Les tontons flingueurs de Georges Lautner
A la faveur d'une conversation en salle de pause, j'ai eu envie de revoir ce film culte, que dis-je, mythique. Dieu merci, j'ai le DVD, que j'use régulièrement.
Propriétaire d'une petite usine de tracteurs, Fernand Naudin monte à Paris pour recueillir le dernier soupir d'un ami de
jeunesse, Louis dit « le Mexicain », qui lui confie ses affaires louches
en même temps que la garde de sa fille Patricia. Et les ennuis
commencent...
Tout dans ce film est parfait : le scénario au dixième degré, les dialogues, les acteurs, la fin. Sorti en 1963 en noir et blanc, dialogué par l'indépassable Michel Audiard, il recèle des trésors d'humour : des situations cocasses, des répliques cultes, friandes de bons mots et d'argot ("Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît", le fameux "Touche pas au grisbi, salope", "C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases", "Patricia, mon petit... je ne voudrais pas te paraître vieux jeu ni
encore moins grossier, l'homme de la pampa, parfois rude reste toujours
courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à
me les briser menu !"...). Lino Ventura, viril à souhait en ex-truand prompt à reprendre les vieilles habitudes mais décidé à regagner Montauban, Bernard Blier, en gangster grande gueule crétin, Jean Lefèbvre, en gangster prudent, Francis Blanche, en notaire arrangeant, Venantino Venantini, en porte-flingues consciencieux désolé de voir que "l'esprit fantassin se perd", Horst Frank, en gangster machiavélique avec un accent délicieux, Robert Dalban, en majordome "british", Claude Rich, en jeune tête à claques et Sabine Sinjen, en gamine insupportable, sont exceptionnels et fonctionnent avec une belle complicité. Le thème musical, décliné dans plusieurs styles, suffit à me faire marrer. Parodie hilarante du film de gangsters, ce film de potes reste terriblement attachant.
10/10
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