Dix petits nègres d'Agatha Christie
J'ai lu ce roman au cours et dans le cadre de ma scolarité, il y a quelques années. J'en ai un souvenir mitigé. Après avoir vu l'excellente mini-série qui en est tirée, j'ai eu envie de le relire, pour voir.
Dix personnes qui ne se connaissent pas sont conviées par le mystérieux U.N. Owen sur l'île du Nègre sous différents prétextes. Et un à un, ils meurent comme dans la comptine...
Pour
la bio de Dame Agatha, c'est long. Vous pouvez vous contenter du petit
paragraphe qui suit. Pour la version longue, vous pouvez vous reporter à
ma critique de Mort sur le Nil.
Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller (1890 - 1976),
surnommée la « Reine du crime » est considérée comme l'auteur le
plus lu chez les Anglo-Saxons après Shakespeare. Elle a écrit
plusieurs romans sous le pseudonyme de Mary Westmacott. C'est aussi
l'auteur le plus traduit dans le monde. Elle a publié 66 romans, 154
nouvelles et 20 pièces de théâtre. Ses romans et nouvelles ont été maintes fois
adaptés au cinéma ou à la télévision. Dix personnages mystérieux, avec un sombre passé que l'on découvre peu à peu. Le problème, c'est qu'ils sont bien peu sympathiques. Le juge Wargrave est un homme âgé et autoritaire doté d'une voix passablement agaçante. Vera Claythorne s'avère l'un des personnages les plus aimables : jeune femme indépendante très humaine. Philip Lombard, l'autre personnage agréable, aventurier sans scrupule au sourire carnassier, est pragmatique et sensé. Emily Brent est particulièrement déplaisante tant elle est rigide et moraliste, corsetée, confite dans ses certitudes rigoristes. Le Dr Armstrong, médecin réputé, plutôt compétent, assez imbu de lui-même et naïf inspire peu de sympathie. Anthony Marston fait un passage si express que le jeune et insupportable dieu reste méconnu (il semble que ce ne soit pas plus mal au vu de l'aperçu). William Blore, l'ex policier, a un je-ne-sais-quoi de déplaisant, de malsain. Le général Macarthur ferait presque pitié si ce n'était pas un assassin. Thomas et Ethel Rogers, les deux domestiques, sont de parfaits serviteurs anglais : discrets, efficaces, le service avant tout, enfin presque.
L'écriture toujours fluide de Dame Agatha rend le livre facile et agréable à suivre. L'intrigue est particulièrement retorse et presque angoissante. Au fur et à mesure que les petits nègres disparaissent, ceux qui restent sombrent dans la folie, réduits à l'état d'animaux dans un zoo. L'ambiance devient alors de plus en plus oppressante. Malgré ses qualités, ce n'est pas mon Christie préféré. Sans doute parce que les personnages ne sont guère sympathiques.
6,5/10
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