Boléro d'Anne Fontaine / Frustrant /

En 1928, la danseuse Ida Rubinstein commande à Maurice Ravel la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie - les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert… 
La musique classique ne me déplaît pas mais je n'y connais pas grand chose. Alors oui, bien sûr, le Boléro, ça je connais. Je trouve le morceau aussi hypnotique qu'agaçant jusqu'au point d'orgue assez grandiose de la fin. Le film est pour ainsi dire construit de la même façon, on regarde Ravel ne pas composer puis enfin l'illumination, mais la fièvre de l'œuvre. Ce biopic à la réalisation soignée rencontre deux problèmes. D'une part, il manque de musique et de musicalité. D'autre part, il n'apprend finalement pas grand chose sur le compositeur (ce qui arrange notre ami Wikipedia qui va voir le nombre de clics sur la page concernée exploser). Fontaine ne parle pas du tout de ses collections et très peu de sa vie sociale pourtant très riche. C'est dommage, d'autant qu'on frise l'ennui. Raphaël Personnaz, mystérieux, opaque, est excellent, il parvient à rendre ce personnage attachant, ce qui n'était pas gagné au vu de son caractère pour le moins exigeant. Doria Tillier illumine tout de son sourire, même si la relation entre Sert et Ravel relève plus de la supposition qu'autre chose. Jeanne Balibar, Emmanuelle Devos et Vincent Perez complètent joliment le casting. La version dansée par Balibar n'est plus guère au goût du jour, en revanche, la micro prestation de François Alu ravit. En sortant, on a le boléro en tête pour le reste de la journée.

6/10

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