Mes 12 flops 2014
Voilà, une nouvelle année de passée. J'espère que vous aurez pris autant de plaisir à me lire que moi à écrire. Meilleurs vœux à vous !
Cette année encore, certains films m'ont déroutée, agacée, collé une bonne migraine, ou tout simplement déplu. En voici une douzaine à laquelle j'ai donné les pires notes, à tort ou à raison :
D'abord, ceux qui ne sont pas des catastrophes, mais ont tout de même manqué leur but.
Les
brasiers de la colère // Décevant //
20
janvier 2014
Dans
une banlieue ouvrière, Russell Baze travaille à l'usine, comme son
père, alors que son cadet, Rodney, a préféré s'engager dans
l'armée. De retour à la maison, Rodney, psychologiquement ravagé,
refuse l'usine et se lance dans les paris et les combats illégaux.
L'idée
de départ était intéressante mais mal exploitée entre film social
et polar. En effet, toute la première partie décrit la vie
quotidienne de ces deux frères malchanceux alors que la seconde
partie, qui arrive très -trop ?- tard, évoque l'enquête et la
vengeance de l'aîné. La chronique de l'Amérique profonde est
toutefois intéressante et honnête, parfois non dénuée d'émotion
grâce à la complicité des acteurs principaux. Malgré une
excellente première scène et une bonne B.O, de nombreux plans, très
courts, sont inutiles et hachent la première partie du film en série
de brèves séquences souvent muettes qui servent à poser les
personnages de façon peu subtile. Bref, on s'ennuie un peu,
notamment à cause d'une réalisation mollassonne. Certes, tous les
acteurs, de Bale à Affleck en passant par Dafoe et Harrelson, sont
talentueux et impliqués malgré des personnages parfois caricaturaux
et sous-exploités. Cela ne suffit pas à faire un bon film d'autant
que les choix du réalisateur en terme de qualité d'image n'ont pas
d'intérêt et sont laids (grain, flous).
4/10
J'ai a posteriori peu de souvenirs de ce film, ni même de la première scène. Dommage.
La
Belle et la Bête // Esthétique mais raté //
17 février
2014
Après le
naufrage de ses navires, un marchand ruiné s’exile à la campagne
avec ses six enfants. Lors d’un éprouvant voyage, le Marchand
découvre le domaine magique de la Bête qui le condamne à mort pour
lui avoir volé une rose destinée à sa fille préférée, Belle. Se
sentant responsable du terrible sort qui s’abat sur sa famille,
Belle décide de se sacrifier à la place de son père. Au château
de la Bête, une vie étrange, où se mêlent les instants de féerie,
d’allégresse et de mélancolie, attend la jeune femme.
Bon, je suis
un peu déçue, j'attendais plus et mieux. D'abord, l'univers visuel
est superbe, magique, de beaux costumes, mais les effets spéciaux de
qualité parfois inégale (la biche est hideuse) cependant
majoritairement de bonne facture. Le visage de la Bête correspond à
l'idée mais il y a quelque chose qui ne va pas, peut-être un
certain manque de mobilité des traits. Les émotions du personnages
passent dès lors surtout par la voix de Vincent Cassel. Léa Seydoux
joue assez bien le chagrin ou la joie mais ne peut en aucun cas avoir
l'air modeste, alors que le personnage l'est, et fait une moue
insupportable lorsqu'elle est en colère (souvent). De plus, son
amour de la lecture est absent et on comprend mal le cheminement de
ses émotions. Pourquoi tombe-t-elle amoureuse ? Quand ? Comment ?
Aucune idée. D'ailleurs, l'émotion peine à nous atteindre. Les
personnages secondaires auraient pu être intéressants, les tadums
sont mignons quoique inutiles. La B.O aurait pu être belle mais
appuie trop lourdement le propos et de fait, le dessert tant elle est
explicative et intrusive. Quelques longueurs, surtout au début ;
c'est agaçant à la fin ces réalisateurs qui ne savent plus faire
leur montage. Les dialogues sont pauvres, quasi inexistants et le
film est parsemé d'invraisemblances. Pourtant, une part du
spectateur est emportée, mais ça tient plus à la magie du conte et
à un vieil attachement datant de Disney qu'à la réalisation en
elle-même. J'aurais voulu que ça marche mais il y a vraiment
quelque chose qui cloche dans ce film. C'est dommage.
4/10
Je me souviens de la beauté des images mais aussi de ma grosse déception. Je préfère décidément le Disney.
Tristesse
club // Très bizarre //
5 juin 2014
Si vous
aimez les jeux de pistes, les vieilles Porsche, les sœurs qui n'en
sont pas, les pères pas vraiment morts, les lacs et leurs secrets:
bienvenue au club.
Heu... Le
paysage de lac est superbe. Ludivine Sagnier est toujours aussi
rafraîchissante, Laurent Lafitte joue les gros beaufs avec un
certain talent, Vincent Macaigne -qui a d'urgence besoin d'une bonne
coupe de cheveux- campe efficacement l'imbécile coincé, Noémie
Lvovsky joue fort bien l'ex déjantée. Oui, certes. Sauf que les
personnages sont horripilants au possible. Le film se voulait absurde
et drôle. Absurde, ça, il l'est, c'est sûr. Abscons même ! Les
situations ne sont pas crédibles, non plus que les réactions des
personnages. On sourit parfois, grâce à certains dialogues, qui à
d'autres moments sont franchement lourds. De temps à autre, je
sortais complètement du film, notamment à cause du manque
d'empathie envers les personnages. Le père est mort ? Ou pas ? On
s'en fout. La sœur est vraiment la sœur ? Ou pas. On s'en fout
aussi. De plus, on devine rapidement ce qu'il en est. Dommage parce
que la chronique de la vie de cette famille dysfonctionnelle aurait
pu être intéressante. Quelques scènes sortent du lot (siphonnage
d'essence) de cette comédie douce amère ratée.
4/10
L'ennui teinté d'effarement, voilà ce qui dominait.
SMS
// Raté, dommage //
25 août
2014
Alors que sa
maison est inondée et qu'il doit ramener son fils malade à la
maison, Laurent reçoit un SMS destiné à son épouse. Il se fait
voler son portable et court derrière le voleur. Lorsqu'il revient,
son fils a disparu. C'est le début d'un enchaînement de
catastrophes qui conduira -entre autres- Laurent à être suspendu
par une cheville au dessus du vide.
Une seule
question s'impose à la sortie du film : mais qu'est-ce que c'est que
ce truc ? C'est n'est ni une comédie ni un drame ni une comédie
dramatique, ni, ni... bref, ce film est impossible à classer.
Pourquoi ? Eh bien c'est simple, on ne ressent guère d'empathie
envers les personnages, pas vraiment d'émotions et on ne rit pas. Il
peut arriver que le spectateur laisse échapper un sourire de temps à
autres. Toutefois, le film est porté par une belle bonne humeur et
l'énergie de Guillaume de Tronquédec dont la prestation est
impeccable. Tous les autres acteurs sont des faire-valoir le temps
d'une apparition, dommage. Seule émerge Géraldine Pailhas. La
critique de l'utilisation intensive des nouvelles technologies est
survolée à gros traits. Si le film ne manque pas précisément de
rythme, celui-ci étant soutenu par une B.O rock un peu trop bruyante
à mon goût, l'accumulation de catastrophes finit par lasser,
d'autant plus qu'elles sont convenues malgré les invraisemblances.
Tout cela manque en revanche cruellement de saveur et de sens
comique.
4/10
Encore une déception. Je m'attendais à beaucoup rire mais pas du tout, il ne s'agit que d'un enchaînement peu crédible et pas drôle de catastrophes.
Une
nouvelle amie // Étrange, un peu raté //
6 novembre
2014
À la suite
du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde
dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de
son amie va lui redonner goût à la vie.
Le film est
une œuvre à part, comme souvent chez Ozon. On reconnaît son
esthétique léchée. Les relations entre les personnages principaux
sont complexes et troubles. D'ailleurs Claire et David, profondément
touchés par la mort de Laura, sont à un tournant de leur vie. Ils
se posent beaucoup de questions. David interroge son identité
sexuelle. Claire, quant à elle, s'intéresse à ses propres
fantasmes. Romain Duris est excellent, dans les deux identités de
son personnage mais peine trop à dissimuler sa masculinité. On ne
peut jamais y croire totalement. Anaïs Demoustier joue une ingénue
pas si ingénue que ça, entre bourgeoisie conformiste et fantasmes
hot (desperate houswife ?). Raphaël Personnaz campe le personnage
témoin, c'est à dire le type moyen, gentil, à fond dans le boulot,
avec des réflexions idiotes mais pas un mauvais fond. C'est le
personnage le plus crédible et peut-être le plus intéressant. Le
film peut être drôle, surprenant, non sans mettre mal à l'aise,
sans doute parce que, s'il se garde de toute vulgarité, il n'évite
pas le ridicule. Un sentiment d'étrangeté ne m'a pas quittée et
m'a empêchée d'être complètement dedans et donc d'être sensible
à l'émotion du film. Le mélange des genres n'est pas convaincant
d'autant qu'Ozon multiplie les clichés et ne va pas au fond des
choses. Une psychologie plus fine et mieux exprimée aurait mieux
servi le sujet.
4/10
Les jambes de Romain Duris gainées de bas. Étrange.
Pompéi
// Raté //
23 février
2014
En l’an
79, la ville de Pompéi vit sa période la plus faste à l’abri du
mont Vésuve. Milo, gladiateur populaire des provinces britanniques,
y est envoyé. Il rencontre la fille d'un notable, objet du désir
d'un sénateur romain et un gladiateur à l'aube de recouvrer sa
liberté.
Bourré de
clichés, d'incohérences, de facilités scénaristiques et cousu de
fils blancs, ce film s'appuie sur d'importants effets spéciaux.
Ceux-ci avaient sans doute un beau rendu en 3D (que mon cinéma ne
proposait pas alors qu'il le peut) mais été gâchés en 2D,
particulièrement sur les plan larges et vues de la ville qui sont
visiblement faites par ordinateur. De plus, une paire d'explosions
semblent injustifiées (à moins qu'il y ait eu un dépôt de poudre,
ah bah non, les Romains n'en disposaient pas). Toutefois, les
combats, accompagnés d'une B.O entraînante, sont bien réalisés et
vraiment enthousiasmants. Les acteurs sont charmants mais le scénario
ne leur permet pas de faire preuve de beaucoup de subtilité tant
leurs personnages sont caricaturaux et manichéens au possible. Le
doublage, un peu près aussi inique que les dialogues, n'arrange
rien. Amatrice de jolies bluettes, je ne me suis pas ennuyée mais je
ne retiendrai rien de ce film. Mieux vaut voir la série Spartacus
qui assume un visuel façon 300.
3,5/10
Une bluette inutile sur fond de verbiage mièvre. J'ai été gentille en donnant cette note.
Là, ça commence à ressembler à un raté sévère.
L'amour
est un crime parfait // Raté //
19
janvier 2014
Professeur
de littérature à l'université de Lausanne, Marc, qui vit avec sa
sœur, est un séducteur qui collectionne les aventures avec ses trop
séduisantes étudiantes. Peu après la disparition de sa dernière
conquête, il rencontre la belle-mère de celle-ci, une jeune femme
un peu étrange.
Ce
polar se veut esthétique et érotique. Mouais. C'était sans doute
un peu trop ambitieux. Certes, les paysages sont magnifiques. Les
plans le sont moins avec de temps à autre des incrustations de
mauvaise qualité, des changements de zoom visibles, de la fausse
neige qui tombe mal. La tension nait dès le début à cause d'une
musique crispante, et, après un long creux plus proche du drame que
du polar, renaît pour un final étrange. Autant Amalric est
excellent, autant Viard ne semble pas tout à fait à sa place malgré
son talent et sa plastique. Maïwenn et Forestier sont un peu
énervantes à minauder. Parfois, les acteurs semblent déclamer
leurs dialogues comme des tirades de théâtre, c'est déroutant et
ne permet pas d'entrer dans le film, à tel point que je me suis
demandé si je devais partir ou non. Quelques scènes de nudité ne
paraissent pas utiles à la progression du film qui est quasi nulle
par ailleurs. En effet, la police fait son enquête on ne sait
comment, ni même quels indices elle trouve ni comment elle parvient
au résultat final. L'inspecteur Jacques a avec Marc des
conversations surréalistes hallucinantes et décalées mais, comme
de nombreuses choses dans le film, peu crédibles. Un peu d'humour
ponctue agréablement le film, quoique de façon décalée. Au final,
les personnages ne sont pas assez approfondis et le film garde trop
de zones d'ombres car il aurait été plus judicieux et efficace,
pour montrer un homme dont le vernis craque, d'expliquer ce qui a
conduit au meurtre plutôt que de s’appesantir sur les conséquences
sans en montrer les causes.
3/10
L'atmosphère, glacée, était réussie mais c'était d'un chiant.
L'homme
qu'on aimait trop // Inutile, raté //
20 juillet
2014
1976. Après
l’échec de son mariage, Agnès Le Roux rentre d’Afrique et
retrouve sa mère, Renée, propriétaire du casino Le Palais de la
Méditerranée à Nice. La jeune femme tombe amoureuse de l’homme
de confiance et avocat de Renée, Maurice Agnelet. Maurice est un
homme à femmes volage, Agnès l'accepte. Elle veut vendre sa part de
l’héritage familial alors qu'un concurrent lié au banditisme
tente de prendre le contrôle du casino.
C'est un
film que j'ai vu avec ma mère pour lui faire plaisir. Elle a aimé.
Moi...
Je ne suis
pas l'aise avec la réalité romancée, sorte de demie fiction dans
laquelle on ne distingue plus le faux du vrai, l'imagination, la
liberté de l'artiste de la réalité. Le film s'attarde sur la
relation amicale puis amoureuse entre Agnès Le Roux et Maurice
Agnelet et évoque la "guerre" des casinos en lien avec le
banditisme, cette partie n'étant traitée que de façon secondaire.
Le film est en effet plutôt mal contextualisé. Catherine Deneuve
campe une femme autoritaire, une mère un peu étouffante, déroutée
par le comportement destructeur de sa fille. Adèle Haenel joue une
enfant gâtée adroitement manipulée, butée, refusant les
avertissements, même du principal intéressé. Je ne sais pas si
cela tient au personnage, à l'actrice perpétuellement boudeuse
(c'est une mode en ce moment ?) ou aux deux mais lorsqu'elle
pleurait, je ne parvenais pas à éprouver de l'empathie, j'avais
seulement envie de la secouer énergiquement. Guillaume Canet
confirme sa capacité à jouer les salauds avec brio. Quant à la
mise en scène, elle est décevante. Téchiné, complaisant pendant
les scènes de sexe, choisit des cadrages douteux. La reconstitution
des années 70, mise à part l'absence de technologie moderne, est
invisible. Tout aurait pu se dérouler de nos jours, je n'aurais pas
vu la différence. Les maquillages qui vieillissent les acteurs pour
la dernière partie sont figés et pas complets puisque les mains ont
été oubliées. Si je ne me suis pas totalement ennuyée, je n'ai
pas été passionnée par le destin de cette pauvre petite fille
riche qui s'enfonce à loisir et volontairement dans une voie
dangereuse. Quant à savoir si Agnelet a ou non tué Agnès Le Roux,
le réalisateur, qui a revendiqué son parti pris artistique au début
du film pour romancer leur liaison, ne prend pas parti et donc ne
donne pas d'épaisseur à ses personnages. Il ne va pas au bout de sa
démarche et le film aurait pu se finir quant Agnelet vide les
comptes, le compte-rendu judiciaire n'ayant pas d'intérêt en soi
puisqu'il n'apporte aucune certitude. Le film est totalement dépourvu
de point du vue ou de souffle, ça ressemble à ces émissions télé
dans lesquels des acteurs illustrent les faits divers.
3/10
Je retiens surtout qu'Adèle Haenel m'agace. Vraiment. Et que Canet doit changer de registre, le sociopathe de service, check, c'est fait (et pas qu'une fois), il peut passer à autre chose.
Les
Francis // Grand n'importe quoi //
28 juillet
2014
Pour
respecter la dernière volonté de son grand-père, Jeff part en
Corse à la recherche d’un secret de famille, accompagné de ses 3
amis d’enfance. Suite à un quiproquo, les 4 amis se mettent à dos
Les Campana qui vont déclarer ouverte la chasse aux « Francis » :
les Français du continent. Les vacances tournent à la course
poursuite infernale mêlant gendarmes dépressifs et chasseurs à la
gâchette facile. Bienvenue du côté obscur de la Corse !
Bon.
Désespérée par la faiblesse de la production cinématographique
estivale, je me suis rabattue sur Les Francis. C'était une
expérience. J'ai eu l'impression de me trouver face un téléfilm.
Force est de constater que ce n'est pas la comédie de l'année
malgré de bonnes intentions. Voici un buddy movie de bras cassés
comme il en existe tant, les clichés sur la Corse et ses habitants
en plus. Les vannes tombent souvent à plat, on sourit souvent à la
bonne volonté des acteurs, par ailleurs sympathiques, on rit deux ou
trois fois, un peu par hasard. Les dialogues indigents sur pseudo
accent corse, ça agace, de même que la voix off. Les personnages
sont peu approfondis, voire carrément stupides, normal, le scénario
est très mince, parfaitement prévisible même lorsqu'il est
invraisemblable. Restent les superbes paysages corses, c'est déjà
ça.
3/10
Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'aurais mieux fait de regarder un DVD de Docteur Who. Je ne sais même plus pourquoi j'ai mis autant de points.
Là, on touche le fond.
Maps
to the stars // Malsain //
26 mai 2014
A Hollywood
se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star, son
père, Sanford Weiss, auteur à succès et coach des célébrités,
sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en
tant que femme et actrice, Agatha, une jeune fille devenue, à peine
débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de
limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la
célébrité. Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville
des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ? La ville
des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le
déchainement des pulsions et l’odeur du sang.
Point
positif : l'affiche est belle. Sinon... Beurk ! Ce film est
épouvantable ! Il est vain, creux, malsain, verbeux sans pourtant
rien dire. Cronenberg a de surcroît choisit de hacher sa narration
de façon visible : on passe d'une scène à l'autre sans transition
et avec une bande-son coupée net. Malgré le talent indéniable des
acteurs, Julianne Moore, primée à Cannes, en tête, on ne parvient
pas à s'attacher à ces personnages cyniques, auto-centrés,
égoïstes, cruels, cinglés, de l'actrice névrosée au gamin devenu
star trop jeune qui vire sale con tête à claques, en passant par le
coach gourou ou la mystérieuse assistante bien barrée. Ce n'est
même pas drôle tant l'ambiance est lourde, poisseuse. Et puis les
pseudos saillies humoristiques d'humour noir pipi-caca, non seulement
je les ai trouvées vulgaires et inutiles mais en plus c'est du
niveau d'un ado mal dégrossi. Schizophrénie, hallucinations,
incestes (oui, au pluriel), pédophilie, meurtres, drogues, folie,
dialogues d'une inutile crudité, rien, dans ce défilé sordide,
n'est épargné au spectateur qui ne peut qu'assister à la chute de
ces stars. Le tout, il faut le reconnaître, dans de très beaux
décors. Youpi parce que les costumes sont souvent moches. C'est
tellement too much que le propos perd en crédibilité. C'est
d'autant plus dommage que la présentation de l'envers du décors
(gourous, jalousies, drogues, magouilles, agents...) était plutôt
intéressante. Et que dire de ces répétitions sans fin d'un poème
d'Éluard ? Horripilant. On ressort un peu perturbé de la séance,
tendu, mais surtout déçu et agacé.
2/10
Malsain, le mot est juste et je confirme cette impression. Vain aussi.
Tiens-toi
droite // Heu... hein ? //
2 décembre
2014
Trois femmes
qui ne se connaissent pas mais dont la volonté farouche d’évolution
va les faire se rencontrer, se rejoindre, se juxtaposer.
Louise
quitte le pressing de famille pour travailler dans une grande
entreprise de fabrication de poupées où l'a pistonnée son amant.
Lili, miss Nouvelle-Calédonie, fait la rencontre d'un riche
industriel. Sam, mère de famille nombreuse, décide de prendre son
indépendance. Il y a la pression de leurs mères, de leurs sœurs,
de leurs amies. Il y a leurs hommes qui disparaissent. Il y a leurs
filles qui les regardent, les imitent. Et il y a la conception de ce
nouveau modèle de poupée, enfin à l'image de la femme.
Ce film est
une énigme. Je comprends qu'il est question d'émancipation
féminine, de l'image de la femme, de la sexualisation de la société
mais le message est flou, brouillé par une absence quasi totale de
scénario. Le film ne dépasse jamais le synopsis et n'examine jamais
en profondeur l'histoire de ces héroïnes dont chacune méritait un
long métrage plutôt que ce fouillis artificiellement relié. Il est
plein de dialogues souvent drôles mais tellement isolés qu'ils sont
sans conséquence sur la suite. Les femmes sont toutes cinglées, les
hommes sont absents. Pauvre Richard Sammel qui n'est là que pour
faire joli ! Jonathan Zaccaï et Michaël Abiteboul ont des rôles à
peine esquissés. Marina Foïs en féministe qui peine à s'affirmer,
Noémie Lvovsky, en mère débordée, et Laura Smet, en reine de
beauté paumée, sont excellentes. Dommage que ces rôles soient
assez caricaturaux et qu'aucun ne soit suffisamment fouillé.
Heureusement, les actrices sont attachantes quoique mal dirigées :
elles ne cessent de gesticuler, c'est agaçant. La réalisatrice
avait sans doute un propos intéressant mais caché derrière une
mise en scène hystérique et un montage décousu.
2/10
Pourtant, il y avait une idée intéressante. Mais la conclusion me parait si misogyne !
Enfin, le top du flop. Je crois que le réalisateur creuse.
Enemy
// WTF ? //
31 août
2014
Adam, un
professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un
jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony,
acteur, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer
à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte.
Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour
lui et pour son propre couple.
Bon. Je n'ai
absolument rien compris, de la première à la dernière scène. Rien
de rien. La première scène est bizarre, malsaine et flippante. La
dernière aussi. Entre ? Le film est glauque, peu dialogué alors que
qu'une musique stressante, parfois hors de propos, est omniprésente,
genre Hitchcock avant un meurtre, sauf qu'il ne se passe rien. On se
demande quand le film va commencer. Jamais. Il ne décolle jamais. La
réalisation est prétentieuse et se prend terriblement au sérieux.
Le comportement des personnages est incompréhensible. Jake
Gyllenhaal, Mélanie Laurent et Sarah Gadon jouent bien, enfin je
crois parce que dans la mesure où je n'ai rien compris, je ne suis
pas sûre de pouvoir correctement juger leur prestation. Le film met
mal à l'aise et la fin ne résout rien. D'un point de vue plus
technique, la lumière et les couleurs sont moches, certaines scènes
paraissent inutiles. On échafaude des tas d'hypothèses, pendant le
film puisqu'on s'ennuie terriblement. Sans réponse probante.
Totalement hermétique pour moi et je ne crois pas qu'un bon film
nécessite des recherches sur internet. D'ailleurs après explication
(vive google), le film paraît toujours aussi nul, la faute au
montage, au manque de rythme, à l'aspect particulièrement tordu de
la chose.
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