Le procès Goldman de Cédric Kahn / Intéressant mais froid /
En avril 1976, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle.
Je ne sais pas quoi en penser. Il s’agit d’un documentaire,
ou d’une reconstitution mais de là à parler d’une fiction… Le format carré de l’image
n’aide pas, ça donne une impression de docu sur une vieille télé cathodique. Dommage car il est bien précisé
qu’il ne s’agit pas d’une adaptation complètement fidèle du procès d’Amiens car
il mélange des éléments du livre et du premier procès. Arieh Worthalter campe avec
talent et subtilité un homme complexe et déconcertant, brillant, le verbe haut,
instable, se rêvant grand résistant quand il n’est qu’un révolutionnaire de pacotille.
Son interprétation fait le sel de ce docufiction passionnant mais dépourvu d’émotion
quoique pas d’humour. Les autres acteurs – Arthur Harari, Stéphan
Guérin-Tillié, Nicolas Briançon – sont bons mais leurs personnages servent
uniquement le déroulement du procès, réduits à une fonction. J’avais vaguement
entendu parler de l’affaire il ne m’en retrait pas grand-chose en mémoire, j’ai
donc été tenue en haleine jusqu’au bout par le résultat du procès. La
réalisation, statique, sans musique, sans gros plans sauf ceux, inutiles, sur
le public de l’audience, s’avère trop classique, bien qu’elle parvienne à
donner vie au portrait de cet écorché vif qui a d’abord rêvé sa vie. Les
critiques presse encensent le réalisateur parce qu’il place le spectateur en
position de juré, ça m’a déplu dans la mesure où il ne donne aucun point de
vue, il ne se mouille pas.
6/10
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