Mes 11 tops de 2015

Queen and country // Délicieux //
12 janvier 2015

1952. Bill Rohan a 18 ans et l’avenir devant lui. Pourquoi pas avec cette jolie fille qu’il aperçoit sur son vélo depuis la rivière où il nage chaque matin ? Mais il est appelé pour effectuer deux années de service militaire en tant qu’instructeur dans un camp d’entraînement pour jeunes soldats anglais en partance pour la Corée. Bill se lie d’amitié à Percy, un farceur dépourvu de principes avec lequel il complote pour tenter de faire tomber de son piédestal leur bourreau : le psychorigide Sergent Major Bradley.

Je ne m'attendais pas du tout ça et j'ai été très agréablement surprise. Une fois passée la première scène qui ne sert à rien si on n'a pas vu Hope and Glory, on découvre Bill, un jeune homme qui espère que l'armée l'aura oublié. Bah non. Plutôt sage, il se lie avec un trublion et tombe amoureux d'une ravissante jeune femme vraiment très compliquée. Les personnages sont traités avec tendresse mais sans complaisance. Callum Turner est touchant dans son rôle qui aurait pu être agaçant parce que trop sage au début. On s'attache à ce grand dadais dépassé par les événements. Caleb Landry Jones a une palette de jeu extrêmement variée. David Thewlis surprend (dans le bon sens) dans un rôle tellement à contre-emploi que j'ai eu du mal à le reconnaître. Tamsin Egerton, superbe, campe à merveille l'enquiquineuse de service. Vanessa Kirby et Aimee-Ffion Edwards sont épatantes. Le film parle de l'entraînement -lacunaire- des soldats dans les années 50, de l'armée, de la jeunesse confrontée à l'autorité, d'amitié, de famille et d'amour. Sur un ton tantôt vraiment drôle et impertinent, tantôt touchant, il traite de choses graves. Les scènes passées sur l'île bénéficient de la beauté du paysage et d'une lumière au top. Cela m'a fait penser au Grand Meaulnes, par sa poésie, sa mélancolie et son charme désuet. Je crois que je tiens ma pépite anglaise de l'année (ça m'avait manqué ces deux ou trois dernières années).

9,5/10

Me suis laissée emportée par l'euphorie de l'instant, sans doute. Et alors ?

La femme au tableau // Fantastique //
19 juillet 2015

Maria Altmann, septuagénaire excentrique, confie une mission des plus sidérantes à Randy, jeune avocat : l’aider à récupérer l’un des plus célèbres tableaux de Gustav Klimt, exposé en d’Autriche, dont elle assure que celui-ci appartenait à sa famille ! Mais l’Autriche n’entend évidemment pas rendre la « Joconde autrichienne » à sa propriétaire légitime…

Ce qui frappe d'abord, c'est la facilité avec laquelle on entre dans cette histoire qui mêle habilement deux époques. La reconstitution des années 30 et du début des années 40 est impeccable, tout à tour mélancolique et joyeuse. Les personnages ont une vraie profondeur. Helen Mirren est extraordinaire, très touchante et en même temps drôle et piquante. Maria est compliquée, elle veut que justice soit rendue mais pense aussi abandonner plusieurs fois, désemparée par l'ampleur et la difficulté de la tâche. Ryan Reynolds m'a surprise, dans le bon sens, c'est la première fois qu'il m'émeut. Tous les seconds rôles sont parfaits : de Charles Dance, glacial, au talentueux Daniel Brühl, en passant par l'attachante Katie Holmes, aux charmants et émouvants Max Irons et Tatiana Maslany, sans oublier la troublante Antje Traue de le rôle de la belle Adèle. Le cinéma s'intéresse rarement à l'Autriche pendant la guerre, voilà chose faite. On y découvre la persécution des Juifs, abjecte, et le vol de leurs biens, y compris leurs œuvres d'arts. On découvre aussi, atterré, la volonté de non restitution de l'Autriche moderne, dérangeante. Cependant, son point de vue n'est pas réellement présenté, c'est sans doute l'un des seuls défauts du film avec le fait que j'aurais aimé plus voir les toiles. Certaines scènes sont sincèrement émouvantes, sans grands violons. D'autres, comme celle du mariage, sont de petites merveilles.

9,5/10

Crimson Peak // Fascinant //
17 octobre 2015

Edith Cushing, jeune romancière en herbe, vit avec son père dans l’État de New York. Elle possède le don de communiquer avec les âmes des défunts et reçoit un étrange message de l’au-delà : "Prends garde à Crimson Peak". Une marginale dans la bonne société de la ville de par sa fâcheuse "imagination", Edith est tiraillée entre deux prétendants: son ami d’enfance, le docteur Alan McMichael, et un intrigant baronnet anglais, Thomas Sharpe.

J’ai adoré ce film ! Plus qu’un film d’horreur, c’est un drame horrifique un peu gore sur la fin. L’atmosphère sombre et glauque du château délabré est une merveille, notamment grâce à un travail sur les décors (le manoir qui s’enfonce dans l’argile rouge qui suinte même des murs, avec sa toiture percée et son architecture gothique) et la lumière. Les fantômes ont une esthétique novatrice et superbe, un brin flippante mais pas trop. On frissonne pour l’héroïne, on sourit aussi de temps à autre parce que le scénario n’est pas dénué d’humour noir. Certes, le pot aux roses devient vite évident. Cependant, ce n’est pas ce qui compte car Del Toro s’intéresse surtout à ses personnages à leur psychologie, à leurs contradictions. Mia Wasikowska campe une jeune femme qui se veut moderne mais est éblouie par l’image du prince charmant. Son personnage est aussi courageux et ne passe pas son temps à hurler, ça c’est vraiment chouette. Elle est naïve mais évolue vers la maturité. Tom Hiddleston est magnétique en aristocrate désargenté pris en étau entre les deux femmes de sa vie. Jessica Chastain, à la fois vénéneuse et glaciale, convainc loin des autres rôles qu’elle a pu jouer, de même que Charlie Hunnam, impeccable, que j’ai mis un temps fou à reconnaître. La fin est émouvante. Un bel hommage au gothique anglais.

9,5/10
Souvenirs de Marnie // Superbe //
17 janvier 2015

Anna, jeune fille solitaire, vit en ville avec ses parents adoptifs. Un été, elle est envoyée dans un petit village au nord d’Hokkaïdo. Dans une vieille demeure inhabitée, au coeur des marais, elle va se lier d’amitié avec l’étrange Marnie…

Quel dommage qu'il soit question de fermer les studios Ghibli ! Ils produisent pourtant des films d'animation d'une qualité incroyable, tant scénaristiquement que visuellement.

Il est ici question d'une ado sombre, un peu révoltée, qui est envoyée respirer le bon air de la campagne (elle est asthmatique et un poil dépressive) chez sa tante et son oncle, un couple de débonnaires sympathiques. Elle y rencontre Marnie, jeune fille mystérieuse avec qui elle vit une amitié exaltée. Ici pas de créatures fantastiques ou de sorcières mais un marais et la campagne japonaise si chère à Miyasaki, beaucoup de mystère, de poésie et de tendresse. Les personnages sont très attachants et le fin mot de l'histoire dévoilé à la fin. Le film aborde des sujets graves : solitude, mal-être, deuil, transmission. On se demande même un moment si Anna n'est pas folle. D'ailleurs il faut éviter d'emmener les tout petits qui n'y comprennent rien (je le sais, celui derrière moins posait des questions à ses parents tout le temps). Esthétiquement, c'est superbe. Le dessin est précis mais garde sa grâce, les couleur sont magnifiques. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas cessé de pensé à Princesse Sarah. Peut-être à cause du côté un peu mélo. Pas de révolution mais une œuvre poétique, mélancolique, émouvante.

9/10
The imitation game // Brillant //
31 janvier 2015

1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable.

J'en attendais beaucoup, je ne suis pas déçue. Il est autant question de briser un système de codage et des conséquences de la réussite que de tenter de vivre sa sexualité dans un pays qui la pénalise. La recherche scientifique est montrée sans être ennuyeuse, Tyldum aurait toutefois put appuyer un peu plus sur l'aspect politique, sur l'existence de travaux antérieurs et sur les voyages de Turing. Turing est dévoilé sans que ses défauts soient dissimulés. Il est attachant, tantôt agaçant, tantôt émouvant. Benedict Cumberbatch laisse exploser tout son talent, avec finesse et sensibilité. C'est lui qui porte, avec succès, une bonne partie du film sur ses épaules. Keira Knightley a toujours autant de charme mais elle a gagné en profondeur. Le reste du casting (Goode, Strong, Leech, Beard, Dance...) est à l'avenant, c'est à dire brillant. Et drôle. En effet, le scénario évite de plonger dans le thriller dramatique et ne néglige pas l'humour (british évidemment) qui allège grandement l'atmosphère. Certes, il s'agit d'un film d'acteurs, d'un film à oscars de surcroît, cependant le suspense tient, bien que l'on connaisse la fin. Les trois périodes qui se chevauchent ne perdent pas le spectateur, au contraire, elles permettent de casser le rythme qui serait sinon trop linéaire. De plus, celle de la jeunesse éclaire un peu la personnalité de ce génie solitaire et malheureux. La fin est affreusement triste et laisse un goût amer. Bien sûr, le film ne traite pas tous les aspects de la vie et du caractère de Turing mais c'est un excellent point de départ.

9/10

Kingsman : the secret service // Jubilatoire //
22 février 2015

Kingsman, l’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, fait passer des tests à des recrues potentielles. L’une d’elles semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie ?

Pour une fois, l'affiche ne ment pas, l'influence de Tarantino se fait clairement sentir. Tant mieux. S'il faut un petit moment pour entrer dans le film, une fois que c'est fait, on peut véritablement profiter de cette parodie intelligente, dynamique et drôle. Quelle bonne idée de détourner le si sérieux Colin Firth de ses rôles habituels pour lui offrir celui du parfait agent secret avec gadgets de folie (mention spéciale au parapluie, d'une classe folle) ! Il est impeccable, très élégant et toujours aussi charismatique. Taron Egerton est un jeune premier intéressant qui porte bien mieux le costume que la casquette (un crime que cet accessoire vestimentaire). Mark Strong, Michael Caine et Samuel L. Jackson jouent les seconds rôles efficacement. Sofia Boutella a pour principal intérêt des jambes épatantes. Visuellement, on tangue entre entre effets spéciaux volontairement loufoques et scènes d'action impeccables. Quoiqu'on se demande souvent comment le scénariste a osé écrire tel dialogue ou telle scène, on rit beaucoup. Le scénario suit une trame classique de film d'espionnage pour mieux en détourner les codes ou les moquer, de même que notre société ultra connectée.

9/10

Mad Max : Fury road // Brillant //
17 mai 2015

Mad Max, emprisonné pour servir de réserve de sang, se retrouve enchaîné à l'avant d'un véhicule lancé à la pousuite du camion piloté par l'Imperator Furiosan fuyant la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s'est fait voler des possessions irremplaçables.


N'ayant pas vu la trilogie originelle, je ne peux pas comparer. Par ailleurs, le doublage est assez mauvais. Cela dit, cet opus est top. Visuellement, il est magnifique. Les paysages sont traités en profondeur grâce à la 3D qui, pour une fois, apporte un vrai plus esthétique. Les effets spéciaux sont grandioses et l'action, omniprésente, est bien visible, notamment grâce à des cascades dépourvues d'effets numériques (ou du moins pas complètement numériques). Le rythme est soutenu et, si le scénario est relativement prévisible, le film, nerveux, est prenant. Tom Hardy est torturé et mystérieux à souhait. Charlize Theron est pleine de force et de courage. Nicholas Hoult est parfaitement déjanté. Hugh Keays-Byrne campe un tyran étrange et charismatique. Zoë Kravitz, Rosie Huntington-Whiteley et les autres jeunes filles sont les atouts charmes de ce film violent, brutal et spectaculaire, le tout orchestré sur une musique puissante. La question du chaos, des sociétés qu'il engendre, est traitée en filigrane. Les war boys sont dingues, à tendance dégénérés, et au final assez fun dans cette ambiance post-apocalyptique tendance nihiliste très bien rendue. A quelques occasions cependant, et malgré des personnages pas assez développés à mon goût, l'émotion affleure. C'est un film à voir.

9/10

Le labyrinthe du silence // Passionnant //
22 mai 2015

Allemagne 1958 : un jeune procureur découvre des pièces essentielles permettant l’ouverture d’un procès contre d’anciens SS ayant servi à Auschwitz. Mais il doit faire face à de nombreuses hostilités dans cette Allemagne d’après-guerre. Déterminé, il fera tout pour que les allemands ne fuient pas leur passé.

Je n'avais jamais pensé que treize ans après la fin de la guerre, les Allemands ignoraient ce qui s'est passé à Auschwitz et même le nom du camp. Et personne ne voulait savoir, ou presque. En cela, le film recèle un aspect implacable. Il traite clairement de la volonté d'oubli de certains Allemands opposée à celle de vérité et d'expiation d'autres. Il est aussi question de l'Allemagne d'après guerre avide de fêtes (la reconstitution est impeccable), de la difficile reconstruction des déportés, d'amitié, d'obsession, d'acharnement, de pardon. Le film, bien qu'assez académique dans sa réalisation et son déroulement, est riche, non dénué d'humour et porté par une très jolie bande originale. De façon générale, le casting est impeccable. Plus particulièrement, Alexander Fehling est excellent, tout passe par son visage. Friederike Becht apporte une touche de fraîcheur et de légèreté. Johannes Krisch est très touchant. Si la partie concernant la vie privée du procureur -mélange de trois procureurs ayant existé- est prévisible, on se laisse porter par cette enquête semée d'embûches, passionnante de bout en bout entre inertie de l'administration, politique internationale complexe et changeante, témoins rétifs et protections en haut lieu. Elle ménage par ailleurs quelques plages d'émotion sincère et puissante, sans jouer sur du gros pathos tire-larmes. Un premier film brillant et aussi indispensable d'un point de vue historique qu'un film peut l'être.

9/10

Seul sur Mars // Top //
25 octobre 2015

Lors d’une expédition sur Mars, Mark Watney est laissé pour mort par ses coéquipiers obligés de décoller en urgence. Il a survécu et reste seul, sans moyen de repartir, sur une planète hostile. Il va devoir faire appel à son intelligence et son ingéniosité pour tenter de survivre et trouver un moyen de contacter la Terre.

Pour une fois que je vois un film en 3D, je ne suis pas déçue, loin de là. Elle n’est pas utile tout le temps mais elle ajoute de l’agrément aux scènes d’action et d’extérieur et ne gêne jamais dans les autres. On a dit du bien du dernier Ridley Scott mais c’est mieux que ça ! Pas de temps mort dans ce film prenant et drôle qui vante l’ingéniosité et la solidarité. Il est plein d’humour et de tendresse pour ses personnages, tous attachants. La B.O, très disco, et toujours rythmée donne un contre-point intéressant à la tension de certaines scènes. Matt Damon joue un astronaute optimiste et brillant, souvent émouvant. Jessica Chastain, Kate Mara, Sebastian Stan, Aksel Hennie, Chiwetel Ejiofor et les autres forment un casting éclectique au jeu impeccable. Visuellement, les effets spéciaux sont magnifiques, parfois spectaculaires. La partie scientifique est complexe mais accessible. Le scénario est clair, plein de rebondissements. J’ai apprécié l’alternance Mars / Nasa qui permet des ruptures dans l’aspect linéaire du film. Scott ne s’est pas privé d’une présentation ambivalente de l’agence américaine dont le directeur semble plus intéressé par la com’ que par ses équipages. En revanche, je suis un peu agacée par le côté “ouais, nous les Américains, on est super forts”. La fin est prévisible -et jouissive- mais comment pourrait-il en être autrement ? On ne passe pas loin de l’épique.

9/10

Loin de la foule déchaînée // Magnifique mélo //
7 juin 2015

Dans la campagne anglaise de l’époque victorienne, une jeune héritière, Bathsheba Everdeene doit diriger la ferme léguée par son oncle. Femme belle et libre, elle veut s’assumer seule et sans mari mais se fait courtiser par trois hommes, le berger Gabriel Oake, le riche voisin Mr Boldwood et le sergent Troy.

Ce qui frappe en premier dans ce film, c'est sa beauté formelle : paysages magnifiques, travail sur les lumières, jeu d'ombres, reconstitution soignée, musique adaptée et non envahissante. Ensuite sur le fond, il est question de savoir si une femme peut s'assumer seule, si elle peut choisir de s'appuyer sur un homme et si elle peut choisir lequel. Suivre son cœur, sa raison, son envie ? Carey Mulligan est excellente en héroïne perdue dans ses contradictions : entre indépendance et naïveté. Matthias Schoenaerts est incroyable de densité. Dommage qu'entre ces deux acteurs principaux l'alchimie à l'écran soit trop limitée à mon goût, ou filmée avec trop de pudeur, je ne sais pas. Michael Sheen, en gentleman farmer grave, se révèle émouvant. Tom Sturridge est beau mais ne parvient pas à rendre son personnage sympathique malgré une volonté d'éviter le manichéisme. Le film, romanesque, se déroule au rythme des travaux de la ferme et ne manque pas de rythme. On spécule pas mal sur qui Bathsheba va choisir et quand et pour quelle raison. Il semble toutefois que le roman présente des aspérités plus rugueuses ici un peu gommées. Au final, on en ressort transporté(e).

8,5/10

Agents très spéciaux Code U.N.C.L.E // Réjouissant //
20 septembre 2015

Début des années 60, en pleine guerre froide, l'agent de la CIA Solo et de l'agent du KGB Kuryakin doivent coopérer pour une mission conjointe. Solo et Kuryakin n'ont qu'une piste : le contact de la fille d'un scientifique allemand porté disparu, le seul à même d'infiltrer l'organisation criminelle.

On m'avait dit du bien du film et je ne suis pas déçue. Ce film d'espionnage parodique à prendre au second degré respecte les codes du genre tout en injectant une bonne dose d'humour. Le film est vraiment drôle. Il exploite l'antagonisme entre les deux agents aux caractères opposés. Tous deux partagent une certaine arrogance qui les conduit à faire quelques imbécillités dangereuses. Henry Cavill, sourire ultra bright en avant, joue l'Américain arrogant et séducteur, alors qu' Armie Hammer est le soviétique réservé plein de maîtrise (jusqu'à ce qu'il s'agite...). L'un et l'autre remplissent leur rôle à merveille, avec un avantage pour le second, dont le jeu est plus magnétique. Alicia Vikander et Elizabeth Debicki sont les efficaces atouts charmes de ce film. Sylvester Groth campe l'inquiétant oncle Rudi qui joue magistralement une scène de torture. Quant à Hugh Grant, il fait une apparition charmante, bien qu'il ait vieilli. L'intrigue est secondaire par rapport aux relations entre les deux héros. La musique sixties est au top et les paysages sont superbes. La reconstitution des années 60 est bien réalisée, tout comme les effets spéciaux. La photographie est soigné et utilise des filtres pour rendre un côté vintage. C'est bavard mais rythmé avec des split screens intelligents. Le résultat est fun, punchy et élégant. On se prend au jeu sans s'y attendre et on ressort amusé et détendu.

8,5/10

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