Mes 14 flops 2021

 Avec retard. Oups! 

L'étreinte de Ludovic Bergery // Gris et décevant //

22 mai 2021

Margaux a perdu son mari et commence une nouvelle vie. Elle s’installe chez sa sœur et s’inscrit à l’université pour reprendre des études de littérature. Mais rapidement, elle ressent le besoin d’autres émotions. Elle part en quête d’amour, au risque de s’y perdre...

Le synopsis et l'affiche m'inspiraient moyennement mais c'était ça ou Tom et Jerry. Je ne sais pas si Margaux s'est perdue dans cette histoire mais moi, oui, clairement. Souvent filmé caméra à l'épaule, l'image tremble, les couleurs sont moches, la photographie est triste. Cela paraît être un parti pris du réalisateur qui cache Emmanuelle Béart sous de gros pulls trois fois trop grands pour elle et un manteau oversize. De plus, son maquillage l'enlaidit. Il n'y a rien à reprocher à son jeu mais comme il ne se passe pas grand-chose et que le pas grand-chose en question n'est jamais expliqué, elle ne peut jamais nous toucher. À moins qu'il n'y ait rien de plus qu'une femme qui reconstruit sa sexualité aux travers d'expériences désolantes ou dangereuses (qu'est-ce c'est que cette aberrante histoire de Russes ?). Aucune sensualité dans les scènes de sexe, dont l'une est un peu trop crue à mon goût. Bergery ne croit pas au pouvoir de la suggestion visiblement. Vincent Dedienne sert surtout à poser les questions qui dérangent, et de taxi. Son personnage aurait pu être attachant si sa relation avec Margaux avait été approfondie. Le reste du casting n'a rien à jouer car les personnages secondaires, inexistants, n'ont aucune épaisseur. Aucune émotion ne se dégage, sinon peut-être des brèves scènes avec Tibo Vandenborre dont le jeu intrigue. Le scénario, aussi erratique que son héroïne, se veut comblé par des scènes sans dialogues inutiles, toujours aussi laides.

3/10


The father de Florian Zeller // Redondant et pauvre //

29 mai 2021

The father raconte la trajectoire intérieure d’un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses.

J'ai du mal à comprendre le battage fait autour de ce film. Il montre la déchéance d'un homme atteint d'Alzheimer. Il perd la tête, oublie des choses, en perd d'autres – sa montre – confond les gens, ne les reconnaît plus, mélange ses souvenirs. Tout le film se déroule pour ainsi dire dans sa tête, et du coup on n'y comprend rien. Ce n'est peut-être pas grave vu qu'il ne se passe rien. Et le moindre événement est répété à l'envi. Les acteurs jouent très bien, l'interprétation est impeccable de bout en bout, que ce soit Anthony Hopkins, Olivia Coleman, Olivia Williams, Mark Gatiss, Rufus Sewell ou Imogen Poots. Cela ne suffit pas cependant à pallier l'absence d'histoire. Le problème tient dans le fait que le concept de départ n'est pas complètement tenu : soit on adopte le point de vue d'Anthony, auquel cas il est de toutes les scènes et on ne sait et ressent que ce que lui sait et ressent, soit on adopte un point de vue extérieur et on peut dépasser ce cadre. Or le réalisateur se place du point de vue d'Anthony et de celui d'Anne, sans nous donner le moyen de savoir quand nous sommes dans la réalité puisque les scènes où Anne est seule ou avec son mari, recèlent aussi des propos qui sont ensuite contredits. Je m'attendais à un film psychologique, presque un thriller, qui fait hésiter le spectateur entre folie d'un personnage et manipulation malhonnête, mais il n'en est rien. J'espérais aussi une analyse d'une relation père-fille mais elle est à peine esquissée. Une scène m'a glacée par sa violence, une autre m'a un peu émue, de par l'aveu de la fragilité du personnage.

Un naufrage qui m'a fait piquer du nez.

3/10


Chacun chez soi de Michèle Laroque // Paresseux //

5 juin 2021

Depuis que Yann a vendu sa boîte, il s'est pris de passion pour les bonsaïs. Une passion dévorante qui prend beaucoup de place aux yeux de Catherine, sa femme, qui se sent délaissée. La situation ne va pas s'arranger lorsque leur fille Anna, et son copain Thomas, viennent s'installer chez eux suite à une galère d'appartement. La cohabitation s'avère plus que difficile pour les deux couples que tout oppose...

Je suis déçue. Je ne m'attendais pas à un chef d'œuvre, mais au moins à rire. Or, Chacun chez soi est une comédie ratée qui fait à peine sourire de temps à autre, je dirais même de loin en loin. Tout semble déjà-vu, des personnages déjà interprétés précédemment par ces acteurs aux situations dignes d'un téléfilm, sans parler de l'absence d'épaisseur des seconds rôles (l'autre sœur et son copain, le directeur de thèse, les amis). Je ne comprends pas où le film veut en venir. Le sujet le plus intéressant – le couple et l'individu face à l'arrêt de l'activité professionnelle – est délaissé au profit d'une guéguerre sans intérêt qu'une mise au point des parents sur les règles de bonne entente aurait réglé. Il y avait une vraie comédie à faire à partir du postulat de départ. Si on peut pardonner une certaine paresse intellectuelle à un film hilarant, là la consternation domine. Consternation qui tend à la sidération : j'ai résisté à l'envie d'écourter la séance faute d'intérêt pour l'histoire dont le déroulement balisé n'offrait que peu de points d'accroche, j'ignore pourquoi je suis restée. Peut-être pour la sympathique que m'inspirent Michèle Laroque et Stéphane De Groodt.

3/10


France de Bruno Dumont // Surfait //

26 août 2021

« France » est à la fois le portrait d’une femme, journaliste à la télévision, d’un pays, le nôtre, et d’un système, celui des médias.

Rien que le synopsis aurait dû m'alerter. Bien trop grandiloquent pour être sincère. Léa Seydoux, surfardée de blanc mais très bien habillée, campe donc une journaliste de télévision cynique qui par ailleurs ne cesse de geindre sur sa vie. L'un et l'autre semblent antinomiques. Une garce complète aurait peut-être moins agacé que cette chouineuse qui pleure pour un oui pour un non face caméra tout en mettant en scène ses reportages "choc" et "vérité". Elle est accompagnée par un Benjamin Biolay qui fait de son mieux mais n'y croit pas trop et Emanuele Arioli qui fait ce qu'il peut avec des dialogues indigents. Blanche Gardin, plus encore que les autres, semble réciter son texte, tout en bafouillant. Le film s'écoule lentement, entre voyeurisme malvenu et manipulation des antennes. Il alerte sur la qualité du journalisme, cependant sans séduire ni amuser. Parfois, on rit jaune devant ces scènes qui sonnent faux. Quelques belles images enneigées mises en balance par des images sur fond vert atroces sensées démontrer le caractère factice des médias. Interminable.

3/10


Stillwater de Tom McCarthy // Interminable //

25 septembre 2021

Un foreur de pétrole débarque à Marseille du fin fond de l’Oklahoma, pour soutenir sa fille écrouée aux Baumettes pour un crime qu’elle nie avoir commis. Confronté au barrage de la langue, aux différences culturelles et à un système juridique complexe, Bill met un point d’honneur à innocenter sa fille.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne m'attendais pas à ça. Ce n'est ni un film judiciaire, ni un film d'enquête, ni un drame social ou familial, ni une romance, mais un peu de tout ça à la fois. À force de ne pas choisir un axe clair, le spectateur se perd un peu, d'autant que le récit ne brille pas par son rythme. Loin de là. On finit par s'ennuyer malgré le talent des acteurs et la tendresse de certaines scènes avec la petite Lilou Siauvaud. Ce qui pose problème, outre la caricature d'Américain moyen ambulante que constituent Matt Damon et son personnage de redneck taiseux à casquette, c'est la difficulté de s'attacher aux personnages et à la question de l'innocence ou de la culpabilité d'Allison. Et pourtant, il y a de bonnes choses : une certaine analyse des relations père-fille, une histoire de rédemption qui n'en fait pas trop, une jolie complicité entre Camille Cottin et Matt Damon, une vision pas trop à l'Ouest de la cité phocéenne. Cependant, cela ne suffit pas à compenser la longueur de la séance.

3/10


Tout s'est bien passé de François Ozon // Plat et superficiel //

25 septembre 2021

Emmanuèle, romancière épanouie, se précipite à l’hôpital quand son père, André, fait un AVC. Fantasque mais diminué, il demande à sa fille de l’aider à en finir. Avec l’aide de sa sœur, Pascale, elle va devoir choisir : accepter la volonté de son père ou le convaincre de changer d’avis.

Je n'ai pas pu m'empêcher de relever que tous les personnages de cette famille ont des prénoms mixtes, je me suis interrogée sur la signification de ce fait mais je n'ai pas pu deviner. Et ça m'a occupée bien plus que le grave sujet du film, à savoir le suicide assisté en milieu familial trouble. Les sœurs semblent bien s'entendre mais la mère est quasi mutique et le père D'habitude, Ozon parvient à créer une atmosphère prenante, réussie, indépendamment de la qualité du reste du film. Or, ici, il ne règne qu'une atmosphère transparente, vaguement grise, morne à pleurer. Enfin, on pleurerait peut-être si l'émotion nous atteignait mais ce n'est pas le cas. À force de vouloir éviter le pathos, il tombe dans le piège inverse de la trop grande distance. Quant aux scènes dites comiques, il y a en effet deux ou trois répliques qui nous tirent un sourire, c'est complètement insuffisant. Je n'ai jamais réussi à entrer dans le film, a fortiori parce que le scénario fait le choix d'en dire très peu sur l'histoire familiale, mis à part trois flashbacks squelettiques. Certes Sophie Marceau– qui forme un jolie couple tendre avec Eric Caravaca– et André Dussolier, dont le personnage n'est qu'agaçant, jouent impeccablement mais il m'a semblé qu'Ozon n'a pas posé sa patte ni son point de vue dans cette réalisation plate et dépourvue de fluidité qui ne fait jamais qu'explorer la surface de son sujet.

3/10


La famille Addams 2 : une virée en enfer de Dan Hernandez, Benji Samit // D'une vacuité certaine //

13 octobre 2021

Morticia et Gomez, perdus face à leurs enfants qui ont bien grandi, décident d’embarquer Mercredi, Pugsley, Oncle Fétide et toute la bande dans leur camping-car hanté et de prendre la route pour les dernières tristes vacances en famille.

J'avais bien aimé le premier opus que j'avais trouvé attachant. Ici, dès le début, j'ai senti que ce deuxième film ne serait pas aussi satisfaisant. Les Addams font le tour de l'Amérique parce que Mercredi fait sa crise d'adolescence. J'ai dû rater des destinations parce que je me suis endormie, c'est dire si le scénario m'a intéressée et le rythme séduite. Pas d'intrigue, pas de morale, pas d'épaisseur, une B.O insipide. Ce n'est pas vraiment drôle à quelque exceptions près (la blague sur Billie Eilish), le design manque d'élégance, l'animation de détails. Où est passé l'humour macabre ? Le gothique assumé ? L'irrévérence morbide ? Pourquoi édulcorer cette franchise ? Hôtel Transylvanie était là pour ça, non ?

3/10


Lui de Guillaume Canet // Complaisant //

29 octobre 2021

Un compositeur en mal d’inspiration, qui vient de quitter femme et enfants, pense trouver refuge dans une vieille maison à flanc de falaise, sur une île bretonne déserte. Dans ce lieu étrange et isolé, il ne va trouver qu’un piano désaccordé et des visiteurs bien décidés à ne pas le laisser en paix.

Je m'attendais à une comédie dramatique enlevée sur les déboires d'un compositeur qui essaie de s'isoler. On se retrouve dans la psychothérapie d'un personnage détestable qui imagine la réaction de ses proches, les fait parler, se réconcilie avec la version imaginée de ses proches, se cherche lui-même, s'invente des maux. Je ne reproche rien aux acteurs qui font de leur mieux, notamment Guillaume Canet, Virginie Efira et Laetitia Casta. Néanmoins, je n'ai aucune envie d'assister au nouveau délire égotiste de Canet, même s'il est emballé dans une photographie superbe magnifiée par les paysages bretons. Le problème vient du propos empli de clichés sur le couple (forcément en crise et au bord de la rupture), l'infidélité (forcément vulgaire), la jalousie (forcément il imagine sa femme au lit avec son meilleur ami), les artistes (forcément torturés), les parents (la mère forcément hystérique, le père forcément je m'en foutiste), les insulaires (forcément à moitié cinglés ou des idiots congénitaux). L'artificialité des propos et la piètre qualité des dialogues, quelques saillies drolatiques mises à part, ne permettent pas de s'extirper de l'égotrip soporifique de l'auteur sans auto-dérision.

3/10


Amants de Nicole Garcia // Très décevant //

22 novembre 2021

Lisa et Simon s’aiment passionnément depuis leur adolescence et mènent une vie urbaine et nocturne. A la suite d’une soirée qui tourne mal, Simon décide de fuir. Lisa attend des nouvelles qui ne viendront jamais. Des années plus tard, dans l’Océan Indien, elle est mariée à Léo quand leurs destins se croisent à nouveau…

Quelle déception ! J'attendais beaucoup de ce film. Dès le premier plan, étiré à l'extrême pour sursignifier la fusion totale entre Lisa et Simon, j'ai compris que le caractère appuyé du propos et un rien esthétisant risquait de me déplaire. Surtout avec une B.O aigrelette et répétitive. Gagné. J'ai trouvé un certain nombre de plans, certes brefs, complètement inutiles et sans intérêt. Le couple, loin d'être attachant, ne s'intéresse qu'à lui-même, ne parle que de lui-même. Lisa est une femme-enfant qui ne répond pas quand on lui parle et dont la voix m'a agacée. De surcroît la maigreur de l'actrice dans les scènes d'intimité n'invite pas vraiment à la sensualité. Simon est un type qui aime plus que tout avoir la vie facile, quitte à prendre des décisions ubuesques, et pas par amour. Leo est moins insupportable parce qu'il aime sincèrement, même mal. En revanche, les acteurs sont parfaits, de Pierre Niney à Benoît Magimel, en passant par Stacy Martin et Roxane Duran. En revanche, je trouve pas autant d'alchimie entre Niney et Martin qu'il le faudrait. Je dois reconnaître l'existence de quelques scènes réussies – dont l'enlacement du début, une fois qu'on s'est enfin rapproché – ainsi que de beaux paysages (plage et neige, il y en a pour tous les goûts) et une certaine cohérence dans le comportement des personnages – ils font n'importe quoi – et le scénario. Qualifier ce film de thriller me paraît abusif, il s'agit plutôt d'un drame doté de deux scènes de suspense et de longs entre-deux sans émotion ni dialogue digne de ce nom.

3/10


Nomadland de Chloé Zhao // Un trop long documentaire //

12 juin 2021

Après l’effondrement économique de la cité ouvrière du Nevada où elle vivait, Fern décide de prendre la route à bord de son van aménagé et d’adopter une vie de nomade des temps modernes, en rupture avec les standards de la société actuelle.

La bande annonce m'emballait moyennement. Cependant, cette avalanche de prix devait bien avoir une raison, aussi me suis-je risquée à aller contre mon intuition. Quelle mauvaise idée ! Car si cette brassée de prix a une raison, je ne la connais pas et ne parviens pas à l'identifier.

Pour commencer, ce n'est pas un film car il y n'y a pas de véritable histoire. Les scénarios construits seraient-ils devenus ringards ? Serait-il trop demandé qu'avoir une intrigue plutôt qu'une succession de scènes sans fil rouge ? Le propos tient plus du documentaire visuellement assez moche (la photographie n'est pas extra et les paysages sont tellement mornes et tristes) et sans la voix off pour donner les explications. En effet, Fern, incarnée par la formidable mais très froide Frances McDormand, est une taiseuse qui vogue de lieu en lieu, sans but, sans véritable attache, sans conséquence, au gré des boulots saisonniers, amoureuse des paysages désertiques auxquels je ne suis pas du tout sensible. On ne sait pas toujours où elle est, ni comment elle y est arrivée, ni pourquoi et d'ailleurs ce n'est pas grave, elle s'en va déjà. Ce film long comme un jour sans pain, doté d'une B.O redondante et dont j'attendais la fin avec impatience, ne déclenche jamais l'émotion, sinon une bonne déprime. Cette peinture d'une certaine Amérique méritait un film moins neurasthénique.

2/10


Annette de Leos Carax // Emphatique et glauque //

9 juillet 2021

Henry est un comédien de stand-up provocateur, Ann, une cantatrice de renommée internationale. Ensemble, sous le feu des projecteurs, ils forment un couple épanoui et glamour. La naissance de leur premier enfant, Annette, une fillette mystérieuse au destin exceptionnel, va bouleverser leur vie.

On m'avait prévenue, j'ai voulu tenter ma chance. Mal m'en a pris ! Je crois que je n'ai presque rien aimé dans ce film, de la première à la dernière image. La réalisation choisit des partis pris étranges, avec des symboles évidents ou cryptiques. Il faudrait le rappeler aux professionnels du cinéma, pour faire un film musical, il faut de bonnes chansons, des chansons marquantes, au moins deux ou trois. Las ! Ici à peine des ritournelles répétitives ânonnées par des acteurs un peu perdus dans des scènes d'un ridicule achevé. Pourtant, Adam Driver, Marion Cotillard et Simon Hellberg font de leur mieux et ce n'est pas peu dire en ce qui concerne les deux premiers. Lui laisse planer sa présence menaçante et elle son charme magnétique. Ils ne peuvent à eux-seuls empêcher le naufrage total de cette production ahurissante d'étrangeté glauque car on peine à s'attacher à ses personnages sans passé. Que dire des effets spéciaux d'une laideur renversante ? Et je pense que c'est volontaire en plus. Parfois, j'admets la beauté de certaines images, comme des îlots au milieu du reste. J'ai lu que ce film parlait de l'enfance ; à la marge, c'est vrai. Ce dont il parle surtout c'est d'un couple fusionnel qui s'effondre sous les traumas inconnus de l'homme qui porte en lui une rage sourde qui transparaît dans ses spectacles agressifs, pas drôles et surtout très embarrassants. Ajoutons à ce réquisitoire une longueur sans fin, ou plutôt si, paradoxalement dotée d'une fin brutale dont on ne peut justifier la maturité des propos sortis de la bouche d'une enfant de cinq ans. L'alchimie ne prend jamais, contrairement au malaise. En sortant, j'ai réalisé que, conformément à l'injonction de l'ouverture, j'étais en apnée pendant la projection, alors je suppose que Carax a en partie atteint son but.

2/10


C'est quoi ce papy ? de Gabriel Julien-Laferrière // Affligeant //

17 août 2021

Aurore, la plus déjantée des mamies, fait une chute et perd la mémoire. Elle ne parle que d’un mystérieux Gégé… Ses sept petits enfants décident de la faire évader de sa maison de repos. Ils partent à travers la France à la recherche de celui qu’ils croient être leur Papy.

J'ai cédé aux instances de ma mère et je l'ai accompagnée. La séance s'est avérée assez pénible. J'avoue avoir souri trois ou quatre fois. Tout ce salmigondis invraisemblable m'a laissée de marbre. Chantal Ladesou ne joue rien d'autre qu'elle-même, Patrick Chesnais fait le minimum en vieux bougon, les gamins ne sont pas mal mais impossible de savoir qui a des parents en commun là-dedans et chacun défend sa petite cause en essayant de crier plus fort que le voisin. Caricatural, sans queue ni tête, le scénario est animé par une sincère bonne humeur qui ne prend pas malgré la beauté des paysages.

2/10


Les fantasmes de Stéphane et David Foenkinos // Raté et gênant //

31 août 2021

Face à leurs fantasmes, six couples tentent d’explorer les faces cachées de leur vie intime. Du jeu de rôle à l’abstinence, en passant par l’exhibition, six questionnements sur le désir et l’accès au plaisir.

J'avais imaginé un film choral sensuel, fantaisiste et drôle sur le désir. Pour la peine, c'est moi qui ai fantasmé le film. Je me suis trouvé face à un film à sketchs lourdingue, amusant si on aime rire jaune, assez cru, parfois glauque. Que dire du jeu d'acteurs ? Inégal. Bouquet, Bellucci – très bien habillées, Viard Lebghil et Rouve s'en sortent mais Salette et Bedos sombrent dans un décalage inapproprié. Quant au désir, il en est moins question que de l'égoïsme dans les rapports amoureux et sexuels, ainsi que d'une forme de cruauté dans la quête de vains plaisirs. Si certaines idées auraient pu amuser, elles auraient gagné à recevoir un traitement plus primesautier. J'attendais beaucoup mieux des Foenkinos dont la sensibilité, ici, est absente.

2/10


The french dispatch de Wes Anderson // Un néant abyssal //

30 octobre 2021

The Evening Sun de Liberty, Kansas, possède une antenne nommée The French Dispatch à Ennui-sur-Blasé, une ville fictive évoquant le Paris des 1950-60's. Arthur Howitzer Jr., le rédacteur en chef, meurt subitement. Selon son testament, la publication du journal est arrêtée après un dernier numéro, dans lequel trois articles sont publiés, ainsi qu'une nécrologie. Les trois articles traitent de Moses Rosenthaler, un détenu psychopathe qui se révèle être un grand artiste peintre, des évènements de Mai 68 et d'une enquête gastronomique qui vire au polar.

J'aurais vraiment dû suivre mon intuition plutôt que de m'infliger cette longue séance de torture. Cependant, la programmation de ce mois d'octobre étant ce qu'elle est, je me suis motivée, pleine d'espoir, priant pour que le film ressemble plus à Moonrise kingdom qu'au Grand Budapest Hotel.

Perdu. Les dieux du cinéma ne m'ont pas exaucée. Que dire ? Je suis complètement passée à côté, et de très loin. Dès les premières minutes, ça a été le cauchemar. L'un des seuls mérites du film est sans doute de ne durer "que" 1h45. Et encore, ce fut interminable, j'ai regardé ma montre. Deux fois ! Ce qui constitue une rareté pour moi. Je me suis copieusement ennuyée, je n'ai pas aimé les histoires racontées, ni la façon de les imbriquer les unes dans les autres tout en les reliant de façon artificielle : ça n'a ni queue ni tête. Ce n'est qu'un long défilé d'acteurs dont le personnage sert plus ou moins à rien. A noter tout même le charisme toujours incroyable de Tilda Swinton. Quant aux décors carton pâte, bof, ça ne pouvait pas m'aider à rentrer dans le film. La musique aurait peut-être aidée car la B.O ne manque pas de qualités. En revanche, les passages du noir et blanc à la couleur et vice versa m'ont agacée. Tout cela se veut esthétique, voire sophistiqué, relève même sûrement d'une vraie réflexion. Mais que tout cela manque de vie et de spontanéité ! Bon, évidemment, ça manque aussi d'un scénario solide et clair. Faire un film à sketches peut excuser d'avoir des parties un peu inégales mais là elles sont également brouillonnes et mauvaises. Puisque je vous dis que je n'adhère pas. Du tout.

1,5/10



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