Délicieux d'Eric Besnard // Décevant //
A l’aube de la Révolution Française, Pierre Manceron, cuisinier audacieux mais orgueilleux, est limogé par le duc de Chamfort. La rencontre d’une femme étonnante, qui souhaite apprendre l’art culinaire à ses côtés, lui redonne confiance en lui et le pousse à s’émanciper de sa condition de domestique pour entreprendre sa propre révolution.
Je reste indécise quant à ce film. Je ne m'attendais pas à certains développements, inattendus mais manquant d'enjeu et de véracité. Cela peut être lié à un caractère représentatif proche de la nature morte dans certains choix : tout paraît trop arrangé. Le casting, talentueux, joue juste. Grégory Gadebois promène sa stature d'ours, tout en jouant à merveille l'amoureux. Isabelle Carré amène sa lumière et une interprétation toute de nuances. Benjamin Lavernhe campe un sale type, par ailleurs fin gourmet mais d'un orgueil de classe démesuré, dommage que le personnage soit caricatural ; il y avait plus et mieux à faire avec un tel instrument. Quant à Guillaume de Tonquédec, il campe avec un plaisir évident l'intendant rigide. Je suis également satisfaite des scènes de cuisine et de dégustation, assez sensuelles, qui montrent bien le plaisir de manger. Soyons clairs, ce film donne faim ! Cependant, s'il fait sourire de temps à autre, il ne peut à prétendre au qualificatif de comédie. Il s'agit plutôt d'un film d'époque au caractère politique trop lourdement appuyé et lorgnant un peu trop vers ses prédécesseurs. La photographie est élégante, les paysages superbes mais même une bonne reconstitution ne peut ancrer le propos dans une réalité historique, bref, tout cela sonne gentiment faux, tant du point de vue des faits que de la condition des femmes et du peuple face à la noblesse.
5/10
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