Docteur Sleep de Stephen King

J'ai acheté cet ouvrage lors d'une razzia en librairie. Je l'ai mis de côté pour une relecture partielle de la saga Harry Potter, qui m'a pris un moment. 
Hanté par l’idée qu’il aurait pu hériter des pulsions meurtrières de son père Jack, Dan Torrance n’a jamais pu oublier le cauchemar de l’Hôtel Overlook. Trente ans plus tard, devenu aide-soignant dans un hospice du New Hampshire, il utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser les mourants, gagnant ainsi le surnom de Docteur Sleep. La rencontre avec Abra Stone, une gamine douée d’un shining phénoménal, va réveiller les démons de Dan, l’obligeant à se battre pour protéger Abra.

Stephen Edwin King (1947 - ) a publié son premier roman en 1974 et est rapidement devenu célèbre pour ses contributions dans le domaine de l'horreur mais a également écrit des livres relevant d'autres genres comme le fantastique, la fantasy, la science-fiction et le roman policier. Tout au long de sa carrière, il a écrit et publié plus de cinquante romans, dont sept sous le pseudonyme de Richard Bachman, et environ deux cents nouvelles, dont plus de la moitié sont réunies dans neuf recueils de nouvelles. Depuis son grave accident survenu en 1999, il a ralenti son rythme d'écriture. Ses livres ont été vendus à plus de 350 millions d'exemplaires à travers le monde et il a établi de nouveaux records de ventes dans le domaine de l'édition durant les années 80, décennie où sa popularité a atteint des sommets.
Longtemps dédaigné par les critiques littéraires et les universitaires car considéré comme un auteur « populaire », il a acquis plus de considération depuis les années 90. Il a souvent été critiqué pour son style familier, son recours au gore et la longueur jugée excessive de certains de ses romans. À l'inverse, son sens de la narration, ses personnages vivants et colorés, et sa faculté à jouer avec les peurs des lecteurs ont toujours été salués. Au-delà du caractère horrifique de la plupart de ses livres, il aborde régulièrement les thèmes de l'enfance et de la condition de l'écrivain, et brosse un portrait social très réaliste et sans complaisance des États-Unis à la fin du XXe siècle et au début du siècle suivant.
Il a remporté de nombreux prix littéraires dont treize fois le prix Bram Stoker, sept fois le prix British Fantasy, cinq fois le prix Locus, quatre fois le prix World Fantasy, et une fois le prix Hugo et l'O. Henry Award. Il a reçu en 2003 la médaille de la National Book Foundation pour sa remarquable contribution à la littérature américaine et, en 2007, l'association des auteurs de romans policiers américains Mystery Writers of America lui a décerné le titre de « grand maître ». Ses ouvrages ont souvent été adaptés pour le cinéma ou la télévision avec des fortunes diverses, parfois avec sa contribution en tant que scénariste et, à une seule reprise, comme réalisateur. 

J'avais aimé le film adapté de ce livre même si je n'apprécie guère Shining, que ce soit l'ouvrage ou l'adaptation. J'ai donc tenté ma chance avec la suite. 

Ça commence bien avec une mise en jambe en forme de rappel intelligent. Pas trop long, juste pour nous remettre en mémoire les évènements déroulés dans Shining. On redécouvre Danny petit garçon réchappé de l'explosion de l'Overlook Hotel avec sa mère et Dick Halloran. Ce dernier apprend au gamin à gérer son Don. 
Dan, devenu adulte et alcoolique, essaie de se reconstruire tout en faisant taire ses démons intérieurs rendus plus forts et plus effrayants par le Don. King prend le temps de poser l'ambiance et la situation. Deux camps s'opposent : le Nœud Vrai, une bande de cinglés quasi immortels qui se nourrit de la Vapeur d'une part et d'autre part Dan et Abra que l'on voit grandir depuis sa naissance. 

Candide, intelligente, têtue, Abra possède un Don surpuissant, lui permettant de contacter Dan dès la petite enfance. Elle apprend seule à contrôler une partie de ses capacités et trouve en Dan un mentor, d'autant plus impliqué qu'il cherche à se faire pardonner ses errances passées. Il soigne son alcoolisme, son enfance traumatique et ses craintes de passer pour un pédophile en s'approchant de l'adolescente qui lui accorde immédiatement sa confiance. Leur complicité m'a plu. Parmi les Vrais, Rose claque, la chef de bande, sort du lot : aussi séduisante que dangereuse, elle est d'un cynisme à toute épreuve, considérant les gamins qu'ils tuent comme des proies sans importance. Pour elle seule les Vrais comptent car elle en a la responsabilité. Elle est la Méchante qu'on adore détester : charismatique et forte. Revancharde, sûre de son pouvoir, elle est déstabilisée par Abra et ses capacités. Il y a aussi Papa Skunk, son amant et second, moins intelligent mais loyal et efficace, Andi la Piquouse, psychologiquement détruite par des abus dans son enfance et capable de vous convaincre de piquer un somme, Jimmy Zero, le pro de l'informatique et des nouvelles technologies, Barry le Noiche, un rabatteur, ou encore Papa Flop, le doyen plus que centenaire de cette famille aussi dysfonctionnelle qu'une autre. 

Le final est un peu en dessous du reste du livre. Ça manque de souffle, de grandeur. Car les héros en finissent, sans aller jusqu'à dire facilement, disons sans trop d'accrocs. On aurait pu penser au vu de la mise en situation et des propos des personnages que ce serait plus épique, plus grandiose. C'est peut-être moi qui en demande trop. Bref, la fin n'est pas décevante, elle est juste un chouia en-dessous de ce que j'espérais. 

Les chapitres sont très découpés, ce qui permet une lecture fluide, facile. Quelques légères longueurs auraient mérité quelques coupes, à peine. King emploie parfois un langage un peu trop familier à mon goût mais il reste un formidable peintre d'atmosphère. On s'y croirait et surtout, on flippe. Un peu. Mais on flippe. Et surtout, même si, ayant vu le film, je connais la fin, j'ai eu envie de tourner les pages et j'ai eu du mal à lâcher le livre pour aller travailler ou dormir. 

8,5/10

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