Cœurs ennemis de James Kent

Hambourg, 1946. Rachel rejoint son mari, Lewis, officier anglais en charge de la reconstruction de la ville. En emménageant dans leur nouvelle demeure, elle découvre qu'ils devront cohabiter avec les anciens propriétaires, un architecte allemand et sa fille. 
Je suis un peu mitigée quant à ce film que je comptais bien adorer. La fin ne me convainc  – et convient – pas, sans doute parce que je ne parviens pas à l'interpréter. Acte de maturité ? Retour à la normale ? Reconstruction ? Moralisme? Je ne peux pas me défaire de l'impression que le livre dont le film est tiré en dit beaucoup plus et que certaines scènes esquissent des pistes non exploitées ou coupées au montage qui donnaient plus de profondeur à cette histoire de passion et de culpabilité sur fond de dénazification et de reconstruction, qui sont des thèmes peu évoqués au cinéma. Le titre anglais  – The aftermath – s'avère comme souvent plus parlant et plus proche du contenu du film où l'on traite en effet des conséquences de la guerre. Tous, militaires et civils, ont perdu quelque chose en chemin. Keira Knightley, très anglaise, un peu froide, superbe, Alexander Skarsgard, malicieux, émouvant, sensuel – c'est normal d'être aussi sexy avec un pull pareil ? – et Jason Clarke, blessé, discret, tout en intériorité, forment un trio élégant et convaincant qui parvient à créer l'émotion dans ce mélo classique et prévisible. Ils sont secondés par Flora Li Thiemann, étonnante, dont le personnages, aux prises avec des sentiments contradictoires, semble toujours entre deux eaux. La mollesse du déroulement atténue la tension qui sous-tend parfaitement certaines scènes. Ce manque de souffle, et paradoxalement, d'exaltation empêchent le film de tenir toutes ses promesses.

6,5/10

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