Haut-Royaume, tome 1 Le chevalier de Pierre Pevel

J'ai acheté ce livre à l'occasion d'un salon littéraire au cours duquel j'ai pu échangé quelques mots avec l'auteur (ce n'est pas la première fois que nous nous y croisons). J'ai attendu un bon moment pour le lire, j'attendais d'avoir le feeling pour lire la nouvelle petite merveille de Pevel que j'adore. J'ai également retardé le moment de sa lecture parce que je sais que le tome 2 ne sera pas publié dans l'immédiat. Ah ! Ces auteurs qui prennent le temps d'écrire et frustrent leurs lecteurs !
 
 
Un homme, un royaume, un destin. Il avait pour nom Lorn Askariàn. Certains disent que le malheur arriva par lui et d'autres qu'il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang noir des héros condamnés. Le Haut-Royaume connaît sa période la plus sombre. Le roi est affaibli et la rébellion gronde aux frontières du territoire. En dernier recours, le souverain libère Lorn de ses geôles et le nomme Premier Chevalier de la garde d'’Onyx, chargée de protéger l’'autorité royale.
 
Pierre Pevel (1968 - ) a d'abord été scénariste, journaliste et auteur pour les jeux de rôle, avant de venir à l'écriture. Il écrit plusieurs romans de fantasy sous le pseudonyme de Pierre Jacq, puis signe ses livres de son vrai nom. Il se fait connaître par sa trilogie des Ombres de Wielstadt, publiée en 2001, qui lui vaut en 2002 un Grand prix de l'Imaginaire. Ses romans se rapprochent souvent de l'uchronie, et en particulier de l'uchronie de fantasy. Par ailleurs, il a entrepris, depuis 2006, de traduire à nouveau les aventures de James Bond de façon à respecter le texte original.
 
Le résumé est un peu sinistre et annonce un roman sombre. C'est vrai mais il ne faut pas négliger les touches d'humour distillées par l'auteur. Son personnage principal est torturé par son passé et un mal mystérieux. Il s'interroge sur son identité et ce qu'il reste de lui après un emprisonnement violent. Comme souvent dans l'œuvre de Pevel, il n'est pas manichéen et loin d'être caricatural. Il s'agit plutôt d'un contre-héros empli de doutes, de colère, d'envie de vengeance, mais aussi d'amitié, d'amour et de sens du devoir.
On retrouve également avec plaisir son univers : dragons, dracs, intrigues politiques, combats à l'épée ou à mains nues. Pevel est passé à la fantasy pure, supprimant l'aspect historique et créant son propre monde. Les comparaisons avec Game of thrones sont inévitables, d'autant que le conseiller machiavélique Estévéris ressemble fort à Varys et que l'auteur multiplie aussi les points de vue quoi que de façon moins large que Martin. Heureusement, notre auteur frenchy tient la route et ne souffre pas de la comparaison.
 
La construction du roman diffère un peu de l'habitude : cela démarre lentement, puis tout s'accélère jusqu'au final en forme de cliffhanger. Le récit est divisé en parties nettement séparées qui évitent les longueurs lorsqu'il n'y a pas d'action, car le roman est émaillé de rebondissements qui permettent de découvrir plus profondément les personnages principaux. Je ne suis pas fan de certains passages où Pevel va à la ligne presque à chaque phrase. Cette rédaction journalistique m'agace. Dieu merci, il n'a pas complètement cédé à cette manie ! D'ailleurs, la lecture est fluide et addictive, comme toujours.
 
J'attends la suite avec impatience !
 
9/10


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