Les yeux jaunes des crocodiles
Joséphine,
historienne spécialisée dans le XIIème siècle, et
Iris, outrageusement belle, menant une vie de parisienne aisée et
futile sont deux sœurs diamétralement opposées. Un soir, lors d’un
dîner mondain, Iris se vante d’écrire un roman. Prise dans son
mensonge, elle persuade sa sœur, abandonnée par son mari et
couverte de dettes, d’écrire ce roman qu’Iris signera, lui
laissant l’argent. Le succès du livre va changer à jamais leur
relation et transformer radicalement leurs vies.
D'abord, les
personnages sont intéressants et attachants, parce qu'ils sont assez
fouillés, pas manichéens et plein de failles. Iris, interprétée
par une Emmanuelle Béart séductrice et séduisante, ment, tout le
temps, à tout le monde et surtout à elle-même, ressemblant de plus
en plus à sa mère monstrueuse. Jo, interprétée par Julie
Depardieu, lumineuse et touchante, est généreuse, dépassée,
courageuse. Le mari d'Iris, joué par un Patrick Bruel trouble qui
tient là l'un de ses meilleurs rôles de ces dernières années, est
le soutien discret et efficace de sa belle-sœur. Hortense, la fille
de Jo est campée par Alice Isaaz, parfaite en petite peste à
tendance pimbêche. Jacques Weber et Karole Rocher forment un couple
attachant face à Edith Scob en ignoble vieille peau. Vers le milieu,
il y a une petite baisse de rythme mais dans l'ensemble, le film
tient la route et le rythme. De nombreuses répliques sont drôles et
percutantes, certaines scènes sont touchantes, l'émotion affleure,
mais sans pathos. On suit avec intérêt et plaisir cette famille
dysfonctionnelle au travers des aléas du quotidien, de
l'adolescence, des relations fraternelles... Ce film donne envie de
lire le livre, un bon point de plus pour lui.
8,5/10
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