Cinq petits cochons d'Agatha Christie
Hercule Poirot, le retour !
Cinq témoignages accablants ont fait condamner à la détention
perpétuelle Caroline, la femme de Amyas Crale, peintre renommé, mort
empoisonné. Seize ans après, Hercule Poirot, contacté par la fille du couple, prend l'affaire en main. Ne
s'arrêtant pas aux évidences, tirant parti du moindre indice, il fait
éclater une vérité à laquelle personne ne s'attendait.
Pour
la bio de Dame Agatha, c'est long. Vous pouvez vous contenter du petit
paragraphe qui suit. Pour la version longue, vous pouvez vous reporter à
ma critique de Mort sur le Nil.
Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller (1890 - 1976),
surnommée la « Reine du crime » est considérée comme l'auteur le
plus lu chez les Anglo-Saxons après Shakespeare. Elle a écrit
plusieurs romans sous le pseudonyme de Mary Westmacott. C'est aussi
l'auteur le plus traduit dans le monde. Elle a publié 66 romans, 154
nouvelles et 20 pièces de théâtre. Ses romans et nouvelles ont été maintes fois
adaptés au cinéma ou à la télévision.
Dans Cinq petits cochons, l'enquête est purement psychologique puisqu'elle se déroule seize ans après les faits. Il s'agit pour Hercule Poirot de s'adapter à chaque interlocuteur pour en tirer le plus d'informations possible ; son habilité en la matière est tout à fait exceptionnelle. Il doit extraire la vérité des témoignages subjectifs des professionnels de la justice et des cinq témoins.
Les deux personnages principaux de ce roman en sont paradoxalement absents. Ils ne sont décrits qu'en creux et dans le passé. Amyas Crale, peintre doué et renommé, homme foncièrement égoïste qui aimait réellement sa femme mais bien mal. Seul son art comptait pour lui et Christie réussit à rendre ce personnage aussi touchant qu'agaçant. Cette façon qu'ont les gens de tout lui pardonner parce que c'est un artiste m'a horripilée. La seconde est Caroline Crale, sur laquelle tous avaient un avis différent. Mégère autoritaire et manipulatrice ou épouse dévouée trompée souffrant pour ainsi dire en silence. Quelle est la vérité sur ce couple qui se disputait si souvent, presque pour le plaisir ? Meredith Blake, issu de la gentry, avait un faible platonique pour Caroline. Son frère, Philipp, meilleur ami d'Amyas, la détestait profondément. Elsa Greer, jeune maîtresse du peintre, si insolente, la méprisait. La gouvernante, miss Williams, aussi guindée que l'ère victorienne qu'elle n'a pas tout à fait quittée, respectait et appréciait Caroline, en revanche, elle détestait Amyas. Angela, demi-sœur gâtée de Caroline, l'adorait. Avec sa nièce, elle est la seule à vouloir croire à l'innocence de l'épouse bafouée.
La psychologie des personnages et la démonstration de la subjectivité des témoignages à cause des filtres à travers lesquels ils analysent les faits, montrent la finesse et l'intelligence de l'auteur. En revanche, la construction géométrique du récit, illustration littéraire des méthodes de Poirot, s'avère prévisible et manque de naturel.
Je dois avouer que j'adore le téléfilm qui adapte le roman. Le casting y est incroyable et la photographie fantastique. Il lui a été conféré une ambiance de fin d'été campagnard mêlée de tension qui transparaît du livre sans réussir à vraiment y exister.
Malgré quelques défauts, Cinq petits cochons est un bon roman de whodunnit : quelques indices infinitésimaux, une remarque anodine ou deux, beaucoup de psychologie et une intrigue bien tenue.
8,5/10
Dans Cinq petits cochons, l'enquête est purement psychologique puisqu'elle se déroule seize ans après les faits. Il s'agit pour Hercule Poirot de s'adapter à chaque interlocuteur pour en tirer le plus d'informations possible ; son habilité en la matière est tout à fait exceptionnelle. Il doit extraire la vérité des témoignages subjectifs des professionnels de la justice et des cinq témoins.
Les deux personnages principaux de ce roman en sont paradoxalement absents. Ils ne sont décrits qu'en creux et dans le passé. Amyas Crale, peintre doué et renommé, homme foncièrement égoïste qui aimait réellement sa femme mais bien mal. Seul son art comptait pour lui et Christie réussit à rendre ce personnage aussi touchant qu'agaçant. Cette façon qu'ont les gens de tout lui pardonner parce que c'est un artiste m'a horripilée. La seconde est Caroline Crale, sur laquelle tous avaient un avis différent. Mégère autoritaire et manipulatrice ou épouse dévouée trompée souffrant pour ainsi dire en silence. Quelle est la vérité sur ce couple qui se disputait si souvent, presque pour le plaisir ? Meredith Blake, issu de la gentry, avait un faible platonique pour Caroline. Son frère, Philipp, meilleur ami d'Amyas, la détestait profondément. Elsa Greer, jeune maîtresse du peintre, si insolente, la méprisait. La gouvernante, miss Williams, aussi guindée que l'ère victorienne qu'elle n'a pas tout à fait quittée, respectait et appréciait Caroline, en revanche, elle détestait Amyas. Angela, demi-sœur gâtée de Caroline, l'adorait. Avec sa nièce, elle est la seule à vouloir croire à l'innocence de l'épouse bafouée.
La psychologie des personnages et la démonstration de la subjectivité des témoignages à cause des filtres à travers lesquels ils analysent les faits, montrent la finesse et l'intelligence de l'auteur. En revanche, la construction géométrique du récit, illustration littéraire des méthodes de Poirot, s'avère prévisible et manque de naturel.
Je dois avouer que j'adore le téléfilm qui adapte le roman. Le casting y est incroyable et la photographie fantastique. Il lui a été conféré une ambiance de fin d'été campagnard mêlée de tension qui transparaît du livre sans réussir à vraiment y exister.
Malgré quelques défauts, Cinq petits cochons est un bon roman de whodunnit : quelques indices infinitésimaux, une remarque anodine ou deux, beaucoup de psychologie et une intrigue bien tenue.
8,5/10
Commentaires
Enregistrer un commentaire