Mes 9 tops 2017

Cette fois, j'ai compté moins de tops que de flops. Pour être au top cette année, il fallait au moins atteindre 9/10 et j'ai eu beaucoup de 8,5. Je deviens exigeante. Quelques belles pépites tout de même.

Quelques minutes après minuit // Sublime //

8 janvier 2017



Conor a de plus en plus de difficultés à faire face à la maladie de sa mère, à l’intimidation de ses camarades et à la fermeté de sa grand-mère. Chaque nuit, juste quelques minutes après minuit, un if prend vie et visite le garçon.



Ce film est un conte moral qui évoque la mort, le deuil, la solitude, les liens familiaux. Conor fait face à quelque chose de bien trop grand et bien trop dur pour lui, alors il fait appel à un monstre qui l'aide à mettre des mots sur sa profonde souffrance. Lewis MacDougal est extraordinaire en gamin perdu mais plein d'imagination. Sa palette de jeu est impressionnante vu son jeune âge. Felicity Jones amène sa douceur alors que Sigourney Weaver amène son énergie irradiante. La voix de Liam Neeson fonctionne parfaitement. Quant à Toby Kebbel, c'est le père indigne le plus sympathique que j'ai vu. Les effets spéciaux, baroques, sont sublimes, tant du point de vue visuel que sonore. L'utilisation des silences est remarquablement maligne. Les séquences animées façon aquarelle, de même que le générique sont superbes. En plus d'être beau, le film est intelligent et sensible. Loin d'être tire-larmes, il fait naître l'émotion petit à petit et de façon durable. Le scénario, déchirant, bien qu'un peu léger, est une ode à l'imagination et à son pouvoir. Ça fait penser aux meilleurs opus de Spielberg, et ce n'est pas peu dire.



9/10 

Un film beau et triste. Surtout beau. 


Hidden figures // Exaltant //

8 mars 2017


Le destin de trois scientifiques afro-américaines, Katherine Johnson, Dorothy Vaughn et Mary Jackson, qui ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale, grâce à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn. Maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins et blancs, leur histoire est restée longtemps méconnue.



Le film, à la réalisation classique et lisse, se concentre sur trois scientifiques ayant réellement existé, trois femmes noires extrêmement brillantes dans un monde d'hommes blancs, à une époque pendant laquelle personne ne voulait les entendre et encore moins les écouter. A cet égard, certaines scènes d'humiliation sont terribles par leur banalité et leur violence silencieuse. Heureusement, quelques hommes s'intéressent plus aux capacités techniques qu'à leurs certitudes machistes et/ou racistes. A ce sujet, le scénario, néanmoins soigné et parfois drôle, aurait pu être plus incisif (mais bon, ce n'est pas un film purement politique). Par son côté conquête, tant de l'espace que des droits, il est exaltant. D'ailleurs la seule scène de véritable révolte est très émouvante. Le casting a été soigné. Taraji P. Henson, Octavia Spencer et Janelle Monae sont exceptionnelles, mélange de résignation, de courage et de détermination. Kristen Dunst campe avec le talent qu'on lui connaît une femme qui se donne bonne conscience mais est loin d'être aussi progressiste que les personnages du sobre Kevin Costner et du charmant Glen Powell. La B.O sixties, au top, accompagne une reconstitution impeccable qui recoupe naissance de l'informatique moderne et conquête de l'espace ambiance guerre froide. Jamais ennuyeux, le film mêle dans un savant équilibre l'intime, le professionnel et la grande histoire. Un film qui fait réfléchir sur l'actualité autant qu'il évoque un passé pas vraiment révolu.



9/10 

Girl power ! Hiha ! Ça donne envie de demander une augmentation. Plus sérieusement, une belle histoire qui exalte la réussite par l'intelligence.


Monsieur et Madame Adelman // Délicieux //

12 mars 2017



Comment Sarah et Victor ont-ils fait pour se supporter pendant plus de 45 ans ? Qui est vraiment cette femme énigmatique qui vivait dans l'ombre de son mari ?



J'ai vu le passage de Bedos et Tillier chez Ruquier, si Moix adore, j'ai peur. Mais la bande annonce m'avait plu. J'avais crainte du film auto-centré d'un auteur qui se regarde jouer et filmer. Pas du tout. Nicolas Bedos signe un film très drôle, parfois émouvant, un peu dingue, impertinent et surtout sincère. Il ne s'épargne pas en type qui se rêve écrivain mais manque de volonté. Dora Tillier impose sa présence tantôt solaire, tantôt ombrageuse, son sourire lumineux tout en gencives. On sent chez le réalisateur l'envie de sublimer sa partenaire. On suit 45 ans de la vie d'un couple, avec quelques personnages secondaires à la fois discrets et plantés en quelques scènes, sans temps mort ou presque (un ralentissement se fait sentir au milieu mais le film repart de plus belle) et avec des dialogues ciselés hilarants. Bavard, le film est intelligemment écrit. Néanmoins, il ne néglige pas la forme avec une B.O sympathique et une photographie particulièrement soignée. Il s'interroge sur le couple et le temps qui passe sur l'amour mais aussi sur les espérances et déceptions filiales, la création et la postérité. Que reste-t-il d'un personnage célèbre ? De quoi le public se souviendra ? Sera-ce la vérité ? Il est si généreux qu'il en devient peut-être un peu foutraque. Bon, il faudra sans doute le revoir pour en saisir toutes les subtilités.



9/10



Un mot du titre qui apparaît au début : Monsieur, en abrégé français, s'écrit M. et non Mr, ça, c'est anglais. C'est un détail mais c'est agaçant. 

Un film brillant et très drôle qui parle de l'amour et du succès, non sans une certaine ironie.


Le dernier vice-roi des Indes // Aussi déchirant que passionnant //

16 juillet 2017


Mars 1947. Petit-fils de la reine Victoria et dernier Vice-Roi des Indes, "Dickie" Mountbatten doit préparer le pays à l'indépendance. Mais la tâche s'avère bien plus ardue que prévu, entre âpres négociations avec Nehru, Gandhi et Jinnah et violents conflits religieux. Jeet et Aalia, deux jeunes indiens au service du Palais et que la religion oppose, subiront ces événements et auront à choisir entre leur amour et leur attachement à leurs communautés.



La bande-annonce, alléchante, m'avait appâtée, d'autant que je ne l'ai vue qu'une fois, ce qui évite la saturation (suivez mon regard vers Dunkerque). On suit deux aventures qui mettent intelligemment la grande et la petite histoire en parallèle. Tandis que Mountbatten, débonnaire mais plus fin qu'il n'y paraît, son épouse dévouée, brillante et perspicace et leur fille, pleine de bonne volonté, tentent désespéramment de maintenir la paix, Jeet et Aalia assistent discrètement aux négociations tout en essayant de trouver leur propre voie. C'est l'histoire déchirante d'une idée magnifique, d'un beau rêve, qui meurt. Hugh Bonneville, Gillian Anderson et Lily Travers font merveille, de même que Manish Dayal et Huma Qureshi. La photographie des extérieurs aussi grandioses que les intérieurs est très soignée, ainsi que la lumière et les très beaux costumes. Je n'ai pas compris pourquoi les Indiens s'exprimaient en anglais y compris dans l'intimité, une facilité peut-être. Connaissant mal l'histoire de la partition de l'Inde, le sujet m'a passionnée et les difficultés rencontrées par Mountbatten m'ont parues insurmontables et terribles. Même si la petite histoire amène un côté romantique sympathique et incarne la vision indienne des événements, elle aurait pu être réduite au profit de plus longs développements portant sur les négociations et le travail de Mountbatten. Le film réussit à créer plusieurs moments d'émotion sans être tire-larmes. Le plus gros défaut de ce film, c'est d'être trop court pour saisir toute la complexité de l'indépendance de l'Inde et de la création du Pakistan ; une mini-série aurait mieux convenu.



9/10

Une page de l'histoire rappelée et expliquée : passionnant.


Kingsman : le cercle d'or // Jouissif //

14 octobre 2017



Alors qu’une bombe détruit leur quartier général, les agents Kingsman découvrent une puissante organisation alliée : Statesman, fondée il y a bien longtemps aux États-Unis. Les deux services d’élite doivent réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi qui ne reculera devant rien dans sa quête destructrice.



Kingsman : toujours plus dingue, toujours plus loufoque, toujours plus d'action et d'effets spéciaux réussis. Julianne Moore campe une méchante ultra charismatique et bien allumée qui donne un bon contrepoint aux élégants Taron Edgerton, Colin Firth (youpi il est de retour !) et Mark Strong et aux très rednecks Channing Tatum, Jeff Bridges et Pedro Pascal. Halle Berry reprend un rôle qu'elle affectionne : la discrète efficace. Visuellement bluffant, doté d'une B.O efficace, le film pétarade dans tous les sens pour notre plus grand plaisir, mêlant humour british punk, espionnage bourré de gadgets et grand méchant mégalo. Le scénario ne brille pas par son originalité mais par son sens de l'absurde et du délire. Que c'est jouissif tout cela !



9/10 

C'est fou, c'est bien foutu et la méchante est hilarante.


Carbone // Haletant //

1er novembre 2017



Menacé de perdre son entreprise, Antoine Roca, un homme ordinaire, met au point une arnaque qui deviendra le casse du siècle. Rattrapé par le grand banditisme, il lui faudra faire face aux trahisons, meurtres et règlements de compte.


Olivier Marchal sait réaliser de bons polars, sombres, un rien poisseux, assez 80's dans leur inspiration, il le prouve une fois encore. Avec un casting aux petits oignons mené par un Benoît Magimel épaissi et d'une densité tantôt rassurante tantôt inquiétante, il explore la noirceur de l'argent facile, de l'avidité qu'il engendre et ses désastreuses conséquences en forme de spirale infernale. La présence de quelques clichés n'enlève rien à la force du propos. Nerveux, le film a beau annoncer la couleur dès le départ, il réussit à nous surprendre dans un final énigmatique. 



9/10

Un polar français bien fichu, tendu, imparfait mais généreux.


Jalouse // Grinçant //

8 novembre 2017



Nathalie Pêcheux, professeur de lettres divorcée, passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique, son champ d'action s'étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage...


La bande annonce m'avait fait rire, comme le film. La première qualité de Jalouse est sans doute de faire rire du début à la fin. Les situations sont marrantes, les dialogues joyeusement salés voire carrément vaches. La deuxième réside dans sa mélancolie sous-jacente et le regard porté sur une femme qui perd pieds. L'émotion affleure sous la comédie. L'excellente Karin Viard s'en donne à cœur joie pour incarner cette femme jalouse, vindicative, de mauvaise fois, mais surtout malheureuse et en plein questionnement. Elle est accompagnée par un casting réussi, d'Anne Dorval à à Dara Tombroff en passant par Anaïs Demoustier et Bruno Todeschini. Mention spéciale pour la touchante Marie-Julie Baup, en belle-mère attentive et d'une rafraîchissante naïveté. Parfois, le film peut déranger le spectateur, un peu, mais dans le bon sens du terme. Il le bouscule pour mieux mettre en lumière la perversité d'une jalousie dévorante, extériorisation fielleuse d'un mal-être douloureux.


 
9/10


Quand la crise de la cinquantaine devient vraiment piquante !


Loving // Superbe //

17 février 2017



Mildred et Richard Loving s'aiment et décident de se marier. Sauf qu'il est blanc et qu'elle est noire dans l'Amérique ségrégationniste de 1958. L'État de Virginie où les Loving ont décidé de s'installer les poursuit en justice.



On a beau savoir comment cela se finit, ça a beau être classique, on s'attache et on s'inquiète pour ce couple atypique. Lui, est un doux géant taiseux, elle est son point d'ancrage, celle qui a toujours le dernier mot au final (ce qui a constitué pour moi une sorte de running gag pendant tout le film). Joel Edgerton est génial : tout impressionnant qu'il soit, il a parfois l'air d'un gamin qui a peur de prendre un coup. Il a un regard incroyable et laisse éclater la luminosité de sa partenaire. Ruth Negga joue sur une large palette de sentiments avec beaucoup de nuances et d'intelligence. Leur alchimie, tangible, sert le propos. Ils forment un couple très tendre, très attachant, qui, tel un roseau, plie mais ne rompt pas. Sa résilience force l'admiration d'autant qu'il est dépourvu d'héroïsme ou de volonté d'exposition médiatique, contrairement à leurs avocats concernés par leur cas mais aussi par ses retombées. Michael Shannon fait une apparition en forme de clin d'œil pour venir prendre une photo touchante. Nichols filme sobrement le quotidien et les péripéties de ce couple simple qui n'aspire qu'à une vie tranquille sans revendiquer quoi que ce soit. Il réussit à émouvoir sans jouer sur le pathos, ni trop en faire sur le racisme. On parle ici d'un racisme légal, presque sans violence, mais si injuste qu'il en devient insupportable. Qu'ont fait les Loving qui met l'État de Virginie en danger ? Rien, ils s'aiment, énormément. On voit peu le combat, pourtant réel, des avocats pour leur cause, on en voit seulement les effets pour eux, entre espoir et découragement. Les paysages se font discrets, sans extraordinaire, mais filmés avec élégance et une belle lumière.



9,5/10 

Le film le plus réussi de l'année pour moi. Une petite histoire d'amour toute simple, portée par un couple de comédiens au sommet et un réalisateur habité par son sujet.


Wind river // Magistral //

2 septembre



Cory Lambert, pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming, découvre le corps d’une femme. Le FBI envoie une jeune qu'il va aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement.



J'ai détesté Sicario, j'ai adoré Comancheria. Ce 3ème volet de la trilogie Nouvelle frontière américaine devait donc départager mon avis sur Taylor Sheridan, scénariste des premiers, scénariste et réalisateur du troisième. Eh bien je lui trouve beaucoup de talent ! Wind river est un grand film à l'atmosphère aussi soignée que la photographie, sans parler de l'excellente B.O. Western glacé, thriller prenant, le film bénéficie d'un scénario simple mais terriblement efficace. La communauté amérindienne y est décrite en filigrane, avec une certaine délicatesse. Rien n'est tape à l'œil, tout est maîtrisé, y compris une très belle scène d'action. Jeremy Renner, royal, Elizabeth Olsen, sobre, et Kelsey Asbille, belle et forte, sont formidables. Pour une fois, les femmes sont aussi les héroïnes de ce polar sombre, mélancolique, émouvant et pourtant porteur d'espoir. Une réussite sur toute la ligne.


 
9,5/10 

Un western ultra léché et très efficace, d'une belle sobriété.


Et bonus, les 5 films notés 8,5 qui m'ont marquée cette année :



A united kingdom // Très beau //

2 avril 2017


En 1947, Seretse Khama, jeune Roi d'un pays qui n'est pas encore le Botswana, et Ruth Williams, une londonienne de 24 ans, tombent éperdument amoureux l’un de l’autre. Tout s’oppose à leur union : leurs différences, leur famille et les lois anglaises et sud-africaines. Mais Seretse et Ruth vont défier les ditkats de l’apartheid. En surmontant tous les obstacles, leur amour a changé leur pays et inspiré le monde.



Hasard du calendrier des sorties, A united kingdom sort quelques semaines après Loving, une autre histoire vraie, sur un sujet similaire. Alors que Loving traitait de l'intime, A united kingdom traite de l'intime mais aussi d'un pays. Deux personnes s'aiment contre la raison d'État(s). Le Royaume-Uni voulait conserver son pré carré et éviter de contrarier l'Afrique du Sud. L'oncle était contrarié de ne pas avoir été consulté et de l'image que donnerait une reine blanche. L'image des Britanniques, y compris de Churchill en prend un sacré coup, quelques uns seulement s'opposant à ce que l'on peut légitimement considérer comme une injustice. Amma Asante a pris le parti de se placer du point de vue du charmant couple. Du coup, il nous manque des éléments, notamment géopolitiques, pour être objectifs, et certainement des précisions et des nuances. A ce titre, le représentant du Royaume-Uni, impeccablement interprété par Jack Davenport, me semble caricatural dans l'espèce de jouissance qu'il paraît trouver à mettre des bâtons dans les roues du couple. Outre un casting de seconds rôles très bien choisi, le film repose sur David Oyelowo et Rosamund Pike. Le premier, énergique, reste très sobre et apporte beaucoup de dignité à son personnage. La seconde, lumineuse, montre encore la dimension de son talent. Tout est suggéré dans un regard ou un sourire, elle est absolument parfaite. La réalisation s'avère un peu terne, elle ne tire pas tout le potentiel de la lumière et des paysages africains pourtant justement opposés à la grisaille londonienne. Sans emphase mais aussi sans audace, le film, qui aurait gagné à être plus resserré de quelques minutes (vraiment pas grand chose), réussit à être émouvants lors de plusieurs scènes, qui concernent notamment Ruth. S'il n'est pas parfait, il emporte tout de même l'adhésion, du moins la mienne, grâce à la complicité entre les deux acteurs principaux et la sincérité du propos.

Un mot enfin pour saluer la grande ouverture d'esprit et l'immense courage de cette femme qui a tout abandonné pour l'inconnu et sacrifié beaucoup pour l'amour de sa vie.



8,5/10



Life - origine inconnue // Ultra tendu //

19 avril 2017



À bord de la Station Spatiale Internationale, les six membres d’équipage font l’une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’humanité : la toute première preuve d’une vie extraterrestre sur Mars.



Très prenant et même angoissant, le film bénéficie d’effets spéciaux discrets et efficaces. La créature, superbe, passe de toute mignonne, presque attendrissante, à carrément flippante. Le jeu des acteurs est à l’image du scénario : sobres intelligent, presque sec. La musique colle au plus près de l’action. Dommage que le film ne compte pas un quart d’heure supplémentaire pour mieux installer les personnages qui s’avèrent esquissés dans les grandes lignes mais peu détaillés. Il y a de grandes scènes d’action très tendues et des moments plus calmes qui auraient eu plus de force si les personnages avaient eu plus d’épaisseur. Les références à Alien sont nombreuses et visibles, y compris pour les non spécialistes de la saga, elles donnent un côté déjà-vu au scénario. La pirouette finale, bien pensée, cohérente et plausible, surprend.



8,5/10


Si j’étais un homme // Jouissif //

22 février 2017



Fraîchement divorcée, séparée de ses enfants une semaine sur deux, Jeanne ne veut plus jamais entendre parler des hommes. Mais un beau matin, elle se réveille avec un truc nouveau.



Si j'étais un homme propose une belle réflexion sur le genre. Qu'est-ce qui fait de vous une femme ou un homme ? L'occasion de mettre à bas quelques stéréotypes, d'interroger la femme et l'homme d'aujourd'hui. Jeanne est une mère qui a un peu oublié qu'elle était aussi une femme. Paradoxalement, avoir un attribut masculin va le lui rappeler. Sa meilleure amie Marcelle a quant à elle oublié que tous les hommes ne sont pas des connards. Son personnage aurait mérité d'être plus fouillé. Audrey Dana, au top, passe par toutes les émotions et on jubile avec elle. Elle a une façon très masculine d'être terriblement féminine qui n'appartient qu'à elle. Eric Elmosnino conserve son charme mais a déjà été plus à l'aise. Alice Bellaïdi déborde d'énergie et ses réactions à la limite de l'absurde sont hilarantes. Christian Clavier campe le gynéco complètement déstabilisé. Audrey Dana sait choisir sa musique : la B.O est géniale. Imany fait même une apparition musicale amicale. Les situations et les dialogues sont réellement drôles. C'est couillu mais pas vulgaire. Ça aurait pu être encore plus drôle mais certaines nuances auraient disparu. On en ressort gonflé à bloc et souriant.



8,5/10


Miss Sloane // Savoureux //

8 mars 2017


Elizabeth Sloane est une femme d’influence brillante et sans scrupules qui opère dans les coulisses de Washington. Face au plus grand défi de sa carrière, elle va redoubler de manigances et manipulations pour atteindre une victoire éclatante ou une défaite totale.



Journée de la femme oblige, aujourd’hui, double séance, double dose de femmes fortes.

Miss Sloane est un film aussi intelligent et retors que son héroïne, ou plutôt anti-héroïne. Car Elizabeth est une femme aussi brillante que glaciale. Elle ne sait pas exprimer le peu d'émotions qu'elle ressent, ne montre jamais ses failles, s'avère un bourreau de travail qui contrôle tout et n'aime rien tant que gagner. Une piste est très brièvement évoquée pour expliquer son comportement mais aussitôt abandonnée, ce qui est dommage et frustrant pour le spectateur qui voudrait comprendre. Cela dit, cela n'enlève rien à la mécanique complexe du scénario qui n'hésite pas à nous balader. Jessica Chastain est époustouflante, dans la maîtrise comme dans les rares moments de doute. Le casting est plutôt au diapason mais elle illumine l'écran. Ses tenues sont superbes. L'intrigue est très bien construite mais je l'ai vue venir avant la fin qui n'éclaire pas toutes les zones d'ombre créées. Ce n'est pas grave parce que c'est un régal de voir cette femme manipuler la terre entière en prévoyant ses coups des années-lumière à l'avance. Portrait d'une femme exceptionnelle, le film critique la culture des armes aux États-Unis et le système politique livré aux lobbyistes de tout poil sans oublier de maintenir la tension. Est-ce que le film est volubile ? Oui, mais les dialogues sont ciselés et tout le monde sait que la politique, ce n'est que du blabla. Savoureux.



8,5/10


Atomic blonde // Décapant //

17 août 2017



L'agent Lorraine Broughton est une des meilleures espionne du Service de renseignement de Sa Majesté. Envoyée seule à Berlin dans le but de récupérer une liste de la plus haute importance dans cette ville au climat instable, elle s'associe avec David Percival, chef de la station locale, et commence alors un jeu d’espions des plus meurtriers.



Voilà le mélange détonnant entre Code uncle et Sin city. Explosif, nerveux, parfois un peu brouillon à cause d'un scénario pas complètement abouti et déjà-vu, mais toujours jouissif, le film alterne violence crue sous forme de scènes d'action hyper bien fichues et couillues, et pure provoc' fun sur fond de tubes américains et allemands des 80's, le tout dans un Berlin survolté. On note un très beau plan séquence de combat dans une cage d'escaliers (Raid es-tu là ?), ainsi qu'un gros travail sur les lumières et les filtres. Charlize Theron est à fond, convaincante en agent badass à souhait. James McAvoy déploie un charme vénéneux, insolent et déjanté. Sofia Boutella amène un french touch sympathique mais un peu creuse. Bill Skarsgard (frère du très sexy Alexander et lui même pas laid à regarder -pas du tout), lui, apporte un je-ne-sais-quoi de cool et de doux tout à fait appréciable dans cet environnement en permanence au bord de la rupture. Évidemment les méchants sont increvables mais notre copine Lorraine, elle, morfle, d'où la première scène, surprenante. Grâce à un twist final bien vu, je n'ai pas deviné la fin même si elle n'était pas imprévisible.



8,5/10

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