Queens de Lorene Scafaria

Des stripteaseuses se lient d’amitié et décident de conjuguer leurs talents pour arnaquer et prendre leur revanche sur leurs riches clients de Wall Street. Leur plan fonctionne à merveille, mais argent et vie facile les poussent à prendre de plus en plus de risques… 

Le synopsis va beaucoup trop loin dans le film, si bien que celui-ci n'est pas le film attendu. Toute la première partie est consacrée à décrire la vie de ces stripteaseuses avant que la crise de 2008 fasse disparaître leurs clients habituels. Je m'attendais à une histoire d'arnaque, c'est une comédie dramatique quasi sociale, intéressante mais imposant un rythme plus lent, une plongée dans le milieu vulgaire et pailleté des clubs. Jennifer Lopez, fascinante, capte le regard dès qu'elle apparaît, toujours en totale maîtrise. Constance Wu apparaît un peu trop fade pour lui faire face, elle manque de charisme. Lili Reinhart paraissait avoir plus à montrer malgré un second rôle apparaissant tard. Les critiques évoquent des actrices canons, oui, quelques-unes mais surtout beaucoup de chirurgie malheureuse. Queens est vendu comme un film de revanche mais même quand elles réussissent dans leur plan, on sait qu'elles ne peuvent pas gagner à l'arrivée, la chute s'avère inévitable. Les femmes grandes perdantes du capitalisme ? Il y a là quelque chose de pathétique pour ces femmes obligées de tout assumer seules entre parents absents et compagnons en fuite ou en taule, repoussées par une société en tension. Le scénario pâtit d'un aspect répétitif et le visuel trop cliquant ne satisfait pas complètement, bien qu'il colle au microcosme qu'il décrit. Reste un divertissement calibré.

5/10