Les quatre coins du cœur de Françoise Sagan
Acheté lors d'une razzia à la librairie du centre-ville lointain dans lequel je n'habite malheureusement pas, ce livre a attendu une envie de lire du Sagan. Quelques semaines donc.
Ludovic est revenu à la Cressonnade. Il a retrouvé sa femme, Marie-Laure, son père, Henri, sa belle-mère, Sandra, le frère de celle-ci, Philippe, sorte d'invité quasi permanent. Tous le prennent pour un demeuré. Arrive Fanny, la mère de Marie-Laure, qui le perçoit avec une bienveillance que les autres n'ont pas.
Voici une brève notice biographique de l'auteur. Pour le pavé, vous pouvez vous reporter à mon article sur Le garde du cœur.
Françoise Sagan (1935 – 2004) écrit Bonjour tristesse en 1953. Elle obtient le prix des Critiques et connaît un succès immédiat. Happée par le succès et l'argent, fascinée par le jeu et les voitures, elle épouse en 1958 l'éditeur Guy Schoeller dont elle divorce en 1960 pour se marier deux ans plus tard avec Robert Westhoff, avec qui elle a un fils, Denis, en 1962. Le couple se sépare en 1972. Son grand amour, la styliste Peggy Roche fut, jusqu'à sa mort en 1991, sa compagne. Sagan écrit une vingtaine de romans : 30 millions de livres vendus en France. Le théâtre tient une place importante dans son œuvre mais avec un succès en dents de scie. La romancière avait rédigé son épitaphe : "Sagan, Françoise. Fit son apparition en 1954, avec un mince roman, Bonjour tristesse, qui fut un scandale mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre également agréables et bâclées, ne fut un scandale que pour elle-même."
Quelle déception ! Je viens de refermer le livre et je reste complètement sur ma faim. C'est un Sagan et en même temps non. Que le roman ne soit pas fini, c'est une chose. Frustrante, terriblement frustrante, mais inévitable vu que c'est le dernier roman inachevé de Françoise Sagan. J'avais espéré que Denis Westhoff, qui préface le livre, aurait au moins donné les grandes lignes de la résolution l'intrigue ou donné son sentiment. Mais non. Il s'est contenté de mettre son grain de sel dans l'existant. Je ne sais pas à quel point.
On retrouve une partie du ton de l'auteur mais en plus pontifiant, avec des sentences sans queue ni tête assénées à la suite les unes des autres sans rime ni raison. Je devine que Sagan aurait repris son brouillon, l'aurait retravaillé, tant au niveau de l'intrigue que de la forme, aurait taillé dans le vif. Le style, ampoulé, lasse, donne envie de sauter des paragraphes pour se raccrocher à l'avancement de l'action. À noter dans celui-ci l'apparition soudaine et inexpliquée d'un chien dont on ne sait pas ce qu'il fait ni à quoi il sert. Bref, l'absence de la petite musique du "Charmant petit monstre" m'a cruellement manqué.
Pourtant, certains personnages sont attachants. Ludovic avec son air de grand jeune homme toujours courtois et Fanny, élégante et un peu perdue. Les autres sont assez insupportables, bien qu'Henri soit assez drôle, à ses dépens.
Au final, on ne s'ennuie pas complètement mais presque, sans doute parce que j'ai sauté des passages de logorrhée verbeuse. Très dommage.
3/10
Commentaires
Enregistrer un commentaire