Challengers de Luca Guadagnino / En demi-teinte /

Durant leurs études, Patrick et Art tombent amoureux de Tashi. À la fois amis, amants et rivaux, ils voient tous les trois leurs chemins se recroiser des années plus tard. Leur passé et leur présent s’entrechoquent et des tensions jusque-là inavouées refont surface. 
C’est un film étrange, quasi un huis-clos alors même que les personnages ont un entourage, des interlocuteurs. De fait, ils sont tous égoïstes et ne pensent qu’à eux-mêmes. Leur triolisme est complexe, fait de la fascination qu’éprouvent les garçons pour Tashi, de l’art de la manipulation que celle-ci emploie et de tensions homoérotiques entre les deux amis adversaires qui semblent à deux doigts de s’embrasser dès qu’ils sont ensemble. Zendaya joue correctement mais n’a pas le charisme nécessaire pour expliquer que ces deux mecs soient hypnotisés, Josh O’Connor et Mike Faist jouent bien et ont en commun un sourire en coin à tomber. Outre qu’il ne raconte finalement pas grand-chose d’autre qu’une rivalité amoureuse autour du tennis, la réalisation souffre de plusieurs écueils : malgré les tentatives d’innovation, les matches sont mal filmés et souvent illisibles, les ralentis esthétisants s’avèrent très agaçants, les aller-retour passé présent finissent par lasser et la B.O, parfois efficace, est trop envahissante et vient parfois recouvrir les dialogues. À plusieurs moments, l’ennui affleure bien qu’une certaine énergie parcourt le film, notamment les dix dernières minutes, vraiment haletantes quoique partiellement prévisible (le service « spécial »). 

6/10

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