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Affichage des articles du septembre, 2021

Tout s'est bien passé de François Ozon // Plat et superficiel //

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Emmanuèle, romancière épanouie, se précipite à l’hôpital quand son père, André, fait un AVC. Fantasque mais diminué, il demande à sa fille de l’aider à en finir. Avec l’aide de sa sœur, Pascale, elle va devoir choisir : accepter la volonté de son père ou le convaincre de changer d’avis.  Je n'ai pas pu m'empêcher de relever que tous les personnages de cette famille ont des prénoms mixtes, je me suis interrogée sur la signification de ce fait mais je n'ai pas pu deviner. Et ça m'a occupée bien plus que le grave sujet du film, à savoir le suicide assisté en milieu familial trouble. Les sœurs semblent bien s'entendre mais la mère est quasi mutique et le père insupportable. D'habitude, Ozon parvient à créer une atmosphère prenante, réussie, indépendamment de la qualité du reste du film. Or, ici, il ne règne qu'une atmosphère transparente, vaguement grise, morne à pleurer. Enfin, on pleurerait peut-être si l'émotion nous atteignait mais ce n'est pas le c

Stillwater de Tom McCarthy // Interminable //

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Un foreur de pétrole débarque à Marseille du fin fond de l’Oklahoma, pour soutenir sa fille écrouée aux Baumettes pour un crime qu’elle nie avoir commis. Confronté au barrage de la langue, aux différences culturelles et à un système juridique complexe, Bill met un point d’honneur à innocenter sa fille.  Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne m'attendais pas à ça. Ce n'est ni un film judiciaire, ni un film d'enquête, ni un drame social ou familial, ni une romance, mais un peu de tout ça à la fois. À force de ne pas choisir un axe clair, le spectateur se perd un peu, d'autant que le récit ne brille pas par son rythme. Loin de là. On finit par s'ennuyer malgré le talent des acteurs et la tendresse de certaines scènes avec la petite Lilou Siauvaud. Ce qui pose problème, outre la caricature d'Américain moyen ambulante que constituent Matt Damon et son personnage de redneck taiseux à casquette, c'est la difficulté de s'attacher aux personnag

Respect de Liesl Tommy // Lisse //

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Le film suit l’ascension de la carrière d’Aretha Franklin, de ses débuts d’enfant de chœur dans l’église de son père à sa renommée internationale. Pour un premier film ce n'est pas mal mais ça ne suffit pas. La photographie laisse à désirer, les images sont parfois laides, avec du grain (et je ne parle pas de celles qui imitent les documentaires ou les reportages de l'époque). Jennifer Hudson campe à merveille la reine de la Soul, dès lors que celle-ci se rapproche de l'âge de l'actrice car sinon, celle-ci n'a plus du tout l'âge du rôle (dix-sept environ au début). Sa voix est extraordinaire et l'hommage à la chanteuse vaut peut-être à lui seul la séance. Forest Whitaker est excellent en figure tutélaire envahissante. En revanche, les autres personnages ont peu d'espace, si ce n'est peut-être l'autre pasteur dont l'accompagnement, plus tendre, plus doux, donne lieu à l'une des scènes les plus émouvantes du film. Si le film permet de redéc

Boîte noire de Yann Gozlan et Simon Moutaïrou // Haletant //

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Que s’est-il passé à bord du vol Dubaï-Paris avant son crash dans le massif alpin ? Technicien au BEA, Mathieu Vasseur est propulsé enquêteur en chef sur une catastrophe aérienne sans précédent. L’analyse minutieuse des boîtes noires le pousse à mener sa propre investigation.  La bande annonce prometteuse m'avait alléchée mais l'avis plus que mitigé d'une amie m'a refroidie. J'y suis donc allée sans certitude. Ce thriller paranoïaque, bien que partiellement prévisible, préserve une bonne part du suspense, malgré quelques longueurs malvenues. Il parvient à nous intéresser à un sujet assez obscur dont les enjeux sont pourtant gigantesques et fait monter peu à peu la tension bien que j'ai repéré quelques incohérences (ce pantouflage flagrant me paraît improbable). Je n'ai pas saisi tous les termes techniques mais ça n'a pas d'importance pour la compréhension globale. Pierre Niney campe brillamment un homme obsessionnel, semblant parfois proche d'un

Délicieux d'Eric Besnard // Décevant //

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A l’aube de la Révolution Française, Pierre Manceron, cuisinier audacieux mais orgueilleux, est limogé par le duc de Chamfort. La rencontre d’une femme étonnante, qui souhaite apprendre l’art culinaire à ses côtés, lui redonne confiance en lui et le pousse à s’émanciper de sa condition de domestique pour entreprendre sa propre révolution.  Je reste indécise quant à ce film. Je ne m'attendais pas à certains développements, inattendus mais manquant d'enjeu et de véracité. Cela peut être lié à un caractère représentatif proche de la nature morte dans certains choix : tout paraît trop arrangé. Le casting, talentueux, joue juste. Grégory Gadebois promène sa stature d'ours, tout en jouant à merveille l'amoureux. Isabelle Carré amène sa lumière et une interprétation toute de nuances. Benjamin Lavernhe campe un sale type, par ailleurs fin gourmet mais d'un orgueil de classe démesuré, dommage que le personnage soit caricatural ; il y avait plus et mieux à faire avec un tel i

Shang-Chi et la légende des dix anneaux de Destin Daniel Cretton // Spectaculaire //

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Shang-Chi, voiturier sans plan d'avenir, se retrouve poursuivi par les membres d'une mystérieuse organisation liée à sa famille qui détient les dix anneaux.  Le film démarre assez vite mais connaît un gros ventre mou avant le combat final. L'intrigue, assez classique pour un film d'exposition, s'avère prévisible, bien qu e plaisante. Je regrette que l'origine du pouvoir des anneaux et son contenu ne soient pas e xpliqués. Les effets spéciaux, notamment concernant les créatures, valent le coup et offrent un visuel soigné qui participe à la tension des combats, impeccablement chorégraphiés. Les pointes d'humour sont plus justement dosées que dans certains opus, ce qui évite de faire baisser la tension au plus mauvais moment et laisse la place à l'émotion. L'apport de la mythologie chinoise renouvelle celle de Marvel, lu donnant un petit coup de fouet.  Tony Leung Chiu-Wai constitue le gros atout charisme du casting, même si les autres protagonistes s&#

Free Guy de Shawn Levy // Ludique //

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Un employé de banque, découvrant un jour qu’il n’est en fait qu’un personnage d’arrière-plan dans un jeu vidéo, décide de devenir le héros de sa propre histoire, quitte à la réécrire.  Comme je ne m'attendais à rien de particulier, et surtout à rien de génial, je suis plutôt agréablement surprise. Si ce film ne révolutionne pas le genre, il a le mérite de distraire entre effets spéciaux de qualité (sauf le Dude), références à la pop culture et humour potache second degré sympathique bien qu'il ne vole pas haut. L'idée de départ est intéressante et assez bien développée même si certaines choses m'échappent. Ryan Reynolds joue à merveille les gentils garçons un peu débiles qui se révèlent plus profonds qu'on ne l'aurait imaginé. Jodie Comer est parfaite en gameuse badass. Le personnage du chef d'entreprise pseudo créateur de jeux vidéos s'avère trop caricatural et stupide. Dommage qu'il n'y ai que de médiocres enjeux, car l'action et les dial