Tout s'est bien passé de François Ozon // Plat et superficiel //
Emmanuèle, romancière épanouie, se
précipite à l’hôpital quand son père, André, fait un AVC. Fantasque mais diminué, il demande à sa fille de l’aider à en finir. Avec l’aide de sa sœur, Pascale, elle va devoir choisir : accepter la volonté de son père ou le convaincre de changer d’avis.
Je n'ai pas pu m'empêcher de relever que tous les personnages de cette famille ont des prénoms mixtes, je me suis interrogée sur la signification de ce fait mais je n'ai pas pu deviner. Et ça m'a occupée bien plus que le grave sujet du film, à savoir le suicide assisté en milieu familial trouble. Les sœurs semblent bien s'entendre mais la mère est quasi mutique et le père insupportable. D'habitude, Ozon parvient à créer une atmosphère prenante, réussie, indépendamment de la qualité du reste du film. Or, ici, il ne règne qu'une atmosphère transparente, vaguement grise, morne à pleurer. Enfin, on pleurerait peut-être si l'émotion nous atteignait mais ce n'est pas le cas. À force de vouloir éviter le pathos, il tombe dans le piège inverse de la trop grande distance. Quant aux scènes dites comiques, il y a en effet deux ou trois répliques qui nous tirent un sourire, c'est complètement insuffisant. Je n'ai jamais réussi à entrer dans le film, a fortiori parce que le scénario fait le choix d'en dire très peu sur l'histoire familiale, mis à part trois flashbacks squelettiques. Certes Sophie Marceau– qui forme un joli couple tendre avec Eric Caravaca– et André Dussolier, dont le personnage n'est qu'agaçant, jouent impeccablement mais il m'a semblé qu'Ozon n'a pas posé sa patte ni son point de vue dans cette réalisation plate et dépourvue de fluidité qui ne fait jamais qu'explorer la surface de son sujet.
3/10
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