Une époque exquise de Dawn Powell

En ce moment, la programmation au cinéma m'intéresse moyennement. Du coup j'ai le temps de lire. Ce livre est recommandé par plusieurs magazines féminins, j'ai été tentée.
(J'ai rarement pris une aussi mauvaise photo, non ?)

Amanda Keeler, ravissante jeune femme de l'Ohio, est devenue une figure new-yorkaise grâce à son mariage avec le magnat de la presse Julian Evans. Vicky Evans, encore sous le coup d'un échec sentimental, accepte l'invitation de son ancienne camarade de classe, et vient tenter sa chance à New York. Comment la candide petite provinciale pourrait-elle imaginer que son amie d'enfance va l'utiliser pour cacher sa double vie à son influent mari ?

Dawn Powell (1896 - 1965) est un écrivain américain. Elle est l'auteur de seize romans, dont Tourne, roue magique ou Les sauterelles n'ont pas de roi, de dix pièces de théâtre, de nombreuses nouvelles destinées à des revues littéraires, et d'un journal. Dans son œuvre, elle dissèque et brocarde New York, des belles demeures de la Cinquième Avenue aux studios d'artistes de Greenwich Village ou elle-même habitait et fréquentait Nabokov, Hemingway, Dorothy Parker, Stella Adler et Edmund Wilson.

J'étais enthousiaste à l'idée de lire un roman brillant et satirique. Oui. Sauf que. Le style d'écriture n'est pas mauvais mais l'auteur abuse des énumérations et des longues descriptions des sentiments des personnages. Or, ceux-ci sont antipathiques. Amanda Keeler Evans est une garce égoïste insupportable, son mari un mégalo paranoïaque, Vicky une petite dinde naïve quoique supportable et Ken est un poivrot indécis. Mis à part Vicky, tous les personnages sont des égoïstes manipulateurs, la guerre n'étant pour eux qu'un sujet de discussion mondaine. Du coup, on ne s'attache à aucun. Les manipulations d'Amanda vont-elles se retourner contre elles ? Forcément, mais on n'est même pas satisfait. On aimerait savourer ses difficultés, mais non. Seules quelques petites victoires de Vicky apportent un souffle d'air dans ce New York pesant.
Et la satire ? Ce n'est pas drôle. Je n'ai pas ri, ni même souri. Seul le personnage de l'oncle monomaniaque de l'atome avait du potentiel, malheureusement pas utilisé. Certes, c'est caustique, brillant et l'élite américaine en prend pour son grade mais c'est aussi incroyablement pessimiste car il semble qu'il n'y ait rien à sauver.
La lecture n'est pas difficile, ni même vraiment ennuyeuse. Elle m'a seulement laissée indifférente. Je me demande si ce n'est pas pire que détester. De ce roman, on vante le caractère actuel. Oui, lorsqu'il y a une guerre, ceux qui ne se battent pas continuent de vivre. C'est toujours le cas. So what ? Certaines personnes sont prêtes à tout pour réussir. C'est toujours le cas, ça l'a toujours été et ça le sera sûrement toujours. Actuel ? Sans doute ? Réaliste... Je n'en suis pas convaincue.

2/10




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