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Affichage des articles du novembre, 2023

Napoléon de Ridley Scott / Désincarné /

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Fresque spectaculaire, Napoléon s'attache à l'ascension et à la chute de l'Empereur Napoléon Bonaparte. Le film retrace la conquête acharnée du pouvoir par Bonaparte à travers le prisme de ses rapports passionnels et tourmentés avec Joséphine, le grand amour de sa vie.  Je reconnais que j'avais des a priori : les Américains ont une vision pour le moins personnelle de l'histoire de France. Ce film ne fait pas exception à la règle : les inexactitudes et erreurs historiques sont nombreuses et visibles même pour qui ne connaît pas très bien la vie de l’empereur.   Ce ne serait peut-être pas si grave si on parvenait à croire dans le postulat de départ, à savoir Joaquin Phœnix en Napoléon. Or, je n'ai jamais pu y croire malgré ses indéniables talents de comédien, surtout que le traitement du personnage frôle en permanence le ridicule, et parfois le dépasse, sans jamais montrer ce qui en fait un meneur d’homme charismatique. On ne sait rien de ses aspirations, de ses r

Comme par magie de Christophe Barratier / Mignonnet /

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Victor, magicien en pleine ascension, élève seul sa fille, Lison, avec l'aide de Jacques, son fantasque beau-père et de Nina, son amie d’enfance au caractère bien trempé. Un petit film français sympathique qui ne révolutionne pas le genre mais distrait. Kev Adams amène son capital sympathie, Claire Chust sa vivacité et Gérard Jugnot son expérience. Le scénario aborde des thème graves sur un ton de comédie dramatique. Parfois drôle (le défilé de nounous toutes plus improbables les unes que les autres), parfois seulement pleine de bons sentiments, celle-ci s’avère trop peu fouillée sur le deuil et les relations filiales pour réellement émouvoir. Les scènes de magie, plaisantes, auraient pu être développées plutôt que répétées. 6/10

Hunger games : la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur de Francis Lawrence / Un beau spectacle /

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Le jeune Coriolanus est le dernier espoir de sa lignée, la famille Snow autrefois riche et fière est aujourd’hui tombée en disgrâce dans un Capitole d'après-guerre. À l’approche des 10ème Hunger games, il est assigné à contrecœur à être le mentor de Lucy Gray Baird, une tribut originaire du District 12. Le charme de Lucy Gray ayant captivé le public, Snow y voit l’opportunité de changer son destin, et va s’allier à elle pour faire pencher le sort en leur faveur. Je ne m’attendais à rien ; j’ai été très agréablement surprise. On découvre les débuts de Snow avant qu’il ne soit devenu le président cynique et manipulateur de Panem. Brillant, ambitieux, il est dès le début ambigu, tiraillé entre ses désirs et sa volonté de bien faire. Tom Blyth l’incarne avec un certain charisme. Rachel Zegler incarne l’héroïne forte qui passe son temps à chanter, ce qui peut surprendre au départ – on se demande ce qu’on fait chez Disney. Peter Dincklage, Viola Davies, Josh Andrés Rivera et Hunter Schaf

Le consentement de Vanessa Filho / Irrespirable /

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Paris, 1985. Vanessa a treize ans lorsqu'elle rencontre Gabriel Matzneff, écrivain quinquagénaire de renom. La jeune adolescente devient l'amante et la muse de cet homme célébré par le monde culturel. Se perdant dans la relation, elle subit de plus en plus violemment l’emprise destructrice que ce prédateur exerce sur elle.  J’y allais surtout pour Jean-Paul Rouve. Je voulais le voir dans un rôle différent de ce qu’il joue d’habitude. En cela, le film lui offre un rôle incroyable de pédophile pervers, narcissique, manipulateur et autoritaire. Son incarnation glaçante fait oublier tout ce qu’on peut lui trouver d’attendrissant dans les autres films. Je me suis demandé comment cette jeune fille certes renfermée mais intelligente avait pu tomber sous le charme et le contrôle d’un type aussi déplaisant, sans que le film puisse illustrer la puissance de ses écrits. Le comportement de la mère jouée par Laetitia Casta, épatante, est absolument incompréhensible, celui de l’entourage mon

L'abbé Pierre - une vie de combats de Frédéric Tellier / Hagiographique et mal réalisé /

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Né dans une famille aisée, Henri Grouès a été résistant, député, défenseur des sans-abris, révolutionnaire et iconoclaste. La création d’Emmaüs et le raz de marée de son inoubliable appel de l’hiver 54 ont fait de lui une icône. Pourtant, chaque jour, il a douté de son action. Ses fragilités, ses souffrances, sa vie intime à peine crédibles sont restées inconnues du grand public.  Je connais mal l'abbé Pierre, même si j'ai grandi avec son image médiatique. C'est surtout le casting qui m'a attirée à cette séance. Je n'irais pas jusqu'à le regretter mais je suis déçue. D'abord l'entrée en matière et la conclusion, en mode purgatoire, m'ont agacée par leur manque de finesse. D'autant plus qu'elles génèrent des intrusions pendant le film qui n'apportent rien et ont même poussé le réalisateur à proposer des images aux bords floutés en mode souvenir tout à fait cheap. L'intégration d'images d'archive n'apporte rien et ôte de

Simple comme Sylvain de Monia Chokri / Insolent /

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Sophia, professeur de philosophie à Montréal, vit en couple avec Xavier depuis 10 ans. Sylvain, charpentier dans les Laurentides, doit rénover leur maison de campagne. Quand Sophia rencontre Sylvain pour la première fois, c’est le coup de foudre. Les opposés s'attirent, mais cela peut-il durer ?  Chronique d'un coup de foudre physique torride et de ses conséquences libératrices, cette comédie dramatique ne prétend pas faire dans la dentelle. Le ton est franc et direct, sans tomber dans le trivial, même si la réalisatrice n'y va pas par quatre chemins pour parler de sexe et de désir. Le casting, inconnu, joue bien et parvient à rendre attachant les personnages. Souvent drôle grâce à des répliques hilarantes et un jeu de massacre social aussi jubilatoire que cinglant, le film, dans sa troisième partie, est aussi triste et un peu amer. C'est peut-être dû au scénario qui tourne un peu en rond autour de ce couple mal assorti qui pourtant semblait bien s'amuser et disc

Complètement cramé de Gilles Legardinier / Plaisant /

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Depuis qu’il a perdu sa femme, Andrew Blake n’a plus le cœur à rien. Un ultime élan le pousse à quitter Londres pour la France. Ce voyage vers le souvenir des jours heureux ne va pas du tout se passer comme prévu… J’ai lu le livre il y a très longtemps, je ne m’en souviens pas bien. J’avais le souvenir d’une ambiance plus déjantée mais toute aussi pleine de bons sentiments, car ça c’est le style Legardinier. Le film évoque le deuil sans rien inventer sur le sujet mais non sans sincérité. Néanmoins, cette comédie s’avère plaisante avec son casting épatant et son humour british, plus amusant qu'hilarant. John Malkovich fait merveille avec son délicieux accent que ce soit avec Al Ginter avec lequel il forme un duo marrant, avec Emilie Dequenne en gouvernante fermée, Fanny Ardant en châtelaine mélancolique, la rafraîchissante Eugénie Anselin ou Philippe Bas en jardinier bourru. Et surtout le chat ! C’est amusant, frais, décalé, un brin suranné, sans conséquence.  6,5/10

Le garçon et le héron de Hayao Miyazaki /Très, très décevant /

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Après la disparition de sa mère dans un incendie, Mahito, 11 ans, quittee Tokyo pour vivre à la campagne dans le village où elle a grandi. Il s’installe avec son père dans un vieux manoir situé sur un immense domaine où il rencontre un héron cendré qui devient petit à petit son guide.  Que dire du dernier Miyazaki ? Sinon que je voulais l’aimer comme Le voyage de Chihiro, Le château ambulant, Mon voisin Totoro ou le relativement récent Le vent se lève. J’avais énormément d’attentes. Vraiment beaucoup. Or, force est de constater mon immense déception ? C’est long, ennuyeux, j’ai dû lutter contre le sommeil. Le scénario, confus, presque incompréhensible, part dans tous les sens et le héron n'a de guide que le nom. Ça n’a ni queue ni tête, ça réussit à dépasser Interstellar en matière d’ésotérisme temporel. Ce ne serait sans doute pas si dramatique si le design suivait mais il est loin d’être à la hauteur des chefs d’œuvre précités. Souvent simplistes, les dessins s’avèrent caricatura

Flo de Géraldine Danon / Énergisant et inspirant /

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Connue comme "la petite fiancée de l’Atlantique", Florence Arthaud fut surtout une grande navigatrice. Son palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990. La réalisatrice filme le portrait d’une femme amoureuse de la mer, farouchement libre, flamboyante, passionnée, forte, joyeuse, emmerdeuse, jusqu’au-boutiste. Féministe dans un monde de mecs machos au possible, Florence trace sa route pour mener à bien ses ambitions et ses rêves. Ses relations avec son père sont complexes et tendues, tendres et réconfortantes avec son frère aîné, skipper lui-aussi, fidèles avec ses amis, passionnelles et pleines de déconvenues avec les hommes. Le casting, impeccable, peut compter sur Stéphane Caillard, merveilleuse, incroyablement lumineuse et forte, Alexis Michalik qui parvient à rendre Kersauson attachant alors qu’il est dépeint comme un salaud, Pierre Deladonchamps, charismatique et émouvant. En revanche, je me s

Second tour d'Albert Dupontel / Réjouissant /

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Journaliste politique en disgrâce placée à la rubrique football, Mlle Pove est sollicitée pour suivre l’entre-deux tours de la campagne présidentielle. Le favori est Pierre-Henry Mercier, héritier d'une puissante famille française et novice en politique. Troublée par ce candidat qu'elle a connu moins lisse, Mlle Pove se lance dans une enquête aussi étonnante que jubilatoire.  À titre d’avant-propos, je signale qu’encore une fois, la bande-annonce en dévoile trop, si bien qu’on connaît une bonne partie des enjeux avant d’entrer dans la salle. Dupontel propose toujours des films avec un ton particulier, entre le comique et le tragique, plein d’absurde et de poésie. Son dernier n’échappe pas à la règle avec cette satire politique à la fois drôle et pertinente, quoique manichéenne. Rythmée, la réalisation fait naître un réel suspense et une atmosphère tendue qui tient jusqu’à la fin, malgré les facilités et des rebondissements rocambolesques, pour ne pas dire invraisemblables, et l