Le crime de l'Orient-Express d'Agatha Christie

Je suis dans un petit cycle Agatha Christie, voici le deuxième. 
Alors qu'il rentre de mission et compte s'arrêter quelques jours à Istanbul, Hercule Poirot est rappelé d'urgence à Londres. On est en hiver et à cette époque de l'année, l'Orient Express roule habituellement quasiment à vide. Pourtant, sans l'aide du directeur de la compagnie, Hercule Poirot n'aurait pas trouvé de place à bord, comme si tous les voyageurs s'étaient donné rendez-vous dans ce train ! Dès la deuxième nuit, un homme est assassiné. Le train est immobilisé par la neige qui empêche l'assassin de s'enfuir. Dans les wagons isolés du reste du monde, Hercule Poirot, au sommet de son art, mène l'enquête. Et ce ne sont pas les pistes qui manquent !

J'ai l'habitude de dire un mot de l'auteur. J'essaie en général de ne pas faire trop long mais Christie a eu une vie si riche qu'il est difficile de choisir quoi passer sous silence. Ceux que cette lecture barbe d'avance peuvent se contenter du petit paragraphe qui suit. Ceux que cela intéresse peuvent se reporter à ma critique de Mort sur le Nil. 
Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller (1890 - 1976), surnommée la « Reine du crime » est considérée comme l'auteur le plus lu chez les Anglo-Saxons après Shakespeare. Elle a écrit plusieurs romans sous le pseudonyme de Mary Westmacott. C'est aussi l'auteur le plus traduit dans le monde. Elle a publié 66 romans, 154 nouvelles et 20 pièces de théâtre. Ses romans et nouvelles ont été maintes fois adaptés au cinéma ou à la télévision. 

Ce roman court est l'un des plus célèbres d'Agatha, notamment du fait des adaptations au cinéma et à la télévision. Un huis clos dans la neige, des passagers suspects et un Hercule Poirot au sommet de sa forme. Tout son art de l'interrogatoire ressort merveilleusement. On comprend vite que la victime n'était pas un saint homme et que les suspects vont se multiplier. 
L'intrigue est particulièrement complexe et embrouillée. Il faut toute la sagacité du détective pour identifier les vrais indices des faux et débrouiller la vérité parmi tous les mensonges prononcés. Le huis clos ferroviaire implique un récit linéaire, parallèlement, l'embrouillamini de l'enquête rend le rythme très lent malgré l'atmosphère feutrée très réussie de ce train de luxe de rêve. Je ne me suis pas ennuyée tant l'imbrication des faits est intéressante. 
Les personnages souffrent de n'être réduits qu'à des archétypes que l'on ne voit pas vivre en dehors du huis clos, ni même hors de l'enquête de Poirot. On ne sait par exemple pas ce qu'ils font hors de la présence de ce dernier alors que dans certains roamns, on peut les voire vivre en dehors de l'enquête. Les stéréotypes culturels dépassés sont légion mais excusables si l'on considère que le roman a été écrit dans les années 30.
Le final, théâtral comme les aime Poirot, explique tout et s'avère assez peu moral, ce qui surprend un chez la très respectable dame Agatha. Je pense qu'en réfléchissant vraiment, le lecteur peut deviner la solution qui n'est guère réaliste mais assez romanesque dans le sens le plus dramatique du terme.

7/10

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