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Affichage des articles du 2023

Une affaire d'honneur de Vincent Perez / Classique /

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Paris 1887. Clément Lacaze, charismatique maître d’armes se retrouve happé dans une spirale de violence destructrice. Il rencontre Marie-Rose Astié, féministe en avance sur son époque, et décide de lui enseigner l’art complexe du duel.  Le film a de vraies qualités et de gros défauts. La reconstitution est soignée, la lumière réussie, les personnages bien campés. Dommage, le personnage principal ; un maître d’arme taiseux et austère, manque de panache et de charisme. Rochdy Zem ne joue rien, il est monolithique du début à la fin. Doria Tillier s’en sort mieux en féministe au verbe haut. Guillaume Gallienne est excellent, de même que Damien Bonnard et Vincent Perez dans un rôle antipathique au possible. Les scènes de duel, bien réalisées, lisibles, claires, bénéficient d’une mise en scène classique, réaliste et rigoureuse. En revanche, le scénario pêche par son enjeu : combats de coqs résolus à l’épée ou au pistolet, il s’agit ici plus d’orgueil que d’honneur et du coup l’émotion passe

Wish - Asha et la bonne étoile de Chris Buck et Fawn Veerasunthorn / Mignon /

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Asha vit à Rosas, un royaume fantastique où tous les souhaits peuvent littéralement s’exaucer. Dans un moment de désespoir, elle adresse un vœu sincère et puissant aux étoiles auquel va répondre une force cosmique : une petite boule d’énergie infinie prénommée Star. Ce film d’animation est sympathique mais n’a rien d’inoubliable. Les chansons, sans âme, n’impriment pas, tant mieux pour ceux qui souffrent encore du fameux « Libérée, délivrée… ». Les personnages secondaires sont de simples faire-valoir, même si Star est bien mignonne. Sans surprise, le scénario amène l’habituelle morale Disney, tout en dispensant un sous-texte politique qui évoque la montée de la dictature à l’heure où les extrêmes droites semblent émerger de plus en plus. Un peu mou, cet animé coloré n’est pas à la hauteur des plus grands Disney, il manque d’humour et d’émotion.  6,5/10

Aquaman et le Royaume perdu de James Wan / Divertissant /

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Black Manta, hanté par le désir de venger son père, est plus puissant que jamais avec le Trident Noir entre ses mains. Pour l’anéantir, Aquaman doit s’associer à son frère Orm, actuellement emprisonné.  J’avais moyennement apprécié le premier opus aussi n’étais-je pas convaincue d’avance au sujet de celui-ci. Moins criard, plus court, mieux construit, il s’avère nettement plus satisfaisant malgré ses défauts et son manque d’inventivité. Les acteurs, de Jason Momoa à Patrick Wilson en passant par Dolph Lundgren, sont sympathiques et font le job sur fond de bonne B.O bien punchy. Le méchant est très méchant et jusqu'au-boutiste, ça m’a plu. En revanche, le personnage de Mera semble disparaître et le milieu océanique n’apporte rien malgré le discours écolo. C’est très léger mais aussi réellement divertissant.  6,5/10

Les trois mousquetaires : Milady de Martin Bourboulon / Décevant /

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Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle… dans un Royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, une poignée d’hommes et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France.  J’avais trouvé le premier volet moyen, j’avais espoir que celui-ci soit meilleur. Or, non seulement il est pire, mais en plus, il augure un troisième. La réalisation, toujours aussi chaotique, déçoit car l’action se révèle illisible : tout est confus. Les acteurs, d’habitude excellents, s’avèrent au mieux décevants, voire mauvais. Le scénario ne respecte pas le roman, sans rien apporter par ses modifications sinon un long monologue de Milady en mode chouineuse. C’est d’autant moins féministe que, plus tôt, elle se jette au cou de D’Artagnan alors que normalement c’est l’inverse. Il ne se passe pas grand-chose, le siège de La Rochelle est mal rendu et ennuyeux. C’est déplaisant ; de beaux paysages servis par une bell

Soudain seuls de Thomas Bidegain / Tendu /

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En couple depuis 5 ans, Ben et Laura font faire le tour du monde en bateau. Ils font un détour vers une île sauvage, près des côtes antarctiques. Une tempête s'abat sur eux et leur bateau disparaît.  Il faut saluer la réalisation d’un « survival » français (qui devait être peuplé d’Anglo-saxons au départ, tant mieux pour nous). Ce huis clos tendu entre les membres d’un couple au bord de la rupture qui doit survivre sur une île hostile en la seule compagnie de l’autre a tous les atours du drame intimiste, mais on rajoute une difficulté supplémentaire : la nature. Les paysages sublimes avec une lumière incroyable et des couleurs froides donnent une atmosphère opportunément glacée à ce drame qui contient quelques engueulades dont une assez cinglante. Quand les personnages sont confrontés au pire, ils n’hésitent pas se balancer leurs quatre vérités sans enrober leur pensée. Gilles Lellouche et Mélanie Thierry sont excellents mais les personnages sont-ils assez attachants ? Parfois, j’a

Wonka de Paul King / Délicieux /

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Willy Wonka est un jeune magicien chocolatier tout juste arrivé en ville. Il tombe sur des individus mal intentionnés qui entravent son rêve d'ouvrir une chocolaterie dans une belle galerie commerciale.  J’adore Charlie et la chocolaterie version Tim Burton, quoique sans avoir lu le livre – du moins pour le moment. D’abord, j’ai été décontenancée par l’aspect comédie musicale, je ne l’avais pas déduit de la bande-annonce. Et honnêtement, en français, ce n’est pas idéal. Maudits choix commerciaux d’UGC ! J’ai eu un peu de mal à entrer dedans et ensuite, c’est parti pour la religion du Chocolat ! Ode au chocolat – le Saint Chocolat – consolateur, guérisseur, porteur d’espoir et parfois « envoleur », le film parvient à rendre visuellement le plaisir de déguster du bon chocolat. Il développe aussi le thème de l'entrepreneur, des rêves mis en pratiques.  Coloré, teinté de drame à la Dickens, plein de personnages pittoresques, le film emporte l’enthousiasme grâce à de superbes décors

Noël Joyeux de Clément Michel / Insignifiant /

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Noël chez les Barand, c'est sacré ! Quand ses enfants annulent leur venue au dernier moment, Vincent  décide donc de se rendre dans une maison de retraite afin de convier une pensionnaire esseulée à fêter Noël chez eux.  Je ne sais pas ce qui m’a pris d’aller voir ce film. C’est comme si j’étais prise d’un accès de boulimie cinématographique après la vache maigre de la semaine dernière. Mon dieu, ce film hésite tellement entre vacherie et tendresse qu’il en devient laborieux, en total décalage de ton. C’est dommage, certains dialogues, piquants, font rire, notamment grâce à Emmanuelle Devos, formidable y compris dans un registre qu’elle pratique moins. Il y avait mieux à faire sur le syndrome du nid vide et la solitude de nos anciens. Je n'ai pas grand chose à dire de cette comédie sans intérêt, sinon qu'elle est si insignifiante qu'elle n'est même pas particulièrement mauvaise.  4/10

Love Actually de Richard Curtis / Une merveille /

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L'amour est partout, imprévisible, inexplicable, insurmontable. Il frappe quand il veut et souvent, ça fait pas mal de dégâts... En cette veille de Noël à Londres, ces vies et ces amours vont se croiser, se frôler et se confronter, prouvant avec jubilation que la plus belle des choses peut engendrer les pires situations...  On m’a demandé pourquoi j’adore ce film, imparfait, il faut le reconnaître. Bah oui, pourquoi ? Il a vingt ans, c’est une romcom chorale classique… qui a un truc en plus. Assez indéfinissable. Certes, je n’aime pas tous les segments, mais la plupart valent le déplacement à eux seuls, véritables, bijoux d’humour ou d’émotion : le vieux rockeur sur le retour, le couple à la dérive, celui qui n’existera pas par amitié, celui qui n’existera pas par amour fraternel, celui qui se forme malgré l’adversité américaine et de cuisses comme des poteaux, le beau-père qui apprivoise son pré-ado. Le casting est absolument fantastique, d’Alan Rickman à Emma Thompson, en passant

La tresse de Laetitia Colombani / Sympathique /

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I nde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition.  Italie. Giulia travaille dans l'atelier de son père. Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu'elle est malade.  J’ai trouvé le roman sympathique, l’histoire plutôt prenante mais le style décevant. Je me suis donc rendu à la séance sans grandes attentes. Le film, plaisant, se divise en trois segments : l’Inde, l’Italie, le Canada. Le premier, social, conte la longue errance de deux Intouchables dans un pays où les traditions ancestrales écrasent une partie de la population et le confine dans un passé archaïque. Le deuxième, mon préféré, évoque les traditions, entre modernité et vieux réflexes, la filiation, l’amour. Le troisième, plus urbain, parle de la féminité dans le monde moderne. Le casting est sympathique, notamment Kim Raver, Fotini Peluso, Mia Maelzer, le très beau Avi Nash, l’histoire émouvante, quoique tire-larmes. C’est un peu ar

Rien à perdre de Delphine Deloget / Sensible /

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Une nuit, Sofiane se blesse alors qu’il est seul dans l’appartement. Les services sociaux sont alertés et placent l’enfant en foyer, le temps de mener une enquête. Persuadée d’être victime d’une erreur judiciaire, sa mère, Sylvie, se lance dans un combat pour récupérer son fils. Virginie Efira se voit offrir un rôle aussi attachant qu’agaçant. Sylvie ressent profondément l’injustice qu’elle vit et ça la remplit de colère jusqu’à la rendre malade. C’est une sacrée performance parce qu’on la comprend, et en même temps, on a envie de lui dire d’arrêter de se battre contre des moulins à vent. L’image de l’ASE, avec son personnel borné tellement il craint de passer à côté de quelque chose de grave, en prend un coup, alors qu’elle n’en avait pas besoin. Ce beau portait de femme et de mère, cassée par un système aveugle évite l’écueil du misérabilisme et du mélo. Félix Lefèbvre, Arieh Worthalter et Mathieu Demy offrent aussi de bonnes compositions pour compléter cette famille pas plus dysfonc

Napoléon de Ridley Scott / Désincarné /

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Fresque spectaculaire, Napoléon s'attache à l'ascension et à la chute de l'Empereur Napoléon Bonaparte. Le film retrace la conquête acharnée du pouvoir par Bonaparte à travers le prisme de ses rapports passionnels et tourmentés avec Joséphine, le grand amour de sa vie.  Je reconnais que j'avais des a priori : les Américains ont une vision pour le moins personnelle de l'histoire de France. Ce film ne fait pas exception à la règle : les inexactitudes et erreurs historiques sont nombreuses et visibles même pour qui ne connaît pas très bien la vie de l’empereur.   Ce ne serait peut-être pas si grave si on parvenait à croire dans le postulat de départ, à savoir Joaquin Phœnix en Napoléon. Or, je n'ai jamais pu y croire malgré ses indéniables talents de comédien, surtout que le traitement du personnage frôle en permanence le ridicule, et parfois le dépasse, sans jamais montrer ce qui en fait un meneur d’homme charismatique. On ne sait rien de ses aspirations, de ses r

Comme par magie de Christophe Barratier / Mignonnet /

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Victor, magicien en pleine ascension, élève seul sa fille, Lison, avec l'aide de Jacques, son fantasque beau-père et de Nina, son amie d’enfance au caractère bien trempé. Un petit film français sympathique qui ne révolutionne pas le genre mais distrait. Kev Adams amène son capital sympathie, Claire Chust sa vivacité et Gérard Jugnot son expérience. Le scénario aborde des thème graves sur un ton de comédie dramatique. Parfois drôle (le défilé de nounous toutes plus improbables les unes que les autres), parfois seulement pleine de bons sentiments, celle-ci s’avère trop peu fouillée sur le deuil et les relations filiales pour réellement émouvoir. Les scènes de magie, plaisantes, auraient pu être développées plutôt que répétées. 6/10

Hunger games : la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur de Francis Lawrence / Un beau spectacle /

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Le jeune Coriolanus est le dernier espoir de sa lignée, la famille Snow autrefois riche et fière est aujourd’hui tombée en disgrâce dans un Capitole d'après-guerre. À l’approche des 10ème Hunger games, il est assigné à contrecœur à être le mentor de Lucy Gray Baird, une tribut originaire du District 12. Le charme de Lucy Gray ayant captivé le public, Snow y voit l’opportunité de changer son destin, et va s’allier à elle pour faire pencher le sort en leur faveur. Je ne m’attendais à rien ; j’ai été très agréablement surprise. On découvre les débuts de Snow avant qu’il ne soit devenu le président cynique et manipulateur de Panem. Brillant, ambitieux, il est dès le début ambigu, tiraillé entre ses désirs et sa volonté de bien faire. Tom Blyth l’incarne avec un certain charisme. Rachel Zegler incarne l’héroïne forte qui passe son temps à chanter, ce qui peut surprendre au départ – on se demande ce qu’on fait chez Disney. Peter Dincklage, Viola Davies, Josh Andrés Rivera et Hunter Schaf

Le consentement de Vanessa Filho / Irrespirable /

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Paris, 1985. Vanessa a treize ans lorsqu'elle rencontre Gabriel Matzneff, écrivain quinquagénaire de renom. La jeune adolescente devient l'amante et la muse de cet homme célébré par le monde culturel. Se perdant dans la relation, elle subit de plus en plus violemment l’emprise destructrice que ce prédateur exerce sur elle.  J’y allais surtout pour Jean-Paul Rouve. Je voulais le voir dans un rôle différent de ce qu’il joue d’habitude. En cela, le film lui offre un rôle incroyable de pédophile pervers, narcissique, manipulateur et autoritaire. Son incarnation glaçante fait oublier tout ce qu’on peut lui trouver d’attendrissant dans les autres films. Je me suis demandé comment cette jeune fille certes renfermée mais intelligente avait pu tomber sous le charme et le contrôle d’un type aussi déplaisant, sans que le film puisse illustrer la puissance de ses écrits. Le comportement de la mère jouée par Laetitia Casta, épatante, est absolument incompréhensible, celui de l’entourage mon

L'abbé Pierre - une vie de combats de Frédéric Tellier / Hagiographique et mal réalisé /

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Né dans une famille aisée, Henri Grouès a été résistant, député, défenseur des sans-abris, révolutionnaire et iconoclaste. La création d’Emmaüs et le raz de marée de son inoubliable appel de l’hiver 54 ont fait de lui une icône. Pourtant, chaque jour, il a douté de son action. Ses fragilités, ses souffrances, sa vie intime à peine crédibles sont restées inconnues du grand public.  Je connais mal l'abbé Pierre, même si j'ai grandi avec son image médiatique. C'est surtout le casting qui m'a attirée à cette séance. Je n'irais pas jusqu'à le regretter mais je suis déçue. D'abord l'entrée en matière et la conclusion, en mode purgatoire, m'ont agacée par leur manque de finesse. D'autant plus qu'elles génèrent des intrusions pendant le film qui n'apportent rien et ont même poussé le réalisateur à proposer des images aux bords floutés en mode souvenir tout à fait cheap. L'intégration d'images d'archive n'apporte rien et ôte de

Simple comme Sylvain de Monia Chokri / Insolent /

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Sophia, professeur de philosophie à Montréal, vit en couple avec Xavier depuis 10 ans. Sylvain, charpentier dans les Laurentides, doit rénover leur maison de campagne. Quand Sophia rencontre Sylvain pour la première fois, c’est le coup de foudre. Les opposés s'attirent, mais cela peut-il durer ?  Chronique d'un coup de foudre physique torride et de ses conséquences libératrices, cette comédie dramatique ne prétend pas faire dans la dentelle. Le ton est franc et direct, sans tomber dans le trivial, même si la réalisatrice n'y va pas par quatre chemins pour parler de sexe et de désir. Le casting, inconnu, joue bien et parvient à rendre attachant les personnages. Souvent drôle grâce à des répliques hilarantes et un jeu de massacre social aussi jubilatoire que cinglant, le film, dans sa troisième partie, est aussi triste et un peu amer. C'est peut-être dû au scénario qui tourne un peu en rond autour de ce couple mal assorti qui pourtant semblait bien s'amuser et disc

Complètement cramé de Gilles Legardinier / Plaisant /

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Depuis qu’il a perdu sa femme, Andrew Blake n’a plus le cœur à rien. Un ultime élan le pousse à quitter Londres pour la France. Ce voyage vers le souvenir des jours heureux ne va pas du tout se passer comme prévu… J’ai lu le livre il y a très longtemps, je ne m’en souviens pas bien. J’avais le souvenir d’une ambiance plus déjantée mais toute aussi pleine de bons sentiments, car ça c’est le style Legardinier. Le film évoque le deuil sans rien inventer sur le sujet mais non sans sincérité. Néanmoins, cette comédie s’avère plaisante avec son casting épatant et son humour british, plus amusant qu'hilarant. John Malkovich fait merveille avec son délicieux accent que ce soit avec Al Ginter avec lequel il forme un duo marrant, avec Emilie Dequenne en gouvernante fermée, Fanny Ardant en châtelaine mélancolique, la rafraîchissante Eugénie Anselin ou Philippe Bas en jardinier bourru. Et surtout le chat ! C’est amusant, frais, décalé, un brin suranné, sans conséquence.  6,5/10

Le garçon et le héron de Hayao Miyazaki /Très, très décevant /

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Après la disparition de sa mère dans un incendie, Mahito, 11 ans, quittee Tokyo pour vivre à la campagne dans le village où elle a grandi. Il s’installe avec son père dans un vieux manoir situé sur un immense domaine où il rencontre un héron cendré qui devient petit à petit son guide.  Que dire du dernier Miyazaki ? Sinon que je voulais l’aimer comme Le voyage de Chihiro, Le château ambulant, Mon voisin Totoro ou le relativement récent Le vent se lève. J’avais énormément d’attentes. Vraiment beaucoup. Or, force est de constater mon immense déception ? C’est long, ennuyeux, j’ai dû lutter contre le sommeil. Le scénario, confus, presque incompréhensible, part dans tous les sens et le héron n'a de guide que le nom. Ça n’a ni queue ni tête, ça réussit à dépasser Interstellar en matière d’ésotérisme temporel. Ce ne serait sans doute pas si dramatique si le design suivait mais il est loin d’être à la hauteur des chefs d’œuvre précités. Souvent simplistes, les dessins s’avèrent caricatura

Flo de Géraldine Danon / Énergisant et inspirant /

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Connue comme "la petite fiancée de l’Atlantique", Florence Arthaud fut surtout une grande navigatrice. Son palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990. La réalisatrice filme le portrait d’une femme amoureuse de la mer, farouchement libre, flamboyante, passionnée, forte, joyeuse, emmerdeuse, jusqu’au-boutiste. Féministe dans un monde de mecs machos au possible, Florence trace sa route pour mener à bien ses ambitions et ses rêves. Ses relations avec son père sont complexes et tendues, tendres et réconfortantes avec son frère aîné, skipper lui-aussi, fidèles avec ses amis, passionnelles et pleines de déconvenues avec les hommes. Le casting, impeccable, peut compter sur Stéphane Caillard, merveilleuse, incroyablement lumineuse et forte, Alexis Michalik qui parvient à rendre Kersauson attachant alors qu’il est dépeint comme un salaud, Pierre Deladonchamps, charismatique et émouvant. En revanche, je me s

Second tour d'Albert Dupontel / Réjouissant /

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Journaliste politique en disgrâce placée à la rubrique football, Mlle Pove est sollicitée pour suivre l’entre-deux tours de la campagne présidentielle. Le favori est Pierre-Henry Mercier, héritier d'une puissante famille française et novice en politique. Troublée par ce candidat qu'elle a connu moins lisse, Mlle Pove se lance dans une enquête aussi étonnante que jubilatoire.  À titre d’avant-propos, je signale qu’encore une fois, la bande-annonce en dévoile trop, si bien qu’on connaît une bonne partie des enjeux avant d’entrer dans la salle. Dupontel propose toujours des films avec un ton particulier, entre le comique et le tragique, plein d’absurde et de poésie. Son dernier n’échappe pas à la règle avec cette satire politique à la fois drôle et pertinente, quoique manichéenne. Rythmée, la réalisation fait naître un réel suspense et une atmosphère tendue qui tient jusqu’à la fin, malgré les facilités et des rebondissements rocambolesques, pour ne pas dire invraisemblables, et l

The old oak de Ken Loach / En demi-teinte /

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TJ Ballantyne, propriétaire du Old Oak, un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre, sert les mêmes habitués désœuvrés. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans le village. TJ se lie cependant d’amitié avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie.  Qui dit Ken Loach dit film social, ce qui n’est pas ma tasse de thé. La bande-annonce étant prometteuse, j’ai tenté ma chance, d’autant que le sujet est des plus actuels et forme un pendant dramatique à la comédie française Pour l’honneur sortie en mai. Les deux personnages principaux, attachants, maintiennent l’intérêt pour l’intrigue qui sinon serait un peu ennuyeuse dans sa chronique de l’intégration plus ou moins réussie de réfugiés syriens dans un ancien village de mineurs du Nord de l’Angleterre industrielle. Heureusement que quelques lueurs d’espoir percent le brouillard parce que le tableau n’est guère réjouissant entre la misère des autochtones et celle, peut-être moins profonde des

3 jours max de Tarek Boudali / Burlesque et fun /

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Rayane, policier maladroit, héroïque malgré lui dans 30 jours max, se trouve cette fois confronté à une situation des plus rocambolesques. Sa grand-mère a été kidnappée par un cartel mexicain, et il a 3 jours max pour la libérer. Aux côtés de ses fidèles collègues, il va vivre des aventures extrêmes entre Paris, Abu Dhabi et le Mexique. Blindée de références au cinéma américain – de James Bond à Indiana Jones en passant par Terminator, Taken, Mission Impossible, Fast & Furious, etc, cette parodie de film d’action de la bande à Fifi reprend les fondamentaux qui font son succès : humour bas de front et rebondissements grand-guignolesques. Certes, tout est prévisible mais . Le casting, en surjeu pour certains, s’amuse : Tarek Boudali en flic incompétent mais chanceux, Philippe Lachaux en beauf intersidéral et surtout sidérant, Vanessa Guide en superflic mésestimée, Élodie Fontan en agent secret impénétrable. Les décors sont superbes et l’action bien réalisée, les cascades plutôt bien

Expend4bles de Scott Waugh / Nul /

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À la suite de l'échec d'une mission, l'équipe décide de se venger.  J’aime bien la saga des Expendables, surtout le deux. C’est fun, décomplexé, testostéronné. Ce quatrième opus ne correspond à aucun de ces qualificatifs. C’est vulgaire, pas drôle, ennuyeux, bruyant, moche, mal doublé, etc… et je pourrais continuer comme ça longtemps. Les dialogues donnent envie de pleurer, après quelques rires nerveux, l’ahurissement l’emporte. La première chanson est sympa, la B.O qui suit est absente. Je me suis carrément endormie en plein milieu d’une scène d’action. Les effets spéciaux sur fond vert sont atroces, les scènes d’action illisibles, la violence gratuite à la limite du sadisme qui ne ressemble pas aux personnages et à la philosophie de la saga. Les demoiselles sont des potiches inutiles, Megan Fox a l’air photoshopée en permanence et n’exprime rien. Les autres acteurs sont sous-utilisés, notamment Iko Uwais dont le potentiel est complètement gâché ; quant à Jason Statham, il

Marie-Line et son juge de Jean-Pierre Améris / Niais mais pas déplaisant /

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Marie-Line, 25 ans, est une serveuse énergique et bruyante. Sa rencontre avec un juge bougon et déprimé qui l’engage comme chauffeur, va bouleverser sa vie. Un peu niaise, parfois amusante, cette comédie dramatique ne sort pas des sentiers battus. Michel Blanc creuse le sillon du bougon au grand cœur, Louane Emera de l’ingénue. Elle est inculte mais intelligente il est cultivé mais déprimé ; l’un comme l’autre a besoin d’un bon coup de pieds aux fesses. Victor Belmondo promène sa belle gueule, non sans charme. Philippe Rebbot joue la loque dépressive, non sans naturel. C’est mignon, gentillet, fanchouille et dégoulinant de bons sentiments ; pour être honnête le scénario tourne en rond. Sans être déplaisant, ce film manque d’aspérités et de fond.  5/10

The creator de Gareth Edwards / Superbe mais long /

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Dans un futur proche, Américains et intelligence artificielle (IA) se livrent une guerre sans merci.  Soldat américain infiltré en Asie, Joshua est séparé de sa femme Maya au cours d’un assaut. Cinq ans plus tard, l’armée lui demande de revenir sur le terrain, craignant qu’une puissante intelligence artificielle n’ait créé une arme qui permette à l’Orient de gagner la guerre qu’elle livre à l’Occident. Esthétiquement très réussi (visuel très proche de Rogue one) et doté d’une bonne B.O, ce film pêche par sa longueur exagérée et ses incohérences, notamment, pourquoi y a-t-il des androïdes sur Nomad ? Et pourquoi ont-ils cette tête en particulier ? Les Américains sont obtus et brutaux, ils tirent sur tout ce qui bouge sans raison tandis que les autres sont ouverts et tolérants et que la communauté internationale ne semble pas exister/réagir. Les effets spéciaux sont très réussis, les paysages sublimes, le casting (John David Washington, Gemma Chan, Ken Watanabe, Allison Janney) est plutô

Le règne animal de Thomas Cailley / Ambitieux et réussi /

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Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d'un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.  Échaudée par le décevant Acide , je craignais un peu cette nouvelle tentative française dans le genre fantastique / catastrophe. Ici pas de pluies acides mais des mutations génétiques pour le moins étonnantes. Le film, aussi ambitieux que généreux, parfois drôle, porte autant sur la réaction de la société à celles-ci que sur la relation entre un père et son fils adolescent. Romain Duris campe avec talent et justesse un homme de conviction, plein d'emphase mais aussi de tendresse pour son fils en rébellion – le prometteur Paul Kircher, dont la diction étrange peut agacer un peu. Adèle Exarchopoulos n'exprime pas grand chose et il manq

Bernadette de Léa Domenach / Aussi plaisant qu'inoffensif /

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Quand elle arrive à l’Elysée, Bernadette Chirac s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite, elle qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari pour qu’il devienne président. Mise de côté car jugée trop ringarde, Bernadette décide alors de prendre sa revanche. Cette satire du milieu politique a le mérite d’avoir choisi son camp. Ce lui de Bernadette, femme politique courageuse, proche des gens et visionnaire contre un Jacques Chirac dédaigneux, moqueur et coureur et Claude Chirac, condescendante et atterrée. Gentiment vachard mais assez manichéen, le film ne marque pas. Catherine Deneuve s’amuse et cabotine, comme les acteurs secondaires (Podalydès, Vuillermoz, Stocker, Vincentelli). Il y a dans ce film une légèreté à la fois agréable et décevante parce que la réalisatrice n’est pas allée au bout soit de la comédie, soit de l’aspect dramatique, car on parle d’une femme négligée, trompée, ignorée, sorte de Cassandre moderne, ce qui est accentué par une espèce de chœur antique qui s

Dogman de Luc Besson / Excessif et fascinant /

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L’incroyable histoire d’un enfant, meurtri par la vie, qui trouvera son salut grâce à l’amour que lui portent ses chiens. Voilà un film fascinant et surprenant. Besson revient à l’atmosphère rageuse, fiévreuse, de ses débuts, plus fort, meilleur. L’incarnation de Caleb Landry Jones est impressionnante : dense, intense, délicate, face à celle, sobre et intériorisée, de Jojo T. Gibbs. Cet anti-héros se révèle aussi inquiétant qu’attachant. L’histoire est complètement dingue, presque intemporelle, presque fantastique en ce que les chiens « comprennent » les desiderata de leur maître. Il faut saluer le dressage, impeccable. Film de la résilience et de l’amour universel, de la reconnaissance aussi, il constitue une critique acerbe de la société dans laquelle seuls les marginaux se montrent ouverts et accueillants. Certes, on peut y déceler des effets racoleurs, et néanmoins diablement efficaces. C’est très fort parce que Besson réussit à les transformer en moments d’émotion, comme l’interpr

Le procès Goldman de Cédric Kahn / Intéressant mais froid /

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En avril 1976, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. Je ne sais pas quoi en penser. Il s’agit d’un documentaire, ou d’une reconstitution mais de là à parler d’une fiction… Le format carré de l’image n’aide pas, ça donne une impression de docu sur une vieille télé   cathodique. Dommage car il est bien précisé qu’il ne s’agit pas d’une adaptation complètement fidèle du procès d’Amiens car il mélange des éléments du livre et du premier procès. Arieh Worthalter campe avec talent et subtilité un homme complexe et déconcertant, brillant, le verbe haut, instable, se rêvant grand résistant quand il n’est qu’un révolutionnaire de pacotille. Son interprétation fait le sel de ce docufictio

Nouveau départ de Philippe Lefèbvre / Vraiment plaisant /

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Amoureux de Diane comme au premier jour, Alain traverse la cinquantaine sans crise. Diane souffre du syndrome du nid vide et se questionne. Pour Alain, il est temps de prendre un risque majeur : quitter Diane pour réveiller la flamme. On pourrait se dire qu’un film sur la crise de la cinquantaine d’un couple, ça va être chiant. Et bien non. En réalité, c’est joyeux, plutôt enlevé, grâce à des dialogues particulièrement réjouissants. Karin Viard et Franck Dubosc, complices et harmonieux, forment un couple attachant rattrapé par l’érosion de la passion par le quotidien, l’ennui et les questionnements du milieu de vie. Tom Leeb et Clémentine Baert campent des seconds rôles. Clotilde Coureau en fait des tonnes, c’est marrant mais un peu too much. Vraiment drôle, un rien badine, bien interprétée, cette comédie replonge dans le conventionnel à la fin, ce qui déçoit d’un côté mais satisfait de l’autre, car le spectateur aime le « tout est bien qui finit bien ».  7/10

Coup de chance de Woody Allen / Insignifiant /

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Fanny et Jean ont tout du couple idéal : épanouis dans leur vie professionnelle, ils habitent un magnifique appartement dans les beaux quartiers de Paris et semblent amoureux comme au premier jour. Mais lorsque Fanny croise, par hasard, Alain, ancien camarade de lycée, elle est aussitôt chavirée.  Vu le casting génial – Lou De Laâge, Melvil Poupaud, Niels Schneider, Valérie Lemercier – vu l’histoire prometteuse, vu qu’on m’avait promis Match Point à la française, je voulais aimer ce film. Mais ça n’a rien à voir avec Match Point. On ne peut pas dire que les acteurs jouent mal, pourtant, leur jeu semble décalé, comme si les dialogues étaient mal traduits. D’ailleurs, ceux-ci, artificiels, convenus, poussifs, sont répétitifs. Les personnages s’avèrent insignifiants, leur histoire sans intérêt. Ce prétendu marivaudage désuet dispose d’une belle photographie mais semble déjà vieux. D’ailleurs, je me suis endormie pendant le dernier tiers et ne me suis réveillée que pour la dernière scène,