La fractale des raviolis de Pierre Raufast

On m'a offert ce livre pour mon anniversaire. La 4ème de couverture m'a amusée. 
Il était une fois une épouse bien décidée à empoisonner son mari volage avec son plat favori. Mais, alors que s'approche l'instant fatal, un souvenir interrompt le cours de l'action. Une nouvelle intrigue commence aussitôt et il en sera ainsi tout au long de ces récits gigognes : les aventures extraordinaires d'un jeune garçon solitaire qui, parce qu'il voyait les infrarouges, fut recruté par le gouvernement ; les inventions stratégiques d'un gardien de moutons capable de gagner la guerre d'Irak ; les canailleries d'un détrousseur pendant l'épidémie de peste à Marseille en 1720 ou encore la méthode mise au point par un adolescent sociopathe pour exterminer le fléau des rats-taupes.

Pierre Raufast (1973 - ) est ingénieur diplômé de l'Ecole des Mines de Nancy. Il vit et travaille à Clermont-Ferrand. Auteur de deux ouvrages sur le management en entreprise, « La Fractale des raviolis », est son premier roman. Il obtient le prix Jeune mousquetaire, le prix de la Bastide et le prix "Talents Cultura" 2014. En 2015, « La variante chilienne » est dans la sélection du prix du roman Fnac. En 2017, il publie « La baleine thébaïde ». 

Le système du roman en gigogne, pourquoi pas. Chaque récit en amène un autre, avec un fil conducteur plus ou moins évident. En fait, c'est presque un recueil de nouvelles. Ce qui est dommage, c'est que le récit de départ, totalement négligé, aurait mérité d'être bien plus développé. C'est aussi le plus humoristique de ces historiettes qui sont souvent morbides, cruelles, voire glauques. J'ai particulièrement aimé le détrousseur de la peste et le passionné de mathématiques et d'art. Le sociopathe m'a beaucoup moins plu. Je ne suis pas sûre d'avoir tout saisi mais la chute m'a fait rire. 
Le style est plaisant, les pages défilent vite. Toutefois, rien n'est saillant, rien ne retient l'attention plus longtemps que le temps de la lecture. L'auteur développe une belle habilité à sauter du coq à l'âne, du médaillon de la vierge au rat-taupe, de la cuisine d'un couple en crise à un sordide bar à hôtesses belge. En revanche, il parvient à faire sourire de temps à autre mais pas vraiment à faire rire. Pourtant, avec « Je suis désolé, ma chérie, je l'ai sautée par inadvertance. », il était bien parti.
C'est un petit livre plaisant mais pas extraordinaire, à lire sur la plage ou dans le train qui y mène. 

6/10

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