Le pire et le meilleur des années 2010
Hier soir (en février 2017 donc), j'ai été prise d'une soudaine envie de faire un récapitulatif de ce que les années 2010 ont produit de pire et de meilleur selon moi.
Mes 12 plus gros flops depuis 2010
Les 12 pires
notes que j'ai données. Aïe. Ça pique. Je les ai classé du moins
pire au moins regardable. Tout cela est évidemment subjectif.
Doubles
vies // Abyssal d'ennui et de prétention // (2019)
Alain dirige
une maison d’édition, où son ami Léonard, écrivain bohème,
publie ses romans. La femme d’Alain, Séléna, est la star d’une
série télé populaire et Valérie, compagne de Leonard, est
assistante parlementaire. Bien qu’ils soient amis de longue date,
Alain refuse le nouveau manuscrit de Léonard…
J'avais lu
un mauvais papier à propos de ce film mais j'ai quand même tenté
ma chance. Ce critique était encore trop gentil. Vraiment. Déjà,
l'image est affreuse, avec beaucoup de grain. J'avais l'impression de
regarder un reportage du 20h des années 90. J'ai sincèrement hésité
à partir au bout de vingt minutes. Ensuite, les acteurs, mal
dirigés, semblent presque toujours à côté de la plaque, à
quelques rares exceptions de vérité près, notamment venant de
Guillaume Canet et de Nora Hamzawi. Et Pascal Greggory, pourquoi
cette unique scène qui sous-exploite complètement sa présence
charismatique et sa voix. Les personnages parlent, parlent,
parlent... sans fin, surtout à propos de l'édition et de son
évolution due au numérique, de l'autofiction aussi (dont je pense
plutôt du mal). C'est intéressant, vraiment, mais je voyais plutôt
ça en deuxième partie de soirée sur France 5 plutôt que dans un
film dans lequel les personnages passent leur temps à tester tous
les sièges des pièces dans lesquels ils se trouvent dans une vaine
tentative de mise en scène, tout en buvant du vin qui ressemble fort
à de l'eau. Parfois, j'ai ri, aux dépens des dialogues ou des
situations en général tant ces gens sont hors sol, vains. Aucune
émotion, pas vraiment de sentiment non plus d'ailleurs et encore
moins de fin. Bavard et ennuyeux.
2/10
Un film qui
se veut d'auteur. Il ne suffit pas de vouloir.
Wonder
wheel // Catastrophique // (2018)
3 février
2018
Wonder Wheel
croise les trajectoires de quatre personnages, dans l'effervescence
du parc d’attraction de Coney Island, dans les années 50 : Ginny,
ex-actrice lunatique reconvertie serveuse, Humpty, opérateur de
manège marié à Ginny, Mickey, séduisant maître-nageur aspirant
dramaturge, et Carolina, fille de Humpty qui se réfugie chez son
père pour fuir les gangsters à ses trousses.
Effervescence
? Où ça ? Rien ne pétille ici. Aucune tension non plus. Rien,
encéphalogramme plat. Coney Island et son parc d'attraction ne
remplissent même pas le rôle de prétexte ; là ou ailleurs, je
vois pas ce que cela aurait changé. Tout ou presque est raté dans
ce film. Tout paraît faux : les personnages, leurs réactions, le
jeu des comédiens, les décors, le scénario, les dialogues
-insipides... Comment Woody Allen a-t-il pu se fourvoyer à ce point
dans sa direction d'acteurs ? Même la fabuleuse Kate Winslet joue
faux dans certaines scènes ! Heureusement, pas toutes, loin de là.
Quant à Belushi et Timberlake dont le jeu m'a semblé en décalage
permanent, j'ai eu l'impression que leurs visages avaient subi des
retouches numériques pour les lisser, c'était bizarre. Quelque
chose à sauver ? La photographie -et l'affiche. Les jeux de lumière
sont fascinants, ils contribuent à l'impression d’irréalité qui
infuse le film. Au début de celui-ci, le narrateur prévient qu'il
aime les mélodrames et le théâtre, ok mais c'est beaucoup trop
appuyé, du coup, aucun personnage n'est attachant. Je me fichais de
savoir ce qui pouvait leur arriver et je me suis copieusement ennuyée
malgré une bonne B.O 50's (quoique répétitive). Et puis cette
façon de tirer le spectateur par la manche, pour lui dire, « viens,
viens, je vais te raconter un truc épatant », c'est d'un
lourd ! Pourtant l'histoire de cette femme qui constate le
ratage qu'est sa vie et court derrière un vain espoir avait de quoi
intéresser et émouvoir, voire faire sourire si la plume ironique
d'Allen avait été présente. A trop se prendre au sérieux, ce
dernier réalise une œuvre esthétique mais sans âme.
2/10
Une terrible
déception vu les acteurs et le réalisateur.
Tiens-toi
droite // Heu... hein ? // (2014)
Trois femmes
qui ne se connaissent pas mais dont la volonté farouche d’évolution
va les faire se rencontrer, se rejoindre, se juxtaposer. Louise
quitte le pressing de famille pour travailler dans une grande
entreprise de fabrication de poupée où l'a pistonnée son amant.
Lili, miss Nouvelle-Calédonie, fait la rencontre d'un riche
industriel. Sam, mère de famille nombreuse, décide de prendre son
indépendance. Il y a la pression de leurs mères, de leurs sœurs,
de leurs amies. Il y a leurs hommes qui disparaissent. Il y a leurs
filles qui les regardent, les imitent. Et il y a la conception de ce
nouveau modèle de poupée, enfin à l'image de la femme.
Ce film est
une énigme. Je comprends qu'il est question d'émancipation
féminine, de l'image de la femme, de la sexualisation de la société
mais le message est flou, brouillé par une absence quasi totale de
scénario. Le film ne dépasse jamais le synopsis et n'examine jamais
en profondeur l'histoire de ces héroïnes dont chacune méritait un
long métrage plutôt que ce fouillis artificiellement relié. Il est
plein de dialogues souvent drôles mais tellement isolés qu'ils sont
sans conséquence sur la suite. Les femmes sont toutes cinglées, les
hommes sont absents. Pauvre Richard Sammel qui n'est là que pour
faire joli ! Jonathan Zaccaï et Michaël Abiteboul ont des rôles à
peine esquissés. Marina Foïs en féministe qui peine à s'affirmer,
Noémie Lvovsky, en mère débordée, et Laura Smet, en reine de
beauté paumée, sont excellentes. Dommage que ces rôles soient
assez caricaturaux et qu'aucun ne soit suffisamment fouillé.
Heureusement, les actrices sont attachantes quoique mal dirigées :
elles ne cessent de gesticuler, c'est agaçant. La réalisatrice
avait sans doute un propos intéressant mais caché derrière une
mise en scène hystérique et un montage décousu.
2/10
J'ai vaguement le
souvenir d'une usine de poupées. Sinon rien. C'est sans doute mieux.
Only
god forgives // Affligeant // (2013)
À
Bangkok, Julian dirige un club de boxe thaïlandaise servant de
couverture à son trafic de drogue. Sa mère débarque des États-Unis
afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy. Ivre de
rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers.
Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la
retraite, adulé par les autres flics.
Soyons
clair : c'est une catastrophe complète, un splendide ratage. Refn,
qui a toujours une passion pour les mains de Gosling, alterne les
plans d'une longueur infinie sur le visage impassible d'un personnage
silencieux avec les scènes de violences crues. Il est souvent
difficile de savoir si on est dans la réalité ou l'imagination de
Julian. Gosling est sous-exploité, n'a pas de dialogue (d'ailleurs
il n'y a pas de dialogue en général) et campe un personnage bizarre
auquel on ne peut s'attacher. Scott Thomas campe avec talent une mère
vulgaire, manipulatrice, perverse et abusive, bref détestable.
Pansringarm joue un flic sadique et ultra-violent qui marche au
ralenti dont on sait qu'il est en retraite parce que le synopsis le
dit. Les décors sont glauques, la lumière, quand il y en a, est
horrible, la B.O est épouvantable. Le scénario est limité et on ne
comprend pas pourquoi les personnages agissent comme ils le font. De
surcroît, on s'ennuie tout le long.
2/10
Pareil,
rayé de ma mémoire.
Rendez-vous
chez les Malawas de James Huth // Indigent // (2019)
Pour la
spéciale Noël de son émission phare Rencontre au bout du bout du
monde, Léo Poli emmène non pas un, mais quatre invités
exceptionnels. Est-ce vraiment une bonne idée? Nos stars partent à
la rencontre des Malawas, une des tribus les plus isolées du monde.
Le film est
parfaitement conforme à ce que la bande annonce m'avait laissé
présager. Affligeant. Non seulement on ne saura rien de la culture
des Malawas, mais on ne saura rien non plus des personnages
principaux qui n'ont pas plus d'épaisseur que du carton-pâte.
Sylvie Testud, seule femme du casting, s'en sort bien, de même que
Mickaël Youn, bizarrement attachant avec son personnage de
footballeur crétin et inculte mais véritablement généreux. Ramzi
Bedia et Christian Clavier n'apportent rien à la caricature de leur
rôle, non plus que Pascal Elbé. François Leventhal morfle
beaucoup, on se demande pourquoi et ce qu'il vient faire là. Quant
au scénario, sans queue ni tête, voire gênant de néocolonialisme
(et pourtant dieu sait si la bienpensance et le politiquement correct
m'agacent), il tombe de plus en plus bas dans le n'importe quoi.
Alors certes, parfois on rit, un peu, et jaune. Sans oublier que le
film a un côté déjà-vu agaçant. Même la photographie et les
paysages semblent au rabais. Il y avait pourtant quelque chose à
faire avec cette idée de départ qui offrait une belle possibilité
de satire de notre société.
2/10
Quand
une bonne idée fait pschitt faute d'une bonne direction d'acteurs et
d'un scénario digne de ce nom. Sans parler de la fainéantise de la
réalisation.
Mother !
// Aussi nébuleux que creux // (2017)
Un couple
voit sa relation remise en question par l'arrivée d'invités
imprévus, perturbant leur tranquillité.
Je crois
qu'il existe de bonnes chances pour ce film détienne la palme du
film le plus bizarre de l'année. On n'y comprend rien jusqu'à la
toute fin et là encore, même si l'idée générale est saisie, des
ombres demeurent. Un deuxième visionnage pourrait permettre de les
explorer mais je n'ai aucune envie de m'infliger cela. Le petit
dernier d'Aronofsky, qui développe une ambiance angoissante réussie,
se déroule dans un huis clos de plus en plus peuplé et de plus en
plus étrange. Il se peut que ce soit une revisite hallucinée de la
genèse tant du monde que de la création. Il n'est pas vraiment
ennuyeux mais comme on ne comprend rien à ce qui se passe, il finit
par être agaçant, d'autant que l'étrange vire au grand n'importe
quoi dans une apothéose grotesque. Les personnages sont vides, d'une
insignifiance troublante : un auteur puéril et déifié, sa
femme-enfant-femme de ménage, un couple fantasque et leur
progéniture dégénérée. Je ne suis pas sûre d'avoir compris ce
que représentent ces quatre là. La performance des acteurs
-Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris et Michelle Pfeiffer- ne
les fera pas rougir dans le futur, contrairement à la qualité de
l'image. Je suppose que c'est un autre symbole de l'allégorie
centrale du film, toutefois, l'image à gros grain, c'est moche,
point. Quant à ces gros plans peu flatteurs, on aurait pu s'en
passer. La quasi absence de musique sert l'atmosphère glauque, de
même que le décor, cette étrange maison. Revenons à la métaphore
objet du film : la création d'une œuvre et son appropriation par le
public. Si elle reflète l'expérience personnelle du réalisateur,
il doit mener une vie triste et douloureuse. Au final un film moche
et illisible qui mélange religion à la limite du sectarisme, gore
inutile et agressif et allégorie vaseuse.
2/10
Quand
un réalisateur se prend la tête pour dire combien il est
brillant... ça fait pschitt !
Les
flingueuses // nul // (2013)
Sarah
Ashburn, une enquêtrice du FBI rigoureuse et méthodique dont la
réputation la précède tant pour son excellence que son arrogance
démesurée, doit collaborer avec une inspectrice de Boston, Shannon
Mullins, reconnue pour son fort tempérament et son vocabulaire
fleuri.
Pourquoi
suis-je allée voir ce film ? Pourquoooooiiiiii ? Qu'est-ce qui m'a
pris ? J'aime bien Sandra Bullock, qui joue d'ailleurs bien, de même
que Melissa Mc Carthy, j'espérais rire avec un peu d'action. Sauf
que. Sandra Bullock devrait changer de chirurgien esthétique, son
visage est étrange. Les personnages de gamines gâtées et mal
élevées caricaturales sont exaspérants. Rien n'est crédible, tout
ou presque est ridicule, le second degré bourré de vulgarités ne
passe pas : on rit une fois ou deux, on sourit trois ou quatre fois,
et encore, on a un peu honte. La VF a pu jouer. L'action est absente,
le suspense et le scénario aussi tant il est déjà vu, revu,
rerevu, cousu de fils blancs. Bon point : la musique est sympa et met
de la bonne humeur.
2/10
Rayé
de la mémoire collective non ? Ou après une soirée très arrosée ?
Maps
to the stars // Malsain // (2014)
A Hollywood
se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star, son
père, Sanford Weiss, auteur à succès et coach des célébrités,
sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en
tant que femme et actrice, Agatha, une jeune fille devenue, à peine
débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de
limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la
célébrité. Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville
des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ? La ville
des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le
déchainement des pulsions et l’odeur du sang.
Point
positif : l'affiche est belle. Sinon... Beurk ! Ce film est
épouvantable ! Il est vain, creux, malsain, verbeux sans pourtant
rien dire. Cronenberg a de surcroît choisit de hacher sa narration
de façon visible : on passe d'une scène à l'autre sans transition
et avec une bande-son coupée net. Malgré le talent indéniable des
acteurs, Julianne Moore, primée à Cannes, en tête, on ne parvient
pas à s'attacher à ces personnages cyniques, auto-centrés,
égoïstes, cruels, cinglés, de l'actrice névrosée au gamin devenu
star trop jeune qui vire sale con tête à claques, en passant par le
coach gourou ou la mystérieuse assistante bien barrée. Ce n'est
même pas drôle tant l'ambiance est lourde, poisseuse. Et puis les
pseudos saillies humoristiques d'humour noir pipi-caca, non seulement
je les ai trouvées vulgaires et inutiles mais en plus c'est du
niveau d'un ado mal dégrossi. Schizophrénie, hallucinations,
incestes (oui, au pluriel), pédophilie, meurtres, drogues, folie,
dialogues d'une inutile crudité, rien, dans ce défilé sordide,
n'est épargné au spectateur qui ne peut qu'assister à la chute de
ces stars. Le tout, il faut le reconnaître, dans de très beaux
décors. Youpi parce que les costumes sont souvent moches. C'est
tellement too much que le propos perd en crédibilité. C'est
d'autant plus dommage que la présentation de l'envers du décors
(gourous, jalousies, drogues, magouilles, agents...) était plutôt
intéressante. Et que dire de ces répétitions sans fin d'un poème
d'Éluard ? Horripilant. On ressort un peu perturbé de la séance,
tendu, mais surtout déçu et agacé.
2/10
L'impression
de malaise m'a marquée. La séance était plutôt pénible alors que j'apprécie plutôt les acteurs présents. Je ne trouve même plus l'affiche si belle que ça.
Cogan : killing them softly // Quelle horreur ! //
(2012)
Lorsqu’une partie de poker illégale est braquée, c’est tout le
monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la
Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais
entre des commanditaires indécis, des escrocs à la petite semaine,
des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va
avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère…
Quelle déception ! Voilà un film de gangster qui avait un potentiel
mais complètement gâché. ça commence mal par un générique
épouvantable. Ensuite, ça ne démarre pas, en fait, ça ne démarre
jamais. Énumérons les problèmes : il n'y a aucun rythme, les
dialogues sont nuls (franchement, les discussions de cul ultra
vulgaires, je ne suis pas fan), les discours politiques qui émaillent
le film sont inutiles et insupportables, les personnages sont des
bras cassés lamentables et pitoyables, on s'ennuie à mourir, à tel
point que lorsque le film se termine enfin, on est soulagé et on a
l'impression de n'avoir rien vu. Pourtant le parti pris d'un certain
réalisme est intéressant mais pas assez porteur. Points positifs :
Brad Pitt joue bien, Scott Mc Nairy aussi, l'humour distillé ça et
là est bienvenu quoique sans finesse et la B.O est chouette. Le film
se veut un concept évoquant la crise, le cynisme et l'Amérique, il
n'inspire que l'ennui.
2/10
Heu.... sérieusement ? Ce film a vraiment été produit ?
Kill List // épouvantablement mauvais // (2012)
Jay, ancien soldat devenu tueur à gages, sous la pression de son
partenaire Gal et de sa femme, Shel, accepte un nouveau contrat. Jay
et Gal reçoivent de leur étrange nouveau client une liste de
personnes à éliminer. À mesure qu’ils s’enfoncent dans
l’univers sombre et inquiétant de leur mission, Jay commence à
perdre pied.
Un bon point pour commencer : les acteurs jouent bien. Pour le
reste... La musique est horrible ; parfois on voit l'action sans le
son mais avec musique, toujours aussi moche. On s'ennuie, ça
n'avance pas, et le début est complètement décalé. Certaines
scènes sont visuellement affreuses. C'est ultra violent, voire
insoutenable (Drive pourrait passer pour un film pour midinettes à
côté). Et le pire de tout : on ne comprend rien. Mais rien du tout
! Plusieurs théories, farfelues parfois, aucune réponse.
2/10
La fin m'a marquée par son absurdité et sa violence. Pour le
reste... L'histoire de bras cassés entraînés dans un truc trop grand pour eux dans un mélange des genres étrange début social, puis action polar, puis ésotérisme. ????
All
inclusive // Consternant // (2019)
Planté par
sa fiancée à l’aéroport, Bruno s’envole seul pour une semaine
dans un club de vacances. Il doit partager sa chambre avec Jean-Paul
Cisse, éternel célibataire très envahissant.
Bon, ok,
j'ai pris un risque. Mais j'avais vraiment envie de voir un film
aujourd'hui en sortant du boulot et celui-là était le seul dont
l'horaire collait que je n'avais pas vu. Et puis je me suis dit, ça
va me détendre, et puis Dubosc a déjà fait des films potables, par
exemple... heu, bon ça ne vient pas là mais il doit y en avoir.
Certainement. En revanche, ce n'est pas All inclusive. Pourtant
j'avais de l'espoir. Le scénario tient sur une feuille de papier
toilette, Dubosc, qui en fait des tonnes, n'arrête pas de parler et
pour dire des idioties. Les dialogues indigents à l'humour lourd
(enfin je crois que c'était sensé être de l'humour) ne parviennent
pas à déclencher le rire. Quelques sourires gênés, et encore. Les
acteurs jouent mal, rien ne semble naturel, les clichés se
bousculent et s'enchaînent sans répit jusqu'au pathétique. Il faut
dire qu'il doit être compliqué de planter un personnage quand il
n'a ni passé, ni présent, ni avenir, de pâles figures de
carton-pâte à qui il n'arrive absolument rien. Certains ne servent
à rien, comme certaines scènes. Et le final ? Sérieusement ?
Aucune finesse, aucune subtilité, même pour évoquer des sujets
graves comme la solitudes personnes âgées. Un point positif : de
beaux paysages antillais.
1/10
Que dire ? Rien, si possible, je préfère éviter de me
remémorer quoi que ce soit de ce néant cinématographique.
Enemy
// WTF ? // (2014)
Adam, un
professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un
jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony,
acteur, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer
à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte.
Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour
lui et pour son propre couple.
Bon. Je n'ai
absolument rien compris, de la première à la dernière scène. Rien
de rien. La première scène est bizarre, malsaine et flippante. La
dernière aussi. Entre ? Le film est glauque, peu dialogué alors que
qu'une musique stressante, parfois hors de propos, est omniprésente,
genre Hitchcock avant un meurtre, sauf qu'il ne se passe rien. On se
demande quand le film va commencer. Jamais. Il ne décolle jamais. La
réalisation est prétentieuse et se prend terriblement au sérieux.
Le comportement des personnages est incompréhensible. Jake
Gyllenhaal, Mélanie Laurent et Sarah Gadon jouent bien, enfin je
crois parce que dans la mesure où je n'ai rien compris, je ne suis
pas sûre de pouvoir correctement juger leur prestation. Le film met
mal à l'aise et la fin ne résout rien. D'un point de vue plus
technique, la lumière et les couleurs sont moches, certaines scènes
paraissent inutiles. On échafaude des tas d'hypothèses, pendant le
film puisqu'on s'ennuie terriblement. Sans réponse probante.
Totalement hermétique pour moi et je ne crois pas qu'un bon film
nécessite des recherches sur internet. D'ailleurs après explication
(vive google), le film paraît toujours aussi nul, la faute au
montage, au manque de rythme, à l'aspect particulièrement tordu de
la chose.
1/10
Ouuuuuh lalalalala. Je me souviens de mon intense incompréhension
pendant tout le film. Je réfléchissais, je retournais tout ça dans
ma tête et comme vous pouvez le constater, je n'ai rien compris
quand même. La scène de la mygale m'a horrifiée, au-delà de
l'incompréhension totale de son objet. A l'image du film.
Mes 12 plus gros coups de
cœur depuis 2010
Peu de 10,
trop de 9,5... J'ai dû faire des choix et présenter ceux des 9,5
qui tendaient le plus vers le 10, selon mon cœur. Ensuite le
classement se fait de la même façon. D'autres films ont été moins bien notés mais m'ont marquée comme Only lovers left alive, Souvenirs de Marnie, Maléfique, Le vent se lève (que j'ai revu et ai encore plus aimé que la première fois), Stocker, les Alice au Pays des Merveilles.....
J'ai remarqué que, les comédies mises à part, j'ai du mal à revoir les films que j'ai adoré. J'ai peur d'être déçue, d'avoir surestimé le film dans la magie de la séance. Du coup je repousse.
Bridget
Jones’ baby // Un régal // (2016)
Après avoir
rompu avec Mark Darcy, Bridget est toujours célibataire, 40 ans
passés, plus concentrée sur sa carrière et ses amis que sur sa vie
amoureuse. Pour une fois, tout est sous contrôle ! Même son poids.
Jusqu’à ce que Bridget fasse la rencontre de Jack… Puis retrouve
Darcy… Puis découvre qu’elle est enceinte… Mais de qui ???
On retrouve
notre vieille copine Bridget, qui dit des conneries au kilomètre
sans pouvoir s'arrêter, qui gaffe au boulot, entourée de sa bande
de potes tarés. Les copains et Bridget se sont un peu calmés, à
peine mais restent super fun. Romcom somme toute classique, le film
est drôle de bout en bout et fait durer le suspense : qui est le
père de l'enfant ? Qui Bridget va-t-elle choisir ? Mark ou Jack ? En
tant que fervente partisane de Mark, j'étais à deux doigts de
sortir les pompons. Bridget est comme toujours aux prises avec
l'amour, l'efficacité au travail et sa cinglée de mère, quoique
celle-ci se fasse discrète. On ajoute une nouvelle amie et collègue,
un nouveau boulot de productrice qui donne lieu à des scènes
truculentes, un potentiel nouveau mec, et une maternité tardive.
Renée Zellweger, légèrement modifiée, reste une Bridget au top
-ou au fond du trou, c'est selon. Elle est pétillante et pleine de
charme, bref extrêmement attachante. Colin Firth, gentleman
surbooké, est impeccable et toujours aussi séduisant. Patrick
Dempsey est sympa mais un peu plat. Emma Thompson est super marrante
en obstétricienne sarcastique en diable. C'est déjanté, c'est
attendrissant, ça part dans tous les sens, c'est Bridget. Les
dialogues sont percutants et pleins de saillies hilarantes sur fond
de musique contemporaine. Une suite géniale !
9,5/10
C'est le
bonus de cette liste. Est-ce un chef d'œuvre ? Non, évidemment.
Mais il donne tellement de plaisir !
La
femme au tableau // Fantastique // (2015)
Maria
Altmann, septuagénaire excentrique, confie une mission des plus
sidérantes à Randy, jeune avocat : l’aider à récupérer l’un
des plus célèbres tableaux de Gustav Klimt, exposé en d’Autriche,
dont elle assure que celui-ci appartenait à sa famille ! Mais
l’Autriche n’entend évidemment pas rendre la « Joconde
autrichienne » à sa propriétaire légitime…
Ce qui
frappe d'abord, c'est la facilité avec laquelle on entre dans cette
histoire qui mêle habilement deux époques. La reconstitution des
années 30 et du début des années 40 est impeccable, tout à tour
mélancolique et joyeuse. Les personnages ont une vraie profondeur.
Helen Mirren est extraordinaire, très touchante et en même temps
drôle et piquante. Maria est compliquée, elle veut que justice soit
rendue mais pense aussi abandonner plusieurs fois, désemparée par
l'ampleur et la difficulté de la tâche. Ryan Reynolds m'a surprise,
dans le bon sens, c'est la première fois qu'il m'émeut. Tous les
seconds rôles sont parfaits : de Charles Dance, glacial, au
talentueux Daniel Brühl, en passant par l'attachante Katie Holmes,
aux charmants et émouvants Max Irons et Tatiana Maslany, sans
oublier la troublante Antje Traue de le rôle de la belle Adèle. Le
cinéma s'intéresse rarement à l'Autriche pendant la guerre, voilà
chose faite. On y découvre la persécution des Juifs, abjecte, et le
vol de leurs biens, y compris leurs œuvres d'arts. On découvre
aussi, atterré, la volonté de non restitution de l'Autriche
moderne, dérangeante. Cependant, son point de vue n'est pas
réellement présenté, c'est sans doute l'un des seuls défauts du
film avec le fait que j'aurais aimé plus voir les toiles. Certaines
scènes sont sincèrement émouvantes, sans grands violons. D'autres,
comme celle du mariage, sont de petites merveilles.
9,5/10
Un film très
intelligent et qui parle d'un pan assez ignoré de l'Histoire.
The king's speech // épatant, performance parfaite de
Colin Firth // (2011)
Bertie, duc d'York, devient, contraint et forcé, le roi George VI,
suite à l’abdication de son frère Edouard VIII. D’apparence
fragile et guindée, affligé d'un insurmontable bégaiement, il doit
surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme et
à l’aide d’un thérapeute du langage aux méthodes peu
conventionnelles. Face à la montée de l'Allemagne nazie, il doit
remplir son rôle et incarner l'Angleterre et son empire.
Les moins : La reconstitution extérieure est médiocre et la
réalisation anecdotique.
Les plus : La prestation extrêmement physique de Colin Firth, on
ressent sa difficulté vraiment physique pour articuler le moindre
mot qui reste coincé au fond de sa gorge. Et puis le voir débiter
un chapelet de jurons en dansant, ça vaut son pesant de cacahuètes.
Helena Bonham Carter et Geoffrey Rush sont d'excellents seconds
rôles. Guy Pearce livre une bonne prestation en frère fantasque et
égoïste. Tous les acteurs jouent en retenue, avec élégance. La
musique accompagne le film et la reconstitution intérieure est
soignée. Les dialogues sont percutants, souvent drôles, très fins.
Si la fin ne fait pas de doute, on ne s'ennuie jamais grâce à des
personnages attachants avec un caractère réel et à un rythme
régulier. Il est aussi appréciable de découvrir un roi méconnu
qui ne fut pas un grand roi mais un bon roi qui aimait sincèrement
sa femme (et réciproquement d'ailleurs).
Ma note : 9,5/10
L'histoire d'un homme bien, campé par l'excellent Colin Firth. Pas
son rôle le plus sexy (Kingsmen n'était pas si loin de ce
classement) mais une performance dingue de justesse.
Drive // excellent thriller // (2011)
Un jeune homme pas bavard est cascadeur pour le cinéma, mécano dans
un garage et occasionnellement conducteur pour des truands auxquels
il impose ses règles. Shannon, son manager propose à un malfrat
notoire d’investir dans l'une de ses idées, celui-ci accepte mais
impose son associé, Nino. Le conducteur rencontre Irene et de son
fils auxquels il s'attache. Lorsque le mari d’Irene sort de prison
et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter
d’une dette, il décide de lui venir en aide.
Ryan Gosling est épatant, crédible en homme calme et silencieux
mais expressif et charismatique jusqu'à l'explosion de violence
froide et sans limite. Ses sourires illuminent le film plus encore
que ceux de Carey Mulligan, charmante en jeune mère mais discrète.
Bryan Cranston, Ron Perlman, Albert Brooks, Christina Hendricks et
Oscar Isaak campent des seconds rôles intéressants. Le film oscille
avec brio entre romance et action. Celle-ci est très bien filmée et
surtout visible, sans cameraman parkinsonien. La ville est
superbe et filmée, comme le reste, avec une belle esthétique. La
B.O est géniale, elle porte le film qui est plein de silences.
Ceux-ci ne sont pas gênants, on ne s'ennuie pas une seconde et on
s'attache aux personnages. Pas d'action téstostéronnée, plutôt de
l'action intelligente, bien dosée. La violence est tellement outrée
qu'elle peut prêter à sourire mais pas longtemps parce qu'au fond,
elle sert le film. Juste un tout petit bémol : la mise en place est
un peu lente mais cela s'oublie très vite tant le film est excellent
et le scénario est somme toute très classique.
Ma note : 9,5/10
La scène de l'ascenseur est à elle-seule un chef d'œuvre
d'intensité.
Dernier
train pour Busan // Haletant // (2016)
Un virus
inconnu se répand en Corée du Sud, l'état d'urgence est décrété.
Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de
survivre jusqu'à Busan, l'unique ville où ils seront en sécurité...
J’avais
beaucoup aimé World war Z. Dernier train pour Busan, c'est encore
mieux. Plus réaliste, plus humain, plus profond, plus émouvant,
plus drôle. Ça commence par un gestionnaire d'actif contraint
d'emmener sa fille qu'il délaisse chez son ex à Busan. Il essaie de
bien faire mais entre son égoïsme et son boulot, il a du mal à
trouver une seconde pour lui accorder son attention. Et le voyage
dérape. Des zombies, des vrais qui grognent et qui dévorent à
moitié les vivants avant que ceux-ci ne deviennent des zombies à
leur tour, envahissent peu à peu le train. D'abord, je les ai
trouvés plutôt marrants ces zombies très chorégraphiés, et puis
plus du tout en fait. Entre rédemption paternelle et histoire de
survie, le film fait lentement mais sûrement monter la pression
jusqu'au paroxysme. Il ne rechigne pas à tuer des personnages
auxquels le spectateur s'est attaché. Autant prévenir, c'est
sanglant. Les maquillages et les effets spéciaux sont très bien
faits, sans en faire des tonnes. Les attaques des zombies sont très
prenantes. Gong Yoo, Kim Soo-Ahn, Yu-mi Jeong, Dong-seok Ma, et Choi
Woo-Shik sont excellents. Ils rendent attachants des personnages qui
avaient plus ou moins de potentiel à ce titre. Malgré la tension,
l'humour ponctue le film, offrant un peu de relâchement avant
d'enchaîner sur l'émotion, sincère et sobre. Il s'offre le luxe de
critiquer notre société individualiste mais aussi la finance
débridée et de montrer l'effet de groupe dans ce qu'il a de pire.
Inventif dans sa réalisation même s'il ne révolutionne pas le
genre, il n'ennuie jamais malgré une action située presque
entièrement dans un train. Au final, une série B d'horreur hyper
bien troussée et intelligente.
9,5/10
Waouh. Une
claque.
Lullaby for Pi // mélancolique, poétique et émouvant
// (2010)
Sam, libraire le jour et musicien la nuit, perd la femme de sa vie,
Joséphine, et de fait, le sens de son existence. Jusqu’à sa
rencontre incongrue et quelque peu loufoque avec une jeune femme
mystérieuse, Pi, qui devient synonyme de renaissance : pendant que
Sam reprend goût à la vie et à la musique, Pi déchiffre la part
du mystère qu’elle porte en elle. Une étrange relation se noue
entre eux à travers la porte d’une salle de bains…
Les moins : Quelques clichés (la peinture sur les mains pendant tout
le film, la chanson qui réapparaît...).
Les plus : Rupert Friend est extrêmement séduisant en jazzman
désespéré au grand cœur. Clémence Poésy déploie tout son
charme et sa fragilité. Tous deux sont très charismatiques. Les
seconds rôles sont bien utilisés et à propos (Whitaker, Ward,
Wayne Callies). Les décors sont sympas et la photographie superbe.
La musique est comme un personnage, elle est au cœur du film,
arrange les problèmes, les crée, apaise... elle colle aux scènes,
les renforce. Les dialogues sont bien écrits. Le scénario est
original, tendre et drôle, profond et léger à la fois. Le rythme
est lent mais on ne s'ennuie jamais, il convient au film qui est
subtil. Pour une fois dans une belle histoire d'amour, il y a aussi
une belle histoire d'amitié.
Ma note : 9,5/10
Un petit film, une petite histoire d'amour, une B.O à tomber.
J'adore ce film. Sans raison, ou presque.
Crimson
Peak // Fascinant // (2015)
Edith
Cushing, jeune romancière en herbe, vit avec son père dans l’État
de New York. Elle possède le don de communiquer avec les âmes des
défunts et reçoit un étrange message de l’au-delà : "Prends
garde à Crimson Peak". Une marginale dans la bonne société de
la ville de par sa fâcheuse "imagination", Edith est
tiraillée entre deux prétendants: son ami d’enfance, le docteur
Alan McMichael, et un intrigant baronnet anglais, Thomas Sharpe.
J’ai adoré
ce film ! Plus qu’un film d’horreur, c’est un drame horrifique
un peu gore sur la fin. L’atmosphère sombre et glauque du château
délabré est une merveille, notamment grâce à un travail sur les
décors (le manoir qui s’enfonce dans l’argile rouge qui suinte
même des murs, avec sa toiture percée et son architecture gothique)
et la lumière. Les fantômes ont une esthétique novatrice et
superbe, un brin flippante mais pas trop. On frissonne pour
l’héroïne, on sourit aussi de temps à autre parce que le
scénario n’est pas dénué d’humour noir. Certes, le pot aux
roses devient vite évident. Cependant, ce n’est pas ce qui compte
car Del Toro s’intéresse surtout à ses personnages à leur
psychologie, à leurs contradictions. Mia Wasikowska campe une jeune
femme qui se veut moderne mais est éblouie par l’image du prince
charmant. Son personnage est aussi courageux et ne passe pas son
temps à hurler, ça c’est vraiment chouette. Elle est naïve mais
évolue vers la maturité. Tom Hiddleston est magnétique en
aristocrate désargenté pris en étau entre les deux femmes de sa
vie. Jessica Chastain, à la fois vénéneuse et glaciale, convainc
loin des autres rôles qu’elle a pu jouer, de même que Charlie
Hunnam, impeccable, que j’ai mis un temps fou à reconnaître. La
fin est émouvante. Un bel hommage au gothique anglais.
9,5/10
Sexy, d'une
esthétique sublime, bourré de petits détails. Ce manoir qui suinte
l'argile rouge...
Loving
// Superbe // (2017)
Mildred et
Richard Loving s'aiment et décident de se marier. Sauf qu'il est
blanc et qu'elle est noire dans l'Amérique ségrégationniste de
1958. L'État de Virginie où les Loving ont décidé de s'installer
les poursuit en justice.
On a beau
savoir comment cela se finit, ça a beau être classique, on
s'attache et on s'inquiète pour ce couple atypique. Lui, est un doux
géant taiseux, elle est son point d'ancrage, celle qui a toujours le
dernier mot au final (ce qui a constitué pour moi une sorte de
running gag pendant tout le film). Joel Edgerton est génial : tout
impressionnant qu'il soit, il a parfois l'air d'un gamin qui a peur
de prendre un coup. Il a un regard incroyable et laisse éclater la
luminosité de sa partenaire. Ruth Negga joue sur une large palette
de sentiments avec beaucoup de nuances et d'intelligence. Leur
alchimie, tangible, sert le propos. Ils forment un couple très
tendre, très attachant, qui, tel un roseau, plie mais ne rompt pas.
Sa résilience force l'admiration d'autant qu'il est dépourvu
d'héroïsme ou de volonté d'exposition médiatique, contrairement à
leurs avocats concernés par leur cas mais aussi par ses retombées.
Michael Shannon fait une apparition en forme de clin d'œil pour
venir prendre une photo touchante. Nichols filme sobrement le
quotidien et les péripéties de ce couple simple qui n'aspire qu'à
une vie tranquille sans revendiquer quoi que ce soit. Il réussit à
émouvoir sans jouer sur le pathos, ni trop en faire sur le racisme.
On parle ici d'un racisme légal, presque sans violence, mais si
injuste qu'il en devient insupportable. Qu'ont fait les Loving qui
met l'État de Virginie en danger ? Rien, ils s'aiment, énormément.
On voit peu le combat, pourtant réel, des avocats pour leur cause,
on en voit seulement les effets pour eux, entre espoir et
découragement. Les paysages se font discrets, sans extraordinaire,
mais filmés avec élégance et une belle lumière.
9,5/10
Une merveille d'intelligence et de sensibilité dans une
peinture douce d'un quotidien parfois dramatique. Et les acteurs !!!
Une
promesse // Topissime // (2014)
Allemagne,
1912. Un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire
particulier d’un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie.
L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à
domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler. L’épouse
du patron est une femme de trente ans, belle et réservée. Le jeune
homme s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans
le huis-clos de la demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste
ni parole, tout en regards et en silences.
Ou comment
l'ambition, les convenances, le devoir et le destin peuvent empêcher
un amour inattendu. Inattendu parce que leurs conditions sociales,
leurs âges, éloignaient la femme mariée fidèle et le jeune
ingénieur ambitieux, parce que le mariage des Hoffmeister semblait
heureux. La fin ne respecte pas celle du livre, c'est sans doute le
seul reproche que je puisse faire à ce film brillant, car c'est un
peu trahir le message de Zweig. C'est dommage mais cela n'ôte rien à
la beauté du film. La mise en scène, classique, se concentre sur
les visages. Le début, fait de scènes très brèves, peut
déconcerter mais le spectateur est vite immergé dans cette maison
bourgeoise, où l'on s'aime et souffre en silence. Chaque geste,
chaque regard, chaque silence a un sens, une élégance cachée, une
grâce. La reconstitution, les décors et les costumes sont bons, la
musique excellente. Rebecca Hall, Richard Madden et Alan Rickman
-impérial comme toujours- sont absolument parfaits, tout en
subtilité, en réserve et pourtant expressifs. Certaines scènes
sont saisissantes (la discussion commerciale pendant que Lotte joue,
l'annonce du départ, la crise de nerfs de Lotte consolée par son
mari).
9,5/10
Tout film avec Alan Rickman mérite mon attention et celui-là était
si élégant. Surnoté ? Peut-être. M'en fiche, j'ai de
l'affection pour ce film.
Miss
Peregrine’s house for peculiar children // Magique
// (2016)
À la mort
de son grand-père, Jacob découvre les indices et l’existence d’un
monde mystérieux qui le mène dans un lieu magique : la Maison de
Miss Peregrine pour Enfants Particuliers. Mais le mystère et le
danger s’amplifient quand il apprend à connaître les résidents,
leurs étranges pouvoirs … et leurs puissants ennemis. Finalement,
Jacob découvre que seule sa propre "particularité" peut
sauver ses nouveaux amis.
Burton
excelle dans l'opposition entre la normalité un peu morne, trop
banale, et l'extraordinaire à la fois plus sombre et magnifique. On
débute en Floride, dans un monde qui a l'air normal, avant de partir
au Pays de Galles qui abrite une charmante vieille maison peuplée de
gens étranges. Eva Green, sublime, campe une gouvernante à la fois
inquiétante et protectrice. Asa Butterfield joue de façon
convaincante le jeune héros qui se croit normal jusqu'à ce qu'il
découvre la vérité sur sa famille. Ella Purnell, avec ses yeux
immenses et une grâce qui sied parfaitement à sa particularité,
apporte une touche de douceur et d'étrangeté. Ils sont secondés
par l'inquiétant Samuel L. Jackson, la discrète Judi Dench,
l'énergique Terence Stamp, et tous les enfants dotés de
particularités, pour le moins... particulières (je ne précise pas
pour préserver la surprise). Ils évoluent dans un univers
parfaitement retranscrit entre horreur et ravissement, bourré de
détails. Les effets spéciaux, toujours au service de l'intrigue,
sont superbes. Le filme alterne entre scènes d'action efficaces et
élégante mélancolie poétique. Au fond, ce que vivent ces enfants
est assez triste, ils sont éternellement bloqués dans une boucle
temporelle sans jamais grandir ni vivre leur propre vie. Les enfants
sont tour à tour drôles et inquiétants, comme le scénario qui
regorge de détails. J'ai relevé une toute petite incohérence
technique mais je m'en fiche totalement tellement ce film est génial,
généreux et visuellement épatant. Oui, ce film a sans doute des
défauts, il ne permet notamment pas de développer beaucoup les
personnages secondaires, contrairement au roman sans doute, mais il
parvient à emporter le spectateur dans son univers onirique et
bizarre. Tim Burton revient sur ses thèmes favoris, l'étrangeté,
la transmission et l'acceptation, et c'est pour le mieux. L'un de ses
meilleurs films. J'ai bien envie de lire le livre maintenant.
10/10
Magie, poésie,
esthétique. Bourré de défauts, peut-être mais aussi et surtout de
charme. J'ai acheté le livre mais je n'ai pas encore eu le temps de
m'y mettre.
Toast // drôle, émouvant, savoureux // (2011)
Nigel adore sa mère, piètre cuisinière habituée des ratages
culinaires -même les conserves- qui a un plat de remplacement tout
trouvé : des toasts beurrés. Quant à son père, il crie pas mal
mais ne semble pas avoir beaucoup d'amour à donner. A la mort de sa
mère, Nigel dispute l'amour de son père à la bonne à coup de...
bons petits plats.
Oscar Kennedy et Freddie Highmore se partagent avec brio le rôle du
héros, un gamin adorable qui voudrait seulement que son père
l'aime. Victoria Hamilton campe la mère aimante et déchirée par la
douleur qu'elle sait que son fils va subir. Helena Bonham Carter
distille une cruauté égoïste en incarnant l'abominable belle-mère
au physique banal mais cuisinière hors pair qui pourrait aimer le
gamin mais craint trop de perdre sa place dans le cœur du père,
joué par l'excellent Ken Stott. Le scénario, accompagné par une
très belle B.O, est simple mais inventif, un brin acide. Le film
mêle habilement émotion et rire et donne faim en filmant la passion
de la cuisine. La reconstitution des 60's est très belle. Il s'agit
de l'une de ces petites merveilles découvertes par hasard alors
qu'aucune promotion n'en a été faite.
Ma note : 10/10
Un autre petit film. Trop
peu connu à mon humble avis. Un film généreux.
Anonymous // Magnifique, captivant, à voir // (2012)
Au cœur de l’Angleterre élisabéthaine, dans une époque agitée
par l'éventualité d'une guerre de succession à la mort d'Elisabeth
I, le comte d'Oxford, passionné par la poésie et de le théâtre,
cherche un homme de paille prêt à prétendre être l'auteur de ses
brillants écrits.
Le film propose une hypothèque très crédible et passionnante. La
reconstitution de l'Angleterre de la reine Elisabeth I, précise et
flamboyante, nous plonge dans cette époque tourmentée à l'ambiance
lourde d'intrigues et de complots. Les acteurs (Rhys Ifans -intense,
génial, émouvant-, Vanessa Redgrave, Joely Richardson, David
Thewlis -méconnaissable-, Xavier Samuel, Sebastian Armesto, Rafe
Spall, Edward Hogg, Jamie Campbell Bower) sont tous fantastiques. Les
dialogues sont riches, le scénario excellent même si sa complexité
autorise un second visionnage (chouette!). La musique accompagne
efficacement le propos. C'est une tragédie shakespearienne en soi,
l'émotion vous prend presque par surprise, insensiblement, sans
qu'on comprenne comment, on est au bord des larmes. La thèse
est-elle vraie ou non ? Au final, cela importe peu : d'une part, cela
reste un film et donc un divertissement, d'autre part, on ne saura
probablement jamais la vérité, cette théorie a toutefois le mérite
d'exister.
10/10
Un film historique riche et brillant, porté par un casting
impeccable et une superbe reconstitution.
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