Les poisons de Katharz d'Audrey Alwett

Acheté peu avant de partir en vacances, je l'ai commencé avant et fini pendant. 

A Katharz, ville-prison dans laquelle sont expédiés les criminels, le meurtre est légal et même récompensé. Ténia Harsnik, la dirigeante, y règne par la terreur et aime jouer de la guillotine. Non qu'elle soit cruelle, mais il lui faut coûte que coûte maintenir le nombre d'habitants sous le seuil des cent mille âmes. Le dépasser conduirait hélas à la fin du monde, et ça serait désagréable.

Audrey Alwett (1982 - ) est auteur, scénariste de bande dessinée et conteuse. Durant ses études littéraires, qu’elle effectue à Nantes, elle travaille dans diverses petites maisons d’édition et écrit pour la presse régionale. Elle publie aussi des nouvelles dans des genres très différents (fantasy, SF, polar, société, historique…). Après un Master de littérature, c’est grâce à Lanfeust Mag qu’elle rejoint le monde de la bande dessinée, en publiant des histoires courtes. Elle rallie le studio Gottferdom en 2007 pour faire du scénario son activité à plein temps. "SinBad", co-scénarisé avec Arleston et dessiné par Alary, est son premier titre. Audrey Alwett s’est depuis spécialisée dans l’écriture avec des séries comme "Princesse Sara", "Danseuse" ou "Sweety Sorcellery". Elle est la fondatrice des collections Blackberry et Strawberry chez Soleil, qui réalisent des albums à l’attention d’un public féminin. Elle fonde en 2015 le label numérique Bad Wolf, destiné à publier des romans de fantasy "mordante et indépendante" et qui s'adosse en 2015 aux Éditions ActuSF pour la publication papier dans le cadre d'une diffusion traditionnelle en librairie. Elle est aujourd’hui directrice de collection aux Éditions Soleil et ActuSF. Elle publie en 2016 son premier roman, "Les Poisons de Katharz".

Je ne m'attendais pas à ça. Je m'attendais à un livre "sérieux". Que nenni ! C'est un livre intelligent, bien pensé. Plein d'humour entre jeux de mots et situations cocasses, il a aussi un fond solide qui se joue des clichés de la fantasy. Quoique bien écrit et bien découpé, il est dense à lire. Heureusement, on n'arrête pas de se marrer entre complots, tentatives d'assassinat et sociétés secrètes pas du tout secrètes. L'auteur trouve un bel équilibre entre humour et récit ; le premier ne prend pas le pas sur le second. 

Les personnages, croqués avec talent, sont attachants ou carrément tête-à-claque et donc j'ai adoré les détester. Dans cet univers, ils sont presque tous pourris ou presque, et le lecteur ne peut que s'en réjouir. Dame Carasse, sa mâchoire et son ego sont hilarants, Ténia plus tranchée mais intéressante, Azarel adorable, Sinus assez marrant, Totor à mourir de rire avec sa fiancée dévergondée, son premier conseiller manipulateur et avide, son garde empêtré avec ses licornes et une premier maréchal-ferrant saoulé des licornes récalcitrantes. L'histoire est bien conçue, et, malgré la loufoquerie de l'ensemble, tout s'emboîte parfaitement. 

Inventif, émaillé de références à la pop culture, c'est un plaisir à lire. 

8,5/10