The father de Florian Zeller // Redondant et pauvre //

The father raconte la trajectoire intérieure d’un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses. 
J'ai du mal à comprendre le battage fait autour de ce film. Il montre la déchéance d'un homme atteint d'Alzheimer. Il perd la tête, oublie des choses, en perd d'autres – sa montre – confond les gens, ne les reconnaît plus, mélange ses souvenirs. Tout le film se déroule pour ainsi dire dans sa tête, et du coup on n'y comprend rien. Ce n'est peut-être pas grave vu qu'il ne se passe rien. Et le moindre événement est répété à l'envi. Les acteurs jouent très bien, l'interprétation est impeccable de bout en bout, que ce soit Anthony Hopkins, Olivia Coleman, Olivia Williams, Mark Gatiss, Rufus Sewell ou Imogen Poots. Cela ne suffit pas cependant à pallier l'absence d'histoire. Le problème tient dans le fait que le concept de départ n'est pas complètement tenu : soit on adopte le point de vue d'Anthony, auquel cas il est de toutes les scènes et on ne sait et ressent que ce que lui sait et ressent, soit on adopte un point de vue extérieur et on peut dépasser ce cadre. Or le réalisateur se place du point de vue d'Anthony et de celui d'Anne, sans nous donner le moyen de savoir quand nous sommes dans la réalité puisque les scènes où Anne est seule ou avec son mari, recèlent aussi des propos qui sont ensuite contredits.  Je m'attendais à un film psychologique, presque un thriller, qui fait hésiter le spectateur entre folie d'un personnage et manipulation malhonnête, mais il n'en est rien. J'espérais aussi une analyse d'une relation père-fille mais elle est à peine esquissée. Une scène m'a glacée par sa violence, une autre m'a un peu émue, de par l'aveu de la fragilité du personnage. 
Un naufrage qui m'a fait piquer du nez. 

3/10

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