Le pire et le meilleur des années 2010

Hier soir (en février 2017 donc), j'ai été prise d'une soudaine envie de faire un récapitulatif de ce que les années 2010 ont produit de pire et de meilleur selon moi. 


Mes 12 plus gros flops depuis 2010

Les 12 pires notes que j'ai données. Aïe. Ça pique. Je les ai classé du moins pire au moins regardable. Tout cela est évidemment subjectif. 

Doubles vies // Abyssal d'ennui et de prétention // (2019)

Alain dirige une maison d’édition, où son ami Léonard, écrivain bohème, publie ses romans. La femme d’Alain, Séléna, est la star d’une série télé populaire et Valérie, compagne de Leonard, est assistante parlementaire. Bien qu’ils soient amis de longue date, Alain refuse le nouveau manuscrit de Léonard…

J'avais lu un mauvais papier à propos de ce film mais j'ai quand même tenté ma chance. Ce critique était encore trop gentil. Vraiment. Déjà, l'image est affreuse, avec beaucoup de grain. J'avais l'impression de regarder un reportage du 20h des années 90. J'ai sincèrement hésité à partir au bout de vingt minutes. Ensuite, les acteurs, mal dirigés, semblent presque toujours à côté de la plaque, à quelques rares exceptions de vérité près, notamment venant de Guillaume Canet et de Nora Hamzawi. Et Pascal Greggory, pourquoi cette unique scène qui sous-exploite complètement sa présence charismatique et sa voix. Les personnages parlent, parlent, parlent... sans fin, surtout à propos de l'édition et de son évolution due au numérique, de l'autofiction aussi (dont je pense plutôt du mal). C'est intéressant, vraiment, mais je voyais plutôt ça en deuxième partie de soirée sur France 5 plutôt que dans un film dans lequel les personnages passent leur temps à tester tous les sièges des pièces dans lesquels ils se trouvent dans une vaine tentative de mise en scène, tout en buvant du vin qui ressemble fort à de l'eau. Parfois, j'ai ri, aux dépens des dialogues ou des situations en général tant ces gens sont hors sol, vains. Aucune émotion, pas vraiment de sentiment non plus d'ailleurs et encore moins de fin. Bavard et ennuyeux.

2/10

Un film qui se veut d'auteur. Il ne suffit pas de vouloir.



Wonder wheel // Catastrophique // (2018)

3 février 2018



Wonder Wheel croise les trajectoires de quatre personnages, dans l'effervescence du parc d’attraction de Coney Island, dans les années 50 : Ginny, ex-actrice lunatique reconvertie serveuse, Humpty, opérateur de manège marié à Ginny, Mickey, séduisant maître-nageur aspirant dramaturge, et Carolina, fille de Humpty qui se réfugie chez son père pour fuir les gangsters à ses trousses.



Effervescence ? Où ça ? Rien ne pétille ici. Aucune tension non plus. Rien, encéphalogramme plat. Coney Island et son parc d'attraction ne remplissent même pas le rôle de prétexte ; là ou ailleurs, je vois pas ce que cela aurait changé. Tout ou presque est raté dans ce film. Tout paraît faux : les personnages, leurs réactions, le jeu des comédiens, les décors, le scénario, les dialogues -insipides... Comment Woody Allen a-t-il pu se fourvoyer à ce point dans sa direction d'acteurs ? Même la fabuleuse Kate Winslet joue faux dans certaines scènes ! Heureusement, pas toutes, loin de là. Quant à Belushi et Timberlake dont le jeu m'a semblé en décalage permanent, j'ai eu l'impression que leurs visages avaient subi des retouches numériques pour les lisser, c'était bizarre. Quelque chose à sauver ? La photographie -et l'affiche. Les jeux de lumière sont fascinants, ils contribuent à l'impression d’irréalité qui infuse le film. Au début de celui-ci, le narrateur prévient qu'il aime les mélodrames et le théâtre, ok mais c'est beaucoup trop appuyé, du coup, aucun personnage n'est attachant. Je me fichais de savoir ce qui pouvait leur arriver et je me suis copieusement ennuyée malgré une bonne B.O 50's (quoique répétitive). Et puis cette façon de tirer le spectateur par la manche, pour lui dire, « viens, viens, je vais te raconter un truc épatant », c'est d'un lourd ! Pourtant l'histoire de cette femme qui constate le ratage qu'est sa vie et court derrière un vain espoir avait de quoi intéresser et émouvoir, voire faire sourire si la plume ironique d'Allen avait été présente. A trop se prendre au sérieux, ce dernier réalise une œuvre esthétique mais sans âme.



2/10



Une terrible déception vu les acteurs et le réalisateur.


Tiens-toi droite // Heu... hein ? // (2014)

Trois femmes qui ne se connaissent pas mais dont la volonté farouche d’évolution va les faire se rencontrer, se rejoindre, se juxtaposer. Louise quitte le pressing de famille pour travailler dans une grande entreprise de fabrication de poupée où l'a pistonnée son amant. Lili, miss Nouvelle-Calédonie, fait la rencontre d'un riche industriel. Sam, mère de famille nombreuse, décide de prendre son indépendance. Il y a la pression de leurs mères, de leurs sœurs, de leurs amies. Il y a leurs hommes qui disparaissent. Il y a leurs filles qui les regardent, les imitent. Et il y a la conception de ce nouveau modèle de poupée, enfin à l'image de la femme.
Ce film est une énigme. Je comprends qu'il est question d'émancipation féminine, de l'image de la femme, de la sexualisation de la société mais le message est flou, brouillé par une absence quasi totale de scénario. Le film ne dépasse jamais le synopsis et n'examine jamais en profondeur l'histoire de ces héroïnes dont chacune méritait un long métrage plutôt que ce fouillis artificiellement relié. Il est plein de dialogues souvent drôles mais tellement isolés qu'ils sont sans conséquence sur la suite. Les femmes sont toutes cinglées, les hommes sont absents. Pauvre Richard Sammel qui n'est là que pour faire joli ! Jonathan Zaccaï et Michaël Abiteboul ont des rôles à peine esquissés. Marina Foïs en féministe qui peine à s'affirmer, Noémie Lvovsky, en mère débordée, et Laura Smet, en reine de beauté paumée, sont excellentes. Dommage que ces rôles soient assez caricaturaux et qu'aucun ne soit suffisamment fouillé. Heureusement, les actrices sont attachantes quoique mal dirigées : elles ne cessent de gesticuler, c'est agaçant. La réalisatrice avait sans doute un propos intéressant mais caché derrière une mise en scène hystérique et un montage décousu.

2/10

J'ai vaguement le souvenir d'une usine de poupées. Sinon rien. C'est sans doute mieux.


Only god forgives // Affligeant // (2013)

À Bangkok, Julian dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue. Sa mère débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers. Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics.

Soyons clair : c'est une catastrophe complète, un splendide ratage. Refn, qui a toujours une passion pour les mains de Gosling, alterne les plans d'une longueur infinie sur le visage impassible d'un personnage silencieux avec les scènes de violences crues. Il est souvent difficile de savoir si on est dans la réalité ou l'imagination de Julian. Gosling est sous-exploité, n'a pas de dialogue (d'ailleurs il n'y a pas de dialogue en général) et campe un personnage bizarre auquel on ne peut s'attacher. Scott Thomas campe avec talent une mère vulgaire, manipulatrice, perverse et abusive, bref détestable. Pansringarm joue un flic sadique et ultra-violent qui marche au ralenti dont on sait qu'il est en retraite parce que le synopsis le dit. Les décors sont glauques, la lumière, quand il y en a, est horrible, la B.O est épouvantable. Le scénario est limité et on ne comprend pas pourquoi les personnages agissent comme ils le font. De surcroît, on s'ennuie tout le long.


2/10


Pareil, rayé de ma mémoire. 


Rendez-vous chez les Malawas de James Huth // Indigent // (2019)

Pour la spéciale Noël de son émission phare Rencontre au bout du bout du monde, Léo Poli emmène non pas un, mais quatre invités exceptionnels. Est-ce vraiment une bonne idée? Nos stars partent à la rencontre des Malawas, une des tribus les plus isolées du monde.

Le film est parfaitement conforme à ce que la bande annonce m'avait laissé présager. Affligeant. Non seulement on ne saura rien de la culture des Malawas, mais on ne saura rien non plus des personnages principaux qui n'ont pas plus d'épaisseur que du carton-pâte. Sylvie Testud, seule femme du casting, s'en sort bien, de même que Mickaël Youn, bizarrement attachant avec son personnage de footballeur crétin et inculte mais véritablement généreux. Ramzi Bedia et Christian Clavier n'apportent rien à la caricature de leur rôle, non plus que Pascal Elbé. François Leventhal morfle beaucoup, on se demande pourquoi et ce qu'il vient faire là. Quant au scénario, sans queue ni tête, voire gênant de néocolonialisme (et pourtant dieu sait si la bienpensance et le politiquement correct m'agacent), il tombe de plus en plus bas dans le n'importe quoi. Alors certes, parfois on rit, un peu, et jaune. Sans oublier que le film a un côté déjà-vu agaçant. Même la photographie et les paysages semblent au rabais. Il y avait pourtant quelque chose à faire avec cette idée de départ qui offrait une belle possibilité de satire de notre société.

2/10

Quand une bonne idée fait pschitt faute d'une bonne direction d'acteurs et d'un scénario digne de ce nom. Sans parler de la fainéantise de la réalisation.



Mother ! // Aussi nébuleux que creux // (2017)



Un couple voit sa relation remise en question par l'arrivée d'invités imprévus, perturbant leur tranquillité.



Je crois qu'il existe de bonnes chances pour ce film détienne la palme du film le plus bizarre de l'année. On n'y comprend rien jusqu'à la toute fin et là encore, même si l'idée générale est saisie, des ombres demeurent. Un deuxième visionnage pourrait permettre de les explorer mais je n'ai aucune envie de m'infliger cela. Le petit dernier d'Aronofsky, qui développe une ambiance angoissante réussie, se déroule dans un huis clos de plus en plus peuplé et de plus en plus étrange. Il se peut que ce soit une revisite hallucinée de la genèse tant du monde que de la création. Il n'est pas vraiment ennuyeux mais comme on ne comprend rien à ce qui se passe, il finit par être agaçant, d'autant que l'étrange vire au grand n'importe quoi dans une apothéose grotesque. Les personnages sont vides, d'une insignifiance troublante : un auteur puéril et déifié, sa femme-enfant-femme de ménage, un couple fantasque et leur progéniture dégénérée. Je ne suis pas sûre d'avoir compris ce que représentent ces quatre là. La performance des acteurs -Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris et Michelle Pfeiffer- ne les fera pas rougir dans le futur, contrairement à la qualité de l'image. Je suppose que c'est un autre symbole de l'allégorie centrale du film, toutefois, l'image à gros grain, c'est moche, point. Quant à ces gros plans peu flatteurs, on aurait pu s'en passer. La quasi absence de musique sert l'atmosphère glauque, de même que le décor, cette étrange maison. Revenons à la métaphore objet du film : la création d'une œuvre et son appropriation par le public. Si elle reflète l'expérience personnelle du réalisateur, il doit mener une vie triste et douloureuse. Au final un film moche et illisible qui mélange religion à la limite du sectarisme, gore inutile et agressif et allégorie vaseuse.



2/10



Quand un réalisateur se prend la tête pour dire combien il est brillant... ça fait pschitt !


Les flingueuses // nul // (2013)


Sarah Ashburn, une enquêtrice du FBI rigoureuse et méthodique dont la réputation la précède tant pour son excellence que son arrogance démesurée, doit collaborer avec une inspectrice de Boston, Shannon Mullins, reconnue pour son fort tempérament et son vocabulaire fleuri.

Pourquoi suis-je allée voir ce film ? Pourquoooooiiiiii ? Qu'est-ce qui m'a pris ? J'aime bien Sandra Bullock, qui joue d'ailleurs bien, de même que Melissa Mc Carthy, j'espérais rire avec un peu d'action. Sauf que. Sandra Bullock devrait changer de chirurgien esthétique, son visage est étrange. Les personnages de gamines gâtées et mal élevées caricaturales sont exaspérants. Rien n'est crédible, tout ou presque est ridicule, le second degré bourré de vulgarités ne passe pas : on rit une fois ou deux, on sourit trois ou quatre fois, et encore, on a un peu honte. La VF a pu jouer. L'action est absente, le suspense et le scénario aussi tant il est déjà vu, revu, rerevu, cousu de fils blancs. Bon point : la musique est sympa et met de la bonne humeur.

2/10

Rayé de la mémoire collective non ? Ou après une soirée très arrosée ?

Maps to the stars // Malsain // (2014)

A Hollywood se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star, son père, Sanford Weiss, auteur à succès et coach des célébrités, sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en tant que femme et actrice, Agatha, une jeune fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la célébrité. Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ? La ville des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le déchainement des pulsions et l’odeur du sang.
Point positif : l'affiche est belle. Sinon... Beurk ! Ce film est épouvantable ! Il est vain, creux, malsain, verbeux sans pourtant rien dire. Cronenberg a de surcroît choisit de hacher sa narration de façon visible : on passe d'une scène à l'autre sans transition et avec une bande-son coupée net. Malgré le talent indéniable des acteurs, Julianne Moore, primée à Cannes, en tête, on ne parvient pas à s'attacher à ces personnages cyniques, auto-centrés, égoïstes, cruels, cinglés, de l'actrice névrosée au gamin devenu star trop jeune qui vire sale con tête à claques, en passant par le coach gourou ou la mystérieuse assistante bien barrée. Ce n'est même pas drôle tant l'ambiance est lourde, poisseuse. Et puis les pseudos saillies humoristiques d'humour noir pipi-caca, non seulement je les ai trouvées vulgaires et inutiles mais en plus c'est du niveau d'un ado mal dégrossi. Schizophrénie, hallucinations, incestes (oui, au pluriel), pédophilie, meurtres, drogues, folie, dialogues d'une inutile crudité, rien, dans ce défilé sordide, n'est épargné au spectateur qui ne peut qu'assister à la chute de ces stars. Le tout, il faut le reconnaître, dans de très beaux décors. Youpi parce que les costumes sont souvent moches. C'est tellement too much que le propos perd en crédibilité. C'est d'autant plus dommage que la présentation de l'envers du décors (gourous, jalousies, drogues, magouilles, agents...) était plutôt intéressante. Et que dire de ces répétitions sans fin d'un poème d'Éluard ? Horripilant. On ressort un peu perturbé de la séance, tendu, mais surtout déçu et agacé.

2/10

L'impression de malaise m'a marquée. La séance était plutôt pénible alors que j'apprécie plutôt les acteurs présents. Je ne trouve même plus l'affiche si belle que ça.


Cogan : killing them softly // Quelle horreur ! // (2012)

Lorsqu’une partie de poker illégale est braquée, c’est tout le monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais entre des commanditaires indécis, des escrocs à la petite semaine, des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère…

Quelle déception ! Voilà un film de gangster qui avait un potentiel mais complètement gâché. ça commence mal par un générique épouvantable. Ensuite, ça ne démarre pas, en fait, ça ne démarre jamais. Énumérons les problèmes : il n'y a aucun rythme, les dialogues sont nuls (franchement, les discussions de cul ultra vulgaires, je ne suis pas fan), les discours politiques qui émaillent le film sont inutiles et insupportables, les personnages sont des bras cassés lamentables et pitoyables, on s'ennuie à mourir, à tel point que lorsque le film se termine enfin, on est soulagé et on a l'impression de n'avoir rien vu. Pourtant le parti pris d'un certain réalisme est intéressant mais pas assez porteur. Points positifs : Brad Pitt joue bien, Scott Mc Nairy aussi, l'humour distillé ça et là est bienvenu quoique sans finesse et la B.O est chouette. Le film se veut un concept évoquant la crise, le cynisme et l'Amérique, il n'inspire que l'ennui.

2/10

Heu.... sérieusement ? Ce film a vraiment été produit ?


Kill List // épouvantablement mauvais // (2012)

Jay, ancien soldat devenu tueur à gages, sous la pression de son partenaire Gal et de sa femme, Shel, accepte un nouveau contrat. Jay et Gal reçoivent de leur étrange nouveau client une liste de personnes à éliminer. À mesure qu’ils s’enfoncent dans l’univers sombre et inquiétant de leur mission, Jay commence à perdre pied.

Un bon point pour commencer : les acteurs jouent bien. Pour le reste... La musique est horrible ; parfois on voit l'action sans le son mais avec musique, toujours aussi moche. On s'ennuie, ça n'avance pas, et le début est complètement décalé. Certaines scènes sont visuellement affreuses. C'est ultra violent, voire insoutenable (Drive pourrait passer pour un film pour midinettes à côté). Et le pire de tout : on ne comprend rien. Mais rien du tout ! Plusieurs théories, farfelues parfois, aucune réponse.

2/10

La fin m'a marquée par son absurdité et sa violence. Pour le reste... L'histoire de bras cassés entraînés dans un truc trop grand pour eux dans un mélange des genres étrange début social, puis action polar, puis ésotérisme. ???? 


All inclusive // Consternant // (2019)

Planté par sa fiancée à l’aéroport, Bruno s’envole seul pour une semaine dans un club de vacances. Il doit partager sa chambre avec Jean-Paul Cisse, éternel célibataire très envahissant.

Bon, ok, j'ai pris un risque. Mais j'avais vraiment envie de voir un film aujourd'hui en sortant du boulot et celui-là était le seul dont l'horaire collait que je n'avais pas vu. Et puis je me suis dit, ça va me détendre, et puis Dubosc a déjà fait des films potables, par exemple... heu, bon ça ne vient pas là mais il doit y en avoir. Certainement. En revanche, ce n'est pas All inclusive. Pourtant j'avais de l'espoir. Le scénario tient sur une feuille de papier toilette, Dubosc, qui en fait des tonnes, n'arrête pas de parler et pour dire des idioties. Les dialogues indigents à l'humour lourd (enfin je crois que c'était sensé être de l'humour) ne parviennent pas à déclencher le rire. Quelques sourires gênés, et encore. Les acteurs jouent mal, rien ne semble naturel, les clichés se bousculent et s'enchaînent sans répit jusqu'au pathétique. Il faut dire qu'il doit être compliqué de planter un personnage quand il n'a ni passé, ni présent, ni avenir, de pâles figures de carton-pâte à qui il n'arrive absolument rien. Certains ne servent à rien, comme certaines scènes. Et le final ? Sérieusement ? Aucune finesse, aucune subtilité, même pour évoquer des sujets graves comme la solitudes personnes âgées. Un point positif : de beaux paysages antillais.

1/10

Que dire ? Rien, si possible, je préfère éviter de me remémorer quoi que ce soit de ce néant cinématographique.


Enemy // WTF ? // (2014)

Adam, un professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, acteur, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte. Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour lui et pour son propre couple.
Bon. Je n'ai absolument rien compris, de la première à la dernière scène. Rien de rien. La première scène est bizarre, malsaine et flippante. La dernière aussi. Entre ? Le film est glauque, peu dialogué alors que qu'une musique stressante, parfois hors de propos, est omniprésente, genre Hitchcock avant un meurtre, sauf qu'il ne se passe rien. On se demande quand le film va commencer. Jamais. Il ne décolle jamais. La réalisation est prétentieuse et se prend terriblement au sérieux. Le comportement des personnages est incompréhensible. Jake Gyllenhaal, Mélanie Laurent et Sarah Gadon jouent bien, enfin je crois parce que dans la mesure où je n'ai rien compris, je ne suis pas sûre de pouvoir correctement juger leur prestation. Le film met mal à l'aise et la fin ne résout rien. D'un point de vue plus technique, la lumière et les couleurs sont moches, certaines scènes paraissent inutiles. On échafaude des tas d'hypothèses, pendant le film puisqu'on s'ennuie terriblement. Sans réponse probante. Totalement hermétique pour moi et je ne crois pas qu'un bon film nécessite des recherches sur internet. D'ailleurs après explication (vive google), le film paraît toujours aussi nul, la faute au montage, au manque de rythme, à l'aspect particulièrement tordu de la chose.

1/10

Ouuuuuh lalalalala. Je me souviens de mon intense incompréhension pendant tout le film. Je réfléchissais, je retournais tout ça dans ma tête et comme vous pouvez le constater, je n'ai rien compris quand même. La scène de la mygale m'a horrifiée, au-delà de l'incompréhension totale de son objet. A l'image du film.



Mes 12 plus gros coups de cœur depuis 2010

Peu de 10, trop de 9,5... J'ai dû faire des choix et présenter ceux des 9,5 qui tendaient le plus vers le 10, selon mon cœur. Ensuite le classement se fait de la même façon. D'autres films ont été moins bien notés mais m'ont marquée comme Only lovers left alive, Souvenirs de Marnie, Maléfique, Le vent se lève (que j'ai revu et ai encore plus aimé que la première fois), Stocker, les Alice au Pays des Merveilles.....
J'ai remarqué que, les comédies mises à part, j'ai du mal à revoir les films que j'ai adoré. J'ai peur d'être déçue, d'avoir surestimé le film dans la magie de la séance. Du coup je repousse.


Bridget Jones’ baby // Un régal // (2016)

Après avoir rompu avec Mark Darcy, Bridget est toujours célibataire, 40 ans passés, plus concentrée sur sa carrière et ses amis que sur sa vie amoureuse. Pour une fois, tout est sous contrôle ! Même son poids. Jusqu’à ce que Bridget fasse la rencontre de Jack… Puis retrouve Darcy… Puis découvre qu’elle est enceinte… Mais de qui ???
On retrouve notre vieille copine Bridget, qui dit des conneries au kilomètre sans pouvoir s'arrêter, qui gaffe au boulot, entourée de sa bande de potes tarés. Les copains et Bridget se sont un peu calmés, à peine mais restent super fun. Romcom somme toute classique, le film est drôle de bout en bout et fait durer le suspense : qui est le père de l'enfant ? Qui Bridget va-t-elle choisir ? Mark ou Jack ? En tant que fervente partisane de Mark, j'étais à deux doigts de sortir les pompons. Bridget est comme toujours aux prises avec l'amour, l'efficacité au travail et sa cinglée de mère, quoique celle-ci se fasse discrète. On ajoute une nouvelle amie et collègue, un nouveau boulot de productrice qui donne lieu à des scènes truculentes, un potentiel nouveau mec, et une maternité tardive. Renée Zellweger, légèrement modifiée, reste une Bridget au top -ou au fond du trou, c'est selon. Elle est pétillante et pleine de charme, bref extrêmement attachante. Colin Firth, gentleman surbooké, est impeccable et toujours aussi séduisant. Patrick Dempsey est sympa mais un peu plat. Emma Thompson est super marrante en obstétricienne sarcastique en diable. C'est déjanté, c'est attendrissant, ça part dans tous les sens, c'est Bridget. Les dialogues sont percutants et pleins de saillies hilarantes sur fond de musique contemporaine. Une suite géniale !

9,5/10

C'est le bonus de cette liste. Est-ce un chef d'œuvre ? Non, évidemment. Mais il donne tellement de plaisir !


La femme au tableau // Fantastique // (2015)

Maria Altmann, septuagénaire excentrique, confie une mission des plus sidérantes à Randy, jeune avocat : l’aider à récupérer l’un des plus célèbres tableaux de Gustav Klimt, exposé en d’Autriche, dont elle assure que celui-ci appartenait à sa famille ! Mais l’Autriche n’entend évidemment pas rendre la « Joconde autrichienne » à sa propriétaire légitime…

Ce qui frappe d'abord, c'est la facilité avec laquelle on entre dans cette histoire qui mêle habilement deux époques. La reconstitution des années 30 et du début des années 40 est impeccable, tout à tour mélancolique et joyeuse. Les personnages ont une vraie profondeur. Helen Mirren est extraordinaire, très touchante et en même temps drôle et piquante. Maria est compliquée, elle veut que justice soit rendue mais pense aussi abandonner plusieurs fois, désemparée par l'ampleur et la difficulté de la tâche. Ryan Reynolds m'a surprise, dans le bon sens, c'est la première fois qu'il m'émeut. Tous les seconds rôles sont parfaits : de Charles Dance, glacial, au talentueux Daniel Brühl, en passant par l'attachante Katie Holmes, aux charmants et émouvants Max Irons et Tatiana Maslany, sans oublier la troublante Antje Traue de le rôle de la belle Adèle. Le cinéma s'intéresse rarement à l'Autriche pendant la guerre, voilà chose faite. On y découvre la persécution des Juifs, abjecte, et le vol de leurs biens, y compris leurs œuvres d'arts. On découvre aussi, atterré, la volonté de non restitution de l'Autriche moderne, dérangeante. Cependant, son point de vue n'est pas réellement présenté, c'est sans doute l'un des seuls défauts du film avec le fait que j'aurais aimé plus voir les toiles. Certaines scènes sont sincèrement émouvantes, sans grands violons. D'autres, comme celle du mariage, sont de petites merveilles.

9,5/10

Un film très intelligent et qui parle d'un pan assez ignoré de l'Histoire.


The king's speech // épatant, performance parfaite de Colin Firth // (2011)

Bertie, duc d'York, devient, contraint et forcé, le roi George VI, suite à l’abdication de son frère Edouard VIII. D’apparence fragile et guindée, affligé d'un insurmontable bégaiement, il doit surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme et à l’aide d’un thérapeute du langage aux méthodes peu conventionnelles. Face à la montée de l'Allemagne nazie, il doit remplir son rôle et incarner l'Angleterre et son empire.

Les moins : La reconstitution extérieure est médiocre et la réalisation anecdotique.

Les plus : La prestation extrêmement physique de Colin Firth, on ressent sa difficulté vraiment physique pour articuler le moindre mot qui reste coincé au fond de sa gorge. Et puis le voir débiter un chapelet de jurons en dansant, ça vaut son pesant de cacahuètes. Helena Bonham Carter et Geoffrey Rush sont d'excellents seconds rôles. Guy Pearce livre une bonne prestation en frère fantasque et égoïste. Tous les acteurs jouent en retenue, avec élégance. La musique accompagne le film et la reconstitution intérieure est soignée. Les dialogues sont percutants, souvent drôles, très fins. Si la fin ne fait pas de doute, on ne s'ennuie jamais grâce à des personnages attachants avec un caractère réel et à un rythme régulier. Il est aussi appréciable de découvrir un roi méconnu qui ne fut pas un grand roi mais un bon roi qui aimait sincèrement sa femme (et réciproquement d'ailleurs).

Ma note : 9,5/10

L'histoire d'un homme bien, campé par l'excellent Colin Firth. Pas son rôle le plus sexy (Kingsmen n'était pas si loin de ce classement) mais une performance dingue de justesse.

Drive // excellent thriller // (2011)

Un jeune homme pas bavard est cascadeur pour le cinéma, mécano dans un garage et occasionnellement conducteur pour des truands auxquels il impose ses règles. Shannon, son manager propose à un malfrat notoire d’investir dans l'une de ses idées, celui-ci accepte mais impose son associé, Nino. Le conducteur rencontre Irene et de son fils auxquels il s'attache. Lorsque le mari d’Irene sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter d’une dette, il décide de lui venir en aide.
Ryan Gosling est épatant, crédible en homme calme et silencieux mais expressif et charismatique jusqu'à l'explosion de violence froide et sans limite. Ses sourires illuminent le film plus encore que ceux de Carey Mulligan, charmante en jeune mère mais discrète. Bryan Cranston, Ron Perlman, Albert Brooks, Christina Hendricks et Oscar Isaak campent des seconds rôles intéressants. Le film oscille avec brio entre romance et action. Celle-ci est très bien filmée et surtout visible, sans cameraman parkinsonien. La ville est superbe et filmée, comme le reste, avec une belle esthétique. La B.O est géniale, elle porte le film qui est plein de silences. Ceux-ci ne sont pas gênants, on ne s'ennuie pas une seconde et on s'attache aux personnages. Pas d'action téstostéronnée, plutôt de l'action intelligente, bien dosée. La violence est tellement outrée qu'elle peut prêter à sourire mais pas longtemps parce qu'au fond, elle sert le film. Juste un tout petit bémol : la mise en place est un peu lente mais cela s'oublie très vite tant le film est excellent et le scénario est somme toute très classique.

Ma note : 9,5/10

La scène de l'ascenseur est à elle-seule un chef d'œuvre d'intensité.


Dernier train pour Busan // Haletant // (2016)

Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l'état d'urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu'à Busan, l'unique ville où ils seront en sécurité...

J’avais beaucoup aimé World war Z. Dernier train pour Busan, c'est encore mieux. Plus réaliste, plus humain, plus profond, plus émouvant, plus drôle. Ça commence par un gestionnaire d'actif contraint d'emmener sa fille qu'il délaisse chez son ex à Busan. Il essaie de bien faire mais entre son égoïsme et son boulot, il a du mal à trouver une seconde pour lui accorder son attention. Et le voyage dérape. Des zombies, des vrais qui grognent et qui dévorent à moitié les vivants avant que ceux-ci ne deviennent des zombies à leur tour, envahissent peu à peu le train. D'abord, je les ai trouvés plutôt marrants ces zombies très chorégraphiés, et puis plus du tout en fait. Entre rédemption paternelle et histoire de survie, le film fait lentement mais sûrement monter la pression jusqu'au paroxysme. Il ne rechigne pas à tuer des personnages auxquels le spectateur s'est attaché. Autant prévenir, c'est sanglant. Les maquillages et les effets spéciaux sont très bien faits, sans en faire des tonnes. Les attaques des zombies sont très prenantes. Gong Yoo, Kim Soo-Ahn, Yu-mi Jeong, Dong-seok Ma, et Choi Woo-Shik sont excellents. Ils rendent attachants des personnages qui avaient plus ou moins de potentiel à ce titre. Malgré la tension, l'humour ponctue le film, offrant un peu de relâchement avant d'enchaîner sur l'émotion, sincère et sobre. Il s'offre le luxe de critiquer notre société individualiste mais aussi la finance débridée et de montrer l'effet de groupe dans ce qu'il a de pire. Inventif dans sa réalisation même s'il ne révolutionne pas le genre, il n'ennuie jamais malgré une action située presque entièrement dans un train. Au final, une série B d'horreur hyper bien troussée et intelligente.

9,5/10

Waouh. Une claque.


Lullaby for Pi // mélancolique, poétique et émouvant // (2010)

Sam, libraire le jour et musicien la nuit, perd la femme de sa vie, Joséphine, et de fait, le sens de son existence. Jusqu’à sa rencontre incongrue et quelque peu loufoque avec une jeune femme mystérieuse, Pi, qui devient synonyme de renaissance : pendant que Sam reprend goût à la vie et à la musique, Pi déchiffre la part du mystère qu’elle porte en elle. Une étrange relation se noue entre eux à travers la porte d’une salle de bains…
Les moins : Quelques clichés (la peinture sur les mains pendant tout le film, la chanson qui réapparaît...).

Les plus : Rupert Friend est extrêmement séduisant en jazzman désespéré au grand cœur. Clémence Poésy déploie tout son charme et sa fragilité. Tous deux sont très charismatiques. Les seconds rôles sont bien utilisés et à propos (Whitaker, Ward, Wayne Callies). Les décors sont sympas et la photographie superbe. La musique est comme un personnage, elle est au cœur du film, arrange les problèmes, les crée, apaise... elle colle aux scènes, les renforce. Les dialogues sont bien écrits. Le scénario est original, tendre et drôle, profond et léger à la fois. Le rythme est lent mais on ne s'ennuie jamais, il convient au film qui est subtil. Pour une fois dans une belle histoire d'amour, il y a aussi une belle histoire d'amitié.

Ma note : 9,5/10

Un petit film, une petite histoire d'amour, une B.O à tomber. J'adore ce film. Sans raison, ou presque.


Crimson Peak // Fascinant // (2015)

Edith Cushing, jeune romancière en herbe, vit avec son père dans l’État de New York. Elle possède le don de communiquer avec les âmes des défunts et reçoit un étrange message de l’au-delà : "Prends garde à Crimson Peak". Une marginale dans la bonne société de la ville de par sa fâcheuse "imagination", Edith est tiraillée entre deux prétendants: son ami d’enfance, le docteur Alan McMichael, et un intrigant baronnet anglais, Thomas Sharpe.
J’ai adoré ce film ! Plus qu’un film d’horreur, c’est un drame horrifique un peu gore sur la fin. L’atmosphère sombre et glauque du château délabré est une merveille, notamment grâce à un travail sur les décors (le manoir qui s’enfonce dans l’argile rouge qui suinte même des murs, avec sa toiture percée et son architecture gothique) et la lumière. Les fantômes ont une esthétique novatrice et superbe, un brin flippante mais pas trop. On frissonne pour l’héroïne, on sourit aussi de temps à autre parce que le scénario n’est pas dénué d’humour noir. Certes, le pot aux roses devient vite évident. Cependant, ce n’est pas ce qui compte car Del Toro s’intéresse surtout à ses personnages à leur psychologie, à leurs contradictions. Mia Wasikowska campe une jeune femme qui se veut moderne mais est éblouie par l’image du prince charmant. Son personnage est aussi courageux et ne passe pas son temps à hurler, ça c’est vraiment chouette. Elle est naïve mais évolue vers la maturité. Tom Hiddleston est magnétique en aristocrate désargenté pris en étau entre les deux femmes de sa vie. Jessica Chastain, à la fois vénéneuse et glaciale, convainc loin des autres rôles qu’elle a pu jouer, de même que Charlie Hunnam, impeccable, que j’ai mis un temps fou à reconnaître. La fin est émouvante. Un bel hommage au gothique anglais.


9,5/10


Sexy, d'une esthétique sublime, bourré de petits détails. Ce manoir qui suinte l'argile rouge... 


Loving // Superbe // (2017)

Mildred et Richard Loving s'aiment et décident de se marier. Sauf qu'il est blanc et qu'elle est noire dans l'Amérique ségrégationniste de 1958. L'État de Virginie où les Loving ont décidé de s'installer les poursuit en justice.
On a beau savoir comment cela se finit, ça a beau être classique, on s'attache et on s'inquiète pour ce couple atypique. Lui, est un doux géant taiseux, elle est son point d'ancrage, celle qui a toujours le dernier mot au final (ce qui a constitué pour moi une sorte de running gag pendant tout le film). Joel Edgerton est génial : tout impressionnant qu'il soit, il a parfois l'air d'un gamin qui a peur de prendre un coup. Il a un regard incroyable et laisse éclater la luminosité de sa partenaire. Ruth Negga joue sur une large palette de sentiments avec beaucoup de nuances et d'intelligence. Leur alchimie, tangible, sert le propos. Ils forment un couple très tendre, très attachant, qui, tel un roseau, plie mais ne rompt pas. Sa résilience force l'admiration d'autant qu'il est dépourvu d'héroïsme ou de volonté d'exposition médiatique, contrairement à leurs avocats concernés par leur cas mais aussi par ses retombées. Michael Shannon fait une apparition en forme de clin d'œil pour venir prendre une photo touchante. Nichols filme sobrement le quotidien et les péripéties de ce couple simple qui n'aspire qu'à une vie tranquille sans revendiquer quoi que ce soit. Il réussit à émouvoir sans jouer sur le pathos, ni trop en faire sur le racisme. On parle ici d'un racisme légal, presque sans violence, mais si injuste qu'il en devient insupportable. Qu'ont fait les Loving qui met l'État de Virginie en danger ? Rien, ils s'aiment, énormément. On voit peu le combat, pourtant réel, des avocats pour leur cause, on en voit seulement les effets pour eux, entre espoir et découragement. Les paysages se font discrets, sans extraordinaire, mais filmés avec élégance et une belle lumière.

9,5/10

Une merveille d'intelligence et de sensibilité dans une peinture douce d'un quotidien parfois dramatique. Et les acteurs !!!

Une promesse // Topissime // (2014)

Allemagne, 1912. Un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire particulier d’un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie. L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler. L’épouse du patron est une femme de trente ans, belle et réservée. Le jeune homme s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans le huis-clos de la demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste ni parole, tout en regards et en silences.
Ou comment l'ambition, les convenances, le devoir et le destin peuvent empêcher un amour inattendu. Inattendu parce que leurs conditions sociales, leurs âges, éloignaient la femme mariée fidèle et le jeune ingénieur ambitieux, parce que le mariage des Hoffmeister semblait heureux. La fin ne respecte pas celle du livre, c'est sans doute le seul reproche que je puisse faire à ce film brillant, car c'est un peu trahir le message de Zweig. C'est dommage mais cela n'ôte rien à la beauté du film. La mise en scène, classique, se concentre sur les visages. Le début, fait de scènes très brèves, peut déconcerter mais le spectateur est vite immergé dans cette maison bourgeoise, où l'on s'aime et souffre en silence. Chaque geste, chaque regard, chaque silence a un sens, une élégance cachée, une grâce. La reconstitution, les décors et les costumes sont bons, la musique excellente. Rebecca Hall, Richard Madden et Alan Rickman -impérial comme toujours- sont absolument parfaits, tout en subtilité, en réserve et pourtant expressifs. Certaines scènes sont saisissantes (la discussion commerciale pendant que Lotte joue, l'annonce du départ, la crise de nerfs de Lotte consolée par son mari).

9,5/10

Tout film avec Alan Rickman mérite mon attention et celui-là était si élégant. Surnoté ? Peut-être. M'en fiche, j'ai de l'affection pour ce film.


Miss Peregrine’s house for peculiar children // Magique // (2016)

À la mort de son grand-père, Jacob découvre les indices et l’existence d’un monde mystérieux qui le mène dans un lieu magique : la Maison de Miss Peregrine pour Enfants Particuliers. Mais le mystère et le danger s’amplifient quand il apprend à connaître les résidents, leurs étranges pouvoirs … et leurs puissants ennemis. Finalement, Jacob découvre que seule sa propre "particularité" peut sauver ses nouveaux amis.
Burton excelle dans l'opposition entre la normalité un peu morne, trop banale, et l'extraordinaire à la fois plus sombre et magnifique. On débute en Floride, dans un monde qui a l'air normal, avant de partir au Pays de Galles qui abrite une charmante vieille maison peuplée de gens étranges. Eva Green, sublime, campe une gouvernante à la fois inquiétante et protectrice. Asa Butterfield joue de façon convaincante le jeune héros qui se croit normal jusqu'à ce qu'il découvre la vérité sur sa famille. Ella Purnell, avec ses yeux immenses et une grâce qui sied parfaitement à sa particularité, apporte une touche de douceur et d'étrangeté. Ils sont secondés par l'inquiétant Samuel L. Jackson, la discrète Judi Dench, l'énergique Terence Stamp, et tous les enfants dotés de particularités, pour le moins... particulières (je ne précise pas pour préserver la surprise). Ils évoluent dans un univers parfaitement retranscrit entre horreur et ravissement, bourré de détails. Les effets spéciaux, toujours au service de l'intrigue, sont superbes. Le filme alterne entre scènes d'action efficaces et élégante mélancolie poétique. Au fond, ce que vivent ces enfants est assez triste, ils sont éternellement bloqués dans une boucle temporelle sans jamais grandir ni vivre leur propre vie. Les enfants sont tour à tour drôles et inquiétants, comme le scénario qui regorge de détails. J'ai relevé une toute petite incohérence technique mais je m'en fiche totalement tellement ce film est génial, généreux et visuellement épatant. Oui, ce film a sans doute des défauts, il ne permet notamment pas de développer beaucoup les personnages secondaires, contrairement au roman sans doute, mais il parvient à emporter le spectateur dans son univers onirique et bizarre. Tim Burton revient sur ses thèmes favoris, l'étrangeté, la transmission et l'acceptation, et c'est pour le mieux. L'un de ses meilleurs films. J'ai bien envie de lire le livre maintenant.

10/10

Magie, poésie, esthétique. Bourré de défauts, peut-être mais aussi et surtout de charme. J'ai acheté le livre mais je n'ai pas encore eu le temps de m'y mettre.


Toast // drôle, émouvant, savoureux // (2011)

Nigel adore sa mère, piètre cuisinière habituée des ratages culinaires -même les conserves- qui a un plat de remplacement tout trouvé : des toasts beurrés. Quant à son père, il crie pas mal mais ne semble pas avoir beaucoup d'amour à donner. A la mort de sa mère, Nigel dispute l'amour de son père à la bonne à coup de... bons petits plats.
Oscar Kennedy et Freddie Highmore se partagent avec brio le rôle du héros, un gamin adorable qui voudrait seulement que son père l'aime. Victoria Hamilton campe la mère aimante et déchirée par la douleur qu'elle sait que son fils va subir. Helena Bonham Carter distille une cruauté égoïste en incarnant l'abominable belle-mère au physique banal mais cuisinière hors pair qui pourrait aimer le gamin mais craint trop de perdre sa place dans le cœur du père, joué par l'excellent Ken Stott. Le scénario, accompagné par une très belle B.O, est simple mais inventif, un brin acide. Le film mêle habilement émotion et rire et donne faim en filmant la passion de la cuisine. La reconstitution des 60's est très belle. Il s'agit de l'une de ces petites merveilles découvertes par hasard alors qu'aucune promotion n'en a été faite.

Ma note : 10/10

Un autre petit film. Trop peu connu à mon humble avis. Un film généreux.


Anonymous // Magnifique, captivant, à voir // (2012)

Au cœur de l’Angleterre élisabéthaine, dans une époque agitée par l'éventualité d'une guerre de succession à la mort d'Elisabeth I, le comte d'Oxford, passionné par la poésie et de le théâtre, cherche un homme de paille prêt à prétendre être l'auteur de ses brillants écrits.
Le film propose une hypothèque très crédible et passionnante. La reconstitution de l'Angleterre de la reine Elisabeth I, précise et flamboyante, nous plonge dans cette époque tourmentée à l'ambiance lourde d'intrigues et de complots. Les acteurs (Rhys Ifans -intense, génial, émouvant-, Vanessa Redgrave, Joely Richardson, David Thewlis -méconnaissable-, Xavier Samuel, Sebastian Armesto, Rafe Spall, Edward Hogg, Jamie Campbell Bower) sont tous fantastiques. Les dialogues sont riches, le scénario excellent même si sa complexité autorise un second visionnage (chouette!). La musique accompagne efficacement le propos. C'est une tragédie shakespearienne en soi, l'émotion vous prend presque par surprise, insensiblement, sans qu'on comprenne comment, on est au bord des larmes. La thèse est-elle vraie ou non ? Au final, cela importe peu : d'une part, cela reste un film et donc un divertissement, d'autre part, on ne saura probablement jamais la vérité, cette théorie a toutefois le mérite d'exister.

10/10

Un film historique riche et brillant, porté par un casting impeccable et une superbe reconstitution.


J'essaierai de remanier ce Flops/Tops régulièrement pour le mettre à jour jusqu'à décembre 2019. Je vais essayer hein...

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