The imitation game
1940 : Alan
Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement
Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage
allemande Enigma, réputée inviolable.
J'en
attendais beaucoup, je ne suis pas déçue. Il est autant question de
briser un système de codage et des conséquences de la réussite que
de tenter de vivre sa sexualité dans un pays qui la pénalise. La
recherche scientifique est montrée sans être ennuyeuse, Tyldum
aurait toutefois put appuyer un peu plus sur l'aspect politique, sur
l'existence de travaux antérieurs et sur les voyages de Turing.
Turing est dévoilé sans que ses défauts soient dissimulés. Il est
attachant, tantôt agaçant, tantôt émouvant. Benedict Cumberbatch
laisse exploser tout son talent, avec finesse et sensibilité. C'est
lui qui porte, avec succès, une bonne partie du film sur ses
épaules. Keira Knightley a toujours autant de charme mais elle a
gagné en profondeur. Le reste du casting (Goode, Strong, Leech,
Beard, Dance...) est à l'avenant, c'est à dire brillant. Et drôle.
En effet, le scénario évite de plonger dans le thriller dramatique
et ne néglige pas l'humour (british évidemment) qui allège
grandement l'atmosphère. Certes, il s'agit d'un film d'acteurs, d'un
film à oscars de surcroît, cependant le suspense tient, bien que
l'on connaisse la fin. Les trois périodes qui se chevauchent ne
perdent pas le spectateur, au contraire, elles permettent de casser
le rythme qui serait sinon trop linéaire. De plus, celle de la
jeunesse éclaire un peu la personnalité de ce génie solitaire et
malheureux. La fin est affreusement triste et laisse un goût amer.
Bien sûr, le film ne traite pas tous les aspects de la vie et du
caractère de Turing mais c'est un excellent point de départ.
9/10
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