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Affichage des articles du mai, 2024

La planète des singes : le nouveau royaume de Wes Ball / Divertissant mais trop long /

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Plusieurs générations après le règne de César, les singes ont définitivement pris le pouvoir. Les humains, quant à eux, ont régressé à l'état sauvage et vivent en retrait. Alors qu'un nouveau chef tyrannique construit son empire, un jeune singe entreprend un périlleux voyage pour retrouver les siens.  Pourquoi les réalisateurs ne savent-ils plus trancher dans le vif et réduire la durée de leur film à 2h ? Une demi-heure de moins aurait permis de resserrer l’action et de gagner en rythme, car si les péripéties et les scènes d’action, parfois très brutales, s’enchaînent tout au long de ce parcours initiatique, on frôle l’ennui, sûrement par manque d’originalité : tout est prévisible. Noa est plutôt attachant, de même que Raka. Mae est ambivalente et conserve tous ses mystères, plus que de raison. On sent clairement qu’il y aura une suite et qu’on inaugure une nouvelle trilogie plus portée sur la cohabitation entre les espèces et la politique. Les effets spéciaux, notamment la mot

The fall guy de David Leitch / Vain /

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Après un accident qui a failli mettre fin à sa carrière, un cascadeur, anonyme du cinéma à grand spectacle, doit retrouver une star portée disparue, déjouer un complot et tenter de reconquérir la femme de sa vie tout en bravant la mort tous les jours sur les plateaux.  Que penser de ce film ? Je ne le savais pas en sortant de la séance, je ne le sais toujours pas avec certitude en écrivant ces lignes. Hommage évident au métier de cascadeur (ancien métier du réalisateur) et au cinéma en général, il met en avant une mise en abyme au second degré d’un tournage.  Problème, ce second degré outré ne m’a pas fait rire, il m’a paru tomber à plat, dangereusement proche du ridicule. Même le jeu de Ryan Gosling, cabotin, ne colle pas. Emily Blunt s’en sort mieux. La romance palabre trop à mon goût, bien qu’elle fonctionne assez bien. Le scénario alterne action bien fichue et dialogues interminables, parfois emmêlés et donc bizarrement désynchronisés. Le film démarre très lentement, ça prend des p

Petites mains de Nessim Chikhaoui / Enjoué /

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En intégrant l’équipe des femmes de chambres d’un palace, Eva fait la connaissance de collègues aux fortes personnalités : Safietou, Aissata, Violette et Simone. Entre rires et coups durs, la jeune femme découvre une équipe soudée et solidaire face à l’adversité.  Inspirée de la lutte des femmes de chambre de palace pour leurs droits qui a eu lieu il y a quelques années, cette comédie sociale met à l’honneur le personnel invisible des établissements de luxe dont le salaire ne vaut même pas le prix de la chambre. Ça ne me gêne pas que certains aient les moyens de se payer une chambre aussi onéreuse, ça me gêne qu’ils méprisent le personnel qui nettoie derrière eux.  Corinne Masiero retrouve un rôle de femme bougonne et revêche qui, heureusement, se nuance au fur et à mesure. Le casting s’avère sympathique et incarne avec énergie ces femmes – et parfois ces hommes – courageuses qui exercent un métier difficile – dont je n’avais d’ailleurs pas imaginé les conséquences physiques, aussi lou

Le tableau volé de Pascal Bonitzer / Élégant /

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André Masson, commissaire-priseur chez Scottie’s, reçoit un jour un courrier selon lequel une toile d’Egon Schiele aurait été découverte à Mulhouse chez un jeune ouvrier. Accompagné de son ex-épouse et amie Bertina, et secondé par sa fantasque stagiaire Aurore, il se rend sur place.  Ce début d’année cinématographique s’avérant passablement décevant, Je me suis décidée à aller voir ce film sur la foi de la bande annonce qui m’enthousiasmait. Bien m’en a pris car il s’est révélé être une très bonne surprise, nettement au-dessus du lot de ce premier semestre. C’est une petite œuvre indépendante, sortie assez discrètement, qui évoque certes la tragédie des tableaux volés pendant la seconde guerre mondiale, mais surtout le petit milieu du marché de l’art , moins fasciné par l'art que par l'argent , ultra concurrentiel, cruel. En face, une famille d’ouvriers dépassée, représentée par Martin, un type droit qui a le vertige qu and les montants sont annoncés. Les dialogues, ciselés, ca

Back to black de Sam Taylor-Johnson / Trop lisse, sans âme /

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Back to Black retrace la vie et la musique d'Amy Winehouse, à travers la création de l'un des albums les plus iconiques de notre temps, inspiré par son histoire d’amour passionnée et tourmentée avec Blake Fielder-Civil.  Je ne suis pas connaisseuse de la carrière ni de la discographie d’Amy Winehouse, j’apprécie les chansons phare, voilà tout. Du coup, j’étais un peu perdue au niveau de la chronologie, rien n’étant indiqué. On voit une Amy presque toujours alcoolisée, parfois dans des états vraiment dangereux, encore que le film édulcore beaucoup l’état dans lequel on a pu la voir, parfois jusque sur scène, ainsi que ses troubles alimentaires, sa grosse consommation de stupéfiants, ses annulations de concert et ses ennuis judiciaires. L’omniprésence désastreuse des paparazzis est très en filigrane.   Le film illustre surtout la vie personnelle de la chanteuse et notamment sa relation toxique avec Blake Fielder-Civil, sans aborder la partie créative, sinon en lui faisant dire qu