Marcello mio de Christophe Honoré / Malaisant /
C’est l’histoire d’une femme qui s’appelle Chiara. Actrice, fille de Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve, chahutée dans sa propre vie, elle se raconte qu’elle devrait plutôt vivre la vie de son père. Elle s’habille comme lui, parle comme lui et exige qu'on l'appelle Marcello.
Cette comédie dramatique est un OVNI cinématographique, une
fable étrange, une fantasmagorie familiale bizarre qui m’a mise mal à l’aise.
Je ne pouvais me défaire d’une impression de voyeurisme malsain, d’assister à
la psychothérapie de Chiara Mastroianni concernant le deuil mal digéré de son
père et son impuissance quant au fait d’être systématiquement ramenée à son
état de double « fille de ». La frontière entre fantasme et réalité
devient floue, d’autant que sa famille et ses amis se prêtent au jeu. À l’exception
de trois ou quatre répliques hilarantes, le film n’est pas drôle ; il n’est
même pas léger. Au contraire, je le trouve même plombant, bien qu’il développe
une certaine sensualité. Les scènes chantées – on est chez
Honoré – sont soit attendrissantes, soit désagréables. Pourtant dans
la réalisation, il y a de très belles choses, une esthétique réussie, une façon
de filmer Paris. On peut lui reconnaître aussi une bonne direction d’acteurs, au
moins en ce qui concerne Luchini, émouvant en ami-confident exalté par la
presque rencontre avec une idole, et la complicité entre les comédiens (normal
cela dit, ils tournent en famille). Ne connaissant pas les films de
Mastroianni, je passe à côté de multiples références cinématographiques, du
moins je crois. Cela dit ces références d’amateur plus qu’éclairé ne sauraient
constituer un scénario, or cette promenade parisiano-italienne n’en a pour
ainsi dire pas et ne creuse jamais vraiment l’origine du mal-être de son
héroïne. On s’ennuie.
2/10
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