Une promesse
Allemagne,
1912. Un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire
particulier d’un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie.
L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à
domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler. L’épouse
du patron est une femme de trente ans, belle et réservée. Le jeune
homme s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans
le huis-clos de la demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste
ni parole, tout en regards et en silences.
Ou comment
l'ambition, les convenances, le devoir et le destin peuvent empêcher
un amour inattendu. Inattendu parce que leurs conditions sociales,
leurs âges, éloignaient la femme mariée fidèle et le jeune
ingénieur ambitieux, parce que le mariage des Hoffmeister semblait
heureux. La fin ne respecte pas celle du livre, c'est sans doute le
seul reproche que je puisse faire à ce film brillant, car c'est un
peu trahir le message de Zweig. C'est dommage mais cela n'ôte rien à
la beauté du film. La mise en scène, classique, se concentre sur
les visages. Le début, fait de scènes très brèves, peut
déconcerter mais le spectateur est vite immergé dans cette maison
bourgeoise, où l'on s'aime et souffre en silence. Chaque geste,
chaque regard, chaque silence a un sens, une élégance cachée, une
grâce. La reconstitution, les décors et les costumes sont bons, la
musique excellente. Rebecca Hall, Richard Madden et Alan Rickman
-impérial comme toujours- sont absolument parfaits, tout en
subtilité, en réserve et pourtant expressifs. Certaines scènes
sont saisissantes (la discussion commerciale pendant que Lotte joue,
l'annonce du départ, la crise de nerfs de Lotte consolée par son
mari).
9,5/10
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