Mes 11 flops 2019

Cette année, quelques - très - belles déceptions, classées du plus regardable au plus désespérant. 
El reino de Rodrigo Sorogoyen // Brouillon //
18 avril 2019

Manuel López-Vidal est un homme politique influent dans sa région. Alors qu'il doit entrer à la direction nationale de son parti, il se retrouve impliqué dans une affaire de corruption qui menace un de ses amis les plus proches. Pris au piège, il plonge dans un engrenage infernal...

Mensonges, manipulations, tractations politiques, voilà le contenu du film et Antonio de la Torre qui cavale de long en large sur de la musique électro gonflante. En général, j'aime bien les films qui dévoilent les arcanes de la politique. J'aime bien quand j'y comprends quelque chose, or là, je ne pourrais pas détailler plus que le synopsis. Rien n'est clair, rien n'est expliqué ; les enjeux globaux sont incompréhensibles, la faute à un scénario pour le moins elliptique. Tous les personnages sont pourris jusqu'à l'os et certains ne s'en rendent même pas compte. Car de bien commun il n'est jamais question ici, sauf peut-être dans la dernière scène, assez grand-guignolesque d'ailleurs. Rien à reprocher aux acteurs, sinon qu'ils n'ont pas grand chose à jouer car leurs personnages sont à peine esquissés, sans passé, sans avenir, existant à peine dans un présent mal défini. Au cameramen en revanche, il y aurait à redire : la scène la plus stable se passe dans une voiture en marche, sinon l'image tremblote tout le temps, au point de donner la nausée au spectateur. Quant au rythme, ça commence lentement puis ça s'emballe pour quitter le film politique au profit du thriller avec action. Le propos est intéressant et le film ambitieux mais le résultat est tellement brouillon qu'il ne peut convaincre. Dommage, j'étais sûre d'aimer.

3/10


Hellboy de Neil Marshall // Très décevant //
8 mai 2019

Hellboy est de retour et il va devoir affronter en plein cœur de Londres un puissant démon revenu d’entre les morts pour assouvir sa vengeance.

J'adore les deux opus de Del Toro, y compris dans leurs imperfections. Malgré le reboot et le changement total d'équipe devant et derrière la caméra, j'étais prêt à aimer ce nouvel opus dédié au demi-démon rouge. Vraiment. Le problème c'est que je n'ai vraiment pas réussi à rentrer dedans. A la fois sanguinolent – inutilement gore même, cartoonesque et sombre, il s'avère plutôt laid avec des effets spéciaux ratés ou pas finalisés (manque de budget ?). Ça commençait mal par un prologue façon flash-back avec voix off qui décrit ce qui se passe à l'écran. Pour info les gars, ce n'est pas un audio-book et je ne suis ni aveugle, ni stupide. Et David Harbour n'a ni le charisme, ni la voix qu'il faut pour ce personnage. Avec sa toute petite voix un rien geignarde, il n'est pas crédible. Ron Perlman rendait ce personnage bougon, réfractaire à l'autorité, amateur de chats et de cigares, ultra attachant. Ian McShane et Milla Jovovich s'en sortent mieux mais au final ce sont les personnages de Daniel Dae Kim et Sasha Lane qui sortent leur épingle du jeu. La B.O, très rock, ne parvient pas à dynamiser un scénario faiblard et confus qui cherche son ton en permanence. Certaines scènes restent plaisantes et le tout divertit, surtout dans le dernier tiers. J'espère que le suivant, déjà annoncé par la scène finale, redressera le tir.

3/10


Ni une ni deux d'Anne Giafferi // Décevant //
3 juin 2019

Suite à une opération de chirurgie esthétique ratée, une comédienne fait appel à un sosie pour la remplacer sur son prochain tournage... sans se douter qu’il s’agit de sa propre sœur jumelle dont elle ignorait l’existence.

Je voulais me marrer et aimer cette comédie française. Je voulais vraiment. Et je suis déçue ! Parce que je ne suis pas rentrée dedans. Mathilde Seigner ne parvient jamais à incarner ces deux personnages. Peut-être parce qu'ils sont caricaturaux au possible : une actrice garce qui se croit sophistiquée avec une voix grave et une coiffeuse gentille à dégouliner avec une petite voix niaise. De surcroît, aucune de ses perruques ne lui va, c'est affreux. Marie-Anne Chazel s'en sort bien, Demaison est sous-exploité, de même que les autres rôles secondaires, de simples figures en carton-pâte. Quant au scénario, aussi mince et transparent que du papier à cigarette, il relève de l'indigence, à peine sauvé par quelques blagues efficaces. La satire du milieu du cinéma se réduit à quelques médisances sans intérêt, et à rabâcher que vieillir pour une actrice, c'est difficile. Les invraisemblances pullulent, ce n'est pas crédible une seconde. Inodore, incolore, sans saveur, sans total déplaisir non plus.

3/10


A rainy day in New-York de Woody Allen // Plus ennuyeux qu'un jour de pluie //
20 septembre 2019

Deux étudiants, Gatsby et Ashleigh, envisagent de passer un week-end en amoureux à New York. Mais leur projet tourne court, aussi vite que la pluie succède au beau temps… Bientôt séparés, chacun des deux tourtereaux enchaîne les rencontres fortuites et les situations insolites.

Pour moi, Match Point est presque un chef d'œuvre et Wonder Wheel une purge. J'espérais adorer ce nouveau Woody Allen, retrouver sa verve, son goût de la belle photographie, son humour grinçant. Ici, clairement, la balance penche du mauvais côté. D'abord, le réalisateur choisit des cadrages bizarres assez éloignés de ses sujets, si bien que j'avais l'impression d'être au théâtre et d'avoir besoin de jumelles pour voir le visage des acteurs. Timothée Chalamet ne joue pas mal mais son personnage de pseudo rebelle intello ne séduit pas, non plus que celui de godiche candide - pour ne pas dire cruche - et ricanante d'Elle Fanning, par ailleurs convaincante. Ils campent un couple peu attaché et donc peu attachant. Selena Gomez bénéficie de quelques bonnes répliques. Liev Schreiber est certainement très bon mais derrière ses lunettes teintées, c'est difficile à déterminer, idem pour Jude Law. Les scénettes se succèdent, sans grand intérêt, sans vrai lien. L'ennui flotte au milieu des pérégrinations des deux personnages principaux qui voguent d'inconnus en connaissances, ayant des conversations sans intérêt. Il paraît que c'est une satire. Hum, hum. C'est vrai que ces gosses de riches sont agaçants. Où est passé l'humour ? L'intelligence piquante ? Pourquoi y suis-je allée ?

3/10

Rambo last blood d'Adrian Grunberg // Trop sanglant, trop inique //
25 septembre 2019

John Rambo s'est rangé et s'est trouvé une famille d'adoption. Il sort de sa tanière pour tenter de sauver celle qu'il considère comme une fille.

Précision, je n'ai vu aucun des autres Rambo. Je m'interroge : comment Rambo a-t-il pu survivre aussi longtemps dans des contextes aussi difficiles en prenant des décisions aussi stupides ? Proposition de réponse : parce que les types en face en prennent de plus stupides encore ! Sylvester Stallone tient encore la route mais l'âge se fait sentir. Yvette Monreal apporte une touche de charme. Sergio Peris-Mencheta campe un méchant moins inintéressant que prévu, quoique caricatural. Les dialogues sont d'une indigence rare, comme certains effets spéciaux, sans parler du scénario. L'ambiance est tendue dès le début, parfois sans raison, alors qu'il n'y a que peu d'action, sauf dans la dernière partie avec des pièges bien pensés. Évoquons le sujet qui fâche : la violence. Je suis résistante, j'encaisse bien, même la violence gratuite de certaines série B basiques, efficaces et jouissives mais là, c'est trop. Trop sanglant, trop gore, trop gratuit. Il faut que ce soit le dernier.

3/10


Yves de Benoit Forgeard // Indigeste //
28 juin 2019

Jérem, installé dans la maison de sa mémé pour y composer son premier disque, y fait la rencontre de So, enquêtrice pour le compte de la start-up Digital Cool qui l'a persuadé de prendre à l'essai Yves, un réfrigérateur intelligent, censé lui simplifier la vie…

Je m'attendais à une fable un peu barrée sur l'invasion de nos vies par la technologie connectée, notamment via la domotique. Que nenni, c'est une fable malsaine, vulgaire, un rien chiante, sur un frigo tout puissant qui sait tout faire et surtout manipuler les gens. Trop d'anthropomorphisme rend le propos peu crédible. Si William Lebghil joue parfaitement le jeune crétin mou au rire gras et débile, il faut avouer que son personnage a peu d'intérêt. Doria Tillier illumine l'écran, son potentiel érotique fort rend sensuelle la scène la plus bizarre que j'ai vu depuis longtemps. Les seconds rôles, dont Philippe Katerine, servent de piètres faire-valoir sans personnalité. Le scénario, dans lequel il ne se passe pas grand chose, a le goût de l'absurde. Pourquoi pas, d'autant qu'il peut être drôle. En revanche, j'ai des doutes sur le fond, l'idée qu'il voulait faire passer. Une critique du milieu du rap ? Une critique de notre relation à la technologie ? Sans doute mais l'originalité du début n'a pas assez de tenue pour séduire. Dommage.

3/10


Once upon a time... in Hollywood de Quentin Tarantino // Très décevant, sans objet //
15 août 2019

En 1969, la star de télévision Rick Dalton et le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus.

Ça fait un an qu'on en parle et des semaines que la bande-annonce est diffusée quasi en boucle. Résultat : beaucoup d'attentes. J'espérais un grand Tarantino. Autant le dire tout de suite, la déception est à la hauteur de l'attente. Et ce n'est pas peu dire ! Parlons des points positifs. Il y en a. Quatre. La B.O sixties parfaite. Les comédiens, excellents même s'ils n'ont parfois rien à jouer. Ainsi Margot Robbie doit avoir cinq lignes de texte. Néanmoins, elle réussit à presque émouvoir en jeune actrice qui voir son propre film en salle pour découvrir la réaction du public. Leonardo DiCaprio joue bien l'enfant pourri gâté, pas très malin et crade. Brad Pitt, sexy en diable, s'en tire mieux, très bien même, grâce à un rôle plus avenant – bien qu'assez sale, faut voir l'état de sa caravane ; il ressemble assez Robert Redford au même âge. Quelques pointes d'humour ou d'ironie sauvent de l'endormissement. Enfin, certaines scènes bénéficient d'une photographie soignée magnifique. Passons aux points négatifs. D'abord le film s'avère d'une longueur démesurée, ce qu'on pourrait pardonner s'il n'était pas aussi terriblement ennuyeux. La faute à un scénario qui effleure tous les sujets sans les approfondir, ni même les cerner : les stars finissantes, le mouvement hippie, la famille Manson, Sharon Tate et Roman Polanski, les séries B, les westerns spaghetti, le passé des personnages, l'amitié... Certaines stars, comme Bruce Lee ou Steve McQueen, passent le temps d'une scène pas terrible et sans intérêt. Ajoutez les scènes tirées des films de Dalton, une autre d'une violence insoutenable et inutile, des références à gogo, et un montage manquant cruellement de fluidité entre celles-ci. Pourquoi ? Il semble que Tarantino ait voulu dire quelque chose, mais quoi ? Sa nostalgie des héros de son enfance ? On en est tous là. Il y avait des choses à dire, des idées à développer mais non, Tarantino s'enfonce dans le marécage de sa mélancolie sans parvenir à nous faire rentrer dans son monde.

3/10
Doubles vies // Abyssal d'ennui et de prétention //
19 janvier 2019

Alain dirige une maison d’édition, où son ami Léonard, écrivain bohème, publie ses romans. La femme d’Alain, Séléna, est la star d’une série télé populaire et Valérie, compagne de Leonard, est assistante parlementaire. Bien qu’ils soient amis de longue date, Alain refuse le nouveau manuscrit de Léonard…

J'avais lu un mauvais papier à propos de ce film mais j'ai quand même tenté ma chance. Ce critique était encore trop gentil. Vraiment. Déjà, l'image est affreuse, avec beaucoup de grain. J'avais l'impression de regarder un reportage du 20h des années 90. J'ai sincèrement hésité à partir au bout de vingt minutes. Ensuite, les acteurs, mal dirigés, semblent presque toujours à côté de la plaque, à quelques rares exceptions de vérité près, notamment venant de Guillaume Canet et de Nora Hamzawi. Et Pascal Greggory, pourquoi cette unique scène qui sous-exploite complètement sa présence charismatique et sa voix. Les personnages parlent, parlent, parlent... sans fin, surtout à propos de l'édition et de son évolution due au numérique, de l'autofiction aussi (dont je pense plutôt du mal). C'est intéressant, vraiment, mais je voyais plutôt ça en deuxième partie de soirée sur France 5 plutôt que dans un film dans lequel les personnages passent leur temps à tester tous les sièges des pièces dans lesquels ils se trouvent dans une vaine tentative de mise en scène, tout en buvant du vin qui ressemble fort à de l'eau. Parfois, j'ai ri, aux dépens des dialogues ou des situations en général tant ces gens sont hors sol, vains. Aucune émotion, pas vraiment de sentiment non plus d'ailleurs et encore moins de fin. Bavard et ennuyeux.

2/10


Sibyl de Justine Triet // Désespérant //
24 mai 2019

Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d'écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu'elle cherche l'inspiration, Margot, une jeune actrice en détresse, la supplie de la recevoir. Tandis qu'elle lui expose son dilemme passionnel, Sibyl, fascinée, l’enregistre secrètement.

De Victoria, de la même réalisatrice, je garde un souvenir mitigé, décevant même. J'espérais que ce nouveau film me ferait changer d'avis. Il n'en est rien. La réalisatrice conserve les mêmes travers : scénario confus, montage étrange, trop sec avec des coupures musique brutales, même complaisance pour le personnage central paumé pour lequel on a du mal à éprouver de l'empathie, pour qui la déontologie professionnelle constitue une notion vague et absolument pas une limite à ne pas franchir.Ajoutons cette fois une histoire sans queue ni tête, avec des scènes de sexe inutiles, assez crues et peu sensuelles malgré la volonté d'afficher une grande intensité. Et je trouve assez glauque de voir un couple à la ville s'envoyer en l'air à l'écran – ou c'est la scène qui l'est, je ne sais pas. Heureusement, quelques belles images à la photographie léchée. Adèle Exarchopoulos pleure beaucoup, son personnage manipulateur est bizarre. Celui de Gaspard Ulliel, mystérieux, ne révèle rien, malgré le talent de l'acteur. Virginie Effira, excellente, campe avec brio cette femme qui sombre peu à peu. Je lis que c'est une comédie, que dis-je, certains évoquent une comédie jubilatoire, je n'ai pas ri une seule fois. C'est parfois hystérique, parfois ennuyeux, parfois désolant, mais drôle, jamais. Quant à la fin, je n'en pense rien, je ne l'ai pas comprise. Je ressors de la séance essorée et triste.

2/10
Rendez-vous chez les Malawas de James Huth // Indigent //
31 décembre 2019

Pour la spéciale Noël de son émission phare Rencontre au bout du bout du monde, Léo Poli emmène non pas un, mais quatre invités exceptionnels. Est-ce vraiment une bonne idée? Nos stars partent à la rencontre des Malawas, une des tribus les plus isolées du monde.

Le film est parfaitement conforme à ce que la bande annonce m'avait laissé présager. Affligeant. Non seulement on ne saura rien de la culture des Malawas, mais on ne saura rien non plus des personnages principaux qui n'ont pas plus d'épaisseur que du carton-pâte. Sylvie Testud, seule femme du casting, s'en sort bien, de même que Mickaël Youn, bizarrement attachant avec son personnage de footballeur crétin et inculte mais véritablement généreux. Ramzi Bedia et Christian Clavier n'apportent rien à la caricature de leur rôle, non plus que Pascal Elbé. François Leventhal morfle beaucoup, on se demande pourquoi et ce qu'il vient faire là. Quant au scénario, sans queue ni tête, voire gênant de néocolonialisme (et pourtant dieu sait si la bienpensance et le politiquement correct m'agacent), il tombe de plus en plus bas dans le n'importe quoi. Alors certes, parfois on rit, un peu, et jaune. Sans oublier que le film a un côté déjà-vu agaçant. Même la photographie et les paysages semblent au rabais. Il y avait pourtant quelque chose à faire avec cette idée de départ qui offrait une belle possibilité de satire de notre société.

2/10


All inclusive // Consternant //
13 février 2019

Planté par sa fiancée à l’aéroport, Bruno s’envole seul pour une semaine dans un club de vacances. Il doit partager sa chambre avec Jean-Paul Cisse, éternel célibataire très envahissant.

Bon, ok, j'ai pris un risque. Mais j'avais vraiment envie de voir un film aujourd'hui en sortant du boulot et celui-là était le seul dont l'horaire collait que je n'avais pas vu. Et puis je me suis dit, ça va me détendre, et puis Dubosc a déjà fait des films potables, par exemple... heu, bon ça ne vient pas là mais il doit y en avoir. Certainement. En revanche, ce n'est pas All inclusive. Pourtant j'avais de l'espoir. Le scénario tient sur une feuille de papier toilette, Dubosc, qui en fait des tonnes, n'arrête pas de parler et pour dire des idioties. Les dialogues indigents à l'humour lourd (enfin je crois que c'était sensé être de l'humour) ne parviennent pas à déclencher le rire. Quelques sourires gênés, et encore. Les acteurs jouent mal, rien ne semble naturel, les clichés se bousculent et s'enchaînent sans répit jusqu'au pathétique. Il faut dire qu'il doit être compliqué de planter un personnage quand il n'a ni passé, ni présent, ni avenir, de pâles figures de carton-pâte à qui il n'arrive absolument rien. Certains ne servent à rien, comme certaines scènes. Et le final ? Sérieusement ? Aucune finesse, aucune subtilité, même pour évoquer des sujets graves comme la solitudes personnes âgées. Un point positif : de beaux paysages antillais.

1/10

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