Chez nous
Pauline, infirmière à domicile dans le Nord économiquement sinistré, s’occupe seule de ses deux enfants et de son père ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l'aiment et comptent sur elle. Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste lui propose d’être leur candidate aux prochaines municipales.
Je suis mitigée. Le sujet est intéressant : pourquoi peut-on adhérer à un parti d'extrême droite et même en devenir l'image ? Il est traité sans manichéisme bien que le trait soit parfois un peu grossier. Je ne vois pas l'intérêt d'avoir ciblé à ce point le Front National. L'Europe regorge de partis d'extrême droite défendant les mêmes idées et donc le même potentiel cinématographique. Le fait de mélanger réalité et fiction fait perdre de l'authenticité au propos. Je regrette que Belvaux ait fait le choix de traiter les groupuscules violents qui gravitent autour de ce genre de parti sous l'angle de l'histoire d'amour. En effet, ça dédouble le propos et empêche de se concentrer sur la politique si bien que le traitement est assez superficiel et surtout trop démonstratif. Il fallait se concentrer sur les relations de Pauline avec le parti et ses membres et avec moins d'explications et plus de subtilité. Emilie Dequenne est excellente en infirmière dévouée mais manipulable. Guillaume Gouix s'avère étonnant en néo-nazi assez immonde tout en étant parallèlement bon mari et bon père. Il joue avec beaucoup de nuances. Dussolier, Jacob et Marivin complètent ce casting bien troussé. Le portrait ainsi fait de la France est assez triste : divisée, frustrée, désespérée, tentée par le populisme. La fin est une fin de film français, inachevée.
6/10
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