Jackie

22 Novembre 1963 : John F. Kennedy, 35ème président des États-Unis, vient d’être assassiné à Dallas. Confrontée à la violence de son deuil, sa veuve, Jacqueline Bouvier Kennedy, First Lady admirée pour son élégance et sa culture, tente d’en surmonter le traumatisme, décidée à mettre en lumière l’héritage politique du président et à célébrer l’homme qu’il fut.
Après avoir vu la bande-annonce, j'étais sûre d'adorer. Je suis très déçue. D'ailleurs je crois que ce n'est pas ma semaine cinématographique. J'aurais dû aimer ce film. Or dès la première image, la B.O me vrille littéralement les nerfs. Ça a été le cas pendant tout le film, elle est agressive, discordante et trop forte. Elle aurait sans doute été plus adaptée à un film d'horreur, ou au moins à un thriller glauque. Ensuite Jackie est une personnage historique passionnant, complexe, plein de contradictions. Là elle est surtout antipathique et souvent glaciale. Natalie Portman livre une prestation extraordinaire, impériale, si parfaite d'ailleurs que le réalisateur a semblé croire que cela suffirait à faire un bon film. Les personnages secondaires sont inexistants. Seuls ressortent deux hommes : Bobby Kennedy, incarné par l'excellent Peter Sarsgaard, et le journaliste, interprété par Billy Crudup. La construction en flashbacks ne me gêne pas, toutefois ici, elle donne un caractère brouillon, flou. Que raconte ce film ? Je ne sais pas bien. L'organisation de funérailles ? Pas vraiment en fait. La lutte de Jackie contre le protocole ? Non plus, tout le monde se plie en quatre pour la satisfaire en émettant à peine des craintes pour la sécurité. Les quatre pires jours d'une femme brillante et sous-estimée ? Peut-être. Avec en creux son portrait ? L'adjectif "creux" s'applique bien à cette œuvre qui se voudrait émouvante sans jamais parvenir à toucher.  Elle réussit en revanche à ennuyer, j'avais même hâte que ça se termine, c'est dire. J'aurais dû être bouleversée par cette femme parce que ce qu'elle vit est terrible. Si seulement j'avais appris quelque chose de Mrs. Kennedy. Mais en sortant de la salle, j'ai eu l'impression d'avoir vu une succession de scènes qui vire au gloubiboulga. Seule reste l'image de Natalie Portman en larmes en gros plan qui essuie le sang sur son visage. Et si la reconstitution est habile, le format du film et le filtre utilisé ajoutent à l'impression de distance. Alors oui, les funérailles d'un président, c'est politique et ça relève de l'histoire. So what ?  

3/10

L'oscar pour Natalie Portman ? Peut-être par le mimétisme de son interprétation frappe l'imaginaire du spectateur.

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