Wonder wheel
Wonder Wheel croise les trajectoires de quatre personnages, dans
l'effervescence du parc d’attraction de Coney Island, dans les années 50
: Ginny, ex-actrice lunatique reconvertie serveuse, Humpty, opérateur
de manège marié à Ginny, Mickey, séduisant maître-nageur aspirant dramaturge, et Carolina, fille de Humpty qui se réfugie chez son père pour fuir les gangsters à
ses trousses.
Effervescence ? Où ça ? Rien ne pétille ici. Aucune tension non plus. Rien, encéphalogramme plat. Coney Island et son parc d'attraction ne remplissent même pas le rôle de prétexte ; là ou ailleurs, je vois pas ce que cela aurait changé. Tout ou presque est raté dans ce film. Tout paraît faux : les personnages, leurs réactions, le jeu des comédiens, les décors, le scénario, les dialogues -insipides... Comment Woody Allen a-t-il pu se fourvoyer à ce point dans sa direction d'acteurs ? Même la fabuleuse Kate Winslet joue faux dans certaines scènes ! Heureusement, pas toutes, loin de là. Quant à Belushi et Timberlake dont le jeu m'a semblé en décalage permanent, j'ai eu l'impression que leurs visages avaient subi des retouches numériques pour les lisser, c'était bizarre. Quelque chose à sauver ? La photographie -et l'affiche. Les jeux de lumière sont fascinants, ils contribuent à l'impression d’irréalité qui infuse le film. Au début de celui-ci, le narrateur prévient qu'il aime les mélodrames et le théâtre, ok mais c'est beaucoup trop appuyé, du coup, aucun personnage n'est attachant. Je me fichais de savoir ce qui pouvait leur arriver et je me suis copieusement ennuyée malgré une bonne B.O 50's (quoique répétitive). Et puis
cette façon de tirer le spectateur par la manche, pour lui dire,
« viens, viens, je vais te raconter un truc épatant »,
c'est d'un lourd ! Pourtant l'histoire de cette femme qui constate le ratage qu'est sa vie et court derrière un vain espoir avait de quoi intéresser et émouvoir, voire faire sourire si la plume ironique d'Allen avait été présente. A trop se prendre au sérieux, ce dernier réalise une œuvre esthétique mais sans âme.
2/10
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