscrit dans une veine féministe tout en
dévoilant un peu les dessous du milieu du poker. Décidément,
Sorkin aime l'intelligence et ne peut s'empêcher d'en faire
l'apologie, tant mieux.
9/10
Darkest
hour // Captivant //
9 janvier
2018
Homme
politique brillant et plein d’esprit, Winston Churchill, piliers du
Parlement, est nommé 1er ministre le 10 mai 1940, après la
démission de Neville Chamberlain. Alors que plane la menace d’une
invasion du Royaume-Uni par Hitler et que 300 000 soldats
britanniques sont piégés à Dunkerque, Churchill découvre que son
propre parti complote contre lui et que même le roi, George VI, se
montre fort sceptique quant à son aptitude à assurer la lourde
tâche qui lui incombe.
Les heures
sombres, traduction absurde de "Darkest hour" : l'heure la
plus sombre, celle où Churchill, héros britannique s'il en est, a
failli abandonner, pour lui comme pour sa chère île. Comment il en
est arrivé là et comment il s'en est relevé, voilà le sujet du
film dans lequel les hommes politiques britanniques n'ont pas le beau
rôle. Churchill lui-même n'est pas présenté en homme parfait : il
boit -tellement!- il enfume tout le monde, il a des accès de colère,
il peut être hésitant. Ses qualités apparaissent aussi : brillant,
drôle, courageux, orateur de génie quand il le veut. Gary Oldman,
magnifiquement maquillé, l'interprète avec un certain mimétisme,
ses yeux font passer beaucoup d'émotions. Ben Mendelsohn apparaît
peu mais brillamment, de même que Kristin Scott Thomas qui campe
Clementine Churchill, premier et meilleur soutien de son époux.
Quant à Lily James, définitivement mieux en brune, sa fraîcheur
allège le propos tout en amenant le point de vue d'une personne qui
ne participe pas à la prise de décision. Le scénario, bien écrit
et concentré sur les choix anglais, fait monter la tension petit à
petit. Je regrette que Wright n'ait fait preuve d'un peu plus de
lyrisme et du même piquant que son personnage. A voir ne serait-ce
que pour les éclairs de génie de Oldman-Churchill.
9/10
Sans un bruit // Ultra prenant //
23 juin 2018
Une famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses
créatures qui attaquent au moindre bruit. S’ils vous entendent, il
est déjà trop tard.
Le concept de départ, original, m'a attirée. D'ailleurs, il s'avère
parfaitement exploité malgré quelques invraisemblances. Grâce à
lui, le film est nerveux et tendu du début à la fin, chaque bruit
fait sursauter. Ce thriller horrifique à l'atmosphère réussie a le
double mérite de faire flipper et d'émouvoir. On ne peut que
s'attacher à cette famille débrouillarde, unie et marquée par le
chagrin et les tensions. Emily Blunt, John Krasinsky, Millicent
Simmonds et Noah Jupe sont impeccables, mention spéciale pour la
première qui réussit à tout expliquer sans un mot ou presque. Le
design des créatures est impressionnant, bien pensé, inventif et
très beau. Quant aux explications, certains regrettent d'ignorer
leur origine et le processus qui a mené à cette situation post
apocalyptique mais je ne crois pas que ce soit important car le
scénario se concentre sur la survie d'une famille obligée de faire
un minimum de bruit. Angoissant, ultra efficace, le film repose sur
une bande-son soignée et réaliste qui donne corps à l'idée de
départ. Redoutable.
9/10
Le jeu
// Grinçant //
26 octobre
2018
Le temps
d’un dîner, des couples d’amis décident de jouer à un jeu :
chacun doit poser son téléphone portable au milieu de la table et
chaque SMS, appel téléphonique, mail, message Facebook, etc. devra
être partagé avec les autres. Il ne faudra pas attendre bien
longtemps pour que ce jeu se transforme en cauchemar.
Si l'idée
de départ peut paraître loufoque (qui ferait un truc pareil, il
faut être dingue !), elle est bien tenue sur la longueur et donne
lieu à un final surprenant. On pourrait penser qu'après les
premières incursions dans la vie privée des uns et des autres, ils
s'arrêteraient. Mais non ! Ces gens persistent et signent. Ils
s'enfoncent dans la marigot des révélations qui se succèdent,
affichant au regard -ou aux oreilles- de tous les petits secrets de
chacun. Le film détricote couples et amitiés, rendant sa maxime
finale parfaitement juste : en amour comme en amitié, tout n'est pas
bon à dire. Toujours juste, il est surtout très drôle, alignant
sans faiblir les dialogues acerbes. Le casting est formidable,
notamment Bérénice Béjo, Suzanne Clément et Stéphane de Groodt.
Bien sûr, ce huis clos a un côté théâtral mais je l'ai apprécié
parce qu'il n'est jamais monotone. En revanche, je ne suis pas sûre
d'apprécier ces gens. Quoique ce ne soit sans doute pas le but du
film, satire féroce d'une certaine bourgeoisie parisienne. Mordant.
9/10
Les
veuves // Très efficace //
1er décembre
2018
Chicago,
quatre femmes qui ne se connaissent pas. Leurs maris viennent de
mourir lors d’un braquage qui a mal tourné, les laissant avec une
lourde dette à rembourser. Elles n'ont rien en commun mais décident
d’unir leurs forces pour terminer ce que leurs époux avaient
commencé.
Les veuves
mêle deux intrigues : les dessous d'une élection municipale et
l'organisation d'un braquage par quatre femmes au caractère bien
trempé. Parfois, je me suis demandé où McQueen voulait en venir et
à la fin, je ne suis pas beaucoup plus avancée car il laisse un
léger flou. Là où il se montre particulièrement précis en
revanche, c'est dans ses plans : focalisés sur les visages, comme
celui du pasteur en plein sermon, ou sur l'avant d'une voiture alors
que l'on écoute la conversation qui se déroule à l'intérieur.
Viola Davis, toute en détermination, domine l'ensemble, même si
Elizabeth Debicki impose son élégance racée. Ces personnages
féminins forts sont dans l'air du temps mais de façon justifiée.
Les seconds rôles masculins ne sont pas oubliés, le flippant Daniel
Kaluuya, le rassurant Liam Neeson... L'intrigue tient la route et
n'hésite pas à aborder des thèmes pas évidents comme le couple
mixte, la criminalité en héritage, la corruption et le cynisme en
politique. Le suspense dure et n'épargne pas les personnages,
offrant un thriller psychologique intelligent, un peu froid mais
surtout sec et nerveux.
9/10
Bohemian
rhapsody // Inspirant //
3 novembre
2018
Du succès
fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la
quasi-implosion du groupe, jusqu’à son retour triomphal sur scène
lors du concert Live Aid, alors qu’il était frappé par la
maladie, découvrez la vie exceptionnelle d’un homme qui continue
d’inspirer ceux qui aiment la musique.
Je dois
avouer que je connais peu Queen. Je connais les grands succès, comme
tout le monde et j'étais fan de la série Highlander il y a
longtemps. Le film a, entre autres mérites, celui de donner envie de
réécouter ces doux dingues, passionnés de musique, volontiers
explorateurs, adeptes d'expériences. S'il évoque avec brio la
musique et sa création, sans doute avec des raccourcis, il porte
aussi sur l'amitié, celle qui unit les membres du groupe, mais aussi
celle qui unit Mercury à Mary Austin (formidable Lucy Boynton).
Malgré quelques creux dans le rythme, il tient joyeusement en
haleine jusqu'au final sublime lors du concert LiveAid. Who wants to
live forever me fait pleurer, donc ce n'est pas du jeu, mais ce n'est
pas le seul moment émouvant. L'annonce de la maladie de Mercury,
dépourvue de pathos, constitue un scène forte. Rami Malek, qui
semble parfois avoir des difficultés -bien compréhensibles- à
gérer ses dents de lapin, humanise l'icône, même s'il n'a pas sa
présence physique incroyable. Il parvient à donner corps à sa
profonde solitude, à ses doutes. Gwilym Lee, discrètement, lui vole
la vedette. Bohemian rhapsody adule Mercury et refuse d'approfondir
les sujets qui fâchent, se contentant de les effleurer. Enfin, le
spectateur reste un peu sur sa faim quand le film finit. Pourquoi ne
pas montrer les dernières années ? Choix curieux, toutefois, quel
final ! Trop lisse ? trop sage ? Peut-être mais la musique
magnétique de Queen fait son œuvre. Un hommage vibrant.
9/10
Hostiles
// Un grand et beau western //
24 mars 2018
En 1892, le
capitaine de cavalerie Joseph Blocker, ancien héros de guerre devenu
gardien de prison, est contraint d’escorter Yellow Hawk, chef de
guerre Cheyenne mourant, sur ses anciennes terres tribales. Peu après
avoir pris la route, ils rencontrent Rosalee Quaid, seule rescapée
du massacre de sa famille par les Comanches.
Âpre et
fort, souvent filmé en contre-plongée, ce western alterne avec brio
scènes d'action magistrales et discussions au coin du feu.
Volontairement lent, plutôt taiseux, il offre des paysages
magnifiques et quelques beaux rôles. Le plus remarquable ? Celui de
Rosalee : une femme forte, résistante, aimante, incarnée par la
superbe et brillante Rosamund Pike. Celui de Blocker : un soldat
désabusé, violent, haineux qui va s'humaniser au contact des
autres, joué par un Christian Bale monolithique. Celui du vieux chef
mourant en quête de paix, impeccable Wes Studi. Celui du soldat
extrémiste, un rien psychotique, interprété par le toujours
fantastique et charismatique Ben Foster. A noter la présence de
Timothée Chalamet, le frenchie qui monte et de Paul Anderson des
Peaky blinders. Tous les ingrédients du western sont présents :
fusillades, cavalcades, attaques d'Indiens... et d'autres choses que
je ne cite pas pour ne pas révéler le déroulement somme toute
relativement prévisible. L'émotion émaille celui-ci, sans forcer,
sans trop en faire. Sobre, le scénario dit tout le mal qu'il pense
que l'extermination des Amérindiens mais aussi des Hommes en
général, des soldats en particulier, sans oublier de porter une
note d'espoir.
9/10
Avengers :
Infinity war // Épique //
28 avril
2018
Les Avengers et leurs alliés devront être prêts à tout sacrifier
pour neutraliser le redoutable Thanos avant que son attaque éclair
ne conduise à la destruction complète de l’univers.
Les nouvelles aventures des Avengers commencent fort par une scène
brutale qui met immédiatement le spectateur dans le bain. Qu'on se
le dise, les héros meurent aussi. Bon, il va falloir ressusciter du
monde dans les prochains épisode. (Rendez-moi Loki ou je fais un
malheur !). On retrouve presque tous les héros Mavel, qui du coup
sont un peu noyés dans leur propre masse face à Thanos, grand
méchant charismatique et bien développé. Cela dit, Downey Jr,
Cumberbatch, Hemsworth, Evans, Bettany et Olsen s'en sortent haut la
main. Cet opus offre beaucoup d'action, des effets spéciaux
renversants et un humour plus discret que dans les précédents (ça
soulage). Le scénario est réduit au profit de la multiplication des
affrontements. La tension monte crescendo jusqu'au final explosif. Un
spectacle grandiose, généreux et virevoltant. Vivement la suite !
9/10
Mademoiselle
de Joncquières // Raffiné et brillant //
13 septembre
2018
Madame de La
Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis
des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur
sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé. Follement
amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui
avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère.
J'ai éprouvé
des difficultés à rentrer dans le film, tant la langue qu'il
emploie est différente de celle dont j'ai l'habitude et semble
déplacée dans la bouche des acteurs. Une fois ce petit effort fait,
on peut apprécier toute la beauté et la virtuosité des dialogues
qui servent un scénario habile où se mêlent cruauté et
marivaudage. Il est aussi question de vengeance mais amoureuse cette
fois. Cela m'a rappelé Les liaisons dangereuses. Cécile de France
incarne avec brio une femme que le chagrin rend presque folle. Elle a
parfois des expressions et des regards absolument terrifiants. Son
personnage défend ses actions via un féminisme pour le moins
offensif. Édouard Baer se fond de ce rôle de libertin tendre et
plein de séduction. Natalia Dontcheva et Alice Isaaz campent des
complices involontaires peu loquaces mais ravissantes. Laure Calamy
joue élégamment le rôle ingrat de la meilleure amie. Les costumes
et les décors -tant intérieurs qu'extérieurs- sont superbes,
dommage que la réalisation de Mouret manque de fluidité dans ses
changements de scène et de sensualité. Un plaisir raffiné.
9/10
Call
me by your name // Vibrant //
3 mars 2018
Été 1983.
Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa de sa famille
en Italie, à jouer de la musique, à lire et à flirter avec son
amie Marzia. Un jour, Oliver, un séduisant Américain qui prépare
son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et
Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir, au cours d’un
été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à
jamais.
Je n'avais
lu que du bien au sujet de ce film avant de le voir, j'avais donc de
grandes attentes. J'avais même peur d'être déçue et de tomber de
haut. Que nenni ! J'ai adoré. Tout, ou presque. L'atmosphère
chaleureuse, solaire, électrique de désir, charnelle, de cet été
italien se ressent presque immédiatement et ne retombe jamais, se
teintant d'une sincère émotion. Bien sûr, on sait comment cette
histoire va finir. Bien sûr, on n'échappe pas à certains passages
obligés. Mais que le voyage est doux, subtile et beau ! A
l'exception d'une scène où le paysage est filmé caméra à
l'épaule, la photographie est superbe et parvient à rendre la
chaleur et l'insouciance de ces personnages. Timothée Chalamet,
ultra talentueux, campe avec justesse ce jeune garçon qui découvre
son désir, non sans le craindre. Armie Hammer, charismatique, sexy,
rassurant aussi, joue l'Américain type -sûr de lui, détendu- en
apparence qui, prudent, cache ses désirs dans une époque pas si
libre. Amira Casar et Michael Stuhlbarg sont des parents
bienveillants et attentifs, troisièmes rôles de choix. Sur une B.O
riche et bien pensée, Guadagnino filme aussi brillamment les
conversations, la montée du désir et son assouvissement, la
naissance des sentiments et les peines qui s'en suivent. Il sait
parler d'amour avec sensibilité et finesse. Aussi intellectuel que
sensuel, vibrant en bref.
9/10
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