L'empire du vampire de Jay Kristoff / Génial /

J’ai acheté ce livre à la gare le mois dernier. Vu l’épaisseur du volume (960 pages quand même), j’ai attendu d’être rentrée pour le débuter. 

Vingt-sept longues années se sont écoulées depuis la mort du jour. Pendant près de trois décennies, les vampires ont fait la guerre à l'humanité, construisant peu à peu leur empire éternel. Maintenant, seules quelques étincelles de lumière subsistent dans une mer de ténèbres. Gabriel de León est un saint d'argent : un membre d'une confrérie œuvrant à la défense du royaume et de l'Église contre les créatures de la nuit. Mais même l'Ordre d'Argent n'a pas pu endiguer la marée une fois que la lumière du jour a manqué, et Gabriel est seul maintenant. 
Jay Kristoff (1973 - ) est un écrivain australien de science-fiction et de fantasy. Titulaire d'une licence d'art, il a travaillé onze ans dans le secteur de la publicité créative à la télévision. "Stormdancer", son premier roman, est paru en 2012. C'est le premier tome de la trilogie "La Guerre du lotus", considérée comme alliant la fantasy et le steampunk dans un univers japonais. La préquelle, "The Last Stormdancer", a obtenu le prix Aurealis 2013, nouvelle de fantasy. Auteur à succès figurant dans la liste des best-sellers du New York Times et de USA Today pour les sagas "Illuminae" (écrite en collaboration avec Amie Kaufman) et "Nevernight", il est lauréat de nombreux Prix Aurealis, un prix littéraire décerné chaque année aux meilleurs récits australiens dans les domaines de la science-fiction, de la fantasy et de l'horreur. Jay Kristoff vit à Melbourne avec sa femme. 

Je ne savais pas à quoi m’attendre, si bien que j’ai été un peu désarçonnée par les premières pages car le livre se déroule sous forme de récit dialogué, puis très vite, j’ai été prise par le celui-ci. Et il m’a un peu compliqué la vie parce qu’à chaque fois que je me disais juste un chapitre, j’en lisais cinq, minimum. Les dialogues sont bien écrits, ciselés, chargés d’humour noir et d’ironie. La construction à double niveau temporel s’avère très intelligente car elle permet de renforcer le suspense sans jamais perdre le lecteur. Les péripéties s’enchaînent avec intelligence, même si elles ont parfois un arrière-goût de déjà-vu et peuvent paraître un peu répétitives (ce dont on s’aperçoit a posteriori mais qu’on ne voit pas au moment de la lecture). J’ai apprécié l’univers sombre, adulte, créé avec sa religion dérivée du catholicisme que l’auteur ne se prive pas de critiquer, ses vampires aussi sublimes que monstrueux et terrifiants, et surtout les personnages, notamment notre anti-héros, Gabriel de Leon. Ce dernier n’a rien d’un preux chevalier, il a un lourd passé, de nombreux traumatismes et l’instinct de survie chevillé au corps, si bien qu’il est aussi attachant qu’agaçant. L’auteur en délivre une image multidimensionnelle, entre vrai courage et névroses, intelligence et choix stupides, foi et doute. Il fait de même pour les personnages secondaires, qu’il n’hésite pas à sacrifier. Le récit se déroulant sur une quinzaine d’années, les personnages évoluent, mais toujours de manière cohérente. La part de la religion est importante tant du point de vue de la foi pure que de l’organisation de la religion – Église, Inquisition et Ordre des Saints d’Argent. La lecture, ultrafluide, est un plaisir car l’écriture est sobre et l’ensemble homogène. L’auteur n’en fait pas des tonnes, il donne ce qu’il faut pour suggérer un visuel et laisser notre imagination faire le reste, et même parfois laisser poindre l’émotion. Ajoutons que le livre est un bel objet contenant de jolies illustrations. 

9/10

 

Commentaires

  1. Mème si jen'ai pas les mêmes opinions que vous . Cela reste un plaisir de vous lire. Yann

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