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Affichage des articles du 2024

N'avoue jamais d'Ivan Calbérac / Cabotin /

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Après 50 ans de mariage, François Marsault, général à la retraite, découvre que sa femme, Annie, l’a trompé 40 ans plus tôt. Il décide d’aller casser la gueule de l’amant.  Cette comédie générationnelle est exactement ce que la bande annonce promet : marrante, un peu surannée, un peu fainéante. Il s’agit d’un vaudeville espiègle au scénario artificiellement étiré mais savoureux par son casting enjoué – Sabine Azéma, André Dussollier, Thierry Lhermitte, Joséphine de Meaux, Sébastien Chassagne – et ses dialogues pétillants. Il aborde pêle-mêle la fidélité, l’amour à plus de 60 ans, la rigidité des principes, l’espérance que les parents mettent dans leurs enfants, non sans sensibilité.   Plaisant mais tout à fait oubliable.  6/10 

Nous les Leroy de Florent Bernard / Marrant et sans conséquence /

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Sandrine Leroy annonce à son mari Christophe qu’elle veut divorcer. Leurs enfants ont bientôt l’âge de quitter la maison. Dans une opération de la dernière chance aussi audacieuse qu’invraisemblable, Christophe organise un week-end pour sauver son mariage : un voyage passant par les endroits clés de l’histoire de leur famille.  Je m’attendais à peu près à cette configuration : une comédie dramatique sur le couple et la famille. J’ai été positivement surprise par la place prise par les relations familiales, c’est-à-dire les relations entre le couple parental trop obnubilé par ses engueulades et les deux ados qui se voudraient blasés. C’est souvent très drôle et acide, dommage, parfois aussi un peu ridicule. Parfois, ça sonne très juste. Si l’introduction, bien pensée et bien fichue, retrace l’histoire de cette famille, on se doute de la fin ؘ– que je n’aime pas même si elle a le mérite d’un certain réalisme. Le film vaut aussi et surtout pour le jeu des acteurs : Charlotte Gainsbourg, d

Sidonie au Japon d'Élise Girard / Décalé et vaporeux /

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Sidonie se rend au Japon à l’occasion de la ressortie de son premier best-seller. Malgré le dévouement de son éditeur japonais avec qui elle découvre les traditions du pays, elle perd peu à peu ses repères, surtout lorsqu’elle se retrouve nez à nez avec son mari, disparu depuis plusieurs années…  C’est un film étrange, contemplatif, lent, parfois fantastique. La beauté des paysages japonais, parfois dans leur banalité, est mise en valeur par la cinéaste, malgré des lieux parfois étrangement vides. Il y est question de solitude, de deuil, de renouveau, et de choc des cultures. L’humour est présent par petites touches, des respirations dans le déroulement de ce film intimiste, un peu plat. La scène en photos, façon roman-photo s’avère laide et mal pensée. Les apparitions du mari défunt sont bien pensées mais l’effet esthétique n’est pas réussi. Le casting – Isabelle Huppert, figure glaciale et fragile dont la carapace se fissure peu à peu, Tsuyoshi Ihara, élégant, et August Diehl, amusan

Rosalie de Stéphanie Di Giusto / Esthétique mais lent /

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1870. Depuis sa naissance, le visage et le corps de Rosalie sont recouverts de poils. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel, un tenancier de café acculé par les dettes, l’épouse pour sa dot sans savoir son secret. Mais Rosalie veut être regardée comme une femme, malgré sa différence qu’elle ne veut plus cacher.  J’y suis allée sur le nom des acteurs et la beauté des images de la bande annonce. Les acteurs sont bons, de Nadia Tereszkiewicz, touchante et pleine de joie de vivre, à Benoît Magimel, aussi massif que fragile, en passant par Gustave Kervern, trouble, Benjamin Biolay, ambivalent ou Guillaume Gouix, explosif. Les images sont belles, la photographie soignée, la lumière travaillée. Le problème c’est que le film démarre vraiment au bout d’une heure. La tension latente ne suffit pas à maintenir l’intérêt pour cette histoire qui aurait pu captiver mais finit par ennuyer parce qu’elle tourne en rond et n’a rien d’autre à dire que « C’e

Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire d'Adam Wingard / Sans intérêt /

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Le tout-puissant Kong et le redoutable Godzilla unissent leurs forces contre une terrible menace encore secrète qui risque de les anéantir et qui met en danger la survie même de l’espèce humaine. Enfin pour en arriver là, une bonne heure s'est déjà écoulée, minimum.  Je ne me souviens pas du précédent. Bah, ce n’est pas bien grave. Ce qui frappe d’abord, c’est la mauvaise qualité de la VF (pas le choix) : le doublage est un carnage. C’est encore pire pour Dan Stevens dont je n’arrêtais pas de me demander ce que Matthew Crawley fichait au milieu de la jungle avec les cheveux longs et des répliques débiles (pourtant je l’ai vu dans d’autres films et ça lui allait bien). Le scénario n’a ni queue ni tête, les effets spéciaux atteignent un niveau correct, sans plus. C’est vaguement divertissant, quoiqu’un peu longuet. Cela dit, je n’ai pas pu m’empêcher d’estimer le nombre de morts et les dégâts matériels : un carnage, presque autant que la VF. D’habitude, ça ne me gêne pas particulière

Et plus si affinités d'Olivier Ducray, Wilfried Meance / Un grand déballage jouissif /

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Usé par vingt-cinq ans de vie commune, le couple de Xavier et Sophie semble à bout de souffle. Sophie a invité à dîner leurs voisins, Adèle et Alban, ce qui n’enchante pas Xavier. Il reproche à ce couple son manque de discrétion, surtout la nuit ! Au contact de ces voisins aux mœurs débridées, Xavier et Sophie vont devoir se confronter à leur réalité.  J’avoue y être allée avec certaines réticences : je craignais de tomber sur une comédie vulgaire ou lourdingue, sans saveur, bref j’ai des souvenirs de comédies prétendument légères qui tombaient particulièrement à plat. Dans ce huis-clos entre deux couples – l’un en bout de course, l’autre en pleine passion – le réalisateur décortique sa mécanique entre hypocrisie sociale, faux-semblants, délitement de la relation et de l’amour, sexe. Le quatuor d’acteurs s’en donne à cœur joie. Pablo Pauly, goguenard et visiblement prêt à dévorer Isabelle Carré, sort particulièrement son épingle du jeu ; cette dernière est pleine de charme ; Bernard Ca

L'empire du vampire de Jay Kristoff / Génial /

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J’ai acheté ce livre à la gare le mois dernier. Vu l’épaisseur du volume (960 pages quand même), j’ai attendu d’être rentrée pour le débuter.  Vingt-sept longues années se sont écoulées depuis la mort du jour. Pendant près de trois décennies, les vampires ont fait la guerre à l'humanité, construisant peu à peu leur empire éternel. Maintenant, seules quelques étincelles de lumière subsistent dans une mer de ténèbres. Gabriel de León est un saint d'argent : un membre d'une confrérie œuvrant à la défense du royaume et de l'Église contre les créatures de la nuit. Mais même l'Ordre d'Argent n'a pas pu endiguer la marée une fois que la lumière du jour a manqué, et Gabriel est seul maintenant.  Jay Kristoff (1973 - ) est un écrivain australien de science-fiction et de fantasy. Titulaire d'une licence d'art, il a travaillé onze ans dans le secteur de la publicité créative à la télévision. "Stormdancer", son premier roman, est paru en 2012. C'es

Le jeu de la reine de Karim Aïnouz / Intéressant/

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Catherine Parr est la sixième femme du roi Henri VIII, dont les précédentes épouses ont été soit répudiées, soit décapitées (une seule étant décédée suite à une maladie). Avec l’aide de ses dames de compagnie, elle tente de déjouer les pièges que lui tendent l’évêque, la cour et le roi… Au vu de la faiblesse de la programmation cinématographique de ce début d’année, j’avais des attentes sur ce film qui a fait pas mal de promo depuis quinze jours. Sans être vraiment déçue, le film n’est pas à la hauteur de mes espoirs. Autant le jeu de Jude Law vaut le détour, par son implication physique et le travail fait sur l’ogre tyrannique qu’était Henri VIII, autant le jeu d’Alicia Vikander est bon mais elle manque trop de charisme pour convaincre. Le reste du casting comporte nombre de têtes connues (Eddie Marsan, Sam Riley), souvent cachées derrière d’énormes barbes, ce qui n’enlève rien à la qualité de leur jeu. La reconstitution de l’Angleterre tudorienne est bien réalisée, bien qu’elle soit

Scandaleusement vôtre de Thé Sharrock / Plaisant mais pas aussi fantaisiste qu’attendu /

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Littlehampton, 1920. Lorsque Edith Swan commence à recevoir des lettres anonymes truffées d'injures, Rose Gooding, sa voisine irlandaise au langage fleuri, est rapidement accusée. L'officier de police Gladys Moss mène sa propre enquête... Je m’attendais à une comédie légère et enlevée sur l’émancipation féminine sur fond de propos fleuris. Certes les propos sont fleuris, imagés et pour le moins inventifs, néanmoins, il s’agit plus d’une comédie dramatique sociale que d’une comédie pure. Les protagonistes sont attachantes entre la vieille fille frustrée maltraitée par un père tyrannique, une mère célibataire fêtarde et joyeuse et une policière consternée par la médiocrité des ses collègues masculins. Olivia Coleman, Jessie Buckley et Anjana Vasan constituent un trio truculent, efficacement secondé, notamment par Timothy Spall, infect, Eileen Atkins et Gemma Jones. Comme il s’agit d’une histoire vraie, ce qui rend les faits encore plus dingues, je ne comprends pas pourquoi l’orig

Palmarès des Oscars 2024

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La 96e cérémonie des Oscars, présentée par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS), récompense les meilleurs films de l'année 2023 et s’est déroulée au théâtre Dolby à Hollywood de Los Angeles en Californie le 10 mars 2024.   Le palmarès est quasi identique aux Golden globes. Sans commentaire.  Meilleur film Oppenheimer – Emma Thomas, Charles Roven, Christopher Nolan Anatomie d'une chute – Marie-Ange Luciani et David Thion Barbie – David Heyman, Margot Robbie, Tom Ackerley et Robbie Brenner Fiction à l'américaine (American Fiction) – Ben LeClair, Nikos Karamigios, Cord Jefferson et Jermaine Johnson Winter Break (The Holdovers) – Mark Johnson – Ben LeClair, Nikos Karamigios, Cord Jefferson et Jermaine Johnson Killers of the Flower Moon – Dan Friedkin, Bradley Thomas, Martin Scorsese et Daniel Lupi Maestro – Bradley Cooper, Steven Spielberg, Fred Berner, Amy Derning et Kristie Macosko Krieger Past Lives – Nos vies d'avant (Past Lives) – David Hinojosa, C

Billy Summers de Stephen King / Un page turner /

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J’ai découvert ce livre à la gare, comme souvent. J’étais passée à côté au moment de sa sortie. Je l’ai commencé chez ma mère et fini en rentrant chez moi. Billy Summers, un ancien tireur d'élite de la marine américaine ayant participé à la guerre d'Irak, gagne sa vie comme tueur à gages, n'acceptant de tuer que des personnes qu'il estime mauvaises. Alors qu'il pense à se retirer, Nick Majarian, un gangster pour qui Billy a déjà travaillé à plusieurs reprises, lui propose un assassinat difficile à refuser... Stephen Edwin King (1947 - ) a publié son premier roman en 1974 et est rapidement devenu célèbre pour ses contributions dans le domaine de l'horreur mais a également écrit des livres relevant d'autres genres comme le fantastique, la fantasy, la science-fiction et le roman policier. Tout au long de sa carrière, il a écrit et publié plus de cinquante romans, dont sept sous le pseudonyme de Richard Bachman, et environ deux cents nouvelles, dont plus de la

10 ans déjà !

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Voilà, dix ans de blog. Dix ans de critiques cinématographiques et parfois littéraires. Même si j'avoue avoir ralenti sur ces dernières, faute de temps.  J'ai raté la millième critique. Je ne peux pas ignorer la décade et ses plus de 1200 articles. Presque 1300 à ce jour.   Pour fêter ça, offrons-nous un petit retour en arrière sur les pires flops et les meilleurs tops entre début 2014 et fin 2023. Oui, cette phrase est pétrie de pléonasmes, je sais.  Mais je fais ce que je veux, c'est moi l'auteur. Je m'aperçois qu'autant mes flops sont étayés, autant mes tops relèvent plus du sentimental. Pour une raison ou une autre, je me suis attaché à ces films qui m'ont embarquée dans leur univers. Même si objectivement, ce ne sont peut-être pas les meilleurs films du monde.   Mes 5 plus gros flops entre janvier 2014 et janvier 2024 Les 5 pires notes que j'ai données pendant cette décennie. Ouch ! J'ai vu de ces trucs !    Rendez-vous chez les Malawas

Boléro d'Anne Fontaine / Frustrant /

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En 1928, la danseuse Ida Rubinstein commande à Maurice Ravel la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie - les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert…  La musique classique ne me déplaît pas mais je n'y connais pas grand chose. Alors oui, bien sûr, le Boléro, ça je connais. Je trouve le morceau aussi hypnotique qu'agaçant jusqu'au point d'orgue assez grandiose de la fin. Le film est pour ainsi dire construit de la même façon, on regarde Ravel ne pas composer puis enfin l'illumination, mais la fièvre de l'œuvre. Ce biopic à la réalisation soignée rencontre deux problèmes. D'une part, il manque de musique et de musicalité. D'autre part, il n'apprend finalement pas grand chose sur le compositeur (ce qui arrange notre ami Wikipedia qui va voir le nombre de clics sur la page concernée exploser). Fontaine ne

Madame de Sévigné d'Isabelle Brocard / Louable mais décevant /

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La marquise de Sévigné veut faire de sa fille une femme brillante et indépendante, à son image. Mais plus elle tente d’avoir une emprise sur le destin de la jeune femme, plus celle-ci se rebelle. Je connais mal le personnage en question, j'ai découvert une lettrée mondaine amatrice de bons mots portant à sa fille un amour démesuré et malsain. Leurs relations étroites, faites d'amour absolu et jaloux, de manque, de bouderies, évoluent dans le temps jusqu'au bord de la folie à deux. Karin Viard et Ana Girardot campent avec beaucoup de talent ce duo fusionnel. Cependant, les seconds rôles s'avèrent délaissés, sous-développés, ils existent à peine, uniquement pour servir l'unique et mince intrigue du scénario. Ni la mari, ni la meilleure amie, ni le frère n'ont de véritable rôle, c'est dommage, les comédiens sont bons. Le déroulement s'alanguit trop souvent si bien que l'ennui nous guettez, la somnolence aussi. Au final, malgré de beaux costumes, de jo