Frantz

En 1919, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand.
Un film en noir et blanc en 2016 ? Pourquoi pas. Surtout quand la couleur, rare, exprime l'intensité de l'instant. Surtout quand le noir et blanc est soutenu par une lumière superbe. Dès le début, on flaire un truc qui ne colle pas dans le comportement d'Adrien. J'ai imaginé deux scénarios, l'un s'est révélé à moitié vrai. Donc, le scénario est un peu prévisible mais les suites données à la révélation, elles, ne le sont pas. C'est l'histoire d'une reconstruction intime après une guerre qui n'a pas blessé que des soldats. Il y a les parents dévastés de chagrin, la fiancée qui a arrêté de vivre (d'où le noir et blanc je suppose), le soldat qui a combattu et qui souffre de séquelles psychologiques, ses parents qui ont peu pour son avenir. Il est question de deuil, d'amour, de pudeur, de pacifisme. Frantz est un film subtile, émouvant, élégant, qui ne néglige pas quelques touches d'humour léger. Pierre Niney, gracile, déploie son charme et son immense palette de jeu, entre douceur et tourment. Paula Beer, lumineuse, campe avec délicatesse et grâce une femme fragilisée mais aussi plein de force. Je regrette que la fin n'éclaire qu'une partie du futur de cette situation complexe. Les seconds rôles sont parfaits, éclairant le contexte. J'ai souvent pensé à Une promesse pendant le film. Au final, une œuvre à l'esthétique léchée au ton mélancolique et grave qui mérite d'être vue.

9/10

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